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Contribution des reboisements de mangrove du delta du saloum (sénégal) à la séquestration de carbone atmosphérique: cas des villages djirnda et sanghako

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par Ralph Mercier DEGUE-NAMBONA
Université Cheikh Anta Diop - DEA Sciences de l'Environnement 2007
  

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D. PRESENTATION DE LA ZONE

Situé au centre ouest du Sénégal dans la région naturelle du Sine Saloum, le delta du Saloum s'étend sur environ 500.000 ha de superficie (DIA, 2003). Il combine les caractéristiques d'une zone humide marine, estuarienne, lacustre et palustre, et ses différents sites remplissent les fonctions classiques d'une zone humide. Les diverses études faites sur la zone du delta du Saloum ont mis en exergue : un écosystème de mangrove avec ses vasières riches en matière organique, la présence d'une multitude de chenaux servant de tampon entre la mer et l'océan et assurant l'interaction avec le réseau hydrographique en amont, la diversité spécifique tant animale que végétale, la présence d'ensembles marin, amphibie et continental.

La zone du delta du Saloum est le lieu d'un important peuplement humain dont une partie est concentrée dans de grandes agglomérations7 comme : Niodior, Dionewar, Bassoul, Djirnda, Palmarin et Bétenti (DIA, 2003). Cette population vit d'une économie basée essentiellement sur la pêche, le prélèvement des produits de la mangrove (bois, huîtres, arches, etc.) et, dans une moindre mesure l'agriculture et l'élevage puis, plus récemment le tourisme (écotourisme). Le degré de dépendance de la population du delta du Saloum aux ressources naturelles témoigne de l'importance du rôle catalyseur que joue son cadre biophysique en termes de son développement socioéconomique.

D.1 CADRE BIOGEOGRAPHIQUE

BAILLON (1988) a affirmé que les caractéristiques actuelles du milieu physique du delta du Saloum ont été imprimées par les fluctuations eustatiques et climatiques du quaternaire. La proximité de l'océan, l'hydrologie, la géomorphologie et la nature des sols exercent par leur combinaison une influence considérable sur les ressources naturelles de la zone notamment la mangrove. Ces caractéristiques constituent un élément déterminant de la physionomie des écosystèmes (NOUIDEMONA, 2004).

7 Cf. carte de localisation de la RBDS (fig. 4).

Figure 4 : Carte de localisation de la réserve de biosphère (RBDS).

D.1.1 LE CLIMAT

C'est l'un des éléments les plus déterminants sur les ressources BAILLON (1988) décrit le climat de la zone du delta du Saloum comme situé entre le climat soudanien et soudano sahélien. La présentation du climat peut être faite suivant ses composantes que sont : l'insolation, la température, le vent, la pluviométrie, l'humidité relative et l'évaporation.

L'insolation, fait partie des paramètres climatiques importants car étant liée aux autres paramètres climatiques par le biais de l'activité solaire moteur de la photosynthèse et du cycle de l'eau. Elle varie en fonction du temps d'ensoleillement mais peut être influencée par la saisonnalité (présence des nuages pendant la saison des pluies). L'analyse de la variation des moyennes annuelles de l'insolation au niveau de la station météorologique de Kaolack laisse constater une petite tendance régressive au cours de la période 1955-2004 (cf. figure 5). Cette tendance régressive pourrait être expliquée par les effets des variabilités climatiques que connaît le monde ces dernières décennies ce qui se caractérisent par l'accumulation des aérosols et gaz dans l'atmosphère. Ces gaz et aérosols absorbent une partie de l'énergie solaire incidente ce qui traduirait cette baisse de l'insolation. Le rôle important de principale source d'énergie et de chaleur que joue le soleil dans le fonctionnement de la planète terre confère à l'insolation une certaine incidence directe sur la température et donc la végétation.

1955

1991

1981

1971

1961

1999

1997

1993

1989

1987

1983

1979

1977

1973

1969

1967

1963

1959

1957

1995

1985

1975

1965

2003

2001

300

290

280

270

260

250

Insolation moyenne

240

230

220

210

Année

Figure 5 : Evolution de la tendance générale de l'insolation moyenne (en watts/h/m2) annuelle (Météo Kaolack, 2008).

L'analyse des données météorologiques de Kaolack (2008) révèle que les moyennes mensuelles de la température varient selon que l'on se situe à l'intérieur du continent ou dans les îles. Vers l'océan, l'effet de l'alizé maritime et l'inertie thermique de la mer favorisent des températures beaucoup plus basses.

Cette analyse révèle aussi une très grande variation d'amplitude thermique (température diurne deux fois plus supérieure à la température nocturne) sur la période 1951-2003. La température diurne mensuelle la plus élevée de cette même période est de 42,2° C (mois d'avril 1987) alors que les températures diurnes moyennes annuelles ne varient qu'aux environs de 34° C à 37° C.

La tendance généralement croissante des températures moyennes annuelles et de leurs anomalies des années 1951 à 2003 comme en témoignent les figures N°6 et N°7 traduit une nette augmentation de la température (donc des effets des changements climatiques) sur la zone du delta du Saloum. La température des masses d'air caractérise les types de vents qui déterminent les différents types de précipitations car contenant de la vapeur d'eau libérée par évaporation à partir des océans et des continents.

1953

1991

1981

1971

1961

1951

1999

1997

1995

1993

1989

1987

1985

1983

1979

1977

1975

1973

1969

1967

1965

1963

1959

1957

1955

2003

2001

30

29,8

29,6

29,4

29,2

29

28,8

28,6

28,4

28,2

T'moyenne annuelle

28

27,8

27,6

27,4

27,2

Année

Figure 6 : Evolution de la tendance des températures moyennes annuelles (Météo Kaolack, 2008).

Anomalie de T°

-0,2

-0,4

-0,6

-0,8

-1,2

-1,4

-1,6

-1,8

0,8

0,6

0,4

0,2

1,8

1,6

1,4

1,2

-1

-2

0

1

1 PRI

i 96A

1 PRF,

1 P87

196c.

961

1963

19,37

1969

i 971

1'173

i 975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Année

Figure 7 : Evolution de la tendance des anomalies8 des températures moyennes annuelles (Météo Kaolack, 2008).

La zone du delta du Saloum est soumise aux trois types de vents tels que : L'alizé maritime, l'alizé continental appelé harmattan et la mousson.

L'alizé maritime est relativement frais. Il balaie la côte basse et sableuse avec une direction NNW et avec un pouvoir hygrométrique très faible au début de l'hivernage.

L'alizé continental (harmattan) est un vent chaud et sec. Il souffle en saison sèche, son long parcours continental explique sa charge poussiéreuse et son pouvoir hygrométrique quasi nul.

La mousson est de direction WSW. Après avoir effectué un long parcours océanique elle arrive sur le continent avec une humidité élevée de l'air qui apporte des pluies de juillet à octobre. Le vent joue un rôle non négligeable sur la température et la pluviométrie de la zone du delta du Saloum à travers son rôle de vecteur de transmission d'humidité et de chaleurs.

La pluviogénèse de la région du Sine Saloum est située entre les isohyètes 700 mm et 900
mm entre la période de 1918 à 2006 avec une saison des pluies qui va de juin à octobre
alternant avec une saison sèche de sept (07) mois allant de novembre à mai (Météo Kaolack

8 Anomalie de température : (Xi-X)/ó. Avec Xi : température de l'année considérée, X : température moyenne de la période et ó : l'écart type des température de la période.

et Toubacouta, 2008). La pluviométrie annuelle et interannuelle est très variable. La tendance généralement décroissante de la pluviométrie et de ses indices standardisés (voir les figures N° 8 et N° 9) selon les données des Stations Météorologiques de Kaolack et de Toubacouta (2008) pour la période de 1918 à 2006 (Kaolack) et de 1957 à 2006 (Toubacouta), témoigne d'une baisse sensible de la pluviométrie par rapport aux moyennes annuelles interannuelles de la zone du delta du Saloum pour ces mêmes périodes. Cette évolution régressive influence négativement la composition et la dynamique des ressources de la mangrove.

1918 1920 1922 1924 1926 1928 1930 1932 1934 1936 1938 1940 1942 1944 1946 1948 1950 1952 1954 1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

1300

1250

1200

1150

1100

1050

1000

950

Pluviometrie (mm)

900

850

800

750

700

650

600

550

500

450

400

350

300

Année

Figure 8 : Evolution de la tendance de la pluviométrie (Météo Kaolack, 2008).

Indice standardis6

-0,1

-0,2

-0,3

-0,4

-0,5

-0,6

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

191S

1920

1922 1924 1926 1928 1930 1932 1934 1936

1938
1949

1942
1944

1 948 1950 1952 1954 1956 1958

1969
1962
1964

1966
19E4:
1973

11, 74

.47^

I 960

1952

1954

1956

1955

C....17

1=414

1995
2000

?nn:

2994
2006

Année

Figure 9 : Evolution de la tendance des indices standardisés9 de la pluviométrie (Météo Kaolack, 2008).

1957

1991

1981

1971

1961

1999

1997

1995

1993

1989

1987

1985

1983

1979

1977

1975

1973

1969

1967

1965

1963

1959

2003

2001

2005

1500

1450

1400

1350

1300

1250

1200

1150

1100

1050

1000

950

900

850

800

Pluviometrie (mm)

750

700

650

600

550

500

450

400

350

Année

Figure 10 : Evolution de la tendance de la pluviométrie (Météo Toubacouta, 2008).

9 Indices standardisés : (Xi-X)/X. Xi : pluviométrie de l'année considérée et X : pluviométrie moyenne de la période.

Indice standardis6

-0,1

-0,2

-0,3

-0,4

-0,5

-0,6

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

1

1957

1959

19131

1963

1965

1967

1969

1971

1973

1975

1977

1979

lggi

Pri3

1485

.1987

1989

ggi

ggg

1995

1997

1999

2001

2003

2005

Année

Figure 11 : Evolution de la tendance des indices standardisés de la pluviométrie (Météo Toubacouta, 2008).

L'humidité relative et l'évaporation fortement tributaires de l'activité solaire et de la pluviométrie constituent un des maillons importants du cycle de l'eau dans le delta du Saloum.

L'humidité relative dépend principalement de l'insolation et du vent mais aussi de la saisonnalité climatique. Les valeurs les plus élevées sont enregistrées pendant la saison des pluies à la faveur des masses d'air humides de mousson et pouvant avoisiner 100% le jour (99,81% en octobre 2003) alors qu'elles ne dépassent pas 70% la nuit (70,87% en septembre 2003) (Météo Kaolack, 2008). L'analyse tendancielle de l'humidité relative moyenne diurne et nocturne au cours de cette période (1951-2003) laisse apercevoir une régression de l'humidité relative diurne alors que l'humidité relative nocturne augmente (voir les figures N° 12 et N° 13). Cependant, la tendance quasi constante de l'humidité relative moyenne obtenue en faisant la moyenne de l'humidité (diurne et nocturne) de chaque année, explique qu'au cours de la période 1951-2003 les pertes de l'humidité diurne égalent les gains de l'humidité nocturne.

1951

1953

1955

1957

1959

1961

1963

1965

1967

1969

1971

1973

1975

1977
Année

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Humidit6 diume

85

84

83

82

81

80

79

78

77

76

75

74

73

72

71

70

Figure 12 : Evolution de la tendance de l'humidité diurne moyenne annuelle (Météo Kaolack, 2008).

1953

1991

1981

1971

1961

1951

1999

1997

1995

1993

1989

1987

1985

1983

1979

1977

1975

1973

1969

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1965

1963

1959

1957

1955

2003

2001

41

40

39

38

37

36

35

34

Humidit6 nocturne

33

32

31

30

29

Année

Figure 13 : Evolution de la tendance de l'humidité nocturne moyenne annuelle (Météo Kaolack, 2008).

1951

1953

1955

1957

1959

1961

1963

1965

1967

1969

1971

1973

1975

1977
Année

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Humidito moyenne

65

64

63

62

61

60

59

58

57

56

55

54

53

52

51

50

Figure 14 : Evolution de la tendance de l'humidité moyenne annuelle (Météo Kaolack, 2008).

L'évaporation est cependant fonction de la température de l'air, de son pouvoir hygrométrique et de la vitesse du vent. Elle joue un rôle important dans le cycle de l'eau en ravitaillant l'atmosphère en vapeur d'eau qui se condense afin de précipiter sous forme de pluie, brouillard, rosée, neige etc. Les valeurs les plus élevées sont enregistrées pendant la saison sèche (Evaporation Potentielle supérieure à 200 mm), mais en saison des pluies elles ne dépassent pas 100 mm au niveau de la station météorologique de KAOLACK (DRAME et al. 2003). L'importance du climat se mesure pour la plupart des cas par son influence sur l'hydrographie et donc par conséquent sur la végétation, l'homme et les animaux.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius