WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les zones d'activités economiques au coeur de l'aménagement et du développement local des territoires: etudes des ZAE de la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier

( Télécharger le fichier original )
par Jean-François BIHAN-POUDEC
Université Paul Valéry Montpellier 3 - Master Territoire, Société, Aménagement et Développement 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. L'attractivité des territoires : la clef du développement économique.

Selon une étude publiée en 2001 par la Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétitivité des Territoires (DIACT), l'attractivité est entendue comme « la capacité à attirer et à retenir les activités, les entreprises et les populations ».

Par ailleurs, les différentes structures ou bureaux d'études (World Economic Forum, Ernst & Young par exemple) qui se sont lancés dans le calcul d'indicateurs plus spécifiquement destinés à mesurer l'attractivité comparée des pays du monde pour l'accueil des investissements étrangers reposent pratiquement tous sur l'idée que l'attractivité n'existe pas en soi, mais apparaît comme la combinaison de deux types d'éléments : d'une part, la qualité intrinsèque de l'offre territoriale. Et d'autre part, la hiérarchie des critères de

choix de localisation retenus par les investisseurs, qui peut évidemment varier en fonction du type de projet ou des caractéristiques propres de l'investisseur10.

L'attractivité doit donc être considérée dans sa dimension globale : envisagée dans ses aspects économiques, démographiques, sociaux, culturels et environnementaux, elle permet de poser la question des fonctions du territoire.

Six séries de facteurs concourent à rendre des territoires attractifs, sans pour autant pouvoir les hiérarchiser :

· L'environnement économique, technique et financier : avec la taille du marché, la qualité de l'environnement industriel général, la présence de services aux entreprises, l'environnement de recherche et développement, le soutien et accompagnement des entreprises.

· Les ressources humaines : la diversité et la qualité de l'offre de formations, volume de l'emploi, productivité et qualité de la main d'oeuvre, confiance et respect des contrats passés.

· L'organisation et le jeu des acteurs : climat de confiance, capacité à travailler ensemble, à s'organiser, se concerter, dialoguer, rapidité de mise en oeuvre des projets, capacités d'initiative et d'organisation des populations, d'innovation sociale.

· La présence de réseaux d'accessibilité diversifiés et organisés (réseaux routier, autoroutiers, ferrés, aériens, collectifs, ...)

· La qualité de vie (l'environnement naturel et urbain, l'accès aux services collectifs et individuels, le volume de l'emploi et des services disponibles, l'équilibre du territoire, la sécurité des biens et des personnes).

· L'image des régions représenté par le regard porté sur leur métropole, les excellences sectorielles, la notoriété des entreprises et des secteurs de développement, la perception de la qualité des espaces naturels et urbains, la valorisation de grands projets ou équipements d'intérêt régional, le caractère maritime et littoral de certaines régions.

Enfin, les nouveaux enjeux économiques, techniques et sociaux tels que le système technologique et économique (nouvelles technologies, l'externalisation de certaines

10 Source : Additiv, cabinet d'études et de communication spécialisé dans le secteur emploi-formation.

fonctions des entreprises), le système social (critères sociodémographiques) ou le mode de gouvernance constituent par exemple des facteurs d'attractivités pour les années et décennies à venir dans le système économique actuel.

3. Un Développement économique adapté au potentiel régional. Quel développement

?11

pour la région Languedoc Roussillon

Les ZAE s'adaptent aux potentialités du territoire. Elles sont le reflet du développement économique local. Elles sont avant tout créées pour développer l'emploi et se cadrent donc en fonction des secteurs d'activités clefs du territoire. Connaître les bases de l'activité de la région permet de cadrer l'environnement dans lequel les ZAE se développent. Le développement économique de la région Languedoc-Roussillon repose sur une base démographique et sur des secteurs économiques particuliers. Il paraît nécessaire de les aborder pour poser plus tard le cadre d'études des ZAE.

· Des potentialités de développement des ZAE liées à la forte croissance démographique (et à un taux de chômage important).

Depuis le milieu des années soixante-dix, le Languedoc-Roussillon bénéficie de la plus forte croissance démographique des régions de la France métropolitaine. La région accueille, en moyenne chaque année, plus de 23 000 habitants supplémentaires. Cet accroissement se répartit de manière très inégale sur son territoire. Il est particulièrement élevé sur le littoral et dans les zones sous l'influence des principaux pôles urbains (Montpellier, Nîmes, Béziers, Sète, Narbonne, Perpignan). Le marché du travail est marqué par un taux de chômage élevé (environ 11%), même si l'écart se réduit avec le niveau national (environ 9%).

· Des petites zones d'activités basées sur le secteur primaire grâce à un puissant secteur primaire dominé par la production viticole.

11 La source de toutes les données qui apparaissent dans cette sous-partie est l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE).

L'essentiel de l'activité primaire de la région est composée à 90% par des cultures. La première de ces cultures est la vigne. Elle est présente dans toute la région et assure la production de 22 millions d'hectolitres de vins par an soit 40% de la production nationale. Certaines caves coopératives, par exemple, sont définies dans un périmètre de ZAE.

· Des ZAE peu orientées vers le secteur secondaire.

Par contre, les ZAE liées au secteur secondaire sont sous-représentées. Le secteur n'assure que 13,6% de l'emploi régional alors qu'au niveau national il représente 22,8%. Les activités traditionnelles que sont le textile en Lozère et à Nîmes et l'exploitation des ressources du bassin houiller d'Alès sont en crise. Les principaux pôles industriels de la région sont Montpellier, Nîmes, Béziers, Narbonne et Perpignan.

· Le secteur des services dominant et en développement.

Les ZAE liées aux activités tertiaires occupent incontestablement le premier plan en région Languedoc-Roussillon. Ces activités sont principalement responsables du dynamisme démographique de la région. Ce secteur s'appuie sur deux activités particulièrement dynamiques : l'enseignement supérieur et le tourisme.

B) Les facteurs de création d'une ZAE.

La logique de développement d'une ZAE n'a pas toujours été semblable dans sur un plan historique. Il est intéressant de cadrer l'évolution des ZAE dans le temps pour cadrer plus précisément les logiques de développement actuelles.

1. La compréhension du développement économique sur un plan historique.

Le regroupement d'activités en un même lieu géographique est très ancien car il répond toujours aux mêmes besoins (la présence de matière première, de main-d'oeuvre, de transports, de la clientèle, ou d'autres activités connexes). Les études archéologiques menées sur les villes de l'antiquité montrent fréquemment un regroupement des activités de production de certains quartiers concentrés sur des activités précises comme la poterie, le travail du métal ou du textile, ou la production dérivée de la production agricole comme les huileries ou les fabriques de savon.

Aujourd'hui, le zonage tente de concentrer les activités sur un même périmètre. On ne trouve presque plus une zone consacrée à une activité exclusive mais certaines logiques de développement restent les mêmes. Les voies de transports avaient une importance particulière autrefois comme aujourd'hui aussi bien en termes d'alimentation en matières premières qu'en moyens de commercialiser la production. Les voies romaines, par exemple, permettaient à une ville située sur un carrefour routier de prospérer en concentrant les activités de production. Les ports maritimes ou fluviaux étaient aussi des facteurs importants de concentration de l'activité. Schématiquement, la région environnante fournit les matières premières, qui sont canalisées par un réseau de transport routier ou fluvial vers la cité, où a lieu la transformation des matières premières en produits finis ou semi-finis qui sont consommés sur place, transportés vers la région environnante ou exportés plus loin.

La révolution industrielle marque un tournant majeur dans le développement économique aux XIXe et XXe siècles. Les grandes innovations industrielles, les nouveaux modes de production, les progrès scientifiques ou encore l'essor des nouvelles infrastructures de communication ont conduit les activités industrielles à un regroupement sans précédent. Les premières villes totalement tournées vers une puissante et spécifique activité industrielle comme les mines ou les usines de métallurgie émergent, créant un bassin de vie important et en développement mais complètement interdépendant à l'activité première.

Par la Loi d'Orientation Foncière (LOF) de 196712, les collectivités locales peuvent utiliser le Plan d'Occupation des Sols13 (POS) pour réaliser un « zonage ». Ainsi les périmètres

12 La Loi d'Orientation Foncière (LOF) a établi en France les principaux documents d'urbanisme qui ont servi à
l'aménagement local : le plan d'occupation des sols (POS), le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme

destinés spécifiquement à la création de ZAE connaissent la faveur des collectivités. Par la taxe professionnelle et l'emploi qu'une ZAE génère, elle devient un enjeu fondamental de l'aménagement du territoire local. Le regroupement de terrains de grandes surfaces peu coûteux a donc amené à réaliser des ZAE aux abords des villes en grignotant peu à peu sur les surfaces agricoles, tout comme le développement de la banlieue et de la périurbanisation par ailleurs.

En 1972, l'habitude de s'implanter sur une ZAE semble prise puisqu'elles accueillirent cette année là 60% des implantations nouvelles.

Aujourd'hui, la politique de zonage et la quasi-généralisation des documents d'urbanisme de planification communal et intercommunal (Plans d' Occupation des Sols et Plans Locaux de l'Urbanisme14 pour les communes, SCoT15 pour les structures intercommunales) font que la grande majorité des implantations se font sur des zones d'activités. Celles-ci avec le temps se sont mieux adaptées aux exigences et aux moyens de chacun.

Cependant, Nous ne pouvons pas ignorer les grands sites de production industrielle abandonnés à la suite d'un déclin important de l'activité, ou délocalisés dans des pays plus attractifs. Les économies postindustrielles prennent alors le relais dans les ZAE, en se tournant davantage vers les activités de service ou les hautes technologies. Néanmoins, l'évolution vers la spécialisation dans les hautes technologies reprend en partie les mêmes principes, conduisant à la création de grands technopôles.

(remplacé ultérieurement par le Schéma directeur), taxe locale d'équipement, le Coefficient d'Occupation des Sols (COS) et Zone d'Aménagement Concerté (ZAC).

13 Les POS étaient des documents locaux, généralement établis à l'échelle de la commune, établis pour le moyen terme (10 à 15 ans), qui « fixent les règles générales et les servitudes d'utilisation des sols, qui peuvent notamment comporter l'interdiction de construire ». (Source : Code de l'urbanisme)

14 Le Plan Local d'Urbanisme (PLU) est le principal document d'urbanisme de planification de l'urbanisme communal ou éventuellement intercommunal. Il remplace le plan d'occupation des sols (POS) depuis la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) du 13 décembre 2000.

15 Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) est un document d'urbanisme qui fixe, à l'échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, les orientations fondamentales de l'organisation du territoire et de l'évolution des zones urbaines, afin de préserver un équilibre entre zones urbaines, industrielles, touristiques, agricoles et naturelles. Instauré par la loi SRU de 2000, il fixe les objectifs des diverses politiques publiques en matière d'habitat, de développement économique et de déplacements.

Pour certaines ZAE, on parle actuellement de Parc d'Activités Economiques (PAE). Bien qu'il n'existe pas de définition précise d'un PAE, mais on peut supposer qu'à la différence de la « zone » qui peut être diffuse dans l'espace, le « parc » est bien plus clairement délimité (ils bénéficient par exemple d'un aménagement global plus cohérent et bien délimité par une clôture ou un grand axe de communication et une signalétique). Les PAE qualifient généralement les nouvelles ZAE. Ces parcs connotent également une évolution au niveau du cadre environnemental. La composante environnement joue à plusieurs niveaux : sur l'architecture ou l'espace bâti, qui donne sa qualité au parc. Le « parc » souligne donc les efforts entrepris pour mieux intégrer la ZAE dans le tissu environnant en se souciant des aspects architecturaux et paysagers et en offrant un espace mieux organisé. Le PAE peut ainsi mieux séduire les «entreprises nobles» (qui travaillent leur image et limitent leurs nuisances et pollutions).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo