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Le statut juridique des ouvrages hydrauliques

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par Anthony Neaux
Université François Rabelais - Tours - Master 2 Administration des Collectivités Territoriales 2008
  

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ANNEXE 1 : LEXIQUE

ANNEXE 2 : REGLEMENT D'EAU DE L'USINE DE LA MAILLERAYE ANNEXE 3 : REGLEMENT D'EAU DU MOULIN DE GRANGEARD

ANNEXE 4 : ARRET RENDU PAR LE CONSEIL D'ETAT LE 07 FEVRIER 2007 « MONSIEUR ET MADAME SABLE »

ANNEXE 5 : CARTE DU THOUET ET DES COMMUNES MEMBRES DU SMVT ANNEXE 6 : CARTE DU THOUET EN DEUX-SEVRES

ANNEXE 7 : CARTE DE L'IIBSN ET DES SYNDICATS DE RIVIERE

ANNEXE 8 : DETERMINATION DU MODE D'INTERVENTION EN FONCTION DU STATUT DE L'OUVRAGE ET DE LA PERSONNE PUBLIQUE EN VUE DE L'ATTEINTE DU BON ETAT ECOLOGIQUE

Annexe 1 : LEXIQUE

De la langue des usines

Issu du répertoire général de jurisprudence de 1852

Affluents : on appelle ainsi les cours d'eaux secondaires qui se réunissent à un cours d'eau principal. Depuis le fleuve jusqu'au ruisseau, tous les cours d'eau ont leurs affluents ; seulement, à mesure que l'on remonte dans des vallées plus élevés, ils sont de moins en moins apparents. Il ne faut pas confondre l'affluent avec le bras de la rivière, tout en lui appartenant et en continuant à en faire partie : ils sont à un fleuve, par exemple, ce que les bras de l'homme sont à son corps. L'affluent, au contraire, ne fait pas partie du fleuve : il en est tout à fait délaché ; seulement arrivé au terme de son cours, il s'unit au fleuve, et ajoute au volume de ses eaux. Il se confond avec le fleuve qui lui enlève jusqu'à son nom.

Affouillement : C'est l'excavation dangereuse qui s'opère par le choc de l'eau courante, sous une digue, un bâtiment ou un ouvrage hydraulique quelconque. Les affouillements ne sont jamais apparents ; ils ne se révèlent que par la destruction qu'ils attaquent. Il faut donc avoir soin de visiter les lieux que l'ont peut croire menacés.

Amont, Aval : Ces deux mots qui ne s'emploient jamais que relativement à un point donné, signifient l'un, en remontant, l'autre, en redescendant le cours de l'eau. Ainsi en suivant le cours de la Marne, Melun est à douze lieues en amont de Paris, et Sèvres à deux lieues en aval en suivant le cours de la Seine. Cependant les deux mots amont, aval sont souvent employés comme équivalent de ceux-ci : au-dessus, en dessous, parce qu'en effet les points auxquels ils se rapportent ne sont jamais au même niveau ; et en effet le niveau ne peut pas exister entre deux point donnée, l'un en amont, l'autre en aval, puisque la pente de l'eau est inséparable de

la pente du terrain. De là, l'expression de bateaux montants et avalants qui se trouvent employés dans les anciennes ordonnances.

Artifices . Vieux terme encore usité pour désigner les constructions machines, et plus particulièrement l'appareil hydraulique d'une usine. Ce mot est employé dans l'ordonnance de 1669, en ce sens que l'ordonnance ne considère comme dépendance du domaine public, que les rivières qui sont navigables de leurs fonds et sans artifice.

Balisage . On donne le nom de balises sur les fleuves et rivières navigables à des pieux, fascines ou autres signaux, destinés à indiquer, soit les hauts fonds, soit au contraire les passes les plus favorables à la navigation. Dans les départements traversés par la Loire et l'Allier, on comprend spécialement sous le nom de balisage l'enlèvement des bancs de sable nuisible à la navigation. Ainsi balise, a comme on le voit, des significations tout à fait opposées, tantôt il signifie la passe qu'il faut suivre, tantôt la passe qu'il faut éviter, et le balisage n'est qu'un moyen d'obtenir un tirant d'eau suffisant pour la passe des bateaux.

Banalité . C'était le droit existant au profil des seigneurs ou autre individu, d'exiger que les habitants d'une localité se servissent de son moulin et de son four. Ces banalités ont été supprimées par la loi du 15 mars 1790.

Barrage . C'est une digue établie transversalement dans une rivière, dans le but, soit d'en dériver les eaux dans un canal de dérivation, soit de les élever de manière à obtenir une chute nécessaire indispensable au roulement d'une usine. Les barrages sont fixes ou mobiles et sont établis en terre, pieux et fascines, ou en maçonnerie. Quand ils sont mobiles, ils se composent en général de poutrelles posées horizontalement contre des montants verticaux, qui peuvent s'enlever à volonté à mesure que l'état des eaux le réclame.

Baveret . Petit canal en bois, conduisant l'eau sur une roue au dessus.

Berges . La berge est une espèce de talus de chaque côtés du cours d'eau, et qui en général s'étend en pente douce depuis le niveau du sol jusqu'au niveau des eaux coulant à plein bords, mais sans inondation sur les terres riveraines.

Bief ou Biez : on appelle bief ou biez la partie du ruisseau qui est la plus rapprochée de la roue. C'est un canal formé de batardeau de maçonnerie qui joint immédiatement le moulin dans lequel l'eau est plus resserrée afin qu'elle ait plus d'action. Le biez, d'après cette définition, est donc la partie essentielle de la constitution d'un moulin ; car sans la force motrice qu'il ajoute artificiellement au cours d'eau, l'usine ne pourrait marcher ; aussi est-il admis que les riverains n'ont pas le droit d'y faire des saignées. La propriété de la partie du canal qui est en quelque sorte adhérente à l'usine et à laquelle on donne le nom de biez résulte des travaux même qui ont servi à l'établir ; et comme le dit M. Merlin, le titre de propriété est en quelque sorte écrit dans la chose même. Mais le biez est presque toujours précédé d'un canal ou ruisseau appelé canal alimentaire, ru, fausse rivière, canal d'amenée, parce qu'il a pour but d'amener dans le biez les eaux, soit d'une rivière, d'un lac ou d'un étang ; pour que les eaux donnent le mouvement aux roues motrices de l'usine, à la suite du biez se trouve le canal de fuite ou sous biez. On appelle ainsi la partie du cours d'eau qui est en aval du vannage et des roues. Dans le département du midi de la France le biez se désigne par le nom de béal ou béalière. Dans toutes les localités ou les fabriques sont nombreuses et rapprochées, le sous biez d'une usine forme le biez de l'usine inférieur, ce qui donne lieu à de fréquentes contestations sur la hauteur des eaux. Autrefois on l'appelait et encore aujourd'hui on appelle quelquefois arrière biez la partie d'eau en amont, ou le biez proprement dit, par opposition au sous biez ; mais c'est une expression qui n'est ni claire ni juste, et il faut s'en tenir, suivant nous, aux deux mots biez et sous biez.

Bords, Francs-bords : Le bord est l'extrémité des propriétés riveraines qui touchent et confinent à une rivière ou même un ruisseau. Le franc-bord est un espace de terrain de largeur variable, qui est réputé, à moins de preuve contraire, dépendance des cours d'eau artificiels des canaux. Il en est autrement dans les fleuves et rivières navigables. L'espace qu'on pourrait appeler franc-bord constitue le chemin de halage sur lequel l'Etat a un droit de servitude, mais non un droit de propriété.

Bras des rivières : Les bras d'un fleuve ou d'une rivière sont, ainsi que nous l'avons dit en parlant des affluents, ce que les bras de l'homme sont à son corps, mais, en général, on n'appelle bras dans les rivières navigables que les parties d'eau qui restent navigables comme la rivière même. Si le bras non navigable ni flottable d'une rivière portait ses eaux dans une autre région, et ne réunissait plus au corps de la rivière, il cesserait dès son point de séparation, de faire partie de la grande rivière, et n'appartiendrait plus à la classe de celles qui

sont navigables et flottables. Il ne serait plus un bras, il deviendrait l'affluent d'un autre cours d'eau.

Canal : un canal est un cours d'eau artificiel qui a diverses destinations. Les canaux se divisent en plusieurs espèces qui ont toute un caractère spécial en fait et en droit.

Canal de navigation : c'est une voie publique confectionnée dans l'intérêt du commerce et de l'industrie pour recevoir soit les eaux de la mer, soit les eaux des rivières ou des ruisseaux, et faciliter, reliant ensemble les différents fleuves et rivières, le transport des marchandises dans toutes les parties du pays qu'il traverse. Cette espèce de canal est une rivière navigable artificielle, et qui, en raison de sa navigabilité, doit faire partie du domaine public, comme les rivières naturelles.

Canal de flottage : c'est celui qui est particulièrement disposé aux abords des moulins et usines pour le passage des bois flottés à bûches perdues.

Canal d'irrigation : destiné à porter, en certaines localités privées d'eau et quelquefois sur une très grande étendue de terrains, des eaux qui fertilisent des terres arides et décuplent leur valeur.

Canal de dessèchement : destiné à évacuer, à l'aide de fossés, saignées ou rigoles, les eaux d'un terrain marécageux.

Canal de dérivation : c'est un terme générique, qui sert à désigner tout canal artificiel, dans lequel s'introduisent les eaux d'un lac, d'un fleuve, d'une rivière ; mais on applique plus particulièrement ce mot, en droit, à une prise d'eau opérée sur un petit cours d'eau, et qui transporte ou dérive les eaux d'un lieu vers un autre, où les eaux ne parviendraient pas sans ce canal. Un simple fossé peut être un canal de dérivation.

Canal d'alimentation, d'amenée ou d'arrivage : canal qui sert à amener les eaux sur une vanne ou un déversoir.

Canal de fuite ou de décharge : c'est un canal qui fait suite au canal d'amenée (l'un est en amont de l'usine, l'autre en aval) et qui reçoit les eaux après qu'elles ont passé sous une roue, dans un empellement ou un déversoir.

Chenal : C'est la voie comprise entre deux jetées servant de passage aux vaisseaux pour l'entrée ou la sortie d'un port de mer. On donne également ce nom par analogie aux passes naturels ou artificielles établies dans la rivière pour le service de la navigation.

Clayonnage : C'est le relèvement formé de pieux ou piquets, entrelacés de branches flexibles qui ont pour but et pour effet de modérer le choc des eaux contre les talus des digues ou les berges naturelles des cours d'eau.

Coursier : c'est l'espace en maçonnerie ou en charpente dans lequel s'effectue le jeu d'une roue hydraulique. La construction des coursiers a subi les mêmes perfectionnements que celles des roues. Ce n'est qu'à l'aide d'une bonne construction de ce genre d'ouvrage qu'on peut parvenir à appliquer l'eau à la roue d'une manière avantageuse ; car, dans toutes les roues en dessous, c'est lui qui la tient et la dirige pendant tout le temps de son action.

Déversoir : c'est une espèce de barrage établi presque toujours en maçonnerie, et donc le caractère est d'avoir son couronnement dérasé à la hauteur qui doit servir de limite à la retenue d'eau. La longueur fixée pour le déversoir est déterminée par deux murs qu'on nomme bajoyers, qui sont à chacune de ses extrémités et dont le couronnement dépasse celui du déversoir proprement dit ; la partie inclinée ou en talus est le glacis. Un déversoir en maçonnerie, est le meilleur régulateur des usines hydrauliques, parce qu'il est très difficile d'y apporter des changements et d'en exhausser le niveau sans qu'on s'en aperçoive. Les meuniers placent quelque fois sur la crête des déversoirs des planches ou madrier qu'on nomme rehausses, mais ce fait constitue une contravention qui doit être réprimé par l'autorité municipale.

Digue, levée, turcie : ces expressions sont synonymes, mais les deux dernières ne sont presque plus en usage. Les digues sont des ouvrages en remblai, ordinairement en terre franche ou argileuse, revêtu de gazon ou de clayonnage, quelque fois de maçonnerie, et destinés, soit à retenir les eaux élevées par les barrages à une hauteur déterminée par le roulement des usines, soit surtout pour les fleuves, à garantir la plaine voisine contre les

inondations. Les plaines qui longent la Loire sont protégées par des digues qui ont conservé le nom de turcies et levées dont on ignore l'origine ; elles longent le fleuve dans une étendue immense ; mais malheureusement elles cèdent quelque à la violence des eaux, et alors tous le pays est inondé.

Ecluse : ouvrage fait sur une rivière ou sur un canal pour retenir et lâcher l'eau suivant les besoins de la navigation ou des usines.

Empellements : c'est un mot synonyme de vannes, de sorte qu'empellement et vannes signifient absolument la même chose. Les pièces constitutives d'un empellement sont : 1° le seuil ; 2° les poteaux montants, portant des feuillures dans lesquelles passent les vannes ; 3° le chapeau ou pièce de couronnement.

Epis : ce sont de petites digues composées ordinairement de pieux, fascines, terres ou pierres, et que l'on construit sous des formes et des inclinaisons diverses, en saillie sur les berges d'une rivière ou d'un torrent, pour en modifier le cours. La science de l'ingénieur a obtenu dans les derniers temps des résultats inespérés. Le cas le plus simple est celui où, par le moyen des épis, il s'agit d'empêcher une rive d'être minées par le choc de l'eau, ou de diriger la force du courant vers un point déterminé. La science hydraulique a fait sous ce rapport des progrès remarquables ; par des systèmes d'épis convenablement disposés, on a forcé les torrents à se combattre eux-mêmes et à restreindre par leur propre travail leur lit aux moindres dimensions qu'ils puissent avoir...C'est une belle application de l'art.

Etiage : c'est le niveau le plus bas des eaux d'une rivière, et que l'on constate ordinairement pendant les sécheresses de l'été. C'est ce niveau qui sert de point de départ pour la mesure des eaux et l'état de tous les cours d'eau. Ainsi, quand on dit par exemple, l'eau est à dix pieds, on entend dix pieds au dessus de l'étiage.

Fascinage : ouvrage construits en fascines ou fagots de branches vertes serrées solidement à deux ou trois liens et dont on forme des épis que l'on fixe par des piquets. On fait souvent usage du fascinage dans les terrains marécageux. On charge les fascines de pierres ou de graviers et l'on peut ensuite construire dessus sans danger.

Gord : percherie que l'on construit dans les rivières, avec des rangs de perches et de piquets, et qui, aux termes de l'ordonnance de 1669, ne peuvent y être établis sans autorisation.

Jaugeage des eaux courantes : c'est l'évaluation du produit ou de la défense par seconde du courant d'eau. Comme il existe des relations théoriques et expérimentales entre la section, la pente, les différentes vitesses d'un cours d'eau, et le volume de liquide qui y coule dans un temps donné, on a des formules qui font connaître cette dernière quantité. Dans l'usage, il est plus simple et suffisamment exact, pour le plus grand nombre de cas, de multiplier la section du cours d'eau par la vitesse moyenne.

Partage d'eau : ce mot a deux signification très distinct en hydraulique, et notamment quand la construction des canaux navigables. On nomme point de partage tout point sur lequel il y a possibilité d'amener les eaux, pouvant de là être dirigées par deux directions opposées. Dans les questions relatives aux usines et aux irrigations, on nomme partage ou distribution d'eaux, l'opération par laquelle on attribue à telle ou telle destination, à tel ou tel intérêt privé, on volume d'eau déterminé. On conçoit, du reste, que si l'opération n'est pas juste, l'application du droit à l'opération se trouve fausse. La régularité du travail est donc d'une grande importance pour la justice, et il est nécessaire dès lors de confier une pareille opération qu'à des ingénieurs habiles.

Passelis : on appelle ainsi un ouvrage étroit pratiqué dans un cours d'eau pour favoriser la navigation et le flottage.

Patouillets : usine hydraulique destinée au lavage ou à l'épuration des minerais de fer. Il y en a de différentes formes ; ordinairement la mine est placée dans une huche où l'eau se renouvelle, et où elle est tenue en mouvement au moyen d'un agitateur, ayant la forme soit de larges palettes, soit d'un châssis en fer, adapté à l'arbre de la roue hydraulique ; l'eau chargées des parties terreuses avec lesquelles la mine étant mélangée s'écoule seule, et celleci se retrouve pure au fond du coffre où on la recueille quand le lavage est suffisamment exécuté. Ces établissements réclament de la part de l'administration une grande surveillance à cause des contestations que font naître les eaux troubles et boueuses provenant du large des mines, et qui se répandent dans les rivières et souvent dans les prairies.

Pente : la pente, ou ce qui revient au même, la force motrice des cours d'eau, n'est autre chose que l'inclinaison du lit de l'eau, et c'est cette inclinaison qui détermine le mouvement plus ou moins rapide des mol écules fluides dont l'eau se compose. Celles-ci obéissant naturellement à l'action de la gravité, deviennent susceptibles d'une action dynamique et représentent des moteurs dont l'industrie met à profit la puissance. Sur le plus grand nombre des cours d'eau qui ne sont pas pourvus de barrages et dont le régime n'est pas torrentiel, la pente moyenne est de 0,20 à 0,80m par kilomètre. Suivant le Dictionnaire d'administration, la pente réservée aux petits cours d'eau est de 3cent. par 100 mètres. La gravité, qui est le principe du mouvement des eaux courantes, étant une force accélératrice constante, les eaux acquerraient par leur pente une vitesse susceptible de croître indéfiniment, si aucune résistance ne s'opposait à cette action d'accélération ; mais l'expérience démontre que pour un état donné des eaux, leur vitesse est uniforme ; que, même presque toujours, cette vitesse diminue vers la partie inférieure du cours des fleuves. Les résistances qui produisent ce résultat admirable (car si elles n'existaient pas, les fleuves dévasteraient constamment leurs bords et même se frayeraient de nouvelles route dans l'espace) sont le frottement contre les parois du lit, et les divers obstacles qu'il renferme, les coudes et sinuosités, la diminution de la pente, enfin, une certaine viscosité des molécules liquides. On conçoit d'après cela qu'il existe pour tous les cours d'eau une vitesse maximum à la surface, une vitesse minimum au fond, et une vitesse moyenne qui peut se mesurer à une certaine distance entre ces deux niveaux. La résistance des bords exerçant une influence sensible, il y a à la surface des cours d'eau une ligne de maximum absolu de toutes les vitesses ; c'est cette ligne qu'on nomme communément le fil de l'eau.

Pertuis : c'est un passage étroit pratiqué dans le barrage d'un cours d'eau pour favoriser les manoeuvres de la navigation et du flottage. Ce mot vient de l'italien pertuso, percé, ouvert. Avant l'invention des écluses à sas, on ne connaissait que les pertuis, qu'on peut assimiler à des écluses simples. Ils ont l'inconvénient de dépenser inutilement beaucoup d'eau et de former des cataractes dangereuses. C'est l'enfance de l'art. Cependant on en construit encore, soit par des motifs d'économie, assez mal entendus, soit lorsqu'ils sont commandés par des circonstances particulières, telles que les barrages en rivières. Les pertuis se forment avec des bois debout en forme d'aiguilles ou avec des poutrelles mise en travers, ou, enfin, avec des vannes que l'on manoeuvre à l'aide de crics ou de verrins. Les pertuis ont différents noms suivant les localités ; par exemple : pas, passelis, pas de roi, demi-écluse, écluses simples, ganthières, portières, marinières, etc.

Reflux ou remous : c'est le mouvement de l'eau, qui, rencontrant quelque obstacle, remonte son cours.

Repère : c'est une marque faite sur un pilier, représentant une échelle graduée en centimètre et sur laquelle le point zéro indique le niveau légal de la retenue. Un repère est pris quelque fois sur un point fixe quelconque, situé a proximité de la retenue ; mais il est de règle que le repère définitif d'une usine soit placé dans le bief même dont il doit régler les eaux. Le repère se compose d'une borne, colonne ou pilier en pierre de taille, établi sur un massif de maçonnerie, ou bien fixé latéralement au mur ou a la berge du bief. Quelque fois le repère est formé d'une pièce de bois, battue a l'aide d'un mouton ou d'une forte masse. Dans tous les cas, il convient qu'il soit baigné par les eaux auxquelles il sert de règle, de manière a être ostensible a tous les yeux. Car un repère dont la vérification exige une opération de nivellement, n'est, par le fait, a l'usage de personne. Les repères ainsi établis pouvant être détruits ou dérangés par accident ou par malveillance, les ingénieurs en les faisant poser ont soin de les rapporter a un contre repère, pris sur une maçonnerie invariable, telle que le seuil d'une porte, l'appui d'une fenêtre, le cordon d'un bâtiment, etc.

Roue hydraulique : anciennement on ne reconnaissait que deux espèces de roues, les roues en dessous a aubes ou a palettes, et les roues en dessus a augets, a godets ou a pots. Celles de la première espèce recevaient toujours l'eau en dessous, et celles de la deuxième espèce la recevaient par un baveret a la partie supérieure. Mais, dans ces derniers temps, où l'on a senti le besoin d'économiser l'eau et d'employer avec discernement une force aussi précieuse que celle de l'eau courante, on s'est aperçu qu'avec les anciennes roues a aubes étroites et a grandes vitesse on perdait la plus grande partie de la force de l'eau ; et de grands perfectionnements ont été apportés dans ce genre de machines. Aujourd'hui on construit encore des roues a aubes verticales se mouvant soit dans un coursier, soit dans un courant libre, mais elles sont généralement fort large, tournent lentement, et sont, en un mot, disposée, d'une manière beaucoup plus avantageuse que celles qui étaient en usage autrefois.

Seuil : c'est une pièce de bois horizontale ou sablière, sur laquelle s'assemblent ou s'appuient toutes les parties verticales d'un empèlement. On nomme seuil bayard celui des vannes motrices, prenant l'eau a une hauteur variable ; seuil gravier celui qui est établi au niveau du lit du cours d'eau, comme cela doit toujours avoir lieu pour les vannes de décharge, seuil

baveret, celui des vannes qui, destinées à mouvoir des roues à augets, ou en dessus, sont généralement à une très faible profondeur, et correspondent à une forte chute.

Tension des eaux : se dit de l'état des eaux, de celles d'un bief quand elles sont à un niveau convenable pour la marche d'une usine. La limite de l'élévation de ce niveau résultant soit des lieux, soit d'un règlement administratif, se désigne comme maximum de tension des eaux.

Thalweg : la ligne des points les plus bas d'une vallée ; et par conséquent la ligne de la plus grande profondeur des rivières, celle où la navigation trouve le plus grand tirant d'eau. Quand les canaux sont ouverts artificiellement, ils sont sujets à des filtrations, s'ils n'occupent pas le thalweg des vallées. En effet, du moment où le point d'eau est plus élevé que les vallées riveraines, les eaux du canal doivent inonder les terres voisines. Thalweg vient de deux mots allemands qui veulent dire weig, chemin, et thal, vallée, chemin de la vallée.

Thou : dégagement pratiqué dans une rivière pour assurer l'écoulement des eaux en cas de grandes crues.

Tirant d'eau : c'est la profondeur dont s'enfonce un bateau quand il est à pleine charge.

Vannes : ce sont des portes ou vanteaux de dimensions variables, mobiles verticalement, par le moyen d'une tige ou queue, contre les poteaux montants et dans des feuillures. Elles servent à régler la distribution et la dépense de l'eau des biefs, des usines, des étangs, et, en général, de toute retenue. Il y a plusieurs sortes de vannes, celles qui sont plus immédiatement sous la surveillance de l'administration sont celles qui font partie du système régulateur de la retenue, et qu'on désigne sous le nom de vanne de décharge. Ce sont les véritables voies découlement des eaux accumulées dans le bief des usines. Indépendamment des vannes de décharge, il y a des vannes de mouvement ou vannes motrices désignées plus généralement par les usiniers des campagnes sous le nom de vannes ouvrières, mouleresses, mouloires, et qui servent à mettre en mouvement les roues hydrauliques d'une usine. Les vannes motrices sont quant à leur nombre, quant à leur force et à leurs dimensions, à la disposition des usiniers, comme faisant partie du mécanisme ou de la machine proprement dite. Elles n'entrent donc point dans le calcul des moyens d'écoulement que doivent présenter les barrages. En effet, les vannes motrices ne servent à rien dans le temps des crues, et le déversoir n'ayant qu'un produit superficiel, est principalement utile pour régler ou régulariser

la hauteur de la retenue, tandis que les vannes fournissent un déchargeoir de fond. Indépendamment des deux espèces de vannes dont nous venons de parler, on connaît encore une espèce de vannes, dite de compensation. C'est une vanne de décharge qui se lève nécessairement, par l'effet d'un levier, lorsqu'une vanne motrice correspondante se baisse. Cette disposition est assez souvent réclamée par l'état des localités, là où l'on ne pourrait établir de déversoir, et surtout là où il est indispensable de conserver toujours dans le canal qui fait la prolongation du sous bief un courant à peu prêt régulier, soit en faveur des usines inférieures, soit par tout autre motif. Il existe aussi des vannes de reversoir. C'est une vanne qui, mise en jeu dans une rainure pratiquée verticalement au dessous du radier, peut se lever ou se baisser selon le volume du courant, de manière à maintenir toujours une égale retenue. C'est en quelque sorte un radier mobile.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand