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Régimes de change et croissance économique: Une étude comparative entre Haà¯ti et la république dominicaine (1970-2004)

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par Richard Casimir
Université de Quisquéya - Maitrise 2006
  

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1.2.2 - Objectifs de politique économique, nature des chocs et choix d'un régime de change

De l'avis de D. Laidler (1999) pour qu'un régime monétaire soit cohérent, il doit répondre à trois critères : i) la banque centrale doit avoir un objectif bien défini en matière de politique monétaire; ii) elle doit être en mesure de le réaliser; iii) cet objectif doit servir de point d'ancrage aux attentes du secteur privé.

L'objectif ultime de la politique économique, et donc du choix d'un régime de change, sont de parvenir à la croissance économique le plus rapidement et la plus stable possible. La stabilité et la compétitivité de l'économie sont fonction du régime de change en vigueur. L'incertitude des agents économiques sur le niveau du taux de change les affecte négativement dans leurs relations internationales. Ainsi lorsque le taux de change est imprévisible cela est défavorable à l'investissement national ainsi qu'à l'investissement direct et au commerce. C'est en principe un régime de taux de change fixe qui permet d'atteindre le mieux cet objectif de stabilité. Car, selon un article de Henderson (1979), le régime de change fixe réduit l'incertitude au niveau des effets de la politique économique. En plus de cela, il impose une certaine discipline aux autorités monétaires des pays concernés. Cependant, l'adoption d'une telle politique implique deux inconvénients :

En premier lieu, la fixité des changes permet des déséquilibres qui ne peuvent se corriger définitivement qu'à long terme. En d'autres termes, un régime de taux de change fixe empêche d'amortir un éventuel choc asymétrique par l'ajustement du taux de change nominal. De ce fait, la stabilité est utile seulement lorsque l'économie n'est pas affectée par ce type choc. Dans ces conditions, un régime de change fixe ne serait désirable que si les pays considérés constituent une zone monétaire optimale (ZMO)12(*). Toutefois, un régime de change fixe peut être adopté précisément en raison de sa capacité de maintenir l'inflation à un niveau stable. La fixité du taux de change est utilisée alors comme une contrainte externe que s'impose le pays pour réussir la désinflation. La politique de désinflation compétitive menée par les pays membres du SME repose en partie sur ce type de mécanisme, justifiant également la politique de change de certains pays émergents. Ainsi, en Argentine, l'adoption d'un currency board est apparue comme le dernier moyen de préserver la monnaie, profondément ébranlée par les hyperinflations qui ont affecté le pays dans les années quatre-vingt.

En second lieu, selon Lahrèche-Revil (1999), le choix d'un régime de change est soumis à des contraintes externes. Or, l'adoption d'un régime de change fixe incite les autorités à mettre en application des barrières au libre mouvement des capitaux afin d'équilibrer leur balance des paiements. Par exemple, il est impossible, dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux, d'avoir à la fois un régime de change totalement fixe et une politique monétaire parfaitement autonome. Symétriquement, lorsqu'un pays souhaite conserver l'autonomie de sa politique monétaire, il est tenu de choisir un régime de change flexible ou de limiter la mobilité des capitaux. Ainsi, en change fixe, une relance produit un excès d'offre de monnaie ou une baisse du taux d'intérêt, qui tend à déprécier la monnaie. Cette tendance ne peut être combattue que par le rachat de la monnaie, ce qui annule la stimulation monétaire. Comme nous l'avons souligné en présentant le modèle de Mundell-Fleming, il est possible d'échapper à cette contrainte en stérilisant la variation des réserves de change, par contre une telle politique n'est pas tenable à long terme.

Quant au régime de change flexible, il a été prouvé qu'il génère plus d'inflation (Ghosh et al, 1997) et provoque de l'instabilité et de l'incertitude. Cependant, son adoption permet : d'isoler l'économie des chocs monétaires en provenance de l'étranger, de réconcilier des taux d'expansion monétaire qui sont différents et de réaliser un ajustement externe sans qu'on soit obligé de passer par un contrôle du commerce et des flux de capitaux.

Toutefois, Henderson (1979) souligne le fait qu'on ne connaît pas à priori, le degré optimal sur le marché des changes et que le résultat dépend de la nature des chocs exogènes auxquels l'économie est exposée. L'auteur considère deux politiques extrêmes : agrégats constants et taux constant.

Dans l'hypothèse d'agrégats constants, il suppose que la masse monétaire et le niveau des réserves de change sont constants; mais le régime de change de change est flexible. Alors que l'hypothèse de taux constants suppose que la masse monétaire et le niveau des réserves sont flexibles. Par contre, le taux de change et le taux d'intérêt sont constants.

Après avoir examiné les effets des deux types de chocs temporaires sur le marché des biens et sur le marché des changes, Henderson (1979) conclut :

· Si les chocs les plus importants sont sur le marché des changes, une politique de taux constants, donc de change fixe, est préférable. Il explique cela par le fait qu'une politique de modification des réserves permet d'isoler l'économie des chocs étrangers et de stabiliser les fluctuations.

· Si les chocs les plus importants sont sur le marché des biens, la politique d'agrégats constants, donc de change flexible, sera plus efficace parce qu'elle permet au secteur externe d'absorber une partie des chocs et de limiter les fluctuations de revenus.

En conséquence, le choix entre régime de change fixe et régime de change flexible se fera en fonction des objectifs de la politique économique et de la nature des chocs.

En ce qui concerne les stratégies de change, Bénassy-Quéré et Lahrèche-Revil (1999) prévoient deux évolutions dans le système monétaire international dans les années à venir. D'une part, les stratégies d'ancrage officiel ou effectif des monnaies des pays en développement sur de grandes monnaies devraient se poursuivre. D'autre part, l'euro pourrait s'imposer à côté du dollar comme monnaie internationale, et devenir une référence importante des stratégies de change. Il pensent que si les pays proches, en termes régionaux, de l'Union européenne adoptent un raisonnement en termes de ZMO pour définir la monnaie de référence de leur politique de change, ils auront sans doute intérêt à retenir l'euro plutôt que le dollar ou le yen, en raison de l'importance de leurs liens commerciaux avec l'Union.

Par ailleurs, affirment Bénassy-Quéré et Lahrèche-Revil (1999), si l'on admet que ces pays ont également pour objectif la stabilisation de leur solde extérieur, il apparaît également que l'euro devrait être la monnaie d'ancrage réel à privilégier. D'autre part, la bipolarisation du système monétaire international et la fixation de fait d'un nombre croissant de monnaies par rapport à l'une des deux grandes monnaies, devraient renforcer l'efficacité des fluctuations entre les deux grandes monnaies pour restaurer les équilibres commerciaux entre les deux zones (euro et dollar). La plus grande efficacité des variations de change entre l'euro et le dollar pourrait alors limiter leur ampleur.

* 12 C'est-à-dire si la flexibilité des prix et la mobilité des facteurs sont en mesure d'absorber les perturbations économiques sans qu'il soit

nécessaire de recourir à un ajustement du taux de change nominal.

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