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Reception des musiques rap et R&B par les adolescents scolarisés d'Abidjan : exemple de trois établissements secondaires

( Télécharger le fichier original )
par Kouassi Sylvestre KOUAKOU
Université de Cocody/Abidjan - Maà®trise des Arts du spectacle 2008
  

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CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Les résultats de la recherche sont pré sentés dans l'ordre suivant : l'analyse des vidéoclips, les résultats du focus group, les résultats des entrevues individuelles et les résultats du questionnaire écrit. Les résultats du questionnaire écrit sont synthétisés en trois parties principales, représentant chacune les trois variables de recherche que nous avons énoncées au deuxième chapitre.

1- Identification des vidéoclips

1-1 Fiche technique du vidéoclip afro-américain

Artistes : T-Pain feat Akon Titre : I'm sprung

Durée : 3mn 27s

Album : Rappa ternt Sanga Genre : Rap

Année : 2005

Producteur - Réalisateur : Konvict Ent.

1-2 Fiche technique du vidéoclip ivoirien Artiste : Jean Jacques Kouamé

Titre: Scénario « acte 2 »

Durée : 6mn 16s

Album: Scénario « acte 2 »

Genre : Coupé - décalé

Année : 2005

Producteur : Jean Jacques Kouamé Production

2- Analyse de « I'm Sprung » selon la méthode d'analyse de Jost 75

D'après la méthode d'analyse télévisuelle présentée par Jost (1999, p.56), se fait à deux niveaux d'énonciation, qui sont : l'énonciation audiovisuelle et l'énonciation performantielle. En ce qui concerne la première, il s'agit de « la part intentionnelle de la médiation audiovisuelle », c'est-à-dire, le choix du réalisateur de faire passer la caméra ou de sélectionner les séquences d'une certaine façon. L'autre type de médiation est vu comme étant les écarts par rapport à la réalisation, c'est-à-dire les mouvements qui échappent au médiateur.

En ce qui concerne l'audiovisuel du reportage, on a pu regrouper le vidéoclip en séquences chronologiques et thématiques. Quels sont les différents procédés audiovisuels et à quelles fins sont-ils destinés dans ce vidéoclip?

2-1 Médiation audiovisuelle 2-1-1 Le montage du vidéoclip

La première image est celle de T- Pain assis dans son salon et qui reçoit un coup de fil de son ami Akon. Les 23 premières secondes mettent en scène les deux hommes au téléphone en train de converser de la petite ami e de T-Pain (conversation réelle, sans musique). Ensuite nous voyons un homme qui porte un tee -shirt sur lequel est marqué le nom u producteur du vidéoclip (Konvict Ent.Presents). Juste après, le nom de l'artist e est écrit sur les seins d'une fille. Toute suite c'est le titre du clip qui est mis en exergue sur un panneau rouge. Les premières paroles de la chanson commence à la 53 ème seconde en montrant T-Pain qui chante assis sur le toit de sa maison.

2-1-2 Les sons

Le principal son qu'on entendait était celui de T -Pain, la musique et un fond sonore comme une double voix qui répète les refrains. L'alternance « voix parlante » et « voix chantante » est un style rajouté dans le vidéoclip car dans la bande sonore e t dans les paroles de la chanson, il n'y a pas de partie où les gens parlent.

2-1-3 La construction des épisodes : Décors, lieux, durée des scènes, succession et rythme des plans

Les visuels se répètent en même temps que la narration, pour maintenir une attention de l'auditoire, mais également pour insister sur les points choisis (persuasion). C'est ainsi que les scènes illustreront à chaque fois les paroles de chansons.

Scène 1 : conversation avec son ami : 23 secondes

Cette première scène est comme un e sorte d'introduction, comme une mise en contexte dans laquelle on comprend de quoi il sera question

Scène 2 : Le début du clip: 30 secondes

Cette scène montre T- Pain commençant à chanter le refrain. Elle comporte quinze (15) séquences dont les plus importantes sont : le nom de la maison de production qui apparaît sur le tee-shirt d'un jeune homme, un insert fait sur le seins droit d'une jeune fille d'où est inscrit le nom de l'artiste, le titre du vidéoclip est montré sur une pancarte rouge, l'artiste chante assis sur le toit de sa maison. Elle se termine par l'arrivée dune voiture rouge avec à bord trois (3) personnes dont deux (2) filles. Elles descendent de majestueusement et une dernière séquence montrant des jeunes filles en maillot de bains entrain de s'amuser dans un jardin.

Scène 3 : 1er couplet : 1mn 23sccondcs

Comportant 18 séquences, c'est cette scène qui marque en réalité le début du vidéoclip en montrant T-Pain assit sur le toit de sa maison en train de chanter le premier couplet. On voit T-Pain laver les assiettes et faire la cuisine pour sa petite amie et s'occupe d'elle pendant qu'il nous est montré en alternance des filles s'amusant presque nue dans un jardin.

Ici les images traduisent parfaitement et fidèlement les paroles de la chan son. Cette scène prend fin quand il s'échappe pour aller rejoindre ses copains.

Scène 4 : T-Pain chante le deuxième couplet en pleine rue : 30 secondes

C'est une scène de 13 séquences. T-Pain est montré en train de chanter dans la rue. On le voit saluer des amis. Ici on s'aperçoit qu'il y a une mise en exergue parfaite de la vie en communauté.

Cette scène dure 30 secondes.

Scène 5 : Retrouvailes avec Akon et les autres : 47 secondes

Cette scène de 47 secondes avec 12 séquences illustre probablement la vie que mène un jeune dans son quartier ou dans sa communauté. On peut voir T-Pain retrouver son ami Akon et une bande de copains qui sont dans un jardin en face de la rue. Ce sont des retrouvailles chaleureuses et fraternelles, qui marquent la fin du vidéoclip avec une séquence montrant 4 jeunes filles en maillot de bain s'amuser en pleine rue sous l'oeil admirateur de T-Pain et de sa bande de copains.

2-1-4 Aspects relatifs au contenu (histoires - thèmes)

Histoire

Le vidéoclip raconte l'histoire d'un homme qui selon ses dires est envoûté par une jeune fille qui lui fait faire des choses insensées. Il décide de la fuir mais il se rend compte qu'il ne peut pas.

Thème

Le thème principal est l'amour entre un homme et une femme. Dans le vidéoclip,

il prend surtout le sens d'un homme qui fuit une femme qu'il aime. Le thème abordé ici

s'identifie clairement à un style de vie des américains noirs, car l'importance de la vie en communauté est relevée.

2-2 La médiation performantielle

Au terme de l'analyse de ce vidéoclip, nous avons constaté que comme la photographie, l'image télévisuelle est construite selon la perspective choisie par le réalisateur.

Dans ce chapitre du travail d'analyse, nous avons mis en évidences des scènes qui nous portent à croire que les informations sont construites et les images sont saisies de manière à positionner le téléspectateur selon le désir du réalisateur. Afin d'illustrer notre propos, nous présenterons la place qu'occupe le téléspectateur du point de vue perceptif, cognitif et idéologique. Puis, pour chacun des points de vue, nous expliquerons comment ces positionnements nous permettent d'identifier des procédés de persuasion.

2-2-1 La place du téléspectateur Du point de vue Perceptif

Pour analyser un film, quelque soit le type, il est nécessaire d'après Jost (1999), de connaître la « place du téléspectateur ». « La narratologie cinématographique a mis en évidence que l'efficacité de la fiction, du suspense comme du comique, résulte pour une grande part de la place qu'occupe le téléspectateur par rapport au personnage »44. Ainsi, nous commencerons notre analyse par le « perceptif », Ici, le téléspectateur est continuellement à l'extérieur des scènes, et ce tout le long du vidéoclip. Nous sommes en présence d'une occularisation zéro. Le téléspectateur est vu comme un voyeur, le témoin d'événements externes et il observe le déroulement du vidéoclip, de la narration de l'histoire qui se présente en fin de compte comme une comédie musicale.

Ce premier point de vue nous permet d'a ffirmer que le réalisateur a tenté de positionner le téléspectateur de manière à renforcer son impression d'objectivité et lui

44 (Jost cité par Jost, 1999 : 57)

faire oublier que ces images sont sélectionnées, montées et construites. Jost parle « d'invisibilité » la présence du filmeur (2001 : 72).

2-2-2 La place du téléspectateur Cognitif

Du point de vue cognitif, nous pouvons dire que le téléspectateur ne possède pas les mêmes informations que le réalisateur du vidéoclip. Il s'agit ici d'une focalisation externe : « quand l'environnement cognitif du téléspectateur est moindre que celui de l'acteur dans l'écran »45. Les images ne retranscrivent pas exactement les informations contenues dans les paroles du chant. A titre d' exemple, le chanteur au couplet 2 dit « je dois repartir la voir, mais là je pars vite, avant qu'elle vienne me reprendre, Et je prend tout avec moi, bon bah tout vie avec elle » mais l'action n'est nulle part présentée dans la mise en scène.

En fait, le téléspectateur apprend à la fois des images et de la narration et en aucun moment il est en focalisation interne ou spectatorielle.

2-2-3 La place du téléspectateur Idéologique

Pour terminer, les points de vue idéologiques sont nombreux. Comme l'affirme Jost, par la position qu'il adopte, « le médiateur, singulièremen t verbal, fait aussi passer une vision du monde, qui suppose un mouvement d'inclusion dans une communauté plus vaste »46. Dans notre vidéoclip il s'agit de deux communautés, à savoir celle des téléspectateurs et celle dite politique.

45 (Jost, 1999, p.57)

46 (1999, p.58)

Pour ce qui est de la première, il est question des connaissances partagées par les téléspectateurs, soit celle d'un genre musical, le RnB, et d'une communauté d'artistes connue du public.

Dans le second cas, soit le point de vue d'une communauté politique, les images et la narration (les conversations et les paroles de chanson) nous ont permis de relever plusieurs points de vue idéologiques véhiculant des valeurs particulières. La plus importante est celle de l'amour; ensuite on a pu voir l'amitié (entre membre d'une même communauté). L'image de la race noire américaine est aussi très forte : on dirait qu'on est dans un pays de ségrégation raciale, où il n'y a que des noirs comme habitants.

3- Analyse du « Scénario acte 2 » selon la grille d'analyse de Yelle

3-1 Tableau d'analyse du vidéoclip ivoirien

 

Vidéoclip ivoirien : scénario acte 2

Lieux/milieux

Urbain : hôtels, restaurants, maisons, voitures de marque, casino

Interprétation

- En intérieur, en décor réaliste et surréaliste ;

- En extérieur, décor réaliste

Narration

Exprime le contenu des paroles de la chanson : la danse

Animation

Générative par image

Thèmes

 

Amour

Absent

Jeunesse

Présent

Tenues vestimentaires

Présent: tenues de villes à

l'occidentale, pas de tenues africaines

Amitié

Présent

Alcool / tabac

Présent

Richesse matérielle

Présent

Erotisme

Absent

Danse

Présent (danse africaine très rythmée : coupé décalé)

3-2 Interprétation du tableau

Le vidéoclip ivoirien est réalisé par «JJK Production» et dure 06 minutes et 16 secondes. Contrairement au vidéoclip afro-américain que nous avons analysé, il ne constitue pas un récit cinématographique des paroles de chansons. En effet, le clip "Scénario acte 2", comme beaucoup d'autres clips ivoiriens, est constitué par des scènes comportant plusieurs séquences de danse. Les paroles même de la chanson tournent autour d'un nouveau rythme dansant intitulé « le coupé- décalé».

Ce vidéoclip, on le voit, a été tourné dans une ville européenne. Les artistes qui sont pourtant africains valorisent énormément le style de vie occidental. Ils citent même à plusieurs reprises les noms des grands couturiers européens, tels que « Versace », et mettent en évidence leurs vêtements, leurs autos, et plusieurs autres éléments caractérisant une vie luxueuse.

Pour maintenir l'attention du téléspectateur, le réalisateur fait une alternance constante des mouvements de la camera car ils trouvent les stimuli visuels plus intéressants que le discours verbal. C'est le cas dans notre vidéoclip où dans chacune des scènes, bien que de courtes durées, on a une série de plans de quelques secondes qui changent à chaque fois pour maintenir une stimulation visuelle chez le téléspectateur.

Egalement comme le dit Jost (1999)47 , en parlant du point de vue cognitif, « ces choix de médiations sont évidemment la source des plaisirs ou des émotions diverses, et ils conditionnent donc l'intérêt que nous prenons à suivre tel ou tel programme ».

C'est sur cette sensibilité de la soif du divertissement, de la curiosité, ceci dans le respect de la promesse du genre identifiée, que le réalisateur a misé. Le réalisateur est par conséquent le sujet connaissant ayant choisi une stratégie de scénarisation pour montrer un univers au téléspectateur. Ainsi, nous croyons que nous sommes plutôt en présence d'une scénarisation descriptive et explicative. Elle est la résultante d'un effet de

47 Jost, François. Introduction à l'analyse de la télévision. Paris : Ellipses, 1999.

synchronie établi entre les éléments présents dans l'image et les informations fournies par l'énoncé verbal.

Nous avons fait l'analyse d'un des vidéoclips ivoiriens et américain les plus diffusés et les plus écoutés dans le monde. Les documents et ressources utilisés pour cette analyse ont été essentiellement téléchargés sur Internet (nous nous sommes inspirée des textes écrits sur les artistes dans les sites musicaux en ligne, des interviews faits avec ces artistes, sur les conditions de production et de tournage de leurs vidéoclips et des articles de magazine) et aussi des analyses faite par Marie Thérèse Abogo 48. Cette analyse va nous permettre par la suite de comprendre la dynamique de réception par nos sujets des messages contenus dans ces vidéoclips, selon le modèle encodage décodage de Hall.

4 - Analyse comparative des deux vidéoclips

L'analyse des vidéoclips faite dans ce mémoire avait pour but de faire ressortir l'ensemble des thèmes qui sont évoqués dans les vidéoclips, afin de mieux comprendre dans quel sens ces clips ont pu être interprétés par les adolescents que nous avons interrogés.

Cette approche a permis de mettre en évidence les différences importantes qu'il y a entre le vidéoclip afro-américain et le vidéoclip africain. En effet, et la forme et les contenus véhiculés se démarquent par la relation entre deux individus de sexe opposé (l'amour entre un homme et une femme) pour le vidéoclip américain, tandis que le vidéoclip africain met l'accent sur la danse en communauté.

De plus, le vidéoclip américain, sous sa version textuelle, a pu s'analyser grâce à la disponibilité des paroles trouvées sur le web ; tandis qu e nous avons-nous même

48 Marie Thérèse Abogo, Réception par des jeunes camerounais de la musique afro -américaine : Etude de cas dans deux établissements secondaires au cameroun. Université Laval, Québec, 2006

retranscrit les paroles du vidéoclip africain ; nous avons donc fait un Verbatim pour chaque vidéoclip. Cette démarche a permis de mettre à plat les vidéoclips, à la fois dans leurs structures formelles et dans leurs contenus ; et de plus, de mettre en évidence leurs différences et leurs particularités.

Au plan du contenu thématique, la différence de ces vidéoclips permet de relever le contraste entre les sociétés africaine et américaine. On constate que le vidéoclip américain met en situation un jeune homme qui est envoûté par une jeune fille et donc qui a du mal en s'en défaire car il l'aime. Quant au vidéoclip africain, il porte sur l'émergence d'un nouveau rythme appelé le coupé-décalé.

D'une part, il y a une mise en évidence de l a sensualité (on montre la fille légèrement habillée, clamant son amour pour le jeune homme), du luxe (avec un gros plan au début du clip sur une belle villa, ainsi qu'une belle voiture que le garçon emprunte à un ami pour faire sortir sa petite amie, etc.)

Et d'autre part, le groupe qui chante est en même temps vu comme membre d'une classe supérieure qui mène une vie plus aisée que les autres ; les paroles de la chanson font ressortir une ambiance festive, accompagnée de danses et de joie.

Le contenu audiovisuel du vidéoclip africain (intitulé « scénario acte 2 ») semble se rapprocher par certains aspects du vidéoclip américain analysé (intitulé « I'm sprung »). Il y a apparemment une volonté de la production de mettre en valeur l'amitié dans les deux vidéoclips.

Par ailleurs voudrions-nous relever que le clip africain a été tourné dans un pays occidental, car le décor extérieur (les rues, les hôtels, le casino etc.) ne représente pas vraiment l'Afrique.

Ainsi, l'analyse des deux vidéoclips que nous avons faite constitue un riche matériel pour la connaissance des thèmes et des messages musicaux qui y sont véhiculés.

Le tableau ci-après présente une synthèse de l'analyse de ces deux vidéoclips

Tableau 9 : Analyse comparative des vidéoclips

 

Vidéoclip africain :

scénario acte 2

Vidéoclip américain :

I'm sprung

Lieux/milieux

Urbain : hôtels, restaurants, maisons, voitures de marque, casino

Villas, téléphones

portables, voitures

Interprétation

- En intérieur, en décor

réaliste et surréaliste ;

- En extérieur, décor

réaliste

Extérieur et en intérieur, en décors surréalistes

Narration

Exprime le contenu des

paroles de la chanson

N'exprime pas toujours le contenu

Animation

Générative par image

Générative par image

Thèmes

 
 

Amour

Absent

Présent

Jeunesse

Présent

Présent

Tenues

Présent: tenues de villes à

Présents : tenues hip hop

vestimentaires

l'occidentale, pas de tenues africaines

 

Amitié

Présent

Présent

Alcool / tabac

Présent

Présent

Richesse matérielle

Présent

Absent

Erotisme

Absent

Suggéré

Danse

Présent (danse africaine très rythmée : coupé décalé)

Présent (danse

américaine : RnB,)

5- Le Questionnaire écrit

5-1 caractéristiques réelles de l'échantillon

Les différentes caractéristiques réelles de l'échantillon nous permettent d'une par t de nous situer sur l'effectif, le sexe, l'âge, le niveau d'études, la commune habitée, le niveau de vie familial et la région d'origine des interviewés.

Tableau 2 : Répartition des élèves selon le sexe

Sexe

Effectif

Pourcentage

Garçons

102

48,60%

Filles

108

51,40%

Total

210

100%

Graphique 2 : Répartition des élèves selon le sexe

En ce qui concerne le sexe, nous avons un léger dépassement des filles. Cela veut dire que les filles ont été les plus promptes à répondre aux questionnaires.

Tableau 3 : Répartition des élèves selon l'âge

Age

Effectif

Pourcentage

12- 15 ans

89

42,4

16-20 ans

121

57,6

Total

210

100

Graphique3: Répartition des adolescents selon l'âge

Les adolescents interrogés ont entre 12 et 20 ans. Nous les avons sectionnés au

hasard au sein de leurs établissements respectifs. Après le dépouillement, il ressort que

la classe d'âge la plus dominante, c'est -à-dire disposée à répondre à notre questionnaire fut celle des 16-20 ans, avec 57,6% des répondants.

Tableau 4 : Répartition des adolescents selon le niveau d'études

Graphique 4:

Répar tition

des

adolescents selon le

niveau

Niveau d'études

 

Effectif

Pourcentage

1er Cycle

105

50

2nd Cycle

105

50

TOTAL

210

100

d'études

Dans les établissements d'enquêtes, il nous a été dit que l' effectif des élèves du 1er et du 2nd cycle était sensiblement égaux ; alors pour la constitution de notre échantillon, nous avons décidé de faire du 50% de part et d'autre.

Tableau 5 : Répartition selon la commune habitée

Commune d'habitation

Effectif

Pourcentage

Cocody

69

32,9

Yopougon

70

33,3

Abobo

71

33,8

TOTAL

210

100

Graphique5: Répartition des Adolescents selon la commune habitée

Abobo

34%

Yopougon
33%

Cocody

33%

Ces effectifs n'ont pas été choisis à dessein, cependant au regard des effectifs, nous constatons qu'ils sont sensiblement égaux. Toutefois retenons que ce sont les adolescents vivants à Abobo qui étaient intéressés par notre questionnaire.

Tableau 6 : Répartition des adolescents selon le niveau de vie familial

90

Niveau de vie

Effectif

Pourcentage

 
 
 

Favorisé

75

35,7

Moyen

63

30

Défavorisé

72

34,3

TOTAL

210

100

Graphique 6: Repartition selon le niveau de vie familial

Les élèves issus de familles favorisées représentent le plus grand nombre de répondants.

Synthèse des caractéristiques réelles de l'échantillon Tableau 7 : Récapitulatif de l'échantillon

Variables indépendantes

Répondants

Echantillon

Pourcentage

Sexe

Garçons

108

210

51,4 %

Filles

102

48,6 %

Age

12- 15 ans

89

210

42,4 %

16 - 20 ans

121

57,6 %

Niveau Scolaire

1er cycle

105

210

50 %

2nd cycle

105

50 %

Commune habitée

Cocody

69

210

32,9 %

Yopougon

70

33,3 %

Abobo

71

33,8 %

Niveau de

vie familial

Favorisé

75

210

35,7 %

Moyen

63

30,0 %

défavorisé

72

34,3 %

5-2 Présentation du questionnaire

Avant de présenter les résultats obtenus par le questionnaire, il est indispensable d'expliquer comment ce dernier a été construit. Selon Mace et Pétry49, la construction

49 Mace, Gordon et Pétry, François (2000). Guide d'élaboration d'un projet de

des indicateurs de recherche passe par la construction des variables, surtout si le problème ou la question de recherche établit un lien entre ces variables. Inspirée s par ces derniers, nous avons dressé un tableau mettant en évidence les indicateurs, et mentionnant d'un côté les indicateurs qui permettront de mesurer la variable de la consommation médiatique de la musique, la variable de la réception médiatique de la musique et des valeurs identitaires des adolescents, en fonction des variables démographiques. Nous allons donc chercher à identifier s'il y a un lien entre ces variables. Le tableau 3 présente les indicateurs de recherche correspondant au questionnaire écrit. À chaque indicateur, la question y correspondant est mentionnée à côté (voir annexe 3). Le tableau s'organise ainsi :

Tableau 10 : Les indicateurs de recherche en fonction des variabl es du Questionnaire

VARIABLE INDEPENDANTE

VARIABLE INTERMEDIAIRE

VARIABLE DEPENDANTE

Consommation médiatique

Réception de la musique

Construction des valeurs identitaires

 
 
 

recherche. Bruxelles : De Boeck Université.

- La consommation

- La fréquence d'achat

- La représentation de soi

télévisuelle par semaine :

des cassettes et des

en tant qu'adolescent ou

Q.7

disques des vidéoclips :

adulte: Q.22

- Le type d'émissions

Q.9

- le caractère développé :

préférées : Q.8

- Le/la meilleur chanteur

Q23

- L'écoute musicale en

(chanteuse) afro-

- Le pays d'attraction :

groupe : Q.10

américain: Q.15

Q.24 et 25

- Le moyen médiatique

- L'attraction vidéoclip :

- L'esprit patriotique :

d'écoute musicale :Q.12

Q.16

Q.26

La fréquence d'achat de

- La qualité des

 

musique afro-

vidéoclips africains et

 

américaine: Q.13

américains : Q.17et18

 

La connexion à des sites

- Le meilleur vidéoclip

 

musicaux sur Internet :

africain et américain :

 

Q.14

Q.19 et 20

 
 

- Le vidéoclip-fiction et réalité : Q.21

 

Les résultats obtenus dans le questionnaire sont présentés sous trois formes : les résultats de la consommation médiatique et musicale, les résultats de la réception de la musique afro-américaine et les résultats de la construction des valeurs identitaires, selon les indicateurs de recherche que nous avons présenté plus haut.

Ainsi, dans un premier temps, une synthèse des résultats de la consommation est faite sous forme de tableau qui montre en colonne les indicateurs de la consommation médiatique musicale, qui sont : l'écoute des émissions musicales à la télé, l'écoute des

émissions musicales à la radio, l'écoute de ces émissions sur Internet et sur CD (Compact Disque) ou DVD

(Digital Vidéo Disque). En ligne, les variables socio -culturelles sont mises en évidence, à savoir : le sexe, l'âge, le niveau scolaire, le milieu et le niveau de vie familiale. Par la suite, sont présentés les résultats de la réception de la musique et des valeurs identitaires des jeunes.

10- Analyse des résultats du questionnaire écrit

6-1 Analyse selon la consommation médiatique 6-1-1 Moyen d'écoute musicale (Q12)

L'écoute de la musique sur CD ou DVD, est la pratique la plus répandue avec 80% (67/209) des adolescents interrogés. La plus part d'entre eux sont filles (88/167) contre 79/167 garçons.

Ensuite, vient l'écoute musicale sur Internet avec 74% (154/209) des jeunes. La majorité d'entre eux sont des garçons 80/154 contre 74/154 de filles.

S'agissant de l'écoute musicale à la télévision, 39% (82/209) disent se servir de la télévision et parmi ceux-ci, 42/82 sont les filles et 40/82 des garçons.

Et quand il s'agit d'écouter la musique à la radio, les élèves répondent positif seulement à 24% (51/209) avec 13% de filles et 11% de garçons

Tableau 11 : Le moyen d'écoute musicale des jeunes

 

EMT

EMR

EMI

EMC

SEXE

G

40

25

80

79

F

42

26

74

88

AGE

12-15 ans

35

16

65

63

16-20 ans

47

35

89

104

 

1er C

37

20

77

79

Niv. Scol.

2ème C

45

31

77

88

 

Favorisé

40

10

62

65

Niv. de Vie

Moyen

20

16

41

48

 

Défavorisé

22

25

51

54

Légende: EMT: Écoute de la musique à la télévision, EMR : Écoute musicale à la radio, EMI : Écoute musicale sur Internet, EMC : Écoute musicale sur CD ou DVD.

6-1-2 Emissions préférées (Q8)

Parmi les émissions qu'ils disent préférer à la télévision, les émissions musicales sont les plus citées suivie des feuilletons et séri es télévisées, les émissions de sport et enfin les informations.

En effet 83% (174/210) des interviewés disent préférer les émissions musical es, et la plus part sont des filles (95/174) de la tranche d'age de 16-20 ans, 98/174 contre 76 /174 pour les 12-15 ans.

Notons aussi que grand nombre d'entre eux sont des jeunes qui étudient au second cycle. Le statut professionnel des parents qui détermine le niveau de vie familial est également représentatif ici. 88% (66/75) des adolescents issus des familles favor isées affirment écouter et regarder les émissions de musique. Un peu plus des 3/4 des adolescents de niveau de vie familiale moyen et de niveau de vie défavorisée, déclarent préférer les émissions de musiques.

S'agissant des feuilletons et séries télévisés, 76% (159/210) des adolescents disent les regarder. La plus part sont des filles (90/159) de la tranche d'âge de 16 -20ans (87/159).

Les émissions de sports et d'informations semblent être moins suivies par ces jeunes. En effet 142/210 soit 68% d'entre eux disent les aimer et 67% (140/210) affirment préférer les émissions d'informations.

Relevons que pour les adolescents de milieu de vie défavorisé les émissions d'information viennent avant les émissions sportives.

On remarque aussi que les garçons regard ent les émissions de sport beaucoup plus que les autres genres d'émissions.

Dans toutes les catégories énumérées, les adolescents issus des familles de niveau de vie favorisé occupent toujours la tête dans les pourcentages.

Tableau 12 : Les émissions préférées

 

Séries TV.

Info.

Musique

Sport

Sexe

G

69

67

79

84

F

90

73

95

58

Age

12-15 ans

72

65

76

60

16-20 ans

87

75

98

82

Niv. Scol.

1er cycle

80

71

87

71

2ème cycle

79

69

89

71

Niv. de

Vie

Favorisé

60

46

66

51

Moyen

48

44

54

45

Défavorisé

51

50

54

46

6-1-3 Consommation de la télévision par semaine (Q7)

Nous avons regrouper les valeurs de la variable dépendante « fréquence d'écoute télévisuelle » en trois catégories pour faciliter la lecture. Dans le questionnaire il y en avaient quatre que sont : jamais, un peu, souvent, très souvent (tout le temps). La première reste inchangée, la seconde est présentée sous la valeur « occasionnellement » et les deux dernières se voient accorder la valeur « très souvent ».

Alors il nous est donné de constater que 78% (164/210) disent regarder très

souvent la télévision contre seulement 20% (42/210) qui affirment regarder

occasionnellement et aucun ne dit jamais regarder la télévision. Parmi ceux qui disent regarder très souvent la télévision, les plus n ombreux sont les filles avec 52% des répondants soit 85/164 ; cependant notons que les garçons sont aussi de gros consommateurs de télévision.

En fonction de l'âge, on remarque que ce sont les adolescents de 16 -20 ans qui sont les grands consommateurs de télévisions avec 89/164 contre 75/164 pour les 12-15 ans.

Le tableau nous permet d'affi rmer que quelque soit le niveau de vie, les adolescents regardent fréquemment la télévision. Nous avons donc pour les adolescents de niveau de vie familiale 80% (65/75), de niveau de vie moyen 71% (45/63) et défavorisé 75%(54/72)

 

Souvent

Occasionel. lement

Jamais

Sexe

G

79

20

00

F

85

22

00

Age

12-15 ans

75

12

00

16-20 ans

89

30

00

Niveau Scolaire

1er cycle

82

21

00

2ème cycle

85

21

00

Niveau de Vie

Favorisé

65

09

00

Moyen

45

17

00

Défavorisé

54

16

00

Tableau 13 : La fréquence de consommation télévisuelle par semaine

6-1-4 Ecoute en groupe (Q10)

 

Seul

En groupe

NR

Total

G

80

13

9

102

F

82

21

5

108

Total

162

34

14

200

Tableau 14 : Ecoute musicale en groupe

A l'analyse de ce tableau, il apparaît que quelque soit le sexe, les adolescents dans leur majorité écoute la musique seule (162/196) soit 83% contre 17% (34/196) pour l'écoute musicale en groupe. Par le biais de cette variable, nous avons voul u vérifier si l'écoute musicale était liée à l'effet de groupe ou pas. On constate que l'écoute de la musique en groupe semble ne pas s'appliquer tant chez les filles que les garçons.

6-1-5 Lieux d'achat des cassettes (Q11)

 

Grandes
surfaces

Disquaires indépendants

Vendeur à la sauvette

Gravure téléchargement

Sexe

M

10

15

17

30

F

14

16

21

24

Niveau

de vie

familiale

Favorisé

18

05

03

37

Moyen

02

14

13

10

Défavorisé

4

12

19

7

Tableau 15 : Lieux d'achat des CD

Il ressort de l'analyse de ce tableau que les adolescents ont trouvé une nouvelle forme de posséder les disques, c'est la gravure ou le téléchargement à partir de Internet. Cela vient préciser nos résultats qui affirment que Internet est l'un des moyens d' écoute musicale le plus utilisé aujourd'hui par les adolescents et cela relativement au développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication en Côte d'Ivoire.

En effet 36% (54/147) des répondants disent télécharger ou graver leur musique à partir de Internet et sur l'ordinateur. Parmi eux, 68% (37/54) sont issus des famille de niveau de vie favorisé contre 19% (10/54) pour les moyens et 13% (7/54) pour les défavorisés.

En outre, 26% des interviewés disent acheter les disques chez les vendeurs à la sauvette. Notons qu'environ 2/3 d'entre eux sont issus des familles défavorisées.

Par ailleurs, 21% (31/147) des adolescent achètent leurs disques chez les disquaires indépendants. Ici relevons que c'est le moyen d'achat de disques de tous (54/54) les élèves issus de familles de niveau de vie moyenne.

Enfin seulement 17% (24/147) des répondants disent acheter les disques dans les grandes surfaces spécialisées. Les adolescents issus des familles favorisées sont les plus nombreux dans ce cas avec 75% (18/24) des répondants.

Cette variable nous permet surtout de relever que la consommation et l'achat des disques de musique afro-américaine est lié au niveau de vie familiale.

6-1-6 Connexion à des sites de musiques (Q14)

Environ trois quart (72%) des interviewés disent qu'ils se connectent à des sites de musiques pour écouter leurs morceaux préférés ; presque la moitié (49%) affirment que c`est pour les paroles de chansons et 46% disent se connecter pour découvrir de nouveaux artistes. Ces données viennent encore préciser nos résultats su r les moyens d'écoute musicale (voir tableau 11).

On pourrait donc dire que les adolescents qui se connectent à Internet ne veulent pas rester en marge des NTIC et on pourrait les appeler des « innovateurs précoces » selon ce que Rogger avait déjà soulever dans sa théorie des diffusions des innovations.

Tableau 16 :

Connexion aux sites musicaux

 

rd cycle

Découvrir 61 57

45 Paroles de

0

Voir ou

89

5

Age Commune

12-15
Cocody

les artistes 2

50

chansons

32

8

écouter les 65

76

Y6)126ugon

34
60

42
21

clips

87
54

Sexe
Nivau

Mojole

56
27 2

34
15
29

84
4 78

Nous avons évalué la consommation médiatique par les indicateurs tels que : La fréquence d'écoute télévisuelle, le type d'émissions préférées, l'écoute en gr oupe et l'achat des cassettes ou disques. Plus particulièrement, la consommation de la musique afro-américaine a été mesurée par le moyen médiatique d'écoute musicale. Il ressort de nos analyses que les adolescents interviewés sont de gros consommateur s de télévision et de musique afro-américaine. Le sexe influence beaucoup cette variable, car les filles surtout semblent avoir un penchant pour la musique afro -américaine. La section suivante vient présenter les résultats de la réception des messages par les jeunes.

6-2 Analyse de la réception musicale

Dans cette section, nous avons retenu les indicateurs caractérisant le plus la réception des messages musicaux. Ce sont notamment :

- Le meilleur vidéoclip

- La meilleure chanson

- L'achat des disques d'artistes afro-américains.

La dernière variable peut être comprise dans le sens de la consommation, mais également de la réception de la musique, selon que le facteur soit placé avant ou après l'écoute. Dans le questionnaire, nous avons demandé aux adolescents si le fait d'écouter la musique afro-américaine les amenait à acheter les cassettes ou des disques y correspondant. L'analyse des résultats nous permet de reconsidérer cet indicateur comme étant aussi celui d'un facteur prédéterminant la réception.

6-2-1 Fréquence d'achat de disques (question 9)

Plus de la moitié (54%) des adolescents de notre étude disent ne jamais acheter les disques. 42% disent le faire occasionnellement et seulement 4% achètent souvent les disques après avoir regardé le vidéoclip.

Plus de filles (51/106) que de garçons (44/101) disent acheter les disques. 52% (45/87) des adolescents qui disent acheter les disques sont âgés de 12 -15 ans contre 42% des adolescents de 16-20ans. Ceux qui affirment acheter le plus souvent les disques sont dans la grande majorité des adolescents issus des familles de niveau de vie favorisé (7/9)

6-2-2 Meilleur vidéoclip (question 20)

A la question de savoir quel vidéoclip ils préfèrent, les adolescents ont à plus de 85% (175/202) cités les vidéoclips afro -américains ; à 10% (20/202) cité les vidéoclips ivoiriens et 3% (7/210) citent les vidéoclips français et jamaïcains.

En effet la majorité de ceux qui disent préférer les vidéoclips afro -américains sont des filles avec 98/175 soit 56% des répondants (91% de la population fém inine étudiée). Les garçons quand à eux préfèrent plus la musique ivoirienne et les autres musiques.

Tableau 17 : La réception de la musique

 

MV

AD

V.Am

V.Iv

Autr.

Svt

Occ.

Jam.

Sexe

G

77

15

5

05

39

57

F

98

05

02

04

47

55

Age

12-15 ans

75

05

03

06

39

42

16-20 ans

100

10

04

03

47

70

Niv. Scol.

1er C

88

09

04

07

50

46

2ème C

87

06

03

02

36

66

Niveau

de vie

familial

Favorisé

65

02

03

07

23

44

Moyen

50

04

04

02

28

32

Défavorisé

60

09

00

00

35

36

Légende : MV= meilleur vidéoclip; AD= achat de disques afro-américains;

V. Am= vidéoclip afro-américain; V. Iv = Vidéoclip ivoirien ; Autres; En ligne : Niv. Scol.= Niveau Scolaire.

6-2-3 Chanson Préféré (question 16)

Tableau 18 : Chanson préférée

Meilleure Chanson

 
 

Chanson afro- américaine

Chanson Ivoirienne

Autre.

Sexe

G

90

08

04

F

103

04

01

Niveau de vie familial

Favorisé

74

00

01

Moyen

60

02

01

Défavorisé

59

10

03

Commune habitée

Cocody

69

00

00

Yopougon

66

02

02

Abobo

58

10

03

Nous constatons que la plupart des jeunes (193/210) disent préférer les chansons afro-américaines tandis que 12/210 parlent les chansons ivoiriennes et seulement 5/210 affirment aimer les chansons françaises et jamaïcaines.

Il ressort de nos résultats que parmi ceux qui préfèrent les vidéoclips afroaméricains, le filles sont les plus nombreuses avec 103/196 contre 93/193 pour le garçons.

Notons aussi que les adolescents issus de familles défavorisés et habitants la commune d'abobo sont les plus portés vers les chansons ivoirienn es. Il convient de relever également qu'aucun adolescent de famille favorisée et ceux habitant Cocody ne disent préférer la musique ivoirienne.

6-3 Analyse selon la construction des valeurs identitaires des Adolescents

Cinq variables ont servi d'indicateurs pour la construction des valeurs identitaires, ce sont : l'esprit d'ouverture des familles, l'esprit patriotique, le

pays de résidence souhaité des adolescents et leur représentation d'eux mêmes. Nous allons les présenter en commençant par la dernière.

6-3-1 Représentation d'eux-mêmes (question 23)

A la question de savoir comment l es adolescents se voyaient en tant que personne ; nous leur avons proposé trois valeurs de réponses à savoir : enfant, adolescent, jeune adulte. Cette variable nous a pe rmis de comprendre la psychologie des répondants sur leur personnalité. Elle a été croisée avec les variables socioculturelles précédentes. Ainsi il ressort des observations que la plupart des interviewés se voient comme des adolescents. Moins d'un quart s e voient comme des adultes.

En effet, 76% ont répondu qu'ils se voient comme des adolescents (157/207) et ce sont en grande partie les filles (85/157). Certains adolescents (4 5/207), soit 22% des répondants se perçoivent comme des jeunes adultes et ce sont les garçons qui arrivent en tête avec 25/45. Ceux qui se voient comme des enfants arrivent en dernière position avec 5/207 (3%).

Tableau 19: Représentation d'eux-mêmes

Variables indépendantes

Représentation d'eux-mêmes

Enfants

Adolescents

Adultes

Sexe

G

03

72

25

 

F

02

85

20

Age

12-15 ans

03

74

11

16-20 ans

02

83

34

Niveau Scolaire

1er C

03

86

15

2ème C

02

71

30

Niveau de vie

Favorisé

01

59

14

Moyen

02

51

09

Défavorisé

02

47

22

Commune

Cocody

00

55

13

Yopougon

03

59

08

Abobo

02

43

24

6-3-2 Pays de résidence souhaité (questions 24 et 25)

Pour la question portant sur les pays où les adolescents souhaiteraient vivre, nous leur avons donné la possibilité de citer trois pays que nous avons classé en quatre types : Pays occidentaux riches, pays en voie de développement, pays asiatique, pays pauvres.

Les résultats obtenus sont assez probants, dans la mesure où 93% des adolescents aimeraient vivre dans les pays occidentaux riches dont 53%(101/191) sont des filles. La plus part de ceux-ci sont le adolescents de la tranche d'âge allant de 16 à 20 ans (106/191 contre 85/106 pour les 12-15ans) et ils étudient pour la majorité d'entre eux au 1er cycle.

Quelques adolescents (27/207, 13%) souhaitent vivre a dans les pays en voie de développement. Pour les pays asiatiques développés, seulement 17/207 soit 8% des répondants veulent y aller et pour les pays pauvres 4/207 (2%) .

Notons que ces résultats varient beaucoup plus avec la région d'origine et l'âge.

A la question de savoir pourquoi ils souhaitent vivre dans ces pays, ils répondent à 52% (102/202) que ce sont des pays où tout est beau; et à 31% (66/202) que c'est par amour pour ces pays, pour leur sens de l'organisation et de découvrir de nouvelles

cultures. Pour les deux autres raisons, c'est-à-dire la vie est plus facile et beaucoup de gens sont riches, le pourcentage est le même.

Tableau 20 : Pays de résidence souhaitée

Variables indépendantes

Pays de résidence souhaitée

Pays occidenta ux riches

Pays en

voie de

développe ment

Pays asiatique s

Pays pauvre s

Sexe

G

90

10

10

02

F

101

17

07

02

Age

12-15 ans

85

12

03

01

 

17-20 ans

106

15

14

03

Niveau Scolaire

1er Cycle

100

16

03

01

2nd Cycle

91

11

14

03

Niveau de vie

Favorisé

68

17

06

01

Moyen

57

03

05

00

Défavorisé

66

07

06

03

Commune

Cocody

62

16

06

01

Yopougon

65

03

04

00

Abobo

64

08

07

03

6-2-4 Esprit patriotique (question 26)

Tableau 21 : Esprit patriotique

Variables indépendantes

Esprit patriotique

Oui

Non

Sexe

G

50

51

F

60

47

Age

12-15 ans

43

46

16-20 ans

67

52

Niveau

1er cycle

53

52

Scolaire

2ème cycle

57

46

Niveau de vie familial

Favorisé

29

46

Moyen

31

31

Défavorisé

50

21

Commune

Cocody

24

45

Yopougon

41

28

Abobo

45

25

Les résultats obtenus ici soulignent qu e l'esprit patriotique varie en fonction du sexe, de l'âge, du niveau de vie et de la commune habitée.

D'entrée de jeu, en fonction du sexe plus de la moitié des filles disent être patriotes, alors que chez les garçons, nous n'avons que juste la moitié. Ainsi quand on leur demande s'ils ont déjà eu à défendre les intérêts de leur pays, 52% des adolescents répondent par l'affirmatif (110/208),

la majorité sont des filles (60/110) ; 48% répondent négativement (98/208), la plupart sont des garçons (51/98).

Ensuite en fonction de l'âge, plus de la moitié des adolescents de 12 -15 ans (46/89) ne sont pas intéressés à la question du patriotisme ; tandis que leurs aînés, les 16-20 ans sont plus de la moitié (67/119) à déclarer leur esprit patriotique.

En outre en fonction du niveau de vie familiale, les adolescents de niveau de vie défavorisé sont les plus nombreux à affirmer leur patriotisme (50/71), la moitié (31/62) des jeunes issus du milieu de vie moyen disent être patriotes et seulement 29/75 (39%) des jeunes de niveau de vie favorisé déclarent être patriotes.

Enfin en fonction de la commune habitée, les adolescents vivant à Abobo viennent en tête avec 45 / 70 (60%), ils sont suivis par ceux habitant Yopougon 41/69 (59%) et ceux habitant Cocody ferment la marche avec 24/69 (35%)

6-2-5 Esprit d'ouverture des familles

Tableau 22 : Esprit d'ouverture des familles

Variables indépendantes

Esprit d'ouverture des familles

Familles
libérales

Familles conservatrices

Sexe

G

65

29

F

61

36

Age

12-16 ans

58

26

17-20 ans

68

39

Niveau Scolaire

1er cycle

66

31

2ème cycle

60

34

Niveau de

vie familial

Favorisé

55

15

Moyen

35

22

Défavorisé

36

28

Au début, nous avions quatre valeurs de réponse à la variable dépendante «Esprit d'ouverture » : modernes, libéraux, conservateurs et traditionnels. Nous les avons regroupé en deux valeurs lors du dépouillement. Ainsi nous avons les deux premières valeurs qui sont devenus « libéraux » et les deux dernières « conservateurs ».

A l'analyse des résultats, il ressort que plus de la moitié (126/191) des adolescents affirment venir des familles ayant un esprit ouvert. Parmi ces derniers, la majorité sont de la tranche d'age des 16-20 (68/107), et sont issus pour la plus part (55/126) des familles de niveau de vie favorisée. Aussi nous constatons que les adolescents venant des familles défavorisées sont les plus nombreux (28/65, 43%) à dire venir de familles conservatrices. Ceci peut se comprendre car ces adolescents vivent dans un environnement culturellement moins « ouvert » que ceux qui viennent de familles favorisées.

11- Synthèse des résultats du focus group

Les adolescents que nous avons rencontrés en focus group ont été invités à répondre à des questions portant sur leurs activités de loisir, et leurs goûts pour la musique, incluant les raisons pour lesquelles ils disent préférer tel type de musique ou tel autre. En ce qui concerne leurs activités de temps libre, nous avons organisé les réponses qu'ils ont données en quatre catégories majoritaires, qui sont :

1. L'écoute musicale

2. La Télévision

3. Le Sport

4. Naviguer sur Internet

5. Les jeux et la détente

La première activité de loisir citée par tous les adolescents (9/9) est l'écoute musicale. Six des neufs (6/9) ont dit qu'ils aimaient écouter la musique américaine (les rythmes rap, rnb, zouk) et deux autres (2/9) la musique ivoirienne (DJ Lewis, DJ TV5, Konty DJ et Espoir 2000 sont les chanteurs cités). Les chanteurs cités en question sont des spécialistes du coupé décalé, rythme musical en vogue en Côte d'Ivoire et de zouglou50. Un adolescent a dit préférer la musique française plus précisément le rap avec Diam's.

50 Genre musical en vogue en Côte d'Ivoire dans les années 90

Les élèves qui ont dit écouter la musique américaine disent la préférer à cause du rythme musical et à cause du son (par exemple un des adolescents a dit qu'il aimait Booba a cause des rimes dans sa musique). D'autres (3/6) ont parlé de l'habillement des artistes, d'autres également ont dit qu'ils aimaient plutôt leurs belles voix (2/6), et finalement (1/6) le contenu de leurs chants (par exemple une fille a dit qu'elle préférait Ne-yo par ce que dans ses chants, il prône le respect de la femme).

En ce qui concerne la musique ivoirienne, les élèves ont affirmé l'aimer à cause de la danse (2/2): c'est le cas ici d'un élève qui a dit qu'il aimait le chanteur DJ Bombastic à cause de son concept le «bobaraba »51.

Pour ce qui est de la musique française, l'élève a affirmé aimer le rap français parce qu'il chante bien (Sef Yu et Diam's furent cités)

Les résultats obtenus permettent de confirmer que les adolescents interviewés sont des consommateurs de musique (de musique américaine en majorité et de musique ivoirienne en minorité).

Aussi retenons que les messages qu'ils reçoivent des vidéoclips sont le mode vestimentaire des chanteurs ainsi que le rythme musical.

En entrevues individuelles, les données obtenues viennent encore préciser ces résultats.

51 Danse qui consiste à mettre en exhibition les postérieurs féminines

12- Synthèse des résultats des entrevues individuelles

Deux entrevues individuelles ont été faites pour préciser les réponses, l'une étant avec un garçon de 13 ans et l'autre avec une fille de 16 ans, tous deux étant des élèves de milieu favorisé, du même milieu scolaire (le groupe scolaire la farandole) de niveau scolaire différent (le garçon la 4ème et la fille la 2nde). Les entretiens ont eu une durée de 45minutes à une heure. Durant chaque entrevue, les jeunes ont été invités à regarder deux extraits de vidéoclips : l'un étant celui d'un vidéoclip afro américain et l'autre étant celui d'un vidéoclip ivoirien. Pour ce qui est du vidéoclip américain, ils ont eu à opérer un choix parmi ceux que nous avions. Le garçon à choisit « Toxic » de Brithney Spears, quand à la fille elle à préférer « unfaithful » interprété par Rihanna.

Le questionnaire étant divisé en quatre grandes parties, nous présenterons le résumé des réponses obtenues pour chacune de ces parties (En annexe, vous trouverez les réponses aux questions des entrevues individuelles) .

La première partie concerne les comportements et les expériences en lien avec la télévision et la musique. Trois questions principales ont été posées aux deux élèves afin de savoir ce qu'ils faisaient pendant leurs temps libres, combien de temps ils consacraient à la télévision et quels étaient leurs goûts musicaux.

Le jeune garçon a dit qu'il aimait jouer aux jeux vidéo, regarder la télévision et jouer au basket pendant ses temps libres, et la fille a dit regarder la télévision, écouter la musique et se balader.

S'agissant de la télé, elle nous a dit y consacrer 10 heures par jour en moyenne, et aime regarder la télé câblée ; ces émissions préférées sont, les séries télévisées, les vidéoclips, les films et les émissions sur les stars de musique. Quant au garçon, il dit consacrer 2 à 3 heures par jour en moyenne à regarder la télévision ; il aime voir les émissions sur les stars, les émissions de sport (catch) et de musique et les documentaires.

Leurs goûts musicaux sont respectivement les musiques afro-américaines (le RnB) pour
l'une, et le Rap, le Rock pour l'autre. Le garçon dit apprécier la musiq ue ivoirienne (rap

ivoirien) avec des artistes comme Garba 50 et Billy -Billy uniquement à cause des textes, et la fille n'a aucune préférence pour la musique de son pays, elle les qualifie de nuls.

La deuxième partie de l'entrevue a porté sur leurs opini ons des vidéoclips en particulier. La fille dit aimer les vidéoclips américains car le s artistes ont du style et le son est très agréable, le décor est beau et à cause de la danse ; le garçon dit aussi préférer les vidéoclips américains parce qu'ils sont pleins d'imaginations et donnent un son agréable.

La troisième partie a porté sur le visionnement des extraits ; mais avant d'avoir vu les différents clips, nous avons demandé aux intéressés ce qu'ils pensent des vidéoclips de leur pays. La fille les traitent de « n'importe quoi » à l'exception de la musique chrétienne (Constance, O'nel mala). Quant au garçon, il les qualifie de « pas mal ».

Pour la jeune fille, les vidéoclips afro-américains nous laissent croire que l'argent est facile, que la vie est facile, et que tout est beau , tout est parfait... Ce n'est pas vrai .

Après avoir visionné un extrait du vidéoclip « Toxic » interprété par Brithey Spears, (dont le texte est en annexe) le jeune garçon ivoirien pense qu'un vidéoclip américain est plus fictif qu'un vidéoclip ivoirien. Pour lui en effet, ce vidéoclip américain ne montre que des choses superficielles, très loin de la réalité ; alors que le vidéoclip ivoirien dépeint le quotidien et dénonce les maux de la société. Il a cité à titre d'exemple le clip

de Billy Billy, qui montre la vie difficile que mènent les familles pauvres dans les quartiers populaires.

Les jeunes interrogés, qui viennent d'un milieu de vie favorisé, affirment également que les vidéoclips ivoiriens en particulier et africains en général ne disposent pas des mêmes moyens de production que les vidéoclips américains. Selon les deux élèves, même si les vidéoclips américains sont très beaux à regarder, les contenus qui y sont véhiculés n'ont pas toujours une bonne influence pour la conservation de leur culture (par exemple, l'habillement très osé des filles).

Ce chapitre a présenté la synthèse des résultats des entrevues par questionnaire écrit, focus group, entretiens individuels. Notre très courte période de collecte, le manque de moyens financiers et la situation sociopolitique de notre pays et autres ne nous ont pas permis de généraliser la recherche à une échelle ne serait -ce que régionale, et encore moins, nationale ; et nous n'aurons pas la prétention de dire que les résultats obtenus sont valables pour l'ensemble des adolescents scolarisés ivoiriens.

Le chapitre suivant nous invite maintenant à répondre à la question de recherche et à interpréter les résultats obtenus.

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