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Les zones d'activités economiques au coeur de l'aménagement et du développement local des territoires: etudes des ZAE de la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier

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par Jean-François BIHAN-POUDEC
Université Paul Valéry Montpellier 3 - Master Territoire, Société, Aménagement et Développement 2009
  

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1. Un gros problème d'aménagement dans certaines ZAE.

C'est à partir des missions qui m'ont été confiées par le service Aménagement que j'ai pu observer sur le terrain et comprendre par mes recherches et par les entretiens avec les acteurs locaux les logiques de développement des ZAE.

Certaines problématiques apparaissaient directement. Beaucoup de zones ont un problème de délimitation, d'aménagement, de gestion. Des zones d'activités apparaissent non pas comme des vitrines, mais comme des endroits sinistres, dépourvus d'organisation et d'espaces de vie. Au vu, par exemple sur certaines zones d'activités commerciales, du flot d'informations et d'enseignes ou encore du manque d'organisation au niveau des places de parking sur certaines ZAE, nous pouvons nous demander si la liberté laissée au développement des entreprises ne nuit pas à l'entreprenariat lui-même.

Plusieurs services d'urbanisme contactés pendant ce stage n'ont pas été capables de fournir des informations relatives aux entreprises implantées sur leur ZAE. Le rôle de la commune est d'assurer l'aménagement de base de la ZAE et les nécessités techniques de la vie des activités économiques : les infrastructures de communication, le réseau d'eau, d'égouts, d'électricité, de gaz,.... Mais personne ne référence quelle entreprise est présente sur la ZAE, combien il y a d'entreprises au total ou combien d'emplois cela représente sur la zone. Cela dénote le manque de suivi des zones et peut expliquer certaines dérives.

Pour l'image et l'harmonie des entreprises présentes sur une ZAE, nous pourrions imaginer la recherche d'une cohésion d'ensemble, tant au niveau du paysage ou même de l'architecture. Sur le terrain, c'est rarement le cas. On constate, bien au contraire, que de nombreuses zones d'activités sont des zones « fourre-tout », c'est-à-dire qui mélangent disgracieusement tous types d'activités différentes. La ZAE « du Grec » à Palavas sur laquelle un crématorium côtoie un vendeur de moto, ou la petite ZAE « St Hubert » à Lattes où cohabite industrie et hôtellerie ou encore la grande ZAE « Vallée de l'Hérault » à Clermont l'Hérault sur laquelle le boucher et le garagiste spécialisé dans la vente de pneus sont voisins.

De nombreuses ZAE sont localisées autour d'axes routiers fréquentés. Certaines sont localisées sur des axes sur-fréquentés aux heures de pointe. Sur la ZAE du « Mas de Grille» par exemple à St Jean de Védas, l'axe routier qui lie Saint Jean de Védas à Montpellier Sud est très fortement fréquenté, ce qui nuit au flux de transport et à la zone d'activités (bouchons, pollution, énervement, problèmes de livraison et perte de clientèle).

Le problème de gestion des enseignes est aussi un phénomène courant. La réglementation liée aux enseignes est plus ou moins appliquée en fonction de la politique de la ville. Du coup, il y a une incompréhension entre l'entrepreneur qui a toujours dépassé le cadre règlementaire avec ses enseignes et la commune qui soudainement fait appliquer la loi (le rôle de la CCI peut alors être celui de médiateur entre les problématiques de l'entrepreneur et celles de la commune).

Chaque entreprise rivalise donc avec sa voisine pour attirer au mieux l'oeil du client avec ses enseignes. Ajoutez à cela le caractère hétéroclite des entreprises de beaucoup de ZAE et le client ne voit plus qu'une masse d'informations et a toutes les peines du monde à distinguer la bonne. Ce problème de lisibilité est par exemple visible sur la ZAE Vallée de l'Hérault à Clermont l'Hérault ou sur la ZAE Fréjorgues Ouest à Mauguio.

Figure 23 : Le flot d'enseignes hétéroclites sur la ZAE « Fréjorgues Quest» à Mauguio. Photo:
J-F BIHAN-PQUDEC

D'autres ZAE sont mal entretenues et ternissent indéniablement l'image de la commune si la zone se situe à un carrefour ou le long d'un axe fréquenté. C'est le cas par exemple de la zone du Mijoulan à Saint Georges d'Orques, ou à moindre mesure, de celle de Fréjorgues Est à Mauguio.

Figure 24 : Un exemple de manque de gestion et d'aménagement sur la ZAE de Fréjorgues Est
à Mauguio. Réalisation photo : J-F BIHAN-POUDEC.

On peut remarquer un autre problème relatif à la gestion des ZAE. Certains espaces réservés au développement économique se transforment progressivement en un espace complètement résidentialisé. C'est un phénomène qui s'est développé, puisque le coût du foncier en zone artisanale est bien plus faible que le coût en zone résidentielle. Du coup l'activité prend progressivement un second rôle, derrière la construction de grandes villas. Ce détournement de la vocation de la zone d'aménagement est lié à une mauvaise

réglementation de zone à la base et à un manque de suivi. Aujourd'hui les communes apprennent à utiliser leur règlement de PLU pour contrôler le devenir des zones. Des exemples de résidentialisation sont visibles dans les ZAE des petites communes rurales comme la ZAE de « la Crouzette )) à Saint Aunès ou pire, de la ZAE de « la Providence)) à Candillargues aujourd'hui totalement résidentialisée.

Figure 25 : Image satellite et cartographie de la ZAE de la Crouzette à St Aunès.

Grâce à cette image Gmaps, on peut s'apercevoir, au vu du nombre de piscines, du phénomène de résidentialisation de la Zone d'Activités de la Crouzette à St Aunès.

Figure 26 : Image satellite de la ZAE (déclassée par la CCI) de la Providence à Candillargues.

Cette image représente la zone d'activités « de la providence» à Candillargues. La zone étant maintenant totalement résidentialisée, nous avons convenu avec le service Aménagement de supprimer cette zone du listing des ZAE.

Parallèlement à la mise en place des zones « fourre-tout » (la majorité cependant), un certain nombre de zones se sont spécialisées pour répondre à des problèmes techniques particuliers et qui ont intégré la notion de « Parc » qui améliore la qualité de l'entreprise par la qualité de la ZAE dans laquelle elle se situe. On peut citer pour les ZAE de la circonscription de la CCIM l'exemple du « Parc de l'aéroport » à Pérols, le « Parc de Camalcé » à Gignac ou le « Domaine des 3 fontaines » au Pouget.

Figure 27 : Le « PAE de l'aéroport », à Pérols. Photo : J-F BIHAN-POUDEC.

L'idée de l'image de l'entreprise est elle aussi relative. Cela dépend de la vocation de l'entreprise et des attentes de sa clientèle. Si certaines entreprises tertiaires voudront s'implanter dans un cadre agréable particulièrement bien aménagé et géré pour valoriser le soin porté à ses employés ou à sa clientèle, ce n'est pas la même image de marque que va chercher une entreprise industrielle. L'image de qualité que se forgera l'industrie sera, elle, plus basée sur son système de sécurité à cause des risques de catastrophes.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway