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Effet du Programme d'Action des Femmes Rwandaises Parlementaires (FFRP) en Matiere de Promotion du savoir-Faire de la Femme Rwandaise Face à la vision 2020. Cas du District de Huye ( 1996-2006)

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par Frédéric TEGERA MPAMYA
Université Nationale du Rwanda( UNR) - Licence( Bachelor's Degree) 2007
  

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CHAPITRE 2. HISTORIQUE DE LA CONDITION DE LA FEMME RWANDAISE

Le chapitre suivant combine trois sections à savoir : la condition de la femme sous la monarchie, la condition de la femme sous la colonisation et de l'indépendance à 1994.

L'histoire de la femme rwandaise dans la société n'a pas suivi un schéma très différent de celui des autres femmes dans le monde, bien que certaines particularités puissent être notées suivant les réalités propres à chaque pays. La société rwandaise est patrilinéaire, le mari est le chef de la femme et de la famille entière. Dans l'ancienne coutume rwandaise l'autorité sur la femme permettait au mari de battre sa femme quand elle ne voulait lui obéir, quand elle avait commis une faute de nature à indigner le mari.33(*)

ADRIAENSSENS, J., (1969) dit que :

« Le système patriarcal constitue une idéologie d'inégalité des sexes mettant la femme rwandaise en position de subordination par rapport à l'homme. La coutume ne reconnaît pas l'égalité des droits entre l'homme et la femme. La structure patrilinéaire de la famille donne le pouvoir et la richesse aux hommes34(*)

Cette idéologie confine la femme aux seuls rôles de ménagère. A titre d'exemple, beaucoup de proverbes, dictons ou injures de la coutume rwandaise traduisent la déconsidération de la femme tel que :

Ø Uri uwa nyoko : Cette injure veut dire que l'enfant est d'un sale caractère, hérité de sa mère.

Ø Umugabo umwe agerwa kuri nyina : c'était pour dire que si l'on veut agir seul, on a la force non pas du père mais de la mère, insinuant par là que la mère ne pouvait rien réaliser devalable.

Ø Ukurusha umugore akurusha urugo35(*) : Paradoxalement, un homme qui a une femme plus consciencieuse aura un ménage plus prospère.

Ø Umugore ni umutima w'urugo : le bien-être familial dépend largement de la sagesse de la femme; la femme est le coeur du foyer. 36(*)

Ces adages montrent la soumission de la femme envers l'homme. La femme est un partenaire, un pilier du ménage, elle joue un rôle clé mais discret, elle évite de contredire son mari en public mais lui demande son avis en privé. En matière patrimoniale, la femme ou la fille ne possédait rien et ne pouvait acquérir aucun bien qui soit le bien propre. Théoriquement, elle n'avait pas de droits économiques, sauf exception.

Section 1. La condition de la femme sous la Monarchie

Dans le Rwanda ancien, certaines femmes ont eu une place importante au sein de la société, certaines ont pu user de ce pouvoir. D'abord, l'institution royale traditionnelle obligeait chaque nouveau roi à s'adjoindre une reine-mère. Celle-ci était la mère du nouveau roi ou, à défaut, une des épouses du père de celui-ci. La reine-mère jouait un rôle primordial. Grosso modo, elle était consultée pour toute décision d'importance. Parfois, elle assumait la régence du régime en attendant que le roi grandisse et prenne ses responsabilités37(*).

1.1. Implication des femmes dans la vie politique

Dans l'ancienne époque, l'organisation politique du royaume du Rwanda comprenait la hiérarchie administrative et militaire ainsi que la structure de clientèle, qui bien qu'elle ne fût pas purement politique  interférait quand même souvent avec les autres. Pendant la période monarchique, le Rwanda était un Etat ayant une organisation administrative consolidée. Le Roi, souverain suprême du pays, se faisait aider par les chefs coutumiers des différentes provinces du pays.38(*)

La femme n'était pas absente au sein de ce trône, puisque déjà la reine-mère était la première conseillère du Roi, son fils. Elle assumait, aux côtés de son fils, toutes les responsabilités administratives. La reine-mère participait à l'administration surtout quand le Roi était très jeune ou frappé d'incapacité. Par conséquent, quelques femmes se sont distinguées en jouant un rôle capital dans la prise de décisions à la cours.39(*)

La dernière reine-mère connue est KANJOGERA. Elle fut à l'origine du coup d'Etat de RUCUNSHU40(*) en 1895 : un jeune roi désigné par son père, MIBAMBWE RUTARINDWA fut déposé et la reine fit introniser son propre fils YUHI MUSINGA celui-ci régna de 1895 à 1931. Une autre reine-mère, NYIRATUNGA: mère de GAHINDIRO, avait gouverné le pays pendant 10 ans vers les années 1700. D'autres femmes se sont aussi retrouvées sur la scène politique comme par exemple NYIRAKIGWENE et NYIRAKABUGA qui furent des sous-chefs, NYAGAKECURU, épouse de SAMUKENDE gouvernait les « Ibisi bya Huye » et ROBWA, soeur de RUGANZU BWIMBA et NYIRATUNGA, qui s'est sacrifiée en libérateur pour que le Rwanda ne soit pas envahi par le GISAKA. On connaît d'autres qui ont exercé la première intervention militaire telleque NDABAGA,41(*) qui fut célèbre par son caractère extraordinaire avec le fameux adage « Ibintu byageze iwandabaga » pour traduire que la situation s'est aggravée à telle enseigne qu'une femme NDABAGA a dû intervenir personnellement sur le champ de bataille.42(*)

* 33 Bourgeois, R.; Banyarwanda et barundi, t.z, la coutume, Bruxelles, 1954, p.146.

* 34ADRIAENSSENS, J., la parenté, le mariage, la famille au Rwanda, Butare, 1964, p.148.

* 35 FIERENS. J. et NTAMPAKA.C, femmes et génocide : le cas Rwandais, Rue guimard, bruxelles, 2003. p.84, les Rwandais sont convaincus que la force d'une famille provient principalement de la capacité de la femme à la gérer et à la faire prospére. Généralement, aucune décision de quelque importance n'est prise sans que son avis soit requis au préalable. Rien n'oblige le mari à le faire, mais cela dépend de ses rapports avec son épouse et de la confiance qu'ils ont l'un dans l'autre.

* 36 QUEMENER, J.M. et BOUVET, E., Femmes du Rwanda, éd. Paris, Catlleya, 1999, P. 16.

* 37 Ibid, p.18

* 38 D'HERTEFELT, A., Les anciens royaumes de la zone interlacustre méridionale au Rwanda,

Burundi Boha, Bruxelles Tervuren, 1962 p.62.

* 39 D'HERTEFELT, A., op.cit, p.63.

* 40En 1896, Le Roi Mibambwe IV Rutalindwa a été remplacé par le Roi Musinga Yuhi V dans le célèbre coup

d'Etat de Rucunchu.

* 41 NDABAGA, fille de NYAMUTEZI, née à Bwishaza en 1700, qui est allée remplacer son père dans le camp de

Champ de bataille.

* 42 HAGURUKA, Dix ans d'existence du 16 juillet 1981-16 juillet 2001 ; bilan et perspecives, kigali, 2001, pp.44-67.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault