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Caractéristiques socio-culturelles et démographiques d'une communauté rurale: cas du village Mbih ii à  Bafou (ouest-Cameroun)

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par Roméo KITIO Ngouadjio
Univ. de Dschang, Fac d'Agronomie (FASA) -  2005
  

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CHAPITRE 3

STRUTURE ET ORGANISATIONS SOCIALES.

3.3. Institutions familiales.

La famille est la plus petite unité sociale. Au village Mbih II, la famille n'est pas seulement constituée du père, de la mère et des enfants, mais aussi, des oncles, des tantes, des petits-fils et même du voisin le plus proche.

3.3.1. Genèse du mariage.

De nos jours, un garçon adulte est libre de choisir sa fiancée ; de même, une fille a la liberté de choix de son futur époux. Autrefois, tel n'était pas le cas, en effet, l'avis de la fille importait peu, car c'est le père qui décidait à qui marier sa fille.

Le garçon et la fille doivent d'abords être en accord. Alors la famille du garçon va rencontrer les parents de la fille pour dire leurs intentions. Si les parents de la fille sont d'accord, après quelques rites traditionnels, c'est le début des fiançailles. Les parents du garçon offrent de la boisson (vin de raphia, bière ...) une chèvre et une somme de 30000 Fr. appelée « Knock door » qui représente une sorte de garantie mais ne remplace pas la dote. La famille de la fille quant à elle offre des noix de kola et des arachides pour symboliser l'union.

La dote qui est un acte du mariage coutumier, vient rompre les fiançailles. Cette dote est matérialisée par le versement d'une somme d'argent variant selon les exigences de la belle-famille.

En plus de la dote, la famille du garçon donne une tine d'huile, une chèvre, un régime de plantain et un sac de sel pour des cérémonies au cours desquelles on nourrit la famille, les voisins et les amis. Les ancêtres reçoivent leur part du festin à travers leurs successeurs.

On peut cependant observer des cas où la belle-famille s'oppose catégoriquement au mariage de leur fille. Dans ces cas, souvent la fille quitte clandestinement sa famille pour rejoindre son amoureux avec les risques d'être renié par sa famille. Ces mariages avec des femmes non dotées ou sans la bénédiction de l'une ou des deux familles s'apparentent parfois au concubinage et ont peu de chances de succès.

3.1.2 Les types de ménages.

Ø La monogamie.

C'est le lot des jeunes couples et des maris qui ont une bonne morale religieuse. Certains attendent d'avoir assez de moyens pour prendre une autre femme. L'habitation est constituée d'une seule maison.

Ø La polygamie.

C'est le type de ménage le plus rencontré dans le village. Elle constitue une source d'honneur et de prestige pour ces vieux qui ont en moyenne trois femmes. La case du mari est plus grande que les autres et placée en face de l'entrée principale de la concession. Les cases des épouses sont construites autour de celle de leur mari.

Ø La polyandrie.

On parle de polyandrie lorsqu'une femme est mariée à plusieurs hommes. Elle n'existe pas dans le village, car chaque femme n'a officiellement qu'un seul mari.

Ø L'endogamie.

Elle consiste à l'union conjugale d'un homme et d'une femme de même village mais de familles différentes. C'est le type de mariage le plus rencontré à Mbih II. En effet, deux familles qui se connaissent et se font confiance sont fières de donner leurs enfants en mariage.

Ø L'exogamie.

L'exogamie désigne l'union maritale entre un homme et une femme de village ou de tribu différente. Auparavant ce type de mariage était rare et même interdit mais de nos jours elle est de plus en plus tolérée à Mbih II. En effet, un garçon ou une fille qui fait ses études ou travaille en ville peut revenir au village avec un conjoint de tribu différente.

Dans le foyer, c'est le père qui est le chef. A sa mort, l'un de ses fils lui succède et hérite de la majorité de ses biens. La succession de la mère a un caractère beaucoup plus symbolique.

3.4. Les institutions politiques.

Les institutions politiques sont incarnées par le chef supérieur du groupement BAFOU, ensuite viennent les chefs de 2ème et de 3ème degré, et enfin les notables.

3.4.1. La chefferie.

La chefferie de Mbih II est de 3ème degré. Le chef du village est sa majesté FOLOH KITIO Raymond. Le chef du village set assisté de notables qui sont généralement constitués des plus anciens du village. Ils détiennent les pouvoirs spirituels de la chefferie et donnent leurs avis sur les décisions importantes à prendre.

Le chef désigne son successeur par un testament écrit ou oral détenu par les notables. C'est toujours un garçon issu de la famille royale et généralement un des fils du chef.

La désignation du nouveau chef se fait juste après la mort de son père. Les notables l'envoient ensuite dans un lieu sacré appelé "Lah Kam". Il y passera plusieurs semaines où il sera initié et recevra les pouvoirs traditionnels et la bénédiction des notables.

3.4.2. Autres personnalités influentes.

Ø Les notables

Ils détiennent les pouvoirs spirituels de la chefferie et sont les principaux conseillers du chef.

Ø Les jumeaux.

La naissance des jumeaux impose beaucoup de cérémonies rituelles à la famille concernée. En effet, selon les croyances locales, les jumeaux sont capables d'apporter soit le bonheur soit le malheur dans la famille. Ils peuvent aussi mourir à volonté s'ils ne sont pas bien traités.

Ø Les sorciers.

Ce sont des gens doués de pouvoirs surnaturels. La population leur impute la responsabilité de nombreux cas de décès et de malheurs dans le village.

Ø Les élites intérieures et extérieures.

Ce sont les notables et les riches qui vivent au village, en ville ou à l'extérieur du pays. Ils sont capables d'influencer les décisions dans le village grâce au poids que leur donnent leurs richesses matérielles et financières, ils jouent aussi un rôle déterminant dans le développement du village (tracé des routes, électrification, bornes fontaines, établissements scolaires, etc.)

3.4.3. Les partis politiques.

Ceux qui existent au village sont le RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) et le SDF (Social Démocratic Front).

3.4.4. Les systèmes d'entraide.

Les systèmes d'entraide (associations, GICs, Cooperatives, etc) se situent à plusieurs niveaux de la societe et se caractérisent par un regroupement d'individus selon leur âge, sexe, affinité et objectifs.

Ø Au niveau familial.

Tous les enfants d'une même famille (concession) se réunissent chaque année (congrès familial) pour discuter et résoudre les problèmes qui existent au sein de la famille. C'est aussi une occasion de retrouvailles pour les membres de la famille qui vivent généralement dispersés dans les différentes villes du pays.

Ø Au niveau du village

- Les tontines au sein des réunions d'agriculteurs d'enseignants et élites du village

-Les associations des jeunes ressortissants du village

-Les visites de soutien aux femmes qui viennent d'accoucher "Njioh-mooh".

-Le regroupement des jeunes pour des travaux de réfection des pistes, de construction des ponts, etc....

3.3 Les institutions éducatives

Les institutions éducatives sont constituées d'une école primaire et d'un centre de formation professionnel (INFOP) issu du dispensaire de MBIH II.

3.3.1 Ecole publique de Bassessa-Djiomock

Elle a été crée en 1977 et est construite à la limite des villages MBIH I et Ndjiomock. C'est une école à cycle complet (sil au cours moyen deux). Cette école rencontre cependant plusieurs difficultés :

- les salles de classes sont dans état délabrées.

- un personnel enseignant non qualifié et non motivé à cause des maigres salaires.

- les effectifs sont pléthoriques car c'est la seule école primaire publique du village.

3.4 Les institutions religieuses

3.4.1 Religions chrétiennes

Le catholicisme est le seul représentant des religions chrétiennes à MBIH II. Environ 30% de la population le pratique, majoritairement les jeunes. La chapelle de Fombet est leur lieu de culte.

3.4.2 Autres croyances

La majeure partie de la population de MBIH II est animiste. Cet animiste est basé sur la croyance au dieu des crânes, des arbres, des pierres et des eaux.

A côté de la croyance au dieu des crânes, il existe aussi les dieux de familles qu'on appelle localement « Dem-Dou » ou «  dem-mbah. Ils sont nourris dans des petites cases situées généralement à côté des marigots.

3.5 Institutions économiques

Les activités économiques sont très diversifiées à MBIH II.

3.5.1 Les principales activités économiques

Les activités lucratives les plus pratiquées sont l'agriculture et le commerce. Cependant, on trouve quelques personnes qui pratiquent l'élevage et d'autres petits métiers comme l'artisanat, la vigne, la menuiserie, la maçonnerie, la couture et la coiffure.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle