Les Légumineuses  fourragères ( luzerne
,trèfle ,sain foin etc... )  sont cultivées essentiellement pour
leur système végétative, producteur de matière
verte. Le développement de ce type de culture, dans un pays comme le
notre, contribuera certainement  d'une part à compenser  le
déficit fourragère, estimait, d'après MOSKAL, 1983,
à 3 milliard en U.F et d'autre part à anéantir la carence
chronique, des ressources azotées dans l'alimentation du cheptel et 
dont les conséquences se répercutent sur les performances des
animaux ( ZEGHIDA et al .,1997).
       Le genre Scorpiurus fait partie de cet
ensemble de plantes fourragères sauvages qui peut  constituer un model
biologique, fortement intéressant de par sa production et la
qualité nutritive de ses graines  .La grosseur des graines et leurs
appréciations par les ovins  pourrait amener les éleveurs
à l'utiliser comme aliment concentré (M'HAMMEDI BOUZINA,1992).
 
Les résultats de certaines analyses chimiques
effectuées dans le but d'évaluer  la valeur alimentaire des
espèces du genre Scorpiurus  au stade végétative 
et comparée à d'autres espèces appartenant aux
Légumineuses comme les  Hedysorum, Onobrychis  et les
Trifoliées (la luzerne  pérenne et les luzernes
annuelles) révèlent l'existence en quantité très
appréciables de matière minérale (M.M) et
 azotées totales(M.A.T) . 
Le coefficient de digestibilité de la matière
organique (C.U.D) est assez voisin de ceux du bersim (GAILLARD
et al. , 1977)  et des  luzernes annuelles, (GOUMIRI et
ABEDELGUERFI , 1989). Leurs teneurs en Matières azotées
digestibles(M.A.D) sont par contre inférieures à
celles des Trifoliées (ANDRIEU et al. , 1978) ( tableau 1). 
Aujourd'hui,  les légumineuses spontanées
d'intérêt fourragères sont appelées à
être valoriser et  intégrer dans des programmes de
sélections  pour participer à la réduction du
déficit en protéines que connaît  l'alimentation animale en
Algérie.  
Tableau 1 : Résultats de
l'analyse de la  composition chimique des espèces de
Scorpiurus , Médicago et Onobrychis.  Source
(GOUMIRI et ABEDELGURFI,1989). 
 
| 
                          
                     Teneur en
Matière 
 | 
 
| 
 Espèces 
 | 
 M.M (%) 
 | 
 M.A.T (%) 
 | 
 C.B (%) 
 | 
 C.U.D (%) 
 | 
 U.F (%) 
 | 
 M.A.D (g) 
 | 
 
| 
 Scorpiurus.muricatus. 
sulcatu 
 | 
 19.47 
 | 
 21.83 
 | 
 15.61 
 | 
 73.84 
 | 
 0.57 
 | 
 173.20 
 | 
 
| 
   
Scorpiurus.muricatus. 
subvillosus 
 | 
 22.42 
 | 
 20.55 
 | 
 14.12 
 | 
 75.46 
 | 
 0.58 
 | 
 161.03 
 | 
 
| 
 Scorpiurus.vermiculatus 
 | 
 20.14 
 | 
 14.44 
 | 
 14.60 
 | 
 74.87 
 | 
 0.58 
 | 
 103.17 
 | 
 
| 
 Hedysarum aculeolatum 
 | 
 16.14 
 | 
 11.80 
 | 
 14.94 
 | 
 75.57 
 | 
 0.61 
 | 
 78.22 
 | 
 
| 
 Médicago arborea 
 | 
 09.00 
 | 
 22.00 
 | 
  23.00 
 | 
 66.00 
 | 
 0.47 
 | 
 173.00 
 | 
 
| 
 Onobrychis capot-golli  
 | 
 09.84 
 | 
 11.63 
 | 
 22.59 
 | 
 66.31 
 | 
 0.54 
 | 
 76.61 
 | 
 
  
M.A.T: Matières Azotées
Totales;  M.A.D: Matières Azotées
Digestibles ; M.M : Matières Minérales ;
C.U.D: Coefficient de Digestibilité de la
matière organique ; C.B: Cellulose Brute ; 
U.F: Unité Fourragère.  
3.2-Micropropagation des Légumineuses in-vitro 
La micropropagation chez les Légumineuses est
récente et c'est seulement au cours des quinze dernières
années que son application est devenue possible sur de nombreuses
espèces . Elle a pu être réalisée aussi bien via
l'organogenèse que l'embryogenèse somatique ( HAMATT et
al , 1986). 
La multiplication végétative in-vitro
par néoformation de bourgeons a été obtenue chez plusieurs
Légumineuses et avec divers explants . On note cependant que ce mode de
régénération n'est bien maîtrisé que chez
certaines espèces à petites graines, cultivée pour la
production de fourrage vert comme la luzerne ( SAUNDERS et BINGHAM, 1972; 1975;
BINGHAM et al ., 1975; WALKER et al ., 1978 ) , les
trèfles ( PELLETIER et PELLETIER, 1971 ; BEACH et SMITH, 1979;  PHILLIPS
et COLLINS, 1979) ou le lupin (SROGA, 1987). Chez ces derniers, les plantes
sont facilement régénérées à partir  de cal
dérivant d'organes divers : racines, hypocotyle, cotylédon, tige,
pétiole, feuille ou organes floraux. 
       Contrairement aux précédentes, les
Légumineuses à grosses graines telles que le soja, le pois ,
l'haricot et le fève, ont montré très longtemps une faible
capacité de régénération en culture de tissus .
Dans le cas du soja , seule l'utilisation d'embryons  zygotiques immature
(BARWALE et al ., 1986; GRAYBOSCH et al., 1987 ) ou de jeunes
feuilles  (WRIGHT et al ., 1987;  WRIGHT et al. , 1986 
; WEY et XU, 1988) a permis l'obtention de cals caulogènes . Chez le
pois, de  bons résultats ont cependant pu être obtenus à
partir de tranches d'hypocotyles MALMBERG et ,(1979) , de jeunes feuilles (
MOROGINSKI KARTA, 1981) et d'embryons mûrs ( ATANASSOV et MEHANDJIER,
1979). 
Autrefois limitée à quelques espèces de
la famille des ombellifères, l'embryogenèse somatique a
été obtenue in-vitro sur de nombreuses autres famille ( AMMIRATO,
1983) dont celle des Légumineuses . Toutefois dans cette famille,
l'obtention d'embryons somatique reste encore limitée à quelques
espèces qui la plupart du temps appartiennent aux Légumineuses
à petites graines . En effet, les premiers embryons ont
été obtenus par SAUNDERS et BINGHAM (1972) sur la luzerne. De
nombreux travaux ont été réalisés depuis et se sont
portés sur des espèces particulièrement
intéressantes sur les plans agronomiques et économiques .
Quelques résultats obtenus ces dernières années ont
été répertoriés dans le tableau 2.  
Tableau 2 : Plantes
régénérées par embryogenèse somatique chez
les légumineuses 
| 
 Espèces 
 | 
 Source d'explants 
 | 
 Références 
 | 
 
| 
 Pisum sativum 
 Lens culinaris 
Glycine max 
Winged bean 
Médicago  
Trifolium 
Phasueolus  
 | 
 Apex 
Apex 
Apex et embryon immature 
Embryon immature 
Embryon immature 
cotylédon 
Noeud  cotylédonnaire  
Embryon immature 
Embryon immature  
Hypocotyle et cotylédon  
Inflorescence et tige  
Embryon immature  
Hypocotyle 
Embryon immature   
Pétioles 
Pétiole  
Culture cellulaire   
feuille 
Protoplaste 
Hypocotyle 
 Culture cellulaire   
Hypocotyle et épicotyle  
Embryon immature  
Embryon immature 
 | 
 JACOBSEN et KISELY, 1987  
KISELY et al., 1987   
SAADI, 1991 
SAXENA et KING, 1987 
TETU et al. ,1987;  
PARROTT et al., 1989  
 GUIFERREIRA et al., 1990  
 HARTWECK  et al., 1988 
 BARWALE  et al., 1986  
VENKETE SWARANS et al., 1990 
SANDERS et BINGHAM,1972 
BINGHAM et al., 1975  
SKOKUT et al.,1985 
STUART et al .,1985 
BIANCHI et al. ; 1988 
BROWN,1988  
REISH et BINGHAM , 1981 ; GROSE et BINGHAM, 1984 
TEOULE et DATTEE ,1987 
PELLETIER et PELLETIER, 1971 ; 
 BEACH et SMITH,1979 
 PHILIPS  et COLLINS , 1979 
SANTALLA et al.,1998  ALAVENA et ROTA , 1990 
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