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De ta tradition à  la modernité: étude du manichéisme discursif dans noces sacrées de Seydou Badian. Essai d'analyse sociocritique.

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par Sylvère DUSABIMANA
Université Nationale du Rwanda - Licence 2007
  

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3.4. La négation du sacré

Après avoir étudié comment la négation du sacré africain a conduit au drame, il convient de voir les concrétions discursives dans ce domaine qu'on trouve dans le roman. Dans la peinture de ce sacré, Badian, veut faire office de remparts contre la dérive sociale dans cette « anomie rampante qui affecte le monde africain» (Coussy 2000 :37).

3.4.1. Les concrétions discursives

Pour mettre le travail dans le bain de la sociocritique tout au long de son avancement, il nous est important de déceler les segments discursifs énonçant un lieu commun isolable du tissu narratif pour montrer la négation du sacré dans Noces sacrées.

Delcroix et Hallyn l'expliquent comme suit :

« C'est ici le lieu d'affirmer que la lecture sociocritique, si elle veut revendiquer le droit à la proposition, à la proposition généralisatrice, doit acquitter le prix de cette ambition, par une attention minutieuse portée au détail » (1987 :297).

Beaucoup de détails discursifs font, dans Noces sacrées, objet de dénaturation du sacré africain. Les personnages européens l'expriment mieux. Besnier ne se dérangeait pas devant la puissance des dieux : « je décidai que mon boy ou, quelque autre garnement me faisant une force. Je me mis au lit. Infernal bruit de vaisselle. Je ne me dérangeai pas ». (N.S. : 18).

Aux « Zeus » ou «Jupiter» africains, « N'tomo » au sommet de la hiérarchie des dieux », (N.S. : 27), Besnier substitue ses chefs européens : « Mais finie l'Afrique noire ! [...]. Mes patrons étaient puissants». (N.S.: 20).

La banalisation s'en suit : « Il n'a pu résister à la tentation de vouloir révéler ce qu'il avait appris. Il a péri. Comment? De la manière la plus banale» (N.S.: 21).

S'étant mis à l'écart par rapport aux lieux d'initiation, que possède l'Afrique, Besnier s'approche de la ville, lieu de vie européenne, mais la négation du sacré africain le poursuit : 

« A Paris, mon séjour fut bref cette année là. Six mois pendant lesquels j'organisai mon travail, me familiarisai avec les milieux qui m'intéressaient : banques, bureaux d'études [...] on voulait peut être me faire oublier » (N.S. : pp. 27-28).

Sur ce point, Noces sacrées  veut décoloniser l'esprit africain harcelé par rapport à l'européen en matière de déculturation avec tout ce qu'elle comporte de mal.

3.4.2. Le discours antagonique : Le bien et le mal

Les récits construits sur un schéma manichéen renferment ce discours dit antagonique. La société est la source de ce qui est écrit dans une oeuvre romanesque.

C'est en fait Droga-Bada qui le dit mieux : « [...] Personne ne met en doute aujourd'hui, que l'oeuvre d'art plonge ses racines dans la société ambiante». (1977, p.84).

L'ambiance du roman montre le mal qui a été introduit par Besnier avec la violation de ce qui fait réellement l'être profond de la société romanesque : le sacré. En fait, Besnier n'a pas seulement provoqué la colère des hommes, mais aussi celle des dieux.

Il y a donc l'antagonisme discursif entre deux mondes culturellement opposés. Au moment où les autres respectent leur sacré, Besnier « rien ne le surprenait [...]. Plusieurs générations étaient nécessaires pour vaincre cette mentalité». (NS : 72). Du côté de la société locale, « Le vieux [...] s'en prenait plutôt à l'école européenne qu'il accusait de dénaturer les enfants» (N.S. : 80).

Dans l'ironie aiguë, l'auteur écrit : « Mais à l'ère européenne, tout est possible. On ne respecte rien. Il faut restituer aux gens leur bien» (NS : 85).

Ainsi, Badian, en ôtant le voile de honte jeté sur l'Afrique traditionnelle par l'Occident, se place « dans le sillon de la réhabilitation des nos valeurs ancestrales » (Dailly, 1970 :179).

Malheureusement, l'anti-héros Besnier parmi d'autres actants « s'était bien gardé d'afficher le moindre optimisme » (NS : 87). Pour lui, avec le respect de la tradition africaine, tout irait mal, si nous restons optimistes.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault