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Conditions de travail des operateurs de photocopie sur le campus de l'universite de Cocody

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par Gnoka Modeste BOUABRE
Universite de Cocody - DESS de Psychologie du travail, Ergonomie et NTIC 2008
  

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CHAPITRE IV : DISCUSSION :

L'approche des conditions de travail a consisté à examiner les domaines suivants : les emplacements de travail -- pour éliminer ou maîtriser les risques --, les méthodes et les pratiques opératoires et la formation des personnels, l'état des photocopieuses et la motivation des opérateurs.

Les résultats sont différents d'une variable à une autre, à l'intérieure d'une même variable selon la modalité d'analyse choisie mais semble emprunter la même direction c'est-à-dire la confirmation des hypothèses formulées à l'exception de la variable formation dont la modalité « formation qualifiante » reste infirmée. En effet la variable indépendante principale « conditions de travail des opérateurs de photocopie » mettaient en jeux une variables dépendante « qualité des tirages ».

Lorsque nous prenons la formation, nous nous rendons compte que la formation initiale a une incidence significative sur la qualité de tirage des copies ; alors que la formation qualifiante n'a qu'une incidence apparente sur la qualité de tirage.

L'interprétation des résultats par le test de khi deux nous a, en fait, révélé que la formation qualifiante des opérateurs de photocopie n'a pas d'incidence significative sur le tirages des copies. La qualité de tirage ne s'améliore pas significativement avec la formation qualifiante de l'opérateur. C'est pourquoi beaucoup d'opérateurs de photocopie n'éprouvent pas le besoin de se former avant d'exercer cette activité.

En revanche, il a été révélé que le niveau d'instruction des opérateurs de photocopie a une incidence significative sur la qualité des copies. Bien plus, la qualité de tirage est proportionnelle au niveau d'étude des opérateurs de photocopie. Elle s'améliore avec la croissance du niveau d'étude de l'opérateur. Mais, cela jusqu'au niveau secondaire deuxième cycle. Car après ce niveau, la qualité de tirage ne s'améliore plus de façon significative. Le niveau secondaire deuxième cycle semble être le niveau idéal de l'opérateurs de photocopie performant.

Cet état de chose s'explique par le fait que les utilisateurs des photocopies sont avant tout des intellectuels (des personnes d'un certain niveau d'étude : du primaire au supérieure) qui, savent très bien faire la différence entre bonnes et mauvaises copies (copies peu lisibles, tachetées et/ou mal cadrées). Et quand ils ont l'occasion d'exercer l'activité de photocopie comme métier, ce pré requis (des personnes d'un certain niveau d'étude : du primaire au supérieure) constitue pour eux un bon potentiel pouvant dans une certaine mesure, remplacer des sessions de formation. Mais N'a-t-on pas besoin de formation dans cette activité ?

Bien sûr, cela dans la mesure où le taux de mauvaises copies (copies peu lisibles, tachetées et/ou mal cadrées) est largement supérieure à 10% (plus de 32,38% des copies tirées sont mauvaises : copies peu lisibles, tachetées et/ou mal cadrées. Ceci montre la nécessité d'une formation professionnelle non seulement pour réduire le taux de mauvaises copies (peu lisibles, tachetées et mal cadrées), celui de rebuts, mais aussi surtout pour faire de cette activité un métier au sens moderne du terme : formation initiale, formation professionnelle, stage et titularisation avec la possibilité d'accession professionnelle et de spécialisation. 

Cette modernisation ou structuration de ce métier devrait avoir pour corollaire d'une part, d'adopter les comportements professionnellement moins risqués entre autres la position au travail : l'analyse des données révèlent qu'aux questions «Dans quelle position travaillez-vous ? Avez-vous une chaise ? », sur 117 opérateurs de photocopie, 82 affirment travailler debout soit 69,82% dont 26 affirment disposer d'une chaise de travail soit 45,45% de ceux qui affirment posséder une chaise ;35 affirment travailler assis soit 30,18% dont 31 affirment disposer d'une chaise de travail soit 54,55% de ceux qui affirment posséder une chaise .

D'autre part, la modernisation de ce métier devrait aussi avoir pour corollaire de réduire assez significativement les risques professionnels entre autres les maladies imputables à l'activité professionnelle : l'examen des données révèle qu'à la question «souffrez-vous d'un mal? », 93 personnes sur 117 soit 79,49% opérateurs de photocopie reconnaissent souffrir de mal d'yeux ; 83 personnes sur 117 soit 70,94% opérateurs de photocopie reconnaissent souffrir de mal de dos ; 63 personnes sur 117 soit 53,85% opérateurs de photocopie reconnaissent souffrir de problème respiratoire ; 5 personnes sur 117 soit 4,27% opérateurs de photocopie reconnaissent souffrir de problème cardio-vasculaire ; 15 personnes sur 117 soit 12,82% opérateurs de photocopie reconnaissent souffrir de problème de peau. En effet contracter une pathologie professionnelle est la conséquence de conditions de travail médiocres, de l'emploi d'équipements et d'outils inadaptés, mais aussi de la fatigue, d'une inattention, d'un manque de qualification ou d'une prise de risque inconsidérée.

S'agissant de l'état des photocopieuses utilisées, trois modalités ont été mises en évidence. Il s'agit de l'état d'achat des photocopieuses, de la durée d'utilisation des photocopieuses et des modèles de photocopieuses utilisées.

Concernant la modalité « l'état d'achat des photocopieuses », il a été montré que l'état d'achat de la photocopieuse utilisée a une incidence significative sur qualité des tirages des copies. La qualité des copies s'améliore significativement avec la nouveauté de la photocopieuse. L'opérateur de photocopie qui utilise une photocopieuse neuve est plus performant que celui qui utilise une photocopieuse d'occasion. Ceci montre la nécessité de disposer dans ce secteur de plus d'appareils neufs. Cependant beaucoup d'opérateurs de photocopie utilisent des photocopieuses de seconde mains par ce que celles-ci sont plus accessible au plan du prix.

Pour ce qui est de la modalité « durée d'utilisation des photocopieuses, il a été attesté que l'âge de la photocopieuse a une incidence significative sur qualité des tirages. Bien plus, la qualité des copies est proportionnelle à l'âge des photocopieuses. Elle se dégrade avec le vieillissement de l'appareil. Mais, il n'existe pas de différence pratique entre les photocopieuses de six mois et celle d'un an. Car entre cet intervalle la qualité de tirage de la photocopieuse ne change pas significativement, la qualité des copies ne se dégrade pas, bien plus s'améliore. Cela s'expliquerait par le fait que celles-ci auraient achevé leur temps de rodage.

En ce qui concerne la motivation, trois modalités ont été identifiées à savoir « le statut professionnelle de l'opérateurs de photocopie » (employé ou employeur),  « la satisfaction du revenu par l'opérateurs de photocopie » et « les prestations sociale ».

Parlant du statut professionnelle des opérateurs de photocopie, il a été révélé que le statut professionnel (employé ou employeur) des opérateurs a une incidence significative sur la qualité des tirages. La qualité des tirages des copies est meilleure lorsque les opérateurs de photocopie sont propriétaires de l'unité de production (employeurs) et elles est moins meilleurs lorsque ceux-ci travaillent pour un tiers (employeur). Cela veut dire que les opérateurs de photocopie sont plus motivés au travail lorsqu'ils travaillent à leur propre compte. Ce qui leur permet premièrement d'être, plus libre dans le travail : libre de choisir la qualité du matériel utilisé (machine, papier, encre). En effet, dans les théories classiques et néoclassiques, très marquées par le développement du salariat, le travail est une marchandise comme une autre, un objet d'échange que les salariés négocient par quantités d'heures avec les entrepreneurs. En fonction de la rémunération que le marché propose pour un travail horaire, les offreurs de travail que sont les salariés vont arbitrer entre l'utilité retirée de la consommation permise par un revenu supérieur et la désutilité provoquée par le renoncement aux loisirs pour travailler

Deuxièmement, ceci leur permet d'être moins stressé dans l'exécution du travail et face aux exigences du travail (rebuts) ; troisièmement d'être plus responsables face à la qualité des tirages ; et quatrièmement d'engranger plus de revenus pour vivre mieux de leur travail. Cet équilibre correspond à l'optimum de Pareto, situation dans laquelle on ne peut augmenter la satisfaction d'un agent économique sans diminuer celle d'un autre. Dans ce modèle, le choix de l'opérateur est en fait déterminé par la prise en compte d'un salaire de réserve en dessous duquel il s'abstiendra. Dans ce modèle atypique où les demandeurs de travail, les employeurs, sont aussi offreurs de travail, vont pour leur part fixer un volume d'heures de travail leur permettant de réaliser cette activité de manière à obtenir une égalité entre le coût du travail et sa productivité. À l'équilibre, une rémunération horaire est déterminée, et au lieu de l'échange traditionnel (entre employeurs et employé), on note un surplus cumulé qui bonifie le gain (salaire plus bénéfice) de l'employé-employeur.

La théorie classique, décrivant une situation de symétrie parfaite entre offreurs et demandeurs de travail, s'adapte mal donc à l'activité de photocopie où l'employé peut se trouver en situation d'employeur. La relation entre employeurs et employés fonctionnera donc avec moins d'action antagoniste, de lutte d'intérêt, de conflit professionnel dans un tel cas, puis qu'il s'agit de la même personne. C'est pourquoi dans ce métier de reprographes ou d'opérateurs de photocopie beaucoup n'éprouve pas d'intérêt de militer dans une syndicat (42,65%  affirment être membre d'un syndicat).

Se référant aux revenus, il est montré que la satisfaction du revenu par les opérateurs de photocopie a une incidence significative sur la qualité des tirages des copies. Les revenus constituent donc une source assez signification de motivation pour les opérateurs de photocopie qui donnent le meilleure d'eux même pour produire des copies de meilleure qualité proportionnément à la satisfaction de leur revenu.

S'intéressant aux prestations en l'occurrence, la déclaration à la Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale (C.N.P.S), il est attesté que la déclaration des opérateurs de photocopie à la CNPS a une incidence significative sur la qualité de tirage. Les opérateurs de photocopie sont plus motivés au travail lorsqu'ils sont assurés de leur retraite, qu'ils sont pris en compte pour les maladies liées au travail et de la prise en charge de leur famille.

 

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault