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La frontière terrestre entre le cameroun et le nigeria d'après la cour internationale de justice, (CIJ, arrêt du 10 octobre 2002)

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par Pierre Esaie MBPILLE
Université de Douala - Cameroun - DEA en Droit public, option Droit international 2003
  

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B- L'HYPOTHESE D'UN ARRET DE CONFIRMATION

Si l'on admet qu'un arrêt de confirmation de jurisprudence est celui dans lequel une juridiction consolide et maintient ses solutions antérieures dans les cas identiques ; on peut facilement affirmer que l'arrêt de la C.I.J du 10 octobre 2002 en est un.

En effet, lorsque la Cour doit déterminer la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, elle fait énormément recours aux solutions auxquelles elle était déjà parvenue dans ses arrêts antérieurs. Notamment en ce qui concerne le rapport entre le titulaire du titre territorial et celui qui exerce la compétence effective sur le territoire litigieux.

La Cour s'est référée à sa jurisprudence dans l'affaire du différend frontalier Burkina Faso/Mali (arrêt du 22 décembre 1986). C'est à travers cette jurisprudence qu'elle invalide les arguments du Nigeria tant dans la zone du Lac Tchad294 que dans la presqu'île de Bakassi295. La cour a également évoqué sa jurisprudence dans l'affaire du différend territorial Jamahiriya arabe libyenne/Tchad (C.I.J, recueil, 1994, p. 75-78, p. 38). Désormais le principe était confirmé « dans l'éventualité où il existe un conflit entre effectivités et titre juridique, il y a lieu de préférer le titre. ». C'est en vertu de cette démarche que le Cameroun récupère la quasi totalité des villages dans la zone du Lac Tchad et recouvre la souveraineté sur toute la presqu'île de Bakassi.

Mais le fait d'avoir refusé de statuer sur les arguments des parties tirés de l'uti possidetis juris rend quand même l'arrêt du 10 octobre 2002 un peu complexe dans la mesure où les arrêts auxquels il se réfère sont les cas d'application de ce principe. Car la Cour internationale de Justice dans l'affaire du différend frontalier précitée estimait que « le principe de l'uti possidetis juris accorde au titre juridique la prééminence sur la possession effective comme base de souveraineté. Il vise avant tout à assurer le respect des limites territoriales au moment de l'accession à l'indépendance »296. Il semble alors paradoxal de faire prévaloir le titre juridique camerounais sur les effectivités nigérianes dans les zones frontalières litigieuses sans passer par le cheminement de l'uti possidetis juris. Monsieur D'ARGENT trouve d'ailleurs que le silence de la cour sur la question de l'uti possidetis n'en demeure pas moins « troublant »297. Mais il trouve néanmoins une justification à cela : « C'est précisément peutêtre parce que la Cour a considéré le contentieux qui lui était soumis comme un pur différend

294 Voir arrêt, pp. 64-65, par. 68.

295 Arrêt, p. 113, par. 223.

296 Résume des arrêts, avis consultatifs et ordonnances de la Cour internationale de Justice, 1948-1991, Nations Unies, p. 216.

297 P. D'ARGENT, op. cit., p. 302-303.

frontalier de délimitation et non un différend territorial d'attribution qu'elle a estimé inutile - en réalité inopportun- d'examiner les arguments relatifs à l'uti possidetis. »298. De toutes les façons la Cour internationale de Justice a rendu une décision définitive et sans recours, voilà l'essentiel. Mais depuis le 10 octobre 2002 les deux Parties n'arrivent toujours pas à rendre entièrement applicable cet arrêt. Certainement que plusieurs facteurs existent qui rendent cette délimitation de la frontière terrestre difficilement réalisable.

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