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Dynamique entrepreneuriale en territoire de Lubero

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par January KASEREKA KOMBI
Université catholique du Graben - Licence 2008
  

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I.2 L'ENTREPRENEUR

I.2.1 Elucidation du concept

Une entreprise est initiée et dirigée par un entrepreneur. Dans la littérature économique, l'entrepreneur est présenté sous son meilleur jour : il innove, crée des richesses.

A partir de 1970, trois économistes, Kirzner, Casson et Shane, enrichissent fondamentalement les analyses de trois variables de base : incertitude, risque et innovation27(*).

Kirzner cité par BOUTILLIER souligne que le propre de l'entrepreneur est d'agir dans un environnement incertain, remettant du même coup en cause l'idée de Schumpeter selon laquelle l'administration par les grandes entreprises allaient entraîner la disparition du marché, donc de l'incertitude.

Dans les années 1980, M.CASSON28(*) met l'accent sur le processus de socialisation des individus (origine familiale, éducation, réseaux de relation, accès à l'information, etc ...) mais aussi replace l'action entrepreneuriale dans le contexte concurrentiel, par conséquent d'incertitude et de prise de risque, qui est le sien.

Au début des années 2000, SHANE (2003)29(*), définit l'environnement institutionnel polymorphe dans lequel s'inscrit l'activité entrepreneuriale.

L'entrepreneur agit dans l'incertitude. Il appartient à la catégorie « des gens à gages incertains » car il prend des risques (Cantillon). Il contribue à faire circuler la richesse, tel A. de Montchrétien qui comparait les entrepreneurs au sang qui irrigue les organes du corps humain30(*).

J.B.SAY dans un contexte d'industrialisation naissante, ajoute à l'incertitude et au risque un troisième élément : l'innovation. L'entrepreneur est alors une sorte d'intermédiaire entre le savant qui produit la connaissance et l'ouvrier qui l'applique à l'industrie31(*). Il est l'agent principal de la production. Mais innover, c'est aussi prendre des risques car l'entrepreneur ne peut anticiper avec certitude ce que sera le marché à venir.

Schumpeter s'attache ainsi à définir l'entrepreneur comme étant non pas l'homme d'une institution (entreprise ou exploitation), ni le bénéficiaire du profit, mais le véritable agent de progrès économique, celui qui est capable d'innover32(*). Pour lui, l'entrepreneur est aussi l'agent économique qui réalise de nouvelles combinaisons de facteurs de production33(*). Cinq combinaisons sont possibles : création d'un nouveau produit, ouverture de nouveaux marchés, présentation d'une nouvelle méthode de production, découverte d'une nouvelle source des matières premières ou de produits semi-oeuvrés, nouvelle organisation productive (comme par exemple, le cartel entre différentes entreprises d'un même secteur d'activité).

L'innovation est, grossièrement, ce qui permet à l'entreprise d'accroître son chiffre d'affaires et sa position du marché. Par le pouvoir de l'innovation, l'entrepreneur délimite son propre marché, fixe ses propres règles, maîtrise l'incertitude propre au fonctionnement du marché.

Pour KIRZNER (2005)34(*), entreprendre c'est donc tirer profit d'une opportunité parce que l'on est en possession d'un certain nombre d'informations.

Ce qui distingue l'entrepreneur Kirznérien de l'entrepreneur schumpéterien ; est que pour Kirzner : « l'entrepreneurialité n'est pour moi pas l'incertitude de nouveaux produits ou de nouvelles techniques de production, inconnues des autres, que la capacité à voir insoupçonnable, appréciés par les consommateurs et l'endroit où les nouvelles méthodes de production, ignorées des autres, sont devenues praticables de façon imprévue »35(*). Kirzner met plus l'accent sur l'information alors que Schumpeter focalise son raisonnement sur l'innovation.

Keynes rejoint Schumpeter en soulignant que le véritable moteur des affaires est notre désir inné d'activités. En reconnaissant aux entrepreneurs un rôle moteur, Keynes marque nettement sa préférence pour ces agents investisseurs à qui il oppose les épargnants indécis, fauteurs de déflation et les rentiers pour qui, il souhaite l'euthanasie36(*). L'entrepreneur redevient, dans un monde marqué par la grande entreprise, le moteur de l'économie et du progrès technique.

L'entrepreneur est l'agent économique qui agit, qui participe au développement du groupe qu'il dirige, qui va de l'avant et qui pour ce faire rejette la routine37(*).

Pour le professeur Bagalwa Muheme, « l'entrepreneur n'est pas un caritatif. Il agit par intérêt, ce qui le différencie effectivement de mouvements humanitaires. Sa visée, c'est le profit qui résulte de la différence entre le coût de ses produits et services et le prix auquel il les vendra (...). L'entrepreneur est propriétaire, organisateur de l'entreprise : c'est un acteur économique. Il est différent du manager qui est, lui, salarié, gestionnaire et organisateur de l'entreprise : c'est un agent économique et il ne supporte pas le risque qu'il prend. L'entrepreneur est excité par l'idée de tout perdre ou de gagner davantage (...). Il mène une guerre juste contre la pauvreté en créant des emplois et des richesses. Il prend des risques car il dépend lui aussi des jeux de forces du marché ».

C'est ainsi que F.KNIGHT38(*) a développé, au début du 20e siècle l'idée selon laquelle « l'entrepreneur prend des risques qui ne peuvent être couverts par une compagnie d'assurances, précisément parce que trop aléatoires ».

* 27 BOUTILLIER S. et FOURNIER ( 2006), Artisanat - La modernité réinventée, L'harmattan, Pars, p. 26.

* 28 CASSON M., (1991), l'entrepreneur, collection Gestion, Economica, Paris, p 278.

* 29 SHANE S. (2003), cité par BOUTILLIER S. et FOURNIER C. op. cit, p 26.

* 30 BOUTILLIER S. et FOURNIER C. op. cit, p 27.

* 31 Idem, p 27.

* 32 GREGORY C. (1974), Encyclopédia Universalis, vol 18, thesaurus. Index. A. GASSENDI, Paris, p 630.

* 33 BOUTILLIER S., op. Cit. P 27.

* 34 KIRZNER (2005), Concurrence et esprit d'entreprise, Economica, Paris, p 63

* 35 Idem

* 36 GREGORY Cl., op. Cit., p 630

* 37xxx (janvier 2002), «Quelle est l'utilité marginale de l'entrepreneur ? » in problèmes économiques, Col. Entreprises et marchés, n°2742, p 5

* 38 KNIGHT F. ci té par BAGALWA MUHEME G., p 36

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