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Contribution des reboisements de mangrove du delta du saloum (sénégal) à la séquestration de carbone atmosphérique: cas des villages djirnda et sanghako

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par Ralph Mercier DEGUE-NAMBONA
Université Cheikh Anta Diop - DEA Sciences de l'Environnement 2007
  

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C.2.3 L'ORGANISATION SOCIOECONOMIQUE

Les populations du delta du Saloum sont à dominance rurales et pratiquent une économie de subsistance de type agraire dans leur majorité, avec des systèmes d'exploitation et de mise en valeur basés sur des techniques souvent élaborées mais reposant sur la force humaine (NOUIDEMONA, 2004).

Dans les villages les carrés familiaux sont des grandes concessions, placées chacune sous l'autorité d'un patriarche ou d'un aîné plus âgé en cas de décès des parents (NOUIDEMONA, 2004). Mais à chaque ethnie correspond une organisation sociale spécifique. Les rôles sur la gestion des ressources sont attribués en fonction du genre. Ainsi, la cueillette des produits de la mangrove (bois, arches, huîtres etc.), la transformation des produits halieutiques, et le jardinage sont réservés aux femmes tandis que la pêche, l'élevage et l'agriculture sont destinés pour la plupart des cas aux hommes (ISE 29ème Promotion, 2007).

Les principales activités de ces populations sont la pêche, l'agriculture et l'élevage. Les populations des îles pratiquent une pêche commerciale de subsistance. L'agriculture et l'agroforesterie sont pratiquées dans les îles et sur la partie continentale de la Réserve de Biosphère. Parmi les spéculations on note des cultures de subsistance comme le mil et le riz et des cultures de rente comme l'arachide ainsi que des cultures fruitières dont l'anacardier (Anacardium occidentale) est l'espèce la plus utilisée (UICN, 1999).

Dans cette zone l'élevage est du type extensif. Cependant, le bétail est exposé à l'agression des mouches (tsé-tsé) au niveau des îles. Les forêts classées de Fathala, Sangakho, Keur Sambel et Djilor, représentent dans la partie Est de la Réserve d'importantes zones de pâturage pour le bétail.

D.2.4 PRESENTATION DU VILLAGE DJIRNDA

Le village de Djirnda chef lieu de la communauté rurale de Djirnda fait partie des îles du Saloum et peuplé principalement des sérères côtoyés par des marchands guinéens qui travaillent sur les produits halieutiques localement appelés « sousou » du nom de leur ethnie. C'est marchands constituent les principaux acteurs étrangers de l'économie du village et sa deuxième source de devise étrangère après les travailleurs immigrés ressortissants du village se trouvant en Europe notamment Espagne et France. L'immigration est considérée comme une forme réponse donc d'adaptation des villageois aux différents défis environnementaux comme la perte de la productivité des sols, la diminution des ressources halieutiques et la baisse de la pluviométrie que connaît le village.

L'observation des activités menées dans le village révèle que la pêche, la cueillette des fruits de mer et la transformation des produits halieutiques constitue les principales activités génératrices de revenus. L'élevage est encore pratiqué mais de manière artisanale alors que l'agriculture est abandonnée depuis quelques décennies pour cause d'augmentation de la salinité des sols due à la remontée du sel par capillarité sous l'effet de la sécheresse. La pêche est pratiquée par les hommes tandis que la cueillette et la transformation des produits halieutiques sont réservées aux femmes qui se sont organisées en association (Association des Femmes Transformatrices pour le Reboisement de la Mangrove : AFTRM) qui gère aussi la finance du village par la création d'une caisse d'épargne et de crédit. Certaines activités subsidiaires comme l'apiculture et le ramassage de bois de mangrove sont aussi pratiquées mais avec des acteurs mixtes.

La connaissance du rôle important que joue la mangrove dans la chaîne trophique côtière serait à l'origine de la prise de conscience de la population en générale et des femmes en particulier. La discussion avec les femmes a d'ailleurs confirmé cette hypothèse. Créée dans le début de l'année 2003 dans l'idée de permettre aux femmes du village de s'unir afin d'augmenter la rentabilité de leurs activités, l'AFTRM a reçu le soutien de l'UICN et d'autres organismes comme JICA/JAFTA et PAGEMAS en termes de formation aux techniques de reboisement et de transformation des produits halieutiques, en apiculture en ostréiculture et au micro finance. L'objectif principal de cette association en termes de reboisement selon les femmes, c'est de remplir toutes les tannes humides de la zone en reboisant chaque année, c'est dans cette optique qu'à partir du mois d'août de chaque année, les femmes du village se réunissent pour reboiser la mangrove.

En termes de prise de décision, l'AFTRM exerce un pouvoir certain sur la cueillette des fruits de mer et les plantations de mangrove mais n'a aucun pouvoir sur la gestion des autres formes de ressources qui revient au Comité de Plage (CP) et le conseil communautaire. Chargé de faire respecter le plan de gestion des ressources du village, le CP se trouve souvent confronté à de sérieux problèmes de leadership et d'autorité conduisant de fois à l'impunité des sujets pris en flagrant délit de non respect des termes du plan de gestion des ressources du village.

Cependant, la population de Djirnda n'a pas bonne connaissance des changements climatiques ni de ses effets à part l'avancée de la mer et ignore l'existence du marché de carbone et le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) mais, manifeste malgré tout le vif désir d'en savoir plus.

Tableau 1 : Tableau d'implication des acteurs dans la gestion des ressources.

RESSOURCES

ACTEURS

AFTRM

CP

Formation naturelle de Mangrove

Non

Oui

Reboisement mangrove

Oui

Non

Fruits de mer

Oui

Non

Autres

Non

Oui

39

Figure10 15 : Séchage de poissons au soleil. Figure 16 : Four traditionnel le fumage de poissons.

Figure 17 : Bois de mangrove. Figure 18 : Bovin du village de Djirnda au pâturage.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld