A. Les champs gaziers et leurs opérateurs
Les premières découvertes des gisements de gaz
naturel remontent dans les années 1980, avec la découverte de
Foxtrot. Compte tenu des coûts de production élevés de
l'exploitation des gisements de pétrole et d'une baisse du prix du baril
de pétrole, l'année 1988 marquait l'arrêt de l'exploitation
des gisements de pétrole et de gaz en Côte d'Ivoire. Il a fallu
attendre les découvertes des gisements "Panthère" (gaz naturel)
en novembre 1993 et "Lion" (gaz associé au pétrole) en Mars 1994
pour envisager une relance de la production. Ceci se fera en 1995 grâce
en partie aux progrès techniques réalisés sur
l'activité offshore en eaux profondes, dont les coûts
d'exploitation ont été comprimés grâce aux
progrès technologiques. Les estimations récentes des
réserves prouvées totales de gaz naturel en Côte
d'Ivoire s'élèvent à 33,52 milliards de
m3 avec une production annuelle en 2003 de 1,35 milliard de
m3.
Les blocs suivants sont en exploitation, il s'agit :
· du Bloc CI 11 composé des champs "Lion" et
"Panthère", a une réserve récupérable de 495
milliards de pieds cube (495 Bcf). Ces champs sont exploités par le
consortium Ocean Energy (ex-Umic), International Finance Corporation (IFC),
Seagull et Petroci Exploration-Production.
· du Bloc CI 26, il s'agit du champ Espoir disposant du
gaz et du pétrole. Ce champ a une réserve de gaz
évaluée à 180 Bcf. Depuis 2001, il est exploité par
Ranger Oil, Addax, Svenska, Tullow et Petroci Exploration-Production.
· des Blocs CI 01 (Gazelle) et CI 02 (les champs Kudu,
Eland, Ibex) sont exploités par Ocean Energy.
· du Bloc CI 27 (Foxtrot) est le plus grand champ gazier
de la Côte d'Ivoire avec des réserves récupérables
de 650 Bcf. La remise en production de ce vieux champ gazier a
été effective en 1999. Le gaz naturel issu de la production de
Foxtrot alimente les centrales thermiques de Vridi I, Vridi II et Azito. Ce
bloc est exploité par Apache, Enerci (Electricité De France/ Gaz
De France), Saur Energie, Petroci Exploration- Production.
D'autres champs gaziers existent mais leur exploitation
dépendra de la découverte de nouveaux débouchés
extérieurs ; il s'agit essentiel des gisements en offshore profond tels
que les champs sur le Bloc CI 105.
B. Les raisons d'une politique d'intensification de la
production de gaz naturel et du gaz butane
La fourniture d'énergie, et en particulier de gaz, est
l'un des axes prioritaires de la politique du gouvernement ivoirien avec pour
objectifs :
· d'assurer l'autonomie énergétique du pays
et alimenter la sous-région en électricité, en gaz butane
;
· de renforcer la compétitivité de
l'économie en réduisant à moyen terme, grâce
à la mise en valeur des ressources gazières, le coût de
l'énergie.
En effet, ayant longtemps importé de
l'électricité du Ghana, le gouvernement ivoirien au regard de ses
importantes réserves de gaz naturel a jugé utile de
développer la production d'électricité à partir du
gaz naturel. Dès 1990, la Côte d'Ivoire lança donc un
projet de développement d'électricité à partir des
turbines à gaz. Ainsi, depuis 1994, elle exporte de
l'électricité produite par les centrales thermiques en direction
du Ghana, du Togo et du Bénin. Deux projets d'interconnexion, l'un avec
le Burkina Faso et l'autre avec le Mali sont en cours de négociation
avancée.
En outre, afin de réduire les besoins en bois de
chauffe, le gouvernement ivoirien a mis en oeuvre dès 1995, une action
de promotion tendant à généraliser l'utilisation du gaz
butane auprès des ménages ivoiriens. Grâce à ces
efforts, la consommation de ce type de gaz est passée de 18.674 tonnes
à 70.000 tonnes entre 1995 et 2004. L'on a enregistré en 1997
qu'environ 87% de ménages ivoiriens utilisaient du bois de chauffe ou du
charbon de bois à raison de 2 Kg de charbon ou 4,6 Kg de bois de chauffe
par jour (Ministère de l'environnement, 1997). Il est important de noter
que du stock de forêt évalué à 20 millions
d'hectares en 1900, les estimations les plus optimistes situent le niveau de
stock entre 1,5 millions d'hectares en 2000, soit un taux annuel de
déforestation de 5 à 6% par an. La réduction de la
consommation de charbon de bois et de bois de chauffe, deviendra
également effective, grâce à la source inestimable
d'énergie que représente le gaz naturel et à la politique
de butanisation populaire engagée par le gouvernement ivoirien. Il
ressort de ce qui précède que cette énergie a un impact
déterminant dans la lutte contre la déforestation du
territoire.
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