WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le contentieux de la fonction publique communautaire de la CEMAC

( Télécharger le fichier original )
par Zulandice ZANKIA
Université de Dschang - Cameroun - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION GENERALE

L'étude du contentieux de la fonction publique communautaire n'a pas été une tâche facile. La première difficulté rencontrée résulte d'une absence d'harmonisation des Statuts du personnel de la communauté. Chaque institution dispose d'un Statut qui lui est propre dont l'élaboration relève de la compétence de son Conseil d'Administration et rendu applicable par le Conseil des Ministres pour les institutions relevant de l'Union Economique de l'Afrique Centrale (UEAC) ou par le comité ministériel pour les institutions relevant de l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale (UMAC). Cette absence d'harmonisation se ressent directement sur le mode de règlement des conflits entre la communauté et ses agents tant au niveau des recours administratifs préalables qu'au niveau des recours juridictionnels. Car, les organes qui interviennent dans ces recours ne sont pas identiques au sein des institutions de la communauté. On a observé dans le cas particulier de la BEAC que la procédure de recours interne est pratiquement très longue, faisant intervenir la diplomatie et que la BEAC se refuse d'être jugée devant les juridictions nationales en ce qui concerne les litiges entre elle et ses agents.

Au regard de ces disparités notoires, la question s'est posée de savoir si on pouvait véritablement parler d'une "fonction publique communautaire" en zone CEMAC. L'observation de certaines dispositions statutaires dans l'organisation des services et une classification générale identique des agents de la communauté en deux catégories dans toutes les institutions, avec une base de rémunération identique malgré les différences au niveau des indemnités; nous font croire objectivement qu'il existe bel et bien une fonction publique communautaire CEMAC, pouvant être qualifiée de « fonction publique communautaire décentralisée ». Ce qui témoigne en fait la réalité de notre thème d'étude intitulé « le contentieux de la fonction publique communautaire ».

Les agents de la communauté disposent d'un nombre important de recours contre la communauté que nous avons étudié, à savoir le contentieux de la légalité qui a été examiné sous deux angles, le contentieux de l'annulation et le contentieux de l'interprétation pour lequel le juge communautaire y a déjà statué; et le contentieux de la responsabilité de la communauté du fait de ses actes. La communauté dispose aussi des voies et moyens pour engager la responsabilité des agents du fait de leurs actes. L'administration peut ainsi exercer des actions récursoires contre ses agents mais dispose aussi le droit de les poursuivre pénalement pour des fautes graves commises dans l'exercice de leurs fonctions constitutives d'infraction tel que le détournement des deniers communautaires. La chambre des comptes à l'occasion du contrôle des budgets des institutions de la communauté peut engager la responsabilité des ordonnateurs, des comptables et autres fonctionnaires ayant intervenu dans la gestion des deniers de la communauté.

Toutes ces actions ne peuvent être valablement exercées qu'à travers une procédure de règlement du contentieux dès lors que le requérant réunit toutes les conditions nécessaires. Le règlement du contentieux de la fonction publique communautaire se déroule en deux phases à savoir, une phase administrative préalable et une phase judiciaire en cas de non satisfaction de l'agent.

Les procédures de règlement administratif du contentieux se ressemblent, mais ne sont pas identiques devant toutes les institutions de la Communauté. Il en est de même pour les organes administratifs intervenant dans le règlement des différends entre la Communauté et ses agents. L'appel a été lancé dans ce sens pour l'harmonisation de la procédure administrative de règlement du contentieux et la simplification desdits organes dans certaines institutions, non seulement pour la fluidité de cette procédure, mais aussi pour une bonne administration de la justice.

La procédure de règlement judiciaire de règlement du contentieux est plus harmonisée et presque identique, mais nécessite d'être améliorée. Deux ordres de juridiction interviennent dans le règlement du contentieux de la fonction publique CEMAC : les juridictions nationales du travail pour les agents de la Communauté relevant du régime local et la juridiction communautaire en ce qui concerne les agents de la Communauté relevant du régime international. On se demande pourquoi cette discrimination, car il est difficile d'admettre que, pour un même litige, les juridictions à saisir soient différentes. Il serait mieux de consacrer une compétence exclusive de la Cour de Justice communautaire dont la structure actuelle mérite d'être revue et corrigée. Il n'existe pas de chambre d'Appel à la Cour de Justice de la CEMAC, d'où la nécessité d'une réforme du système judiciaire communautaire. Si la Cour parvient aujourd'hui à traiter des affaires dont elle est saisie, c'est parce que celle-ci est récente et que la CEMAC de son coté vient de prendre son envol. Il est évident que dans les prochaines décennies, la Cour soit débordée par l'augmentation de la quantité des affaires d'où la nécessité de cette réforme pour assurer une mise en oeuvre effective du droit communautaire CEMAC.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon