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Analyse comparée de l'évolution de la fonction achat

( Télécharger le fichier original )
par Salem Ben Brahim
Université Paris I - DEA 1985
  

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CONCLUSION

La fonction achat peut etre etudiee comme un sous-systeme du systeme entreprise : le sous-systeme achat. Ce systeme est complexe, adaptatif et indermine. I1 evolue pour ameliorer son efficacite et contribuer a l'amelioration de l'efficacite du systeme total. Mais qu'en est-il dans les entreprises Tunisiennes. Est-ce que la fonction achat a evolue ? Comment s'est alors effectuee cette evolution ? A quels niveaux s'est-elle faite ? Quels sont les facteurs qui sont a l'origine de cette evolution ?

Qu'en est-il pour les entreprises Frangaises ?

Quelles differences y-a-t-il entre l'evolution du S.A. dans les entreprises Tunisiennes et Frangaises ? A quoi sont-elles dOes ? Quelles enseignements peut-on en tirer ?

Telles sont les questions auxquelles nous tenterons d'apporter des reponses dans la deuxieme partie de ce travail qui comportera les chapitres suivants :

Chapitre III : La fonction achat dans les entreprises

tunisiennes : situation actuelle et evolution.

Chapitre IV : La fonction achat dans les entreprises

frangaises : situation actuelle et evolution.

Chapitre V : Analyse comparative

CHAP I TRE TRO IS I EME

- 75 -

CHAPITRE III

LA FONCTION ACHAT DANS LES ENTREPRISES TUNISIENNES

Dans ce chapitre seront presentees, dans une premiere partie, les donnees recueillies par le questionnaire soumi aux
responsables charges de la fonction achat dans les entreprises tunisiennes. La deuxieme partie sera consacree a l'analyse de ces donnees et a leur interpretation. Nous avons cherche a travers

le questionnaire, dont une copie est jointe a l'annexe I, a identifier les niveaux di-evolution de la fonction achat, en analysant les choix organisationnels adoptes par les entreprises, et le degre dlintegration du point de vue des responsables de la fonction dans les decisions strategiques de l'entreprise.

Ce chapitre constiturera pour nous les materiaux de base a partir desquels s'esquissera notre analyse comparative ainsi que les explications aux evolutions detect-6es.

I. LES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES
1. La situation actuelle

s'agit ici de decrire la situation actuelle des caracteristiques des entreprises tunisiennes ayant repondu au questionnaire. Nous indiquerons successivement la taille, la nature des activites, la destination des produits fabriques, la nature des relations avec les fournisseurs et l'organisation generale de

ces entreprises. Nous analyserons au paragraphe suivant l'evolution de chacune de ces caracteristiques.

1.1. La taille

Les entreprises etudiees se repartissent comme suit selon le critere effectif du personnel:

- Grandes entreprises dont l'effectif du personnel est superieur a 1000 personnes : A,B et G;

- Moyennes entreprises, dont l'effectif est compris entre 300 et 500 personnes : C et D;

- Petites entreprises employant moins de 100 personnes : E et F.

Cette repartition des entreprises selon leur taille, nous donnera la possibilite d'affiner nos analyses et conclusions selon le critere taille et de tester l'hypothese selon laquelle l'organisation de la fonction achat varie selon la taille de l'entreprise.

1.2. La nature des activites de l'entreprise

Les sept entreprises etudiees exercent une activite industrielle soit a titre principal, comme B,C,E,F et G, soit a titre secondaire comme A et D. Le qualificatif "industriel" est dans le sens relatif aux achats qui

sont effectues dans l'intention de produire d'autres biens ou services destines a etre revendus.

Les entreprises faisant partie de notre domaine d'investigation se repartissent ainsi, selon le secteur d'activite dans lequel elles exercent leurs activites :

 

Representation des echanges entre les entreprises etudiees.

 

B,C,D : secteur de l'energie (petrole, gaz,

electricite)

E, F secteur de l'emballage (metallique et

en plastique)

G: secteur mecanique (construction et mon-

tage de l'automobile)

A : secteur du transport (chemin de fer)

Nous pouvons ainsi effectuer des comparaisons inter-sectorielles et moduler nos conclusions selon les particularites de chaque secteur.

1.3. Le march- des entreprises

La clientele des entreprises etudiees est heterogene : elle comporte des industriels et des menages a l'exception des entreprises E et F qui vendent exclusivement a une clientele industrielle.

L'analyse de la structure des produits echanges (ventes et achats) nous a revel-6 l'existence de flux reciproques entre les entreprises etudiees, comme le montre la figure ci-dessous.

Ce schema merite quelques commentaires :

- L'entreprise B a le monopole dans son activite et fournit toutes les entreprises. Elle est cliente des entreprises A,D et G.

- La societe A entretient des relations d'echanges reciproques (achats et ventes) avec les societes B,D et G. Elle vend a toutes les entreprises a l'exclusion de C qui a son propre reseau.

- L'entreprise C a un seul client aqui elle vend toute sa production. Elle achete cependant de plusieurs fournisseurs dont B,D et G.

- L'entreprise D( comme B) a le monopole dans son activite et vend donc a toutes les autres entreprises. Elle est cliente de A,B, E et G.

- Les societes E et F, sont des petites entreprises specialisees dans la fabrication d'emballages pour les liquides (huiles, lubrifiants, detergents,...). Elles fournissent l'entreprise D et ses concurrents et elles ont l'exclusivite de cette fourniture.

- La societe G, de-tient le monopole dans la fabrication d'un bien d'equipement utilise par toutes les entreprises de l'echantillon. Elle tend a acheter des quantites de plus en plus importantes du marche local.

1.4. Les relations avec les fournisseurs etrangers :

Comme elles entretiennent des ralations avec les fournisseurs locaux (Cf. figure presentee au 1.3),

les entreprises tunisiennes sont toutes liees a des fournisseurs etrangers par des contrats de fournitures. En effet, les moyens de production et les biens d'equipement proviennent en grande partie des marches exterieurs et le rapport entre la valeur des achats en provenance de 1 'etranger et la valeur globale des achats se situe en general

a un niveau superieur a 0,8. Sur dix appels d'offres lances par la societe G en 1982', neuf ont ete affectes a des fournisseurs etrangers. Les entreprises ne s'adressent aux fournisseurs locaux que pour se depanner et pallier a un risque de rupture des approvisionnements. Les unites de production connaissent des arrets frequents causes par la rupture des stocks et les ratards dans les livraisons des marchandises. L'entreprise G, par exemple, a d0 arreter

en 1982 la production d'une ligne de produits (vehicules de tourisme) suite a la rupture des approvisionnements de certains sous-ensembles. La societe G, s'est approvisionnee aupres d'un concurrent a un prix exorbitant pour eviter l'arret de la production. L'entreprise A, a demands a son fournisseur l'envoi par avion de pieces de rechange pour reduire la duree d'indisponibilite d'une machine. Ces exemples montrent bien la frequence des ruptures des approvisionnements qui sont dues 8u fait de la dependance vis-a-vis des fournisseurs etrangers. Ces ruptures, sont dues selon les responsables interroges "a l'eloignement des fournisseurs, a la lenteur administrative et a la longueur des delais de livraison

D'autres facteurs, telles que la mauvaise precision des besoins et la faiblesse de leur anticipation, semblent etre a l'origine des ruptures d'approvisionnement.

1.5. L'organisation generale

L'organisation des entreprises etudiees semble etre caracterisee par l'importance de la direction generale qui centralise les pouvoirs de decision. Pour les achats et dans plusieurs entreprises les bons de commande doivent etre vises par le directeur general ou son representant.

Seuls les achats habituels de faible valeur et ayant un faible enjeu sont du ressort des unites operationnelles representees par un directeur habilete a engager l'entreprise vis-a-vis de ses partenaires economiques. Le systeme de regulation le plus adopt-6 par les entreprises etudiees est basee sur les reglements et procedures edictes par la direction generale. Les procedures de coordination sont, elles aussi, formalisees et referent toujours a la hierarchie. I1 convient de noter, que pour les entreprises E et F, qui sont des entreprises familiales, c'est le proprietaire qui gore tout. Il est le seul decideur. Il assure lui meme la coordination des differentes activites et veuille a leur realisation conformement a 3es directives (controle). C'est lui qui choisit les fournisseurs, qui signe les contrats et Ore les relations avec eux. Ses collaborateurs se contentent de lui fournir des conseils et

de mettre en oeuvre les decisions prises par lui.

En ce qui concerne la fonction achat,, sa place dans l'organisation generale des entreprises peut etre resumee comme suit :

- Elle fait partie d'une unite de premier plan dans trois entreprises. Elle est confiee a un directeur qui porte he titre de "directeur des approvisionnements" dans les entreprisess A,C et G.

- Elle fait partie d'une unite de second plan dans l'entreprise B. L'unite en question est denomme :" departement des approvisionnements et magasins generaux".

- Elle est confiee a une unite de troisieme plan dans les entreprises E,D et F.

Ainsi, dans les grandes entreprises, la fonction achat

est rattachee a une direction alors que dans les moyennes entreprises, elle est rattachee a un departement et dans les petites entreprises elle est confiee a un service.

2. l'evolution des caracteristiques des entreprises

Nous tenterons dans ce paragraphe de passer en revue les grandes lignes de l'evolution des caracteristiques des entreprises : evolution de la nature de l'activite, evolution de la taille, evolution des relations avec les fournisseurs, evolution de l'organisation, etc. Nous presenterons pour cela les resultats reveles par les reponses au questionnaire.

2.1. L'evolution des activites de l'entreprise

Toutes les entreprises etudiees ont effectue un important effort d'investissement qui s'est traduit par une augmentation de leurs capacites respectives de production. Elles se sont equipees, en machines et equipements, pour realiser une augmentation des quantites produites et se rapprocher ainsi

des quantites demandees. L'entreprise A, a realise une extension de son reseau en construisant de nouvelless lignes et a accru

sa capacite de transport. L'entreprise B, a construit de nouvelles unites de production, de nouvelles lignes de transport

et de nouvelles unites de distributions. La societe D, a installe une nouvelle unite de remplissage de bouteilles en gaz liquefie pour repondre aux besoins croissants tant des industriels que des menages, en gaz en bouteilles. Les societes E et F, ont acquis de nouvelles machines de production pour mieux repondre qualitativement et quantitativement aux exigences de ses clients. L'entreprise G, a construit une nouvelle unite de montage specialisee dans la production de voitures de tourisme pour faire face aux pressions exercees par le marche.

apparait ainsi que la plupart des entreprises n'ont pas procede a un changement important, c'est a dire a un redeploiement, de leurs activites. Elles ont au contraire cherche A consolider la place qu'elles detiennent dans leurs marches respectifs en developpant et en augmentant leurs capacites de production. Notons, que nous n'avons pas releve une tendance

A la diversification des activites des entreprises. Nous avons par contre releve une tendance a la specialisation des entreprises et une tendance a specialiser les unites productives et les machines (societes E, F et G).Certaines entreprises ont meme effectue des manoeuvres d'impartition de certaines activites qu'elles ont delaisse au profit de leurs fournisseurs. C'est par exemple le cas de l'entreprise A, qui a confie en 1983 les activites de travaux de voie travaux neufs et travaux de maintenance a une entreprise dont elle a favorise la naissance. L'entreprise A ne s'est pas contenteed'encourage la creation de la societe en question, elle lui fournit une assistance technique, financiere et de gestion pour l'aider

A se developper.

L'entreprise D, a confie en 1981, les operations de transit et de dedouanement a un bureau externe specialise. L'entreprise C, confie souvent, une partie de ses etudes et travaux d'inge niering a des bureaux externes. Les raisons invoquees sont en general inherentessoit a l'insuffisance des

moyens (qualitatifs ou quantitatifs), soit a l'importance des travaux et a la volonte des responsables de se decharger de certaines activites qu'ils ne peuvent mieux assurer que les fournisseurs potentiels.

Ainsi les entreprises de rechantillon tendent a se concentrer sur leurs activites initiales; elles renforcent leur specialite et cultivent leur culture technique et leur

savoir faire; elles se preoccupent de plus en plus de la satisfaction (quantitative et qualitative)de la demande et du developpement de leurs moyens de production.

La structure de la production a donc tres peu change. Il en est de meme pour la structure des produits achetes. Seule l'origine des achats semble evoluer/bien que lentement, en faveur des achats locaux. C'est le cas de l'entreprise C qui a favorise la creation d' une entreprise locale de forrage

(sur terre et sur mer). C'est aussi le cas de A qui a cree une entreprise de construction de wagons (ACMG). Il en est de meme pour G, qui a contribue a la creation de nombreuses entreprises

sous-traitantes qui produisent a la fois pour le marche local (Besoins de G ) et pour l'exportation.

2.2. Evolution des relations avec les fournisseurs

apparait des donnees que nous avons pa recueillir que les entreprises ont ameliore leur maitrise du métier qu'elles exercent. Elles ont aquis une experieure et ont ameliore leur savoir, faire et leur savoir. ELles ont, de moins en moins,

besoin,de l'assistance et de l'aide des fournisseurs strangers.

Ceci est le cas pour la majorite des entreprises et en particulier de A,B,C, D et G. Ces entreprises ont toujours beneficie de l'assitance de firmes etrangeres telles que E.D.F, S.N.C.F.,

E.L.F. 'Peugeot en France, FIAT et AGIP en Italie, ISUZU au
Japon...Ces relations de cooperation et d'assistance semblent avoir donnees leurs fruits apres une dizaine d'annee. Les partenaires etrangers etant en general associes au capital de ces entreprises, se sont efforces, semble-t-il, de fair profiter leurs homologues tunisiens de leur savoir et de leur savoir faire. D'ailleurs les echanges de cadres et les reunions interentreprises sont frequentes et fructueuses, d'apres l'avis des responsables des entreprises tunisiennes. C'est ainsi par exemple que le groupe Peugeot S.A. a largement contribue a la construction de la nouvelle usine de l'entreprise G. (STIA-II- ).L'entreprise G realise le montage des produits peugeot. Peugeot en contrepartie, a participe financierement a l'operation (mariagefinancier), aide a la realisation de la fabrication des pieces par G, et s'est engagee a participer a la creation d'entreprises sous-traitantes et de substitution a l'importation. Les relations de cooperation entre entreprises tunisiennes et entreprises etrangeres sont, bien sur, nouees grace a l'intervention des gouvernements respectifs. C'est ainsi que par exemple le choix

de Peugeot comme partenaire de G a ete decide par un conseil inter-ministeriel, le choix de GANZ-MAVAC (constructeur hongrois) comme partenaire de A a ete fait par un autre conseil de ministres. La nature des relations d'une entreprise tunisienne avec une firme etrangere est ainsi determinee en dehors de l'entreprise elle meme. Les pouvoirs publics prennent en general l'initiative de ces relations, determinent leur nature ainsi que la direction qu'ils souhaitent voire se developper. Ces relations sont en general longues et durables . Elles semblent
continuer au dela du projet ou de l'operation initiale grace

a l'initiative des deux entreprises mais tout depend de la qualite de ces relations et de leur evolution(36)

(36 ) G. KOEN10,-"CoopMaX4Irms indu4tnie4.ez ou te /Lague de t'adaptation"

chAonique de ta SEDEIS; .t. XXV, n'19, novemb/Le1980, pp.646-656, eLtJ dank P. gOFFRE et G.K OENIG, (1984),

- 85 -

2.3. Evolution de l'organisation

Nous avons p0 disposer, avec difficultes certes, de quelques elements concernant les changements apportes a l'organisation des entreprises etudiees, a l'exception des entreprises E,F

et G oil nous n'avons p0 recueillir. d'informations consistantes. Nous nous baserons dans ce qui suit en particulier sur les donnees des entreprises A,B,C et D.

L'organisation dans les entreprises B,C et D semble etre plus stable, modifications peu frequentes contrairement a l'entreprise A qui a modifie son organigramme a plusieurs reprises.

La frequence des changements dans l'organisation est a notre avis due a deux causes :

- la premiere, c'est l'existence de dysfonctionnements et de problemes inter-fonctionnels qui nuisent a la bonne marche de l'entreprise et necessitent une revision de la repartition du travail et des mecanismes de coordination,

- la deuxieme, c'est le changement de dirction a la tete de l'entreprise qui entraine une remise en cause systematique de l'organisation et un changement de postes et des personnes.

Nous avons remarque que dans l'entreprise A, le President Directeur General change presque tous les deux ans et que ce changement s'accompagne toujours d'une remise en cause de l'organisation (regroupement de certaines unites, eclatement d'autres, creation de nouvelles unites, institution de nouvelles procedures de coordination etc.). D'autre part, la nomination d'un nouveau

P.D.G. se traduit toujours par la nomination de nouveaux directeurs et de nouveaux chefs. Ces vagues de nominations successives, de haut en bas, creent souvent un climat de travail mal sein et ont un impact negatif sur l'efficacite et la productivite de l'entreprise. Des dysfonctionnements apparaissent ainsi et poussent a des changements nouveaux et ainsi de suite. L'importance de la taille de l'entreprise ( 10.000
agents) semble etre un facteur poussant a modifier constamment l'organisation de l'entreprise A.

La stabilite organisationnelle relative constatee dans les entreprises B, C et D semble etre due a l'importance des

unites centrales qui jouent un role tres important dans le pilotage de l'entreprise. Le comite de direction est assiste par une equipe solide de conseillers en matiere d'organisation. Le modele organisationnel initial a fait l'objet d'etudes tres poussees et prevoit toutes les situations : rien n'est laisse

au hasard, tout est prevu. Ce model a déjà fait ses preuves dans d'autres entreprises. Les deux entreprises petrolieres

ont ainsi adopt-6 le modele organisationnel d'AGIP ITALIE et sont satisfaites de ses resultats. Le modele adopt- par l'entreprise B, est adapt- de celui d'E.D.F. avec quelques retouches.

Notons que stabilite de l'organisation ne veut pas

dire absence de modifications, mais veut dire que la structure reste fondamentalement la meme tout en operant a certains amenagements de nature a eliminer les problemes recontres. C'est ainsi qu'il a ete cree en 1983 dans l'entreprise B, de nouveaux postes de nouvelles directions:Directeurs Generaux (Directeur General gaz, Directeur General electricite et Directeur General Administratif et financier) places directement entre le P.D.G. et les directions operationnelles et ayant pour mission demieux coordonner les activites d'un meme domaine. Nous avons releve dans l'entreprise D une tendance a la centralisation, puisque

la Direction Generale (P.D.G. et D.G.A) centralise tout le pouvoir de decision : elle est la seule a pouvoir engager l'entreprise vis - a-vis des tiers.

P.D.G. se traduit toujours par la nomination de nouveaux directeurs et de nouveaux chefs. Ces vagues de nominations successives, de haut en bas, creent souvent un climat de travail mal sein et ont un impact negatif sur l'efficacite et la productivite de l'entreprise. Des dysfonctionnements apparaissent ainsi et poussent a des changements nouveaux et ainsi de suite. L'importance de la taille de l'entreprise ( 10.000
agents) semble etre un facteur poussant a modifier constamment l'organisation de l'entreprise A.

La stabilite organisationnelle relative constatee dans les entreprises B, C et D semble etre due a l'importance des

unites centrales qui jouent un role tres important dans le pilotage de l'entreprise. Le comite de direction est assiste par une equipe solide de conseillers en matiere d'organisation. Le modele organisationnel initial a fait l'objet d'etudes tres poussees et prevoit toutes les situations : rien n'est laisse

au hasard, tout est prevu. Ce model a déjà fait ses preuves dans d'autres entreprises, Les deux entreprises petrolieres

ont ainsi adopte le modele organisationnel d'AGIP ITALIE et sont satisfaites de ses resultats. Le modele adopte par l'entreprise B, est adapte de celui d'E.D.F. avec quelques retouches.

Notons que stabilite de l'organisation ne veut pas

dire absence de modifications, mais veut dire que la structure
reste fondamentalement la meme tout en operant a certains amenagements de nature a eliminer les problemes recontres. C'est ainsi qu'il a ete cree en 1983 dans l'entreprise B, de nouveaux poster de nouvelles directions:Directeurs Generaux (Directeur General gaz, Directeur General electricite et Directeur General Administratif et financier) places directement entre le P.D.G. et les directions operationnelles et ayant pour mission demieux coordonner les activites d'un meme domaine. Nous avons releve dans l'entreprise D une tendance a la centralisation, puisque

la Direction Generale (P.D.G, et D.G,A) centralise tout le pouvoir de decision : el.le est la seule a pcuvoir engager

II. LES CARACTERISTIQUES ACTUELLES DE LA FONCITON

1. Les taches et missions de la fonction achat

L'objet de ce paragraphe est d'etudier la nature des taches imparties aux acheteurs des entreprises tunisiennes en determinant la nature de leur participation dans les differentes activites de l'entreprise. Les questions, de la rubrique 2 des pages 2,3 et 4

du questionnaire doivent nous permettre de cerner cette participation et de determiner son evolution.

1.1. Le role des acheteurs dans les differente

taches

Il s'agit d'etudier quelles sont dans les faits, les activites de la fonction achat des entreprises tunisiennes. Quel est le role des acheteurs dans ces activites.; convient de remarquer que nous avons presen-

tes dans le questionnaire plusieurs activites se rapportent aussi bien a l'achat qu'aux fonctions approvisionnement et logistique

(le tableau ci-dessous comporte 19 taches).

ROLE DES ACHETEURS DANS LES DECISIONS ET TACHES D'ACHAT

TACHE OU DECISION

A

B

C

D

E

F

G

1.

Choix des Investissements

Q

P

-

 

-

 

ci.

2.

Decisions de sous-traitance et

i. -

P

 

-

_

_

_

 


·

Determination des sped. des produits

S.O.

p-

5.e,

Seo,

-

-

P-

 

Prospection du marche

4,

RZ

P.!

P4

P

-

-

R!

5.

Choix des fournisseurs

P

P

p

P

-

-

0

6.

Politique d'achat

P

P

p

P

-

-

p

7.

Prevision des besoins

P

P

 

-

P

P

fk

8.

Lancement des commandes

P.*

R3

R*

k*

p...-4,

R.*

iL+

9.

Suivi des commandes et relance

R.40

-A

fL

4/.

R

ft

fk

 

10,

ContrOle qualitatif

-

-

-

-

-

-

p

11.

Contreile quantitatif

-

-

P

-

-

-

R

12.

Gestion economique des stocks

P

P

-

-

P

P

 

13.

Gestion physique des stocks

-

-

P

-

-

-

 
 

14,

Transport

g

P

P

-

-

-

 

15.

ContrOle factures

R

R

ik

R

-

-

 

16.

Gestion des litiges

 
 

A

ft

-

-

C;e

17.

Suivi du programme de productio

 

-

-

-

 
 
 

H.

Ordonnancement du -eglement des four-

ni - r

R

R

R

R

-

_

 

i9.

Analyse de la valeur

S.0

P

 
 

-

-

 

les acheteurs sont responsables

0 les acheteurs participent a la tache(souvert)

1246 ,3c-4164,eur

0- pqr ciiiperct exeOlonnell.emenii,

les acheteurs ne sont pas associes (ne participent pas) S.O.: Sans objet.

La tableau ci-dessus resume les resultats de l'enquete sur la participation des acheteurs aux taches enumerees aux pages 2 et 3 du questionnaire (cf Annexe I).

Les deux entreprises de petite taille E et F se detachent des autres entreprises. Dans ces deux entreprises les acheteurs ne sont responsables que des activites d'envoi des commandes et des demandes de livraison, de leur suivi et de la relance des fournisseurs. Its n'effectuent que les taches administratives et d'execution.

Dans les autres entreprises les acheteurs semblent jouer

un role plus important. Quel est ce role quant aux taches strategigues (Taches 1,2,3 et 19), aux taches commerciales (Taches 4,5,6 et 16) et aux -Caches operationnelles (7,8,9,10,11,12,13,14, 15,17, et 18)7

Une similitude semble exister entre les entreprises A,B, et G et dans une moindre mesure avec les entreprises C et D pour les taches commerciales. En effet, les acheteurs de ces entreprises sont responsables de la prospection, participent au choix des fournisseurs, participent a la definition de la politique d'achat et gerent les relations avec les fournisseurs (relance et gestion des litiges).

Pour les taches strategiques, les reponses des entreprises A,B et G indiquent une participation dans les decisionsd'investissement et dans les choix de"faire ou acheter". Ces entreprises reconnaissent le role strategique des acheteurs qui expriment leur point de vue dans les commissions oil ils siegent. Mais it

ne faut pas perdre.dela particulariti de ces entreprises dont la taille est grande.

En ce qui concerne les taches operationnelles, l'entreprise G se detache par le role joue par les acheteurs dans la gestion des stocks : ils sont responsables du contrOle quantitatif, de

la gestion physique des stocks, de la prevision des besoins et de la gestion economique des besoins et participent a la determination des specifications des produits et au contrOle de la qualite. Cette entreprise semble avoir adopte le modele "materiels management". Pour les autres entreprises, deux seulement,
A et B associent les acheteurs a la prevision des besoins et a la gestion economique des stocks sans qu'ils en assument la

responsabilite. Les acheteurs dans ces entreprises ne participent pas au controle des receptions (qualite et quantite) et a la gestion physique des stocks.

Le cas de la societe C s'explique par l'existence d'un magasin intermediaire ou sont stockes les materiels recus a Tunis dans l'attente d'être achemines vers le centre de production situe au sud du pays (a EL BORMA). La participation a la gestion des

stocks (reception, gestion physique et economique) est donc faible et irreguliere en moyenne, On est alors loin du modele de

D. Ammer (1966).

En resume retenons les deux constations suivantes :

- Bans les grandes entreprises les acheteurs participent a l'elaboration des decisions strategiques, sont responsables des taches commerciales, sont faiblement associes aux taches de gestion des stocks et effectuent toutes les taches administratives de gestion des achats. L'entreprise G se detache des autres entreprises quand au role logistique.

- Dans les petites entreprises les acheteurs ne jouent qu'un role administratif. Ils ne sont pas associes dans les taches commerciales, strategiques et de gestion des stocks. La fonction qu'ilsremplissent est routiniere et n'a qu'un faible impact sur l'entreprise et sa competitivite. Le service achat est considers

comme une "boite aux lettres" pour reprendre une expression utilisee par le chef des achats locaux de l'entreprise C.

11 convient a ce stade de preciser le degre et la forme de la participation des acheteurs aux decisions strategiques

en analysant les procedures interdirectionnelles mises en place dans les entreprises A,B et G.

1.2. Le role strategigue des acheteurs

Le role strategigue des acheteurs sera etudie, comme it

a ete indique plus haut, en analysant les procedures de coordination et de prise des decisions les plus importantes. Comment se manifeste le role des acheteurs dans les decisions strategiques : politique de produit, politique d'investissement et politiques d'integration et d'impartition?

1.2.1. La politique de produit

Les questions posees a ce sujet sont les suivants;

1°/ Quel est votre role dans la specification des produits?

r/ Comment les acheteurs peuvent-ils participer

a la conception de nouveaux produits ? aux modification des produits existants ?

3°/ Comment peut se faire une standardisation ? Qui
l'initie ? qui participe a cette operation ?

4°/ Comment se fait l'analyse de la valeur ? Qui l'initie ? qui participe ? Est-elle a priori ou a posteriori

92

PARTICIPATION DES ACHETEURS DANS LA POLITIQUE
DE PRODUIT

ENTREPRISES

ROLE DES ACHETEURS DANS :

A

1/ La specification des produits -

achetes i S.O. i P i S.O.i S.O. - - i P

2/ La conception des produits S.O. P S.O. S.O. -

P

3/ La modification des produits _ _

existants P P S.O. S.O.

P

4/ La standardisation des pro- i - - &-

suits

? P v - P-

5/ L'analyse de la valour i S o.

9 P i p- - -

P

0 = participent souvent

0 = participent exeptionnellement

ne participent pas

S.0.- sans objet

Nous avons releve une constance dans la non participation des acheteurs a la politique des produits (cf Tableau ci-dessus).

En effet, ils ne sont qu'exceptionnellement associes a la determination des specifications, a la conception des produits nouveaux et a la modification des produits. D'ailleurs ces variables semblent echapper aux entreprises de notre echantillon qui ache-tent soit des preduits catalogues ou normalises, donc congu par les fournisseurs, ou des biens et services sur commande mais non congus par l'entreprise elle meme (question 5.9.: qui congoit les principaux produits achetes?. ).

La fabrication se fait souvent sous licence et/ou grace a une forte assistance de partenaires etrangers. Les entreprises etudiees ne semblent pas etre en mesure de se passer des services de leurspartenaires etrangers en particulier en matiere de conception et de determination des specifications

des produits achetes et des produits fabriques (cas de l'entreprise G qui monte les voitures peugeot et FIAT). Les bureaux d'etudes sont de plus en plus 6-toffes dans les grandes entreprises telles que A,B et G et commencent
·a jouer un role dans

la maitrise de la specification des produits, mais ils sont loin de la maitriser parfaitement.

Notons cependant que les acheteurs tendent a intervenor dans la standardisation des produits (definition des caracteres de normalisation et reduction de la variete des produits achetes)et dans les analyses de la valeur des produits. La prise de conscience de la multiplication de la var4te, des
biens et services,due aux politiques de differenciation poursuivies par les fournisseurs,a amene les entreprises a normaliser

les produits qu'elles ache-tent et a contraindre les fournisseurs a s'y conformer . Cette prise de conscience provient de la lecture des documents comptables qui ont ete marques par la croissance des postes stocks au cours des dernieres annees.

Elle a conduit aussi a des actions d'assainissement des stocks, a des reclassements, a l'unification des nomenclatures et des codifications et a la revente des pieces et fournitures qui ng peuvent plus etre utilisees. Un certain nombre de problemes subsistent certes. Les techniciens, arguant di-elements techniques, cherchent a maintenir cette differenciation et constituent un obstacle a la standardisation des ingredients. Les acheteurs n'arrivent pas a imposer leur point de vue sauf pour les cas simples et evidents : stocks dormants et tres peu mouvementes. Leur argumentation ne parait pas convaincre les membres des comites 00 it siegent: (comite de normalisation et d'analyse de la valeur). I1 convient de noter que la normalisation est generalement faite a une echelle internationale : (Union internationale des chemins de fer) ou a une echelle regionale (C.E.E), voire meme a une echelle nationale (sous l'egide de groupements interprofessionnels). Les entreprises tunisiennes adherent aux different organismes internationaux sans jouer un role actif. Files semblent se contenter d'appliquer et de mettre en oeuvre les differentes recommandations qu'elles adoptent. Ceci nous parait tout a fait normal etant donne leur faible pouvoir de marche. Mais une certaine cooperation a l'echelle regionale (maghreb et pays arabes)commence a etre instauree pour coordonner les activites des entreprises (entreprises de chemin de fer, societes de production et de distribution de l'electricite

Pt du qaz, societesde construction automobile...), Cette cooperation a pris la forme d'actions communes et d'echange d'experiences et de moyens. File doit aboutir a une reflexion commune

sur les problemes de la politique de produit dans le but de sa meilleure maitrise.

En guise de recapitulation, retenons que les entreprises tunisiennes ne maitrisent pas parfaitement les donnees techniques de la politique de produit (conception, specifications, standardisation,....), que les acheteurs ne jouentqu'exeptionnellement un role mineur et que ce sont les techniciens des bureaux d'etude (peu nombreux) qui ont le monopole des relations avec les fournisseurs lors de la specification des produits et qui constituent un obstacle a la standardisation de ces produits

Les acheteurs ne peuvent dans l'etat actuel des choses, et meme a court terme, jouer un role actif dans les decisions strategiques de politique de produit. Cette situation s'explique d' un partipar l'absence d'une base technologique capable

de permettre aux acheteurs d'intervenir lors de la specification des produits4d'autre party par l'attitude des techniciens qui ont le monopole des dossiers de specifications et de quail-Le des produits. Les choix effectues par les techniciens ne sont qu'exeptionnellement remis en cause. Its ne laissent qu'upe fres faible marge de manoeuvre, pour les acheteurs, dans le choix des fournisseurs.

1.2.2. La politique d'investissement

Il s'agit ici de determiner le degre de participation dans les choix d'investissement et des biens d'equipement etant donnee l'importance des depenses en bien d'equipement.

En effet, pourtrois des entreprises etudiees (A,B et G), les
depenses en investissement et en achat de biens d'equipement depassent largement la moitie des depenses en achats. Dans ces trois entreprises comme dans les entreprises C et D, un comite consultatif permanent Otudie tour les dossiers d'investissement et propose au conseil d'administration les choix a faire. Quelle est la place des acheteurs dans ce comite ? Influencent t-ils

les choix collectifs etc, Dans les cinq entreprises, grandes
et moyennes, le premier responsable de la fonction achat siege

das coite, fl es r- or mE;nbre a part ektiere. C'est lui

ui, insLruc

- 96_

La fonction achat est chargee d'etudier les aspects commerciaux et financiers des offres soumis par les fournisseurs. Les techniciens doivent a priori avoir procede a l'instruction technique et proceder a une preselection. Les acheteurs se contenteront d'evaluer les fournisseurs preselectionnes et n'ont, comme on l'a deja vu, aucun pouvoir de remise en cause des
Choi x faits avant cette evaluation.

La prise des decisions collectives se fait apres un debat et une presentation des differents points de vue des membres du comite. Ce sont les techniciens, ingenieurs des bureaux d'etude ou des services utilisateurs, qui disposent d'une sorte de "droit de veto". Aucun choix ne peut etre fait sans leur accord en plus du role capital quills ont déjà joue dans l'instruction du dossier. L'argumentation technique ne peut etre refutee et discutee que par les techniciens.

Ce n'est qu'en cas de desaccord entre techniciens quand a la solution a retenir, que les acheteurs peuvent jouer le role de contre poids. Mais ceci est tres rare et en general les

techniciens sont unanimes quant auxchoix a faire. Les acheteurs ne peuvent faire valoir leurs arguments, bases sur des criteres commerciaux et politiques, qui sont difficilement formalisables. Ils ne disposent pas dune base technique suffisante pour
contrecarrer les arguments des techniciens. Ii ne peuvent pas montrer les consequences negatiVes des choix proposes par les

techniciens et proceder a une evaluation quantitative des
differents risques de rupture, de mauvaise qualite, de formation d'un monopole de faitletc. Le savoir et le savoir faire des acheteurs ainsi que les outils dont ils disposent ne leur permettent pas de participer activement a l'orientation des choix strategiques en matiere d'investissement. Les acheteurs ne sont pas dotes d'une utechnologielau sens de Perrotd,leur permettant de faire valoir leur point de vue.

-

Recapitulation : Les acheteurs sont associes aux decisions strategiques mais ne jouent pas un role determinant dans l'orientation des choix vue l'insuffisance de leur savoir et savoir faire technologique face a l'argumentation des techniciens. Its ne peuvent pas ainsi faire profiter l'entreprise
de leur connaissance du marche amont et de leur experience dans la gestion des relations avec les fournisseurs. Cette situation s'explique aussi pourlesentreprisesD, E, F par le faible statut du responsable de la fonction achat. Les acheteurs jouent certes un role important dans la definition des conditions d'execution des choix strategiqueset ils assurent le suivi

de la realisation de ces choix. Les relations au sein des comites d'achat et des commissions des marches sont ainsi asymetriques.

1.2.3. Les decisions de sous-traitance

Lorsqu'une entreprise fabrique des produits complexes, elle a le choix de fabriquer ou non toutes les pieces qui les composent. Plusieurs cas de figure peuvent se presenter :

- Si elle achete une piece, la piece est en general dessinee par un fournisseur pour repondre a un cahier de charge emis par l'entreprise.

- Si elle sous-traite une piece, la piece est en general dessinee entierement par l'entreprise, et le fournisseur ne fait alors qu'executer. L'entreprise, donneur d'ordre, peut sous-traiter tous ses besoins, une partie importante, ou une faible partie pour absorber les a-coups de sa propre production.

fare

Les decisions de faire, acheter ou faire-7'sont des decisions strategiques qui determinent la competitivite des entreprises (34). Les decisions, etant donnee. leur importance, sont en general prises, au niveau hierarchique le plus eleve. Les acheteurs ne semblent pas etre associes a l'elaboration de ces decisions. Dans l'entreprise G, une unite est chargeedes decisions de sous-traitance et les acheteurs ne sont associes qu'exceptionnellement dans la mise en oeuvre et l'application


·

des decisTonsvp pour apporter certaines informations.

En effet cette entreprise , c ' est a di re 1' en tepri s e G,

a developpe dans le cadre de la politique economique pronee par les pouvoirs publics, a savoir la subtitution aux importations par une production locale, un reseau de sous-traitants locaux qui lui fournissent les pieces et sous-ensembles qui etaient importes. La creation et le developpement de ce reseau a 6-Le realise grace a une cooperation de G et de ses partenaires strangers avec les nouvelles entreprises sous-traitantes. La societe G, a en effet, apporte ses ressources financieres et humaines, son savoir et son savoir faire pour mettre sur pied

ce reseau national de fournisseurs. C'est ainsi que les participations de l'entreprise sont passees du marche aval, en cedant les titres de participation dans les societes de transport et de tourisme, au marche amont grace a une importante participation dans des societes de production de pneumatique,

de lubrifiants, de filtres pour nioteur, de j ntes, de radiateurs ... La societe G s'est aussi interessee a la metallurgic et a

la fonderie. La variation nette de la valeur des participations de G est de 300 000D entre 1979 et 1982. (11D'..t 11 F.F.)

3-71 ) P.V. BARREVRE, "LeA dC'xi,sortz de so,s-ttaitance dae ta ,---Etuatqic de i'..7_,O=fLewt4", cah-Lc de kechekche dc f'IAE

(Acnob

Cette evolution traduit un changement dans la politique generale de l'entreprise et exprime la volonte de la direttion d'assurer la continuite des approvisionnements a long terme.
Il vonvient de noter cependant, que les acheteurs ne sont pets associes a la mice en oevre de cette strategie et que l'entreprise nest pas en train d'exploiter le pouvoir d'influence qu'elle de-tient dans les entreprises sous-traitantes. Les acheteurs ne savent meme pas que leur entreprise de-tient x% du capital du fournisseur Z. Comment peuvent4Isfaire valoir leurs arguments dans les discussions avec les fournisseurs locaux, s'ils sont prives d'une telle information ? La gestion des participations de G est confiee a la direction financiere et on ne doit pas s'etonner de la non exploitation du pouvoir

potentiel de G lors des negotiations avec ses partenaires
economiques. D'ailleurs les negotiations avec les fournisseurs se font uniquement sur la base de leurs offres sans tenir compte de tousles autres facteurs qui peuvent influer sur l'execution

des clauses contractuelles elles sont faites avec une "courte
vue" et font generalement intervener un partenaire etranger

qui joue un role tres important dans la realisation des contrats. C'est le cas de 1 'entreprise G qui depend de ses partenaires
etrangers dans ses relations avec les sous-traitants locaux.

Les dessins des produits sous-traites par exemple, sont fournis par le constructeur de la marque du vehicule assemble. L'industriel tunisien, donneur d'ordre, ne fait que lancer des commandes au sous-traitant assiste par le constructeur d'oritgine (assistance technique, formation du personnel, organisation, suivi, controle de la qualite,...). fl joue le role de lien

et d'intermediaire etant donneesrinsuffisance de son encadrement technique et sa faible maitrise de la technique du métier.

Nous avons releve, dans presque toutes les entreprises contactees une tendance a la desintegration, ou a l'impartition pour utiliser un terme du a P.Y. BARREVRE, de certaines activi-

Certaines entreprises sont degagees de certaines activites pour reduire la croissance de leer effectifs devenus trop importants (SNCFT pour les travaux de pause, d'entretien et de maintenance de la voie, STEG pour le gardiennage des b'atiments etc.), d'autres pour se debarrasser de certaines activites demandant une technicite et ou necessitant des moyens couteux (activite de transit pour plusieurs entreprises, ingeniering, transport de personnel et de marchandises, entretien des equipements et machines, restauration du personnel, traitement informatique, etudes,--)

Rares sont les cas ou les entreprises etudiees ont remis en cause leurs choix anterieurs de sous-traitance. Ces choix paraissent etre acquis une fois pour toute et sont ressentis comme une donnee immuable et comme une contrainte.

Ii ressort ainsi de ce qui precede que dans la majorite des cas les decisions de sous-traitance sont prises par la
direction generale sans la participation des acheteurs et que ces decisions sont peu prises pour accroitre le pouvoir de negotiation de l'entreprise avec ses partenaires et ameliorer la competitivite a long terme.

1.3. Le rifle commercial

Nous etudierons le role commercial en analysant a la fois les taches et missions des responsables de la fonction achat ainsi que les procedures interdirectionnelles y afferentes. Nous exploiterons a cette fin les questions suivantes :

- role dans la prospection du marche (question 2.1.4)

- le choix des fournisseurs (question 2.1,5.)

- repartition des comm andes entre fournisseurs (2.1.6)

- visites usines fournisseurs (2.1.15.)

- relations avec les fournisseurs (2.2.3)

- qui peut decider de surstocker pour obtenir des conditions avantageuses a 1'achat?(2.2.5)

- De quels moyens disposez-vous pour lutter contre les abus et exces des autres services ? (2.2.9)

- Politique vis a vis des fournisseur (3.3)

- sur quels criteres vous fondez-vous pour choisir un fournisseur ? (5.4)

- Quels precautions prenez-vous devant un nouveau fournisseur ? (5.5)

- Comment jugez-vous les relations avec les fournisseurs? Sont-ils cooperatifs ? Cherchent-ils a vous mettre en difficulte ? (5.11).

- Procedez-vous a 11-etude du marche fournisseurs ? Quels elements suivez-vous en permanence ? (5.13)

- Comment jugez vous les risques a l'achat ? A quoi sont-ils dOs ? Quels moyens utilisez-vous pour y faire face ? (5.14).

- Quels moyens utilisez-vous pour faire pression sur les fournisseurs ? (5,15)

- Quels avantages recherchez-vous : chez les sous traitants locaux ? chez les fournisseurs strangers ?

Nous analyserons les reponses a ces differentes questions en adoptant le plan suivant :

- role dans l'elaboration des politiques d'achat

- role dans le processus de negotiation et de definition des conditions contractuelles

Criteres et moyens utilises dans la mise en oeuvre

des politiques commerciales et de la gestion des relations commerciales.

1.3.1. L'elaboration des politiques d'achat (v

ses

Pour la determination de la politique d'achat, les acheteurs devraient determiner la meilleure combinaison entre la securite des approvisionnements et leur continuite et les avantages commerciaux dOs a la multiplication des fournisseurs.

La securite des approvisionnements pour un produit s'obtient t\`
· ,/
en repartissant la quantite a acheter entre plusieurs fournis-

seurs. La dependance d'une entreprise vis a vis d'un fournisseur est proportionnelle a la part des commandes qui lui sont affectees. Plus cette part est importante, plus la dependance vis-a-vis du fournisseur est elevee. L'achat systematique aupres du fournisseur le moins cher accentue la dependance de l'entreprise, puisqu'en general iltly aura un seul fournisseur. D'un autre cote, le fournisseur le plus cher offre de meilleures garanties d'approvisionnement et c' est a lui qu'il faut normalement commander pour assurer la continuite des flux de matieres vers l'entreprise. Comment les acheteurs arrivent-ils a effectuer

ces arbitrages ? Quelles initiatives peuvent-ils prendre ?

Les reponses relatives aux questions de repartition des commandes entre fournisseurs, des criteres de choix des fournisseurs et des decisions visant a exploiter des conditions favo-
rabies sur le marche revelent que les acheteurs peuvent proposer des actions et des manclzuvres sans pour autant pouvoir decider seuls. Its participent aux decisions dans ie sens 00 ils peuvent les provoquer et les initier. Its ne sont par contre pas habi-

lites a prendre de l'initiative et de decider. Le pouvoir de
decision est concentre aux mains des membres du comite de

direction dans les grandes entreprises (directeurs, directeurs generaux / president directeur general et conseil d'administration) et aux mains des proprietaires dans les petites entreprises.

Les politiques d'achat constituent le resultat d'un consensus entre responsables visant a assurer la cohesion au sein de l'entreprise. Les acheteurs jouent le jeu et utilisent divers moyens pour faire face aux menaces issues du marche. Nous illustrerons, cette constatation a l'aide de deux exemples tires des entreprises etudies. Ces deux exemples sont relatifs a des politiques d'achat de deux families de produits; ces politiques seront caracterisees par la selection des fournisseurs et la repartition des commandes entre eux.

a/ La politique d'achat des sabots de frein par l'entreprise A est caracterisee par la repartition des commandes entre les deux fournisseurslocaux (fonderies) les plus importants apres une longue discussion et accord stipulant les conditions suivantes :

- prix fixes a un niveau inferieur a celui propose par les fournisseurs de 13%, mail toujours superieur aux prix internationaux de l'ordre

de 12% ,

-obligation pour les fournisseurs de detenir des stocks minimums de un mois de livraison,

-designation de contrOleurs de qualite, dans les usines fournisseurs, qui sont payes par les fournisseurs,

- retenue de garantie de 5% de la valeur du contrat annuel et reglement des factures a 60 jours fin de mois.

b) La politique d'achat d'emballages recuperables (et consignes) par l'entreprise D (bouteilles de gaz de 13kg) a consiste a repartir les commandes entre un fournisseur local (1/3) et un fournisseur etranger(2/3) Cette politique n'a pu etre elaboree qu'apres de longues tractations et discussions avec le seul fournisseur local. En effet, l'entreprise D cherchait

a briser le monopole de fait exerce par le producteur de bouteilles de 13kg dont les prix sont eleves et la qualite mauvaise. Les conditions financieres ne permettaient d'envisager d'integrer cette activite (fabrication de bouteilles ) et cette solution n'etait pas envisagee.

Deux possibilites etaient envisageables :

intervenir aupres de l'administration publique centrale pour obtenir une autorisation d'importation sans l'autorisation du producteur local; celle-ci devait necessiter de longs delais (de 8 a 12 mois) et risquait di-etre refusee.

- conclure un accord avec le producteur local pour ache-ter une partie de chez lui peut satisfaire 70% des
besoins de D) et importer le reste avec son consentement.

Les acheteurs ont jour un rOle actif pour obtenir la cooperation du fournisseur local. Its lui ont offert un prix superieur de 20% a ce quill a demand6, lui ont impose une methode de contrele de la qualite et obtenu son accord pour

importer la quantite qu'il ne peut fournir. Les besoins ont ete majores (30000 au lieu de 16000). Le tiers des commandes a ete fourni par l'entreprise locale, le reste a ete import- apres lancement d'un appel d'offre international. Cette solution a 6-Le ainsi mise en oeuvre par les acheteurs qui ont garanti

la continuite des approvisionnements dans des conditions favorables : prix, qualite, delai. Cette politique a en outre permi

de constituer un stock strategique capable d'assurer une meilleure couverture du march-6 et de faire face a l'accroissement de la demande sur un march- en forte expansion.

Il apparait , a partir de ces deux exemples, que les acheteurs peuvent contribuer efficacement a batir des politiques d'achat coherentes face aux contraintes imposees par un march- de fournisseurs monopolistique. Par la connaissance qu'ils ont du march- et leur experience des compromis, ils peuvent obtenir des accords qui n'handicapent pas le developpement des fournisseurs locaux et ne nuisent pas a leur entreprise. Mais les
acheteurs n'ont pas les moyens de le faire toujours et systematiquement. L'organisation ne leur permet pas de prendre l'initiative des decisions. Its doivent faire preuve de patience et faire face aux barrieres qui leur sont dressees par les proce-

dures, les hommes, et les considerations a court terme. I1 appa-
rait aussi que la structure des prix a l'achat n'est pas prise

en compte en absolue,pour effectuer le choix entre fournisseurs. Elle est rapportee au savoir faire, a la capacite de production, aux conditions commerciales, au climat social chez le fournisseur, a l'experience avec le fournisseur, etc. Les considerations qualitatives sont de plus en plus importantes et nombreuses et

les acheteurs ont de plus en plus de difficultes a faire valoir le bien fond- de leurs choix. L'ecart de prix entre fournisseurs est interprets differemment, selon que la personne soit Avertie

ou non des conditions qui entourent la tractation.

Il arrive souvent que les acheteurs soient qualifies "d'acheteurs achetes" par des contrOleurs financiers et par les responsables du service financier qui n'arrivent pas a accepter les ecarts de prix entre fournisseurs.

1.3.2. Le processus de negociation et de definition des conditions contractuelles.

Comme it a ete deja mentionne, les pouvoirs de decision et d'engagement de l'entreprise vis-a-vis des tiers sont con-centres aupres des personnes placees au sommet hierarchique qui constituent le comite de direction de l'entreprise dans les grandes entreprises ou les proprietaires dirigeant la petite
entreprise.

Dans les grandes entreprises, le processus de negociation est ascendent : les details sont regles en bas, au niveau des unites operationnellesien particulier techniques,et les grandes lignes sont fixes en haut. En fait, la hierarchie fait un accord de principe, les details sont discutes au sein des unites placees sous leur tutelle, l'agregation et la conclusior
definitive du contrat se fait en haut. Le processus de negociation est a la fois descendant puis de nouveau ascendant, pour descendre par la suite pour execution. Les acheteurs ne font

que mettre noir sur blanc les accords elabores par les autres misesa part les conditions commerciales : programme des livraisons, controle de la qualite, retenue de guarantie, penalites de retard,... Its menent rarement eux memes les negociations qui sontdominees par les aspects techniques non maitrises par l'entreprise qui se fait souvent assister par des consult nts specialises.Ils assistent aux negociations sans pouvoirs reels; it peuvent cependant attirer l'attention des techniciens sur
certains aspects. sur les possibilites de fractionnement du

march, sur er eurs con n?i ses ian paseoles


· r

autant pouvoir imposer leur point de vue. Its jouent le role d'informateur et de conseiller occasionnel dans les domaines ou ils peuvent contribuer. Mais tout depend des qualifications de l'acheteur, de son argumentation, de son savoir D, de son experience et de ses qualites en tant que negociateur. Les acheteurs ingenieurs de l'entreprise C, semblent jouer un role capital dans les negotiations. Il en est de fame pour l'entreprise B qui dispose dune armee d'ingenieurs de toutes les specialites.

Dans les petites entreprises, E et F, les acheteurs ne jouent aucun rii5le dans la definition des clauses contractuelles a l'achat. Leur rifle se limite au lancement et au suivi des commandes. Cette situation s'explique par l'absence de qualifications des acheteurs et par le role joue par les dirigeants

qui font tout eux memes. Its animent les reunions avec les fournisseurs, discutent avec eux, signent les contrats et surveillent leur execution. Its effectuent souvent eux memes les relances aupres des fournisseurs.

1.3.3. La mise en oeuvre des politiques d'achat et la

gestion des relations avec les partenaires

Une fois le choix du fournisseur effectue et les contrats signes, les acheteurs vont lancer les commandes et ordonner la livraison des matieres. Mais qu'en est-il du suivi de l'executlon des contrats, de l'appreciation des services ? Comment est-ce que les acheteurs gardent-ils le contact avec les fournisseurs ?

Les unites utilisatrices des-matieres(usines, divisions regionales, districts,...) assurent la reception des matieres et la gestion physique des stocks, Files prennent contact, avec les fournisseurs, sans passer par les acneteurs, pour obtenir des livraisons Oe deparnlqe.. iles coucoltent ainsi le service

mise, nr place

- Les acheteurs se plaignent de l'importance des demandes d'achat d'urgence qui necessitent des efforts particuliers de la part des fournisseurs et occasionnent des touts supplementaires. L'urgence est due, selon les acheteurs, soit a une mauvaise appreciation des besoins et a l'absence d'un

systeme previsionnel fiable, soit a un ecart entre l'inventaire theorique donne par les fiches de stock et l'existant en stock. Les acheteurs de l'entreprise estiment les demandes urgentes
A 30% des demandes annuelles totales.

Its expliquent le degre d'urgence par l'eloignement de

se

la base de production et par le souci des techniciens de/premu-

nir contre les risques de penurie, vues la longueur des delais de reapprovisionnement et l'importance des coats de l'arret de production. Its ne peuvent pas verifier et contrOler l'urgence

formulee par les demandeurs et sontaccules de traiter les
demandes telles qu'elles sont exprimees.

- Les unites utilisatrices decentralisees n'arrivent pas a se conformer aux/procedures/ stipulant que les acheteurs sont les seuls interlocuteurs des fournisseurs, et contactent les fournisseurs pour obtenir des quantites de produits
supplementaires. Les acheteurs se plaignent du non respect de

l'unicite de la representation de l'entreprise aupres des fournisseurs, qui est susceptible de nuire a l'image de l'entreprise et a son pouvoir de negociation. En effet, certains fournisseurs peuvent chercher a exploiter le fait qu'ilsontplusieurs

interlocuteurs et faire passer plusieurs de ieursconditions. Ilspeuvenitirer argument des services de depannage, qu'ils assurent au tours de negotiations ulterieures et imposer des supplements de prix par exemple.

- Le service achat reproche aux unites qui assurent la reception des produits achetes le fait qu'ils ne transmettent

pas systematiquement leurs rapports de reception pour apprecier les services rendus par les fournisseurs et entamer les actions correspondantes. Les responsables de la fonction achat semblent se contenter d'exploiter les bons d'entree matiere pour assurer la gestion des commandes.

Mais la mise en oeuvre de la politique d'achat pose aussi des problemes pour les utilisateurs qui reprochent aux acheteurs les faits suivants :

- La negociation de plannings de livraisons trop rigides et incompatibles avec les variations de la production (changement de rythme old de model e ) .

- Les faibles pressions exercees sur les fournisseurs pour satisfaire les demandes urgentes. Les utilisateurs pensent que les acheteurs ne font pas tout leur possible pour obtenir des livraisons de depannage.

- Le peu de soin pris pour negocier avec les fournisseurs l'obligation de constituer des stocks de securite de la part des fournisseurs et le grand interet porte aux prix d'achat.

- La frequence des ruptures des approvisionnements du a la lenteur administrative et aux erreurs d'inscription des
codes des produits et l'obligation de proceder soit a des changements dans la production (cas de l'entreprise G), soit a des depannages aupres des tiers (cas des entreprises E et F) en attendant de recevoir les quantites commandoes.

Ainsi la mise en oeuvre des politiques d'achat occasionnent des problemes nombreux que les procedures organisationnelles n'arrivent pas a de-passer et a eviter qu'ils se posent.

La nature des -Caches et missions confiees a la fonction achat ainsi que le role des acheteurs dans le processus de decision et en particulier dans leur elaboration et leur mise en oeuvre peuvent etre expliques, du moins en partie, par la hierarchie et le statut des responsables qui la gerent. C'est ce nous essayerons de montrer dans le paragraphe qui suit.

2. La hierarchie de la fonction achat

Elle sera etudiee en approchant le statut du responsable de la fonction et son rattachement ainsi que le degre de deleguation des pouvoirs. L'analyse des questions suivantes

nous permettra d'effectuer cette etude :

- le rattachement du service achat (3.1.)

- comment sont-fixes les objectify de la fonction?(3.2.) y-d-il des decisions importantes qui sont prises par une autorite superieure;(33.)

- Quels sont vos souhaits pour effectuer un meilleur achat

- organigramme.

L'intitule de ]'unite chargeede la fonction achat :

['appellation des unites charge-es de la fonction achat

telle gu'elle ressort des reponses donnela repartition suivante:

- 3 mentions "approvisionnement" (A,C,G)

- 3 mentions "achats« (D,E,F)

- 1 mention "achats et magasins generaux" (B)

La mention "approvisionnement" couvre l'achat et la gestion des stocks et magasins; elle recoupe avec la mention "achats et magasins generaux". Ces resultats montrent apparement la predominance de la notion d'approvisionnement. Mais en recoupant avec les activites déjà etudiees au paragraphe 1, nous retrouvons au contraire une dominance de la notion d'achat puisque les activites anterieures a l'achat (analyse des besoins, specifications, previsions) echappent souvent a l'unite chargé des achats. I1 y a ainsi un decallage entre l'appellation et les activites dont est chargee l'unite. En realite, certaines entreprises appellent approvisionnemeneune unite dont les taches sont en fait limiteesaux taches d'achat.

2.2. Le statut du chef des achats

Est-ce que le statut du responsable de la fonction achat

est du deuxieme, du troisieme ou du quatrieme niveau hierarchique? Quel est le rattachement de ce responsable ?

Dans trois entreprises (deux petites et une moyenne), le chef de VunitE achat porte le titre de chef de service. Il est place

au quatrieme niveau hierarchique, mais it est toujours rattache a la direction generale.

Dans les autres entreprises, grandes et moyennes, le responsable de la fonction achat est du deuxieme niveau hierarchique dans trois cas, (avec le titre de directeurs) du troisieme niveau dans

un seul cas (avec le titre de chef de departement). Il est rattache directement a la direction generale uniquement dans deux cas sur quatre. Ces observations confirment l'hypothese selon laquelle la taille de l'entreprise est un facteur determinant pour le rattachement hierarchique . On a en fait constate que pour les petites et moyennes firmes, le responsable est en general rattache a la direction generale etque pour les grandes entreprises, ceci n'est
vrai que dans deux cas sur .tro;5" 70'

Le statut du chef des achats de deuxieme niveauldans uniquement 3 cas sur 7, nous parait relativement faible et n'est pas de nature a favoriser le role strategique des acheteurs. En effet, un chef de service ne peut pas imposer son point de vue dans un comite ou siegent des directeurs. S'il n'est pas dans le meme niveau hierarchique que les autres membres, un responsable des achats peut difficilement s'opposer aux autres et optera sot/veg., pour une solution qui fera l'unanimite des directeurs. Le rattachement a la direction generale bien qu'il tempere cette inferiorite hierarchique, ne favorise pas non plus l'emergence du point de vue des acheteurs s'ils ne disposent pas de pouvoirs reels de decision. L'asymetrie dans les roles et les pouvoirs des responsables s'explique par la difference dans les statuts et le niveau de rattachement hierarchique.

2.3. La deleguation de pouvoir

Le rattachement a la direction generale s'est-il traduit par une deleguation de pouvoir ? La reponse est bien entendu negative. L'acheteur ne dispose pas de reels pouvoirs de decision . I1 n'est habilite a engager l'entreprise que pour de fa
·bles depenses et n'a pas en general une deleguation de signature pour les gros marches et pour les decisions importantes. Son rattachement a la direction generaleet son faible niveau hierarchique le laissent en fait prisonnier a son inferiorite pour subirtoutes les pressions de ceux qui lui sont hierarchiquement superieum Il n'a aucun pouvoir de mediation et d'arbitrage entre des exigences contradictoires pour lesquelles it est toujours contraint de se reterer a son superieur hierarchique. Il ne dispose pratiquement d'aucun moyen pour lutter contres les abus et exces des autres services. Les objectifs qui lui sont fixes sont

rarement discutables et negociables. La direction generale prend

en general toutes les decisions, fixe les lignes de conduite a observer et a respecter et regule le systeme achat dans sa

totalite. Elle supervise toutes les operations effectuees par le systeme, fixe ses entrées et controle ses sorties. Le systeme achat est ainsi soumis a "l'autorite superieure". Son pilote se contente de suivre et d'executer les instructions regues. Il a la charge d'atteindre les objectifs qui lui sont assignes et d'organiser les moyens mis a sa disposition.

On remarque ainsi un important decallage entre les objectifs de l'organisation et leur realisation. Ce decallage est particulierement important au niveau de la participation des acheteurs a la conception des produits et a l'elaboration du plan d'investissement. En effet, les procedures de coordination mises en place, ne permettent pas une participation reelle des acheteurs. Elles ne permettent pas de les mettre en situation-de parite et d'egalite avec les ingenieurs des etudes. L'apparence, montre comme nous l'avons déjà vu, une certaine irrationnalite des politiques d'achat, ecarts de prix entre faurnisseurs par exemple. Notons enfin que le fonctionnement reel des organisations laisse apparaitre une certaine ambiguite quand aux domaines respectifs d'intervention des differentes unites de l'entreprise.

Cette situation caracterisee par le decallage entre

fonctionnement reel et fonctionnement prevu, par la faible participation des acheteurs et l'ambiguite des roles semble etre due d'un part a l'insuffisance du systeme de gestion des achats et a la faible formation, voire meme a la mauvaise formation des acheteurs, d'autre part a l'inexistence de la volonte des responsables a tenir compte du point de vue des achats. Les

acheteurs ont ainsi une faible liberte de manoeuvre
·our choisir les moyens et realiser les objectifs de l'organisation, c'est

ce que nous analyserons Mans le paragraphe qui suit.

- 114

3. La structure interne de l'unite chargee de la fonction achat

L'etude de la structure de l'unite d'achat sera effectuee en traitant les reponses aux questions relatives aux procedures internes a l'unite d'achat : organigramme, relations avec les autres services, relations avec les fournisseurs, repartition

du travail entre agents, mode de coordination etc.

A part, les deux petites entreprises E et F qui ne procedent pas a une division du travail au sein du service achat et ou les acheteurs sont polyvalents, les cinq autres
entreprises procedent 5 une division poussee du travail au sein

de leurs services achat; on a releve plusieurs cas de figures :

- Dans trois entreprises une premiere distinction entre achats locaux et achats a l'etranger est faite : specialisation selon la source des matieres. Au sein de chacune des unites, une specialisation par types de produits est faite.Dans l'entreprise A, des problemes de coordination et de consolidation des com-

mandes aupres d'un seul fournisseur, ont amene les respon-
sables a adopter en meme temps une specialisation par fournisseur : "Vide-al est d'avoir un seul interlocuteur par fournisseur"

nous declara le resoonsable.C'est ai nsi que chaque acheteur responsable dune categorie de produits est aussi chef de file chargé des relations avec un fournisseur. Le chef de section ou de bureau doit lui coordonner les activites concernant un type de produit et par fournisseur. Le chef du service, lui coordonne les acti vites a un niveau plus global en centralisant les donne-es, par fournisseur et par famille de produits, qui alimenteront les fichiers fournisseurs et produits, Des documents synthetiques sont dresses mensuellement et permettent aux responsables de suivre l'execution des commandes et les relations avec les fournisseurs Dans tous les cas les criteres de securite des
approvisionnements doivent 'etre respecter (objectif d'indepen-

dance) et les problemes eventuels quant l'arret des flux de

mati ere doivent detectes -;uffisemIE;rit tat

Dans ces entreprises, une autre unite est chargee des procedures et operations d'importation (autorisation d'impor-
tation lettres de credits, operations de trAsit, enlevementsr..)

- Pour les autres entreprises, le travail est organise selon la nature des produits. Chaque unite, est chargee d'une
categorie de produits (production, tansport, distribution, moteur, carrosserie, electrique,...) dans laquelle elle est specialisee. Chaque categorie de produits fait partie d'un projet ou d'un

type de production au niveau duquel sera faite l'agregation et le suivi suivant le calendrier et les programmes d'execution de l'entreprise. La consolidation dans l'entreprise G se fait selon plusieurs niveaux successifs jusqu'au module de production car la production ne peut etre entamee que si toutes les pieces

et tous les composants sont disponibles selon le calendrier d'execution (P.E.R.T)4des travaux ou de production. Les relations avec les fournisseurs sont assurees par les unites techniques etant donnees la technicite des produits et leur complexite. flleseffectuent les visites dans les usines fournisseurs, effectuent le controle de la qualite et valident la conformite des services qu'ils rendent. Cette situation ne semble pas poser des problemes epineux dans les entreprises B et G puisque la coordination entre les acheteurs et les techniciens est generale et systematique. Chaque responsable de l'achat des produits relatifs

un projet ou a un type de produit (a duree de vie limitee dans l'entreprise G) est aide par une equipe d'acheteurs qu'il anime. Les unites decentralisees, unites regionales, peuvent s'alimenter directement aupres des fournisseurs locaux, dans la limite des besoins orevisionnels, avec qui l'entreprise a passé un marcht annuel . Dans les deux entreprises B et G, certains marches (contrats d'achat) couvrent des periodes de deux a trois ans. Pour la plus part des contrats avec les fournisseurs locaux l'entreprise a elabore un contrat cadre reconductible dune

armee a une autre sauf pour les conditions commerciales (quantite, programme de livraisons, prix) qui sont revistes tous les ans, Bien entendu, ces contrats cadres sont en general conclus dans

Tchni(;.

un marche monopolistique et doivent etre conformes aux regles et principes en vigueur dans l'entreprise. En effet selon le type de controle mis en place, certains aspects, procedures

ou autres, auront plus d'importance que les autres. Mais avant d'aborder ce probleme, nous devons analyser l'aspect fonctionnel des activites de l'achat, qui nous a semble etre neglige dans les entreprises tunisiennes.

En effet, seules deux entreprises sur les sept (2/7) disposent d'une cellule d'etude et de recherche propre a l'achat. Cette cellule est de faible taille (2 a 3 agents); elle est placee directement sous la tutelle du responsable de la fonction; elle effectue en particulier des etudes sur la gestion des

stocks et la prevision des besoins; les membres de cette cellule consacrent tres peu de temps a la reflexion sur les outils de gestion, sur l'achat strategique et commercial, sur la structure des marches fournisseurs, sur l'evolution des technologies et sur les previsions de prix etc. Ces etudes sont rares, peu profondes et concernent souvent les activitesacourtterme. Elles sont effectuees, en general, par des general isteg dont
l'experience n'est pas glorieuse. Notons aussi que les etudes

et les recommandations qu'elles renferment debouchent rarementsur

des actions concretes et sont donc peu suivies. Ceci ne fait que decourager les agents fonctionnels qui negsentent pas motives A effectuer des etudes qui seront classees dans les archives. Meme les etudes confiees a des bureaux exterieurs, connaissent le meme sort dans la mesure oil les recommandations et les propositions faites sont tres peu suivies. Ce phenomenerappareffent curieux, ne dolt pas etonner les gens avertis qui chercheront son explication dans "des facteurs culturels" propres aux pays sousdeveloppes tell que la Tunisie

4. Les modes de regulation

4.1. La nature et le mode de fixation des objectifs et des buts

Les informations que nous avons p0 recueillir par le questionnaire et lesdocuments des entreprises montrent que presque toutes les entreprises a l'exception de B, ne disposent pas d'objectifs ecrits et bien precis. En effet, la plus part des

responsables d'achatn'etaient capablesde nous indiquer les ob-
jectifs qu'ils poursuivent qu'en des termes vagues, parfois contradictoires. Cette revelation confirme les conclusions des paragraphes precedents selon lesquelles la fonction achat n'est pas consider-6e comme une fonction stategique et qu'elle est perfue comme de faible enjeu. L'objectif le plus souvent cite est "satisfaire les demandes revues dans les delai prescrits par les utilisateurs en s'adressent au fournisseur le moins

disant A . Cette expression suscite quelques commentaires :

,0 ,z,
·

- Les demandes revues : les acheteurs attendent la

;reception des demandes d'achat, ils ne les provoquent pas et n'adoptent pas une approche proactive selon la demarche marketing comme le stipulent P.Y. BARREYRE (e1L) et Y. GAUCHET ( ).
L'attitude des acheteurs, vis-a-vis des demandes qu'ils vont satisfaire, est une attitude passive.

- Les delais prescrits par les utilisateurs : Les utilisateurs formulent frequement des demandes urgentes, donnent donc peu de temps aux acheteurs pour consulter les fournisseurs et pour choisir le plus competitif parmi eux. L'urgence des- demandes n'est pas de nature a permettre un achat dans les meilleures conditions (prix, qualite). L'attitude passive des acheteurs conjugee avec l'attitude des utilisateurs qui cherchent a se premunir contre les risques de rupturegen formulant des demandes urgentes ne favorisent pas l'emergence de decisions rationnelles. L'acheteur soumis a la pression de l'urgence achetera aupres du fournisser qui peut livrer dans les delais les plus courts

- 1 1 8 -

- fournisseur le moins disant : Les elements cites plus

haut indiquent qu'il n'est pas toujours possible d'acheter aupres des fournisseurs les moins chers puisque l'urgence du besoin l'emporte en general sur le coat de sa satisfaction.

Ainsi l'objectif de la fonction achat telle qu'il est exprime par les responsables traduit les preoccupations a court terme des acheteurs qui sont soumis aux pressions permanentes des demandeurs, c'est a dire des utilisateurs.

La fonction achat ne poursuit donc pas des objectifs fixes a l'avance. Elle n'a pas des objectifs ecrits et connus par tous. Le responsable les a exprimes en se referant a son experience et aux activites qu'il contrble. Il se preoccupe des exigences a court terme.

Il convient d'evoquer le cas de 1'entreprise B, dont

la fonction achat poursuit des objectifs de rationalisation des achats (prevision des besoins, contrats pluri-annuels, standardisation des produitslanalyse de la valeur , mise en concur-
rence) et de reduction des coats (coats d'achat et coats d'immobilisation). L'entreprise a p0 reduire les quantites en stocks de 10% entre 1980 et 1982, grace a un,e meilleure prevision des besoins, tout en maintenant un servive de qualite. La realisation de ces objectifs a ete obtenue grace a l'adhesion des acheteurs qui ont contribue activement a leur definition et a la recherche des moyens capables de les satisfaire. Its affirment

que les stocks peuvent etre encore reduits, si les utilisateurs
arrivent a mieux programmer leurs besoins et reduisent les marges de securite qu'ils imposent. Quant a la reduction des coats d'achat, ils incbrilbert l'insuffisance des realisations a

la faible experience des fournisseurs tunisiens qui ne sont .

pas encore parvenus a maitriser les procedes et les coats de

 

11:9 -

 

fabrication. Its ont exprime leur predisposition a cooperer avec les jeunes fournisseurs en leur fourniss'ant les commander et l'assistance necessaire pour les aider a ameliorer leur competitivite. Its soutiennent que la rentabilite et l'effigacite a long terme de leur entreprise passent par la competitivite et la rentabilite de leurs fournisseurs.

Recapitulation

On peut resumer les observations relatives a la fixation et a la nature des objectifs de fonction achat comme suit :

- les objectifs ne sont pas en general, ecrits; s'ils sont fixes, ils le sont sous une forme orale.

- ils ne sont pas connus par les acheteurs, donc ne sont pas formules avec leur participation.

- Pour les fonctions qui se sont fix-6e des objectifs, ces objectifs sont a court terme et de nature financiere (prix).

- Pour les grandes entreprises, qui ne disposent pas

d'objectifs ecrits pour leur fonction, ces resultats confirment l'existence d'un decallage entre le role joue par les acheteurs et les objectifs qu'ils peuvent poursuivre. Est-ce que ces objectifs sont laisses a l'initiative des responsables de l'achat ? Si oui, comment contrOler leur realisation ?

4,2. Le controle des realisations

L'absence d'objectifsecrits et formules avec precision doit se traduire par l'absence d'ur systeme formalise de contrtile des realisations.

Pour l'entreprise B qui dispose d'objectifs formels, negocies et ecrits, la logique budgetaire et la logique procedureleSont la regle. En effet toute operation du processus d'achat doit repondre aux conditions et regles procedurales en vigueur. D'autre part, la logique budgetaire est impoieeb-n

amont et en aval de la decision d'achat. En amont de la decision, toute consultation des fournisseurs ne peut etre entamee que si les produits ainsi que les quantites, objet de la consultation sont prevus au budget des achats. C'est le controleapriori.

Le controle a posteriori est exerce tant sur les quantites achetees, objectif de reduction des stocks, que sur les prix d'achat, objectif de reduction des coOts d'achat. La maitrise des prix a l'achat est un sous-objectif important. Les prix objectify calcules sur une base previsionnelle sont rapproches aux prix reels, contractuels et les ecarts sont calcules. Des pressions sont exercees sur les fournisseurs pour reviser leurs prix a la baisse.

Dans les autres entreprises de notre echantillon, l'inexistence d'objectifs précis et formalises, a contribue

a l'emergence d'un systeme de contrOle procedural avec un systeme de contrOle par exception, Ne sont detecte s que les resultats anormaux et les problemes graves quand ils se posent. Il

n'y a pas un systeme qui detecte en permanence touter les diviaLions produites dans le systeme achat dans sa totalite . Seules Hies defaillances graves sont detectees et debouchent sur des

/actions ponctuelles et des correctionsepar a couppqui ne visent

!2iqu'un aspect particulier et immediaL Ces actions successives peuvent produire des effets opposes et susciteront a leur tour de nouvelles actions et ainsi de suite. Ce systeme de contr6le ne favorise pas l'emergence d'objectifs a long terme et ne per-met pas une maitrise durable du systeme achat dans sa totalite.

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