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Analyse comparée des stratégies de désendettement public pour la Zone UEMOA

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par Drissa SANGARE
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 Recherche Finances Publiques et Fiscalité 2007
  

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II Instruments et gestion de la dette publique

1- Les instruments de la dette

Les instruments de la dette, c'est-à-dire les moyens par lequel l'Etat a recours pour financer le déficit budgétaire, ou rembourser les emprunts parvenus à échéance, sont aujourd'hui d'ordre divers :

- Le financement monétaire, historiquement, dans tous les pays où la banque centrale n'est ou n'était pas indépendante du pouvoir exécutif en général et en particulier en France, le financement de court terme de l'Etat, a longtemps reposé sur les crédits que lui accordait la banque centrale.

Le Trésor couvrait ainsi son besoin de trésorerie quotidien grâce à des avances sollicitées auprès de la banque centrale. Cette dernière joue dans ce système le rôle de financier de dernier ressort de l'Etat. Bien que interdit dans les pays de l'Union Européenne au terme du Traité Maastricht instituant l'Union Economique et Monétaire, au profit d'une certaine indépendance des banques centrales des pouvoirs exécutifs comme aux Etats-Unis.

Les aides directes des banques centrales à l'administration assurant la gestion de la trésorerie publique, tend à disparaître dans la plupart des pays, les uns sous les accords de constitution de groupements économiques régionaux (UE, UEMOA etc.), les autres sous l'impulsion voire sous les conditionnalités des interventions des institutions multilatérales plus précisément le FMI et la Banque Mondiale.

En revanche, les aides indirectes peuvent exister, elles consistent essentiellement en une souscription indirecte des titres publics, soit en réfinançant les banques ayant en portefeuille des titres publics ou en intervenant sur les marchés pour réguler la liquidité, soit en achetant ou en prenant en pension les titres publics, ce qui peut contribuer au succès des émissions de valeur du trésor.

Dans le système autorisant la banque centrale d'intervenir auprès du Trésor, ce dernier participe à la création monétaire de deux sortes.

Premièrement, les bons du trésor en compte courant en appel au système bancaire à la différence des bons du trésor sur formule, constituent un moyen rapide d'emprunt auprès du secteur bancaire et permet de contrôler l'évolution des crédits. Ces bons participent au processus de création monétaire puisqu'en l'échange de ces titres, les banques mettent à disposition du Trésor des disponibilités monétaires qui permettent de financer des dépenses publiques. Ces créations monétaires inflationnistes ont largement constituées l'argumentaire d'une restriction de cet instrument.

- Les emprunts à long terme : essentiellement constitués d'obligations du Trésor, les emprunts à long terme, sont des emprunts émis généralement par voie d'adjudication, pour une durée initiale supérieure ou égale à cinq ans. En France, cette formule s'identifie à l'Obligation Assimilable du Trésor (OAT) dont l'échéance est d'au moins sept ans; Emprunts de la Fédération (Bundesanleihen), Obligations de la Fédération (Bundesobligationen) et les Bons d'épargne (Bundesschatzbriefe) en Allemagne avec des échéances au moins respectivement de huit, cinq et six ans ; ces emprunts peuvent même être parfois de très long terme comme le Treasury Bonds (T-Bond) émis par le Trésor des Etats-Unis pour une échéance au moins de dix, trente ans, voire plus.

- Les emprunts à moyen terme, émis pour une durée variant entre un et cinq ans, cette formule s'identifie en France au Bon du Trésor à Intérêt Annuel (BTAN).

- Les emprunts à court terme, Bon du Trésor Français en sa formulation en France, Treasury Bills (T-Bills) aux Etats Unis, ces emprunts ont pour échéance maximale d'un an. Ils sont émis en dessous du pair et remboursés au pair, la différence constituant ainsi sa rémunération.

Ces différents emprunts, autrefois à côté des avances de la Banque centrale aujourd'hui très restreins voire interdit parce que génératrices d'inflation, constituent la partie de la dette publique, dite négociable et occupe une place prépondérante dans le total de la dette publique .

2- La gestion de la dette publique

La gestion de la dette consiste, après avoir lancé les emprunts sur le marché primaire (marché où l'acquisition des titres se fait directement auprès de l'émetteur), à intervenir ensuite sur le marché secondaire (où l'investisseur peut acquérir ou vendre ses titres à un intermédiaire) afin de réduire le coût par l'usage des moyens ou techniques d'intervention, de plus en plus diversifiés. Cette gestion, largement inspirée des Etats-Unis, est retracée en France, depuis 2000, dans un compte spécial (compte de commerce « gestion active de la dette et de la trésorerie de l'Etat »).

ce mode de financement du déficit budgétaire fût longtemps utilisé en France grâce au lien étroit d'alors entre l'exécutif (responsable de la politique monétaire) et la Banque de France. Il est interdit par le traité de Maastricht, sous sa forme directe puisque les banques de second rang ayant souscrits des titres publics peuvent se refinancer auprès du SEBC (Système Européen de Banque Centrale).

Ainsi, l'article d'équilibre dans le droit budgétaire français, depuis 1991, suivi d'un décret du Premier ministre, autorise le ministère des finances (notamment l'Agence France Trésor et récemment la Caisse de la Dette Publique) à intervenir, par divers procédés, sur le marché secondaire. La gestion de la dette par des procédés autrefois propres au marché financier, est désormais au centre des activités du trésor ou l'administration en charge de la gestion de la dette publique, est pratiquement utilisé par tous les pays ayant accès au marché des capitaux. Elle a notamment conduit le trésor français à s'entourer à partir de 1987, d'établissements financiers « Spécialistes en Valeurs du Trésor » comme les primary dealers aux Etats-Unis, chargés, en contrepartie de certains avantages , de le conseiller et de l'aider dans l'émission, puis dans la gestion des titres.

Cette gestion active de la dette poursuit essentiellement deux (2) objectifs :

- rendre le marché de valeurs d'Etat plus liquide, donc plus attractif pour les investisseurs, ce qui peut aider à réduire le coût de l'emprunt

- dans un contexte de concurrence, de libre circulation des capitaux et de besoins financiers publics, la confiance des investisseurs parait politiquement et financièrement essentielle.

Ainsi, en France, la Caisse de la Dette Publique (CDP), est appelé à assurer, en coordination avec l'Agence France Trésor (chargé de l'organisation de l'émission des emprunts publics) la gestion de la dette.

Cet établissement peut, aux termes de la loi qui l'institue, « effectuer sur les marchés financiers toutes les opérations concourant à la qualité de la signature de l'Etat ». Ainsi, il peut acheter des titres émis par l'Etat ou garanti par ce dernier, en vu de leur conservation, de leur amortissement ou de leur cession.

Les techniques d'intervention pour la gestion de la dette publique sont très variées et s'apparentent aux instruments financiers habituels, il peut s'agir :

- de rachats de titres pour rapprocher l'échéance ou profiter d'une décote. Ainsi, la banque d'Angleterre responsable de la gestion de la dette publique jusqu'en 1998, a coutume de racheter une partie des titres publics sur le marché secondaire avant l'arrivée de leur échéance.

- de pensions portant sur des titres que le Trésor met en pension (mise en pension), qui consiste à émettre des obligations assortie d'une clause de rachat, ce qui lui permet d'acquérir des liquidités. Le Trésor peut aussi, effectuer l'opération de « prise en pension » qui consiste à placer temporairement des liquidités.

Notamment la possibilité de présenter des « offres non compétitives » lors des appels du trésor, ainsi que la possibilité de démembrer ou remembrer les Obligations Assimilables du Trésor (OAT).).

- d'opérations sur produits dérivés : contrat d'échange (SWAPS) de devises, de taux, achat et/ou vente d'options ou de contrat à terme sur titre d'Etat.

- d'opération d'arbitrage, qui consiste d'acheter certaines obligations et d'en vendre d'autres, selon les prévisions sur l'évolution des taux d'intérêts, ce qui peut générer des gains pour le Trésor.

- d'opérations de prêt-vente, qui consiste à mettre à la disposition d'un tiers assortie d'une clause de reprise, ou de vendre, des titres dont les valeurs sont plus appréciées. Ce qui permet de faciliter la liquidité du marché.

La prise en compte du facteur risque, risque lié l'évolution du taux d'intérêt qui peut parfois être préjudiciable aux prévisions budgétaire pour le service de la dette à taux variable, risque également lié au taux de change pour la partie externe de la dette, a donné naissance au concept de management de risque.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus