CHAPITRE 3 : IAUL - Ville de
Fontaines-sur-Saône
L'évaluation du Cucs, - 94 - Année
universitaire 2 008-2 009 un outil d'aide a la prise de décision
?
Enjeux et limites de l~ivaluation locale du Contrat Urbain de
Cohesion Sociale 2007-2009 3.2.1.3 Analyser les
résultats
Enfin, au-delà de synthétiser les
résultats, il est nécessaire de les analyser et de définir
des préconisations qui soient opérables et
hiérarchisées.
Face à la diversité des thèmes
abordés, définir des préconisations à partir de
l'analyse de résultats incline à hiérarchiser les
thèmes. En effet, si l'on considère l'évaluation comme un
outil d'intelligence de l'action publique, ses conclusions doivent être
opérables. Dans cette logique, il convient de définir les actions
à engager par ordre de priorité. Il faut donc distinguer des
thèmes plus prioritaires que d'autres. Cette hiérarchisation peut
s'effectuer selon deux méthodes.
Selon une première méthode, il est
possible de définir les préconisations en fonction des grandes
orientations des acteurs de la politique de la ville (Etat, commune, EPCI). Les
préconisations ont plus de garantie d'être prises en compte et
opérées. Dans ce cas, l'évaluation et la connaissance
produite répondent à la demande des acteurs. Néanmoins,
l'évaluation se rapproche alors plus d'une méthode de
légitimation de l'action politique que d'un outil d'aide à la
décision. Doit-on effacer la nécessiter d'approfondir le champ de
la Réussite Educative, notamment en mettant en place un Programme de
Réussite Educative (PRE) pour le seul motif que l'Etat n'accorde plus de
crédit en ce sens ? A l'inverse doiton mettre en priorité la
problématique d'insécurité suite à l'annonce
d'important financement pour l'installation de système de vidéo
surveillance ? L'objet même de l'évaluation est bien de
questionner la pertinence de l'action et de ses orientations. La production de
connaissance et son analyse doivent alors s'émanciper des projets
politiques.
Une démarche inverse consiste à
définir les orientations selon les besoins les plus présents, en
faisant fi des compétences et des orientations des porteurs d'actions et
des financeurs. L'évaluation risque alors de tomber dans un
académise sans lien avec l'action publique. Ces préconisations ne
pourront être prises en compte qu'à la marge. L'évaluation
ne jouerait pas plus son rôle d'outil d'aide à la
décision.
Face à ces deux démarches,
l'évaluation doit trouver le difficile équilibre entre
opérabilité et autonomie de ces résultats. Or, dans la
situation du Cucs où l'évaluation aborde 5 thèmes
différents, cet équilibre semble bien difficile à
atteindre. En effet, comment hiérarchiser des thématiques
totalement différentes telles que la gestion urbaine et sociale de
proximité et la réussite éducative sans tenir compte des
grandes orientations des acteurs ? L'évaluation est bien un jugement de
valeur sur une politique menée et doit considérer l'attente des
acteurs tout en adoptant une posture autonome des projets
politiques.
Le choix entre opérabilité et autonomie est
d'autant plus complexe que la politique est fortement dépendante des
orientations du droit commun.
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