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Réfugiés Hmong à  Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) - rapports aux lieux et diaspora

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par Pilippe MICHEL-COURTY
Université de POITIERS - Migrinter - Master 2 2007
  

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Annexes

1. Courriers

1a. Courrier du secrétaire général de la mairie de Montreuil-Bellay (2 juin 1981)

1b. Courrier adressé par le Maire de Montreuil-Bellay à son homologue du Puy-Notre-Dame (24 août 1981)

2. Cérémonies traditionnelles

Séance de chamanisme (30 juin 2007)

3. Questionnaire d'enquête

Enquête auprès des usagers du quartier de la Herse

1. Courriers

v Courrier du secrétaire général de la mairie de Montreuil-Bellay (2 juin 1981)

A Monsieur le maire de Montreuil-Bellay

Mmes et MM. Les membres du B.A.S.

Monsieur le Maire

Mesdames, Messieurs

Je me permets d'attirer votre attention sur un phénomène inhérent à notre commune qui m'apparaît préoccupant : il s'agit dans un premier temps de la présence dans le quartier de la Herse de familles laotiennes réfugiées, puis dans un deuxième temps de l'arrivée dans ce quartier de nouvelles familles de réfugiés.

Vous savez qu'au début de l'année 1978, sans que n'existe aucune structure d'accueil, les premières familles laotiennes sont arrivées à Montreuil-Bellay, guidées par la disponibilité de logements et la possibilité de travail dans la région. Cette arrivée s'est faite normalement, discrètement, sans heurt. Depuis, le nombre de ressortissants laotiens a augmenté assez rapidement, les premiers arrivants encourageant leur famille, leurs amis, à venir à Montreuil-Bellay ; de telle sorte qu'à ce jour, environ 130 personnes de nationalité laotienne vivent dans ce quartier.

Il me semble que l'intégration de cette population malgré (ou peut-être à cause de) l'absence d'un comité d'accueil, s'est faite sans difficultés majeures. Cependant reprenant l'adage selon lequel « il vaut mieux prévenir que guérir », je pense qu'il est temps de réfléchir sérieusement à cette situation. Je constate en effet que ces personnes :

- ont des moeurs, des coutumes, des modes de vie, très différents des nôtres ;

- représentent environ 10% de la population du quartier, et s'ajoutent à quelques autres familles d'immigrés marocains ou turcs, vivant également dans ce quartier ;

- constituent, compte tenu de leur nombre, une entité culturelle, philosophique, voire religieuse.

Par ailleurs, le moyenne d'âge de ces familles est relativement basse et le taux de natalité y est très élevé.

Toutes ces observations me conduisent à penser que des inconvénients graves aussi bien pour ces familles que pour les familles vivant dans le même quartier, peuvent survenir dans les années à venir. Des signes récents accréditent d'ailleurs ma thèse : certains logements ont été quittés ou refusés parce que, sur le même palier, vivaient une ou plusieurs familles laotiennes, de jeunes enfants laotiens ont provoqué à plusieurs reprises des dégradations au stade.

Le problème est très délicat à traiter, mais il est à mon sens d'une extrême importance, et c'est pourquoi il mérite le maximum d'attention. D'autant qu'aux difficultés que j'ai déjà citées, s'ajoutent les problèmes liés à une situation de l'emploi difficile.

Mais il ne s'agit là que d'un aspect du problème. La situation existe, il faut y faire face dans les meilleures conditions possibles.

L'autre facette de mon propos concerne l'arrivée de nouveaux réfugiés et se justifie par un événement survenu au cours de la semaine dernière. Une personne laotienne de Montreuil-Bellay est venue demander deux logements, qu'elle savait disponibles, pour deux familles de sept membres chacune et vivant actuellement en centre d'accueil. Cette personne a d'ailleurs motivé sa demande en arguant du fait que les femmes des deux familles ont trouvé du travail dans les champignonnières de la région. La question qui se pose pour ces deux familles, et qui se posera à nouveau pour d'autres familles, est de savoir s'il est possible de refuser ces logements. Et dans cette hypothèse de refus d'un logement, quels arguments avancer ? Ce ne peut pas être pour des motifs liés aux ressources : ces familles apportant la preuve de leur solvabilité par le certificat d'employeur et la perception de prestations familiales. D'ailleurs, et d'après les renseignements fournis par l'O.P.D.H.L.M., aucune famille laotienne n'a de retard dans le règlement de ses loyers.

Il convient donc à mon avis, de déterminer une politique précise dans ce domaine :

- soit on considère qu'il est normal d'accueillir de nouvelles familles laotiennes dans la commune, et on ne fait aucun obstacle à leur arrivée. Il faut donc dans cette hypothèse, être conscient que des problèmes peuvent surgir dans un avenir assez proche ;

- soit, on considère que le nombre de réfugiés a atteint un niveau qu'il serait dangereux de dépasser. C'est certainement la solution la plus difficile mais aussi la plus courageuse. C'est pour ma part celle que je propose. Il resterait alors à régler les moyens permettant de limiter cette arrivée. C'est une question à laquelle il faudra trouver une réponse si cette position est arrêtée.

Encore une fois je mesure la difficulté qu'il y a à traiter ce problème. Je pense toutefois que la politique de l'autruche serait néfaste. Je souhaite que ce propos serve d'introduction à un débat permettant de contrôler ce phénomène au mieux des intérêts de tous.

Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, à l'expression de mes sentiments dévoués.

Signé le Secrétaire Général J.N. LANDAIS

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery