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Contribution des reboisements de mangrove du delta du saloum (sénégal) à la séquestration de carbone atmosphérique: cas des villages djirnda et sanghako

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par Ralph Mercier DEGUE-NAMBONA
Université Cheikh Anta Diop - DEA Sciences de l'Environnement 2007
  

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C. MATERIEL ET METHODE

Le matériel utilisé pour cette étude est constitué d'instruments de mesure, d'outils pour la coupe rase et la pesée des biomasses de la mangrove, de pirogue etc. La méthodologie de l'étude part de la recherche bibliographique qui a permise l'élaboration du protocole de recherche, au choix de la méthode de collecte des informations pour finir par le choix des outils et méthodes de traitement et d'interprétation des données.

C.1 MATERIEL ET EQUIPE DU TERRAIN

o 1 GPS (global positioning system) qui a permis de relever les coordonnées géographiques des reboisements ;

o Des cordes pour matérialiser les limites des parcelles et des transects ;

o Jalons utilisés pour délimiter les axes de transect. Ils sont fixés aux deux extrémités des axes de transect ;

o 1 décamètre pour la mesure de l'écart inter placettes de cinq (05) à dix (10) mètres selon la taille de la plantation ;

o 1 sécateur pour la coupe rase des sujets retenus pour la mesure de biomasses ; o Des piquets en bois nécessaires pour la délimitation des placettes de 1m×1m ; o 1 appareil photo pour illustrer les observations faites sur le terrain ;

o 1 pied à coulis nécessaire pour la mesure des diamètres des plants rencontrés dans les placettes ;

o 1 bâton gradué pour mesurer la hauteur des plants rencontrés dans les placettes ;

o 1 balance électronique de précision pour la pesée des biomasses issues des feuilles, des branches et des tiges ;

o Des sachets pour le prélèvement et la conservation des échantillons de biomasses ;

o 1 étuve pour le séchage des échantillons de biomasses en vue de la déduction des taux d'humidité et des coefficients de pondération ;

o (01) manoeuvre pour aider aux tracés des transects et la réalisation des différentes mesures.

C.2 METHODOLOGIE

La méthodologie de recherche utilisée dans cette étude part d'une recherche bibliographique
qui consiste à rassembler les documentations possibles traitant des techniques d'inventaire
forestier, de la mangrove, de la séquestration de carbone atmosphérique par les plantes, des

caractéristiques biophysiques et climatiques du delta du Saloum, des reboisements de mangrove et de leurs acteurs dans le bassin du Saloum. Cette recherche a permis l'élaboration du protocole de recherche qui définit le plan de sondage, les différentes méthodes de collectes de données et les méthodes et outils de traitement. Cette recherche bibliographique qui précède les travaux de terrain est poursuivie sur le terrain jusqu'à la phase de rédaction du document final en vue d'éventuels compléments d'informations.

Le nombre important des villages ayant accueilli des reboisements de mangrove dans le delta du Saloum a fait que le choix des sites de l'étude est basé sur un certain nombre de critères de sélection. L'échantillonnage consiste à choisir deux villages (sites) se trouvant respectivement l'un sur la partie continentale et l'autre sur la partie insulaire du delta dans lesquels l'UICN a initié des reboisements de mangrove. Pour ce faire quatre villages ont été présélectionnés (Sanghako, Médina Sanghako, Baout et Djirnda) en raison de leur situation géographique dans la RBDS (partie insulaire et continentale) ainsi que de leur proximité, mais après la visite de terrain les sites de Sanghako1 et de Djirnda2 ont été finalement retenus pour diverses raisons. Le choix de Djirnda à la place de Baout est motivé par le nombre de plantations réalisées (six à Djirnda contre trois à Baout), l'engouement des populations et la réussite des plantations. Quant au choix de Sanghako au lieu de Médina Sanghako, il est motivé principalement par le fait que les plantations de Sanghako remontent de la première campagne de reboisement que l'UICN a réalisé dans le delta du Saloum.

Sur le terrain, les plantations sont localisées à l'aide d'un GPS et des relevées de coordonnées géographiques ont été faites en fonction de leur forme géométrique en vue de la détermination de leurs superficies. L'inventaire au niveau de chaque plantation est fait à l'aide d'un transect réalisé suivant son plus grand axe. La collecte des données consiste à faire des mesures dendrométriques (diamètre à la base DB, diamètre à mi hauteur DmH et hauteur totale HT) et de biomasses (pesée des feuilles, fûts et branches) dans des placettes de 1m×1m disposées alternativement le long des transects. Ces placettes sont disposées suivant un écartement de cinq (05) à dix (10) mètres selon la taille des plantations considérées.

1 Cf. carte de localisation des plantations de Sanghako (fig. 3).

2 Cf. carte de localisation des plantations de Djirnda (fig. 2).

13

Plantation

Transect

Placette d'inventair

Figure 1: Schéma du dispositif d'inventaire.

La superficie, le taux de recrus naturels et la densité sont retenus comme paramètres d'appréciation de la dynamique des plantations. La superficie de chaque plantation est déterminée par traitement des coordonnées des points caractéristiques de sa figure géométrique par utilisation du logiciel de cartographie Arc View. Ces coordonnées géographiques sont relevées par le moyen d'un GPS Garmin pour traitement à l'ordinateur. La collecte des données (voir les fiches d'inventaire en annexes) relatives au taux de recrus naturels se fait par décompte des nouvelles pousses (recrus naturels) dans chaque placette. Le nombre total des nouvelles plantules est rapporté à la surface totale des placettes pour donner le taux de recrus naturels exprimé en nombre de recrus par hectare (recrus/ha). Enfin, les données nécessaires à la détermination de la densité de chaque plantation sont collectées par décompte de tous les sujets vivants (recrus naturels et plants réussis confondus) se trouvant dans les placettes disposées le long de la ligne de transect. Le nombre total des sujets dénombrés est rapporté à la surface totale des placettes puis extrapolé à l'hectare pour donner la densité exprimée en nombre d'individus par hectare.

Les mesures dendrométriques sont utilisées pour élaborer des régressions allométriques. Le diamètre à la base (DB) est mesuré sur tous les sujets se trouvant dans les placettes à la limite supérieure des racines échasses ou bien au dessus de l'hypocotyle des jeunes sujets à l'aide d'un pied à coulisse. Le diamètre à mi hauteur (DmH) est mesuré sur les mêmes sujets et toujours à l'aide du pied à coulisse mais cette fois à mi hauteur. La hauteur totale (HT) est pour sa part mesurée sur les plants (sujets) des placettes à l'aide d'un bâton gradué. Toutes ces

données sont ensuite traitées en vue de la recherche des équations allométriques correspondantes au moyen des logiciels Excel (2003/2007) et XLSTAT par régression simple et multiple méthode progressive (step by step). Cette méthode laisse au logiciel la possibilité de sélectionner les équations les plus représentatives de la distribution des données expérimentales. Les critères de validation des régresseurs se résument par leur contribution en termes de probabilité associée à la variable de Student (t) et de Fischer (F).

L'estimation de la biomasse se situe dans la perspective de tirer une bonne connaissance de la productivité végétale des arbres voire des écosystèmes forestiers afin de mieux comprendre leur mode de fonctionnement en vue de leur meilleure gestion [Rondeux, 1999]. En foresterie il existe deux principales méthodes de mesure de biomasse : la méthode directe ou de pesée et la méthode indirecte ou de multiplication qui consiste à multiplier le volume des arbres par leur masse volumique. La méthode directe très pratiquée aux USA dans le but de rationaliser la détermination de la quantité de bois ronds et empilés, présente plusieurs avantages entre autres son procédé simple et rapide menant à une mesure objective de la quantité de matière, sa possibilité d'automatisation des mesures par le moyens des régressions allométriques et enfin, sa détermination directe, contrairement au volume toujours sujet aux irrégularités de forme mais nécessite cependant, un plan de sondage statistiquement acceptable.

Cependant, la méthode indirecte bien que pouvant être rapide si le volume et la masse volumique des bois sont connus d'avance peut devenir fastidieux au cas où il faut estimer le volume des bois et déduire leur masse volumique. Dans le delta du Saloum, des auteurs comme Doyen (1985), Ndour (2005) et JICA/JAFTA (2006) ont eu à faire recours aux techniques de mesure de biomasse pour étudier divers aspects de l'écosystème mangrove. Doyen a utilisé la méthode directe pour déduire la quantité de matière nécessaire pour la production de charbon de bois, de bois de chauffe et de bois d'oeuvre en termes d'impact socioéconomique des massifs de mangrove de la RBDS. Ndour (2005) a quant à lui fait usage de cette même méthode de pesée pour calculer les taux d'humidité et les coefficients de pondération des bois de mangrove du delta du Saloum. Cependant, JICA/JAFTA (2006) a fait usage de la méthode indirecte ou de multiplication pour estimer la productivité de la mangrove de la RBDS mais aussi leur impact en termes de séquestration au plan d'impact économique. En dépit des nombreuses mesures de biomasse que la mangrove du delta du Saloum a fait objet, les reboisements de mangrove n'ont jamais fait objet ni de mesure de

biomasse ni d'étude d'impact en termes de séquestration de carbone atmosphérique et d'adaptation aux effets des changements climatiques.

Ainsi, afin d'éviter les mesures de volume et de masse volumique trop fastidieuses et parfois incertaines, dans cette étude la méthode directe a été préférée à la méthode indirecte et se structure comme suit :

o La mesure des paramètres dendrométriques consiste premièrement à marquer sur chaque plants des placettes et à l'aide d'un marqueur indélébile les numéros3 de placette et d'observation de chaque individu inventorié puis à mesurer sa hauteur totale (HT), son diamètre à mi hauteur (DmH) et son diamètre à la base (DB) et ce à l'aide d'un bâton gradué et d'un pied à coulisse.

o La coupe rase consiste à couper le tronc et les racines échasses (si elles existent) des plants ainsi mesurés à la limite du sol. Ils sont ensuite sectionnés en branche feuillage et tronc (fût et racines échasses) en vue d'être peser.

o La pesée des biomasses s'est faite à l'aide d'une balance électronique de précision (#177;1g) et consiste à peser chaque individu inventorié partie par partie dans l'ordre de feuillage, branche puis tronc.

o Enfin le prélèvement des échantillons consiste pour sa part à prendre dans un sac quelques quantités des parties (feuillage, branche et tronc) des plants déjà pesés. Ces échantillons sont ensuite pesés afin de connaître leur masse à l'état humide, ce qui allait permettre la déduction du taux d'humidité et du coefficient de pondération.

En outre, toutes ces mesures ainsi décrites sont notées sur les fiches d'inventaire en vue des calculs et manipulations au cours du traitement des données. Au niveau du laboratoire les échantillons des troncs, branches et feuillages ont été séchés à l'étuve à 60°C pendant 72 heures (pour les feuilles), 96 heures pour les branches et 120 heures pour les troncs (fûts et racines échasses). Le choix de ces différents temps de séchage est fait par expérimentation qui consiste à peser quelques échantillons deux fois par jour jusqu'à l'obtention de masse stable. Les échantillons ont permis le calcul des coefficients de pondération4 (Ro) des taux d'humidité (Ho) et le carbone séquestré (C) selon les équations suivantes :

3 Le numéro 1.1 correspond à la placette numéro 1 individu numéro 1 ; le 2.5 correspond à la placette numéro 2 individu numéro 5 etc.

4 C'est le rapport entre la biomasse sèche M0 et la biomasse saturée M5 de l'échantillon.

Équation 1 : Coefficient de pondération (Ro).

Ro=Mo/Ms ;

Équation5 2 : Taux d'humidité (Ho).

Ho(%)=[(Ms-Mo)/Mo]×100 ; Équation6 3 : Stock de carbone (C).

C=mo×0,5 avec mo=ms× Ro.

L'élaboration d'une régression allométrique vise à modéliser la productivité végétale (capacité de production de matières végétales) d'un peuplement donné de manière à éviter les mêmes mesures nécessaires à sa détermination afin qu'elle soit directement déterminée à partir des facteurs ou paramètres (dendrométriques et/ou environnementaux) qui sont facilement mesurables. Rondeux (1999) distingue trois principales méthodes quantitatives mettant en oeuvre ces indices à savoir :

o Les méthodes dendrométriques directes dont le critère de productivité est la production totale de matières ligneuses ;

o Les méthodes dendrométriques indirectes dont le critère de productivité est défini par une caractéristique dendrométrique étroitement liée à la production totale (en termes de volume ou de biomasse) ;

o Les méthodes combinées dont le critère de productivité résulte de l'association de caractéristiques dendrométriques et de diverses variables du milieu (sol, flore, topographie, climat etc.).

Les deux premières méthodes sont essentiellement de nature dendrométrique et s'adressent spécifiquement au matériel ligneux, elles font intervenir des indices (paramètres) dendrométriques alors que la troisième méthode permet, par contre, d'associer les indices dendrométriques et les facteurs de l'environnement sous la forme d'indices combinés. Ainsi donc, la recherche de régressions allométriques conduit pour la plupart des cas à l'élaboration

5 Certains auteurs comme Rondeux (1999) ont signalé des taux allant jusqu'à 200% notamment au niveau des feuilles.

6 Dans ces équations m0 correspond à la biomasse sèche totale de la plantation exprimée en tonne de matière par hectare le ms correspond à l biomasse fraîche totale exprimée tonne de matière fraîche par hectare alors que le coefficient 0,5 correspond à la proportion de carbone contenu dans une quantité de biomasse sèche donnée (GIEC, 2008).

des tables de productivité (tarif de cubage ou de biomasse selon qu'on s'intéresse au volume ou à la quantité de matière).

Dans le cadre de ce mémoire, contrairement aux études de foresterie où la productivité se limite aux bois d'oeuvre (fûts et grosses branches), l'analyse de la productivité s'étant sur toute la partie pied de l'arbre du peuplement afin d'estimer la quantité de carbone atmosphérique qui y est séquestré. La connaissance de la productivité des peuplements des plantations de mangrove de la RBDS faisant partie intégrante de tout l'écosystème mangrove du delta du Saloum nécessite une bonne connaissance de sa biogéographie, sa morphopédologie et de sa population d'où l'importance de la présentation de la zone d'étude.

Figure 2 : Carte de localisation des plantations de Djirnda.

Figure 3 : Carte de localisation des plantations de Sanghako.

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