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Le temps de l'insertion des jeunes, une considération rituelle et temporelle

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par James MASY
Université de Nantes - Master 2 - Sciences de l'éducation 2008
  

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2. Du temps aux temps

Les premières études empiriques sont comme, nous le rappelions déjà plus haut, surtout liées à des phénomènes socio-économiques. On retiendra par exemple, P.A. Sorokin, R.K. Merton, C.Q Berger qui, dans les années 1930 outre-atlantique, sont à l'origine de ce qui deviendra une des bases de traitement du temps social : le budget-temps.

1 George Herbert Mead. The Philosophy of the Present,[en ligne] , LaSalle : Open Court , 1932 , p. 47, (trad. Libre) , [consulté en juin 2008]

http://www.brocku.ca/MeadProject/Mead/pubs2/philpres/Mead_1932_toc.html

2 Peter Berger, Thomas Luckmann, La construction sociale de la réalité, A. Colin: Paris, 2006, p.79

C'est à travers cette méthodologie, largement monographique, que P.A. Sorokin établit sa fameuse classification des activités humaines en huit classes (activités à caractère physiologique, économique, sociétal, religieux, intellectuel, artistique, activités amoureuses et galantes, activités plaisantes diverses)1 et divisées en cinquante-cinq catégories, qui seront largement utilisées, puis modifiées. Encore aujourd'hui on distingue dans la nomenclature des activités, une dizaine de catégories de premier niveau, jusqu'à 999 possibles au troisième niveau, et qui ne sont pas les mêmes partout dans le monde. L'exemple de la comparaison de la nomenclature des activités de premier niveau qu'établit G. Pronovost2 est à ce titre très significatif. Tandis qu'en France les « activités de sociabilité » sont distinguées des « loisirs passifs » (spectacles, TV,etc) mais englobent le bénévolat, le Canada distingue bénévolat, spectacles et médias ; ou encore les États-Unis regroupent le tout dans « assistance à des spectacles et vie sociale ». Cette catégorisation hétérogène des activités nous montre la multiplicité des temps sociaux mais surtout leur enracinement culturel.

Les temps sociaux sont donc intimement liés à l'activité, et se distinguent dans ce qui constitue cette activité. C'est ce qui amène P. Sorokin et C. Berger à mettre en relief la nature qualitative du temps qui permettra de dépasser son aspect purement quantitatif. C'est cette qualification qualitative du temps qui amènera les sociologues à une typologie dont le foisonnement n'a d'égal que ses spécialisations et dont la synthèse apparaît ici impossible. Aussi nous nous appuierons sur des travaux récents dont « Sociologie du temps » de G. Pronovost et « Les temps sociaux » de S. Tabboni qui nous semblent par ailleurs les plus aboutis.

2.1 De temps en temps

Nous distinguerons ici deux systèmes temporels, l'un dit traditionnel au sens de la conception des sociétés du même nom et un second plus contemporain.

Dans un système traditionnel, on évoque principalement les évènements sociaux et naturels en les associant à un temps sacré, on se réfère plus à un temps qualitatif. Ainsi, comme nous avons pu l'exposer plus haut, la notion de rite, plus qu'une structuration du temps, est une manipulation symbolique visant à le maîtriser et à nier l'avenir ou du moins réaffirmer l'identité sociale du groupe fondée dans un passé originel. Cette cosmogonie qui nous apparaît si lointaine reste fortement ancrée dans les religions monothéistes,

1 Gilles Pronovost, Sociologie du temps, De boeck université : Paris-Bruxelle, 1996, p. 21

2 Ibid, p. 84

aujourd'hui encore. La montée du créationnisme en est un exemple convaincant.

G. Pronovost distingue quatre « aspects majeurs de l'organisation et de la conception du temps dans les sociétés dites traditionnelles. »1 : le « temps culturel » qui se rapporte aux grandes activités traditionnelles (famille, travail, rites...) dont la détermination est toute à la fois temporelle et sert la temporalisation ; la « conscience temporelle » inscrite dans la logique sociale qui unit passé, présent et futur dans un continuum temporel irréversible inscrit dans le temps cosmogonique ; ou encore la « morphologie sociale du temps » qui se rapporte aux garde-temps qui pourrait être symbolisés de façon générale par un calendrier organisant le temps social au regard de l'expériencialité du peuple ; et enfin « le temps et l'économie » dont la fonction se révèle davantage considérer la prévoyance au sens de « à venir » plutôt que prévision au sens d'avenir. Nous reviendrons ultérieurement plus en détail sur cette dernière notion de prévoyance tirée des travaux en Algérie de P. Bourdieu.

La grande difficulté de cette catégorisation tient en son interprétation « occidentocentriste » qui tend à évaluer à l'aune de son temps. Pourtant elle permet aussi de rendre compte de l'influence des temps traditionnels sur leurs contemporains. Aussi afin de ne pas glisser dans un écueil ethnocentriste nous nous appuierons sur la dichotomie qu'opère S. Tabboni. Pour elle « de même que la succession du temps libre et du temps de travail rythme les activités sociales dans les sociétés contemporaines, la succession du temps sacré et du temps profane constitue la structure temporelle fondamentale des sociétés préindustrielles. »2 Mais sont-ce là deux systèmes temporels si distincts ?

L'idée d'un système temporel contemporain postule d'une rupture, ou plus encore d'une révolution de la temporalité. La réunion de travailleurs au sein d'une même manufacture implique une lisibilité du rapport temps/production qui sera étendue à la notion de rentabilité, soit l'efficience visée par la division du travail. Nous avons vu avec E. Durkheim que cette division du travail amène à une inter-dépendance des membres de la société et construit ainsi, selon l'auteur, une solidarité organique fondant la place de l'individu dans un tout social. Mais cette période d'industrialisation comporte en son sein un autre point fort de transformation sociale : l'homme ne vend plus un produit mais un temps, le sien. Ainsi, « au fur et à mesure que le travail devient salarié et que le critère de la division du travail s'étend et s'approfondit, le temps devient la préoccupation principale du monde du travail (...) »3. Cette fonction disciplinaire du temps sur le travail deviendra

1 Ibid., p. 46

2 Simonetta Tabboni, Les temps sociaux, op cit. , p.76

3 Simonetta Tabboni, Les temps sociaux, op. cit. , p. 82

un cadre temporel selon lequel machines et hommes vivront un temps unique construit sur le mouvement mécanique que représente l'horloge et sur lequel est « calé » le mouvement de la machine. Ce processus emprunt de valeurs économiques s'étend aujourd'hui au domaine les plus intimes. En témoigne le vocable utilisé pour en parler, le perdre ou le gagner, l'économiser ou le gaspiller. Il faut toutefois modérer ce propos par la distinction sociale du rapport au temps. On ne saurait affirmer que dans les sociétés contemporaines le rapport au temps soit unique eu égard à l'industrialisation. Que l'on soit patron ou salarié, le temps est de l'argent, mais il nous faut distinguer le temps en rapport à sa propre activité et concéder que le temps vendu n'a pas la même valeur que celui acheté. Les travaux de W. Grossin montrent que le niveau d'études et le niveau de revenus, qui sont souvent en corrélation, influent sur la représentation temps, argent. Seulement un quart des personnes dans les niveaux d'étude supérieures pensent que le temps est argent tandis que les personnes sans diplôme (sans C.E.P.) sont trois quart à le penser.1 Dans la situation de travai il sera pour les uns efficience et pour les autres il sera autorité. En des termes plus marxistes il est pour les uns un moyen de dominer pour les autres un dominateur.

2.2 Des temps pour tout

Il existe nombre de typologies du temps qui peuvent ou pourront, permettre de faire accepter les temps « comme des objets scientifiques, c'est-à-dire admettre que l'on puisse les identifier, les classer, en tenant compte de leurs attributs communs ou particuliers. »2 Nous ne souhaitons pas ici entrer dans une énumération ou une analyse des typologies qui s'avèrerait à notre niveau plus homérique que scientifique, mais travailler à partir de quelques distinctions qui nous seront utiles dans notre recherche. Nous emprunterons pour cela la notion de cadre temporel qui recourt traditionnellement à l'espace pour fournir une image du temps. Bien que réductrice, cette notion permet d'appréhender le temps comme une donnée définit dans l'opposition. Ainsi les distinctions temps public/temps privé ; temps libre/temps de travail nous permettront d'éclairer les enjeux de telles oppositions, sans cantonner le temps à une division : temps social, temps individuel.

La société pré-industrielle se caractérise par un ensemble indifférencié des temps de la vie, on travaille, on éduque ses enfants, on reçoit, dans un même lieu : l'habitat. Le temps privé se distingue du temps public peu à peu non seulement socialement mais aussi d'un point architectural par la séparation des lieux au sein même de l'habitat. Tandis que les habitations du Moyen-Age ne comportaient qu'une pièce unique qui englobait toutes sortes

1 William Grossin, Les temps de la vie quotidienne, op. cit., p. 288

2 William Grossin, Un objet de science, Temporaliste n°13, janvier 1990, pp.3-8, p. 8

d'activités, on trouve aujourd'hui des pièces allouées à des activités précises. La chambre, symbole de l'intimité, se distingue du salon haut lieu de la sociabilité. Cette séparation repose sur l'idée du temps propre à l'individu, préfigurant donc un droit d'inaccessibilité vis à vis de personnes extérieures au cadre dans lequel il se trouve. La distinction est davantage probante lorsque l'on évoque le travail. Cependant cette inaccessibilité est vraie dans les deux cadres (indisponible à la famille sur le temps de travail, et indisponible aux collègues sur le temps familial). C'est d'ailleurs cette distinction famille/travail qui fonde la distinction privé/publique. L'idée de la famille comme cadre temporel privé se propage dans les milieux bourgeois à la fin du XVIIIè siècle. c'est-à-dire que le sentiment familial se voit assigné une quantité de temps qui distingue deux aspects de la vie : vie privée, vie publique. Pareil à la division du travail, le temps est découpé pour répondre à des besoins différents, à des devoirs différents. Les cadres temporels des sociétés industrielles correspondent à des activités sociales. Le temps privé est tourné vers la famille, le reste relève du temps public. Il y a là une question qui subsiste pour ceux et celle qui ne travaille pas. Qu'est ce qui relève de quoi. Un chômeur peut-il réellement se construire une vie privée. Les institutions impose souvent les rendez-vous, les agences « d'intérim » proposent des missions du jour pour le lendemain. Cela suggère qu'une personne au chômage ne puisse se rendre indisponible., faute de quoi dans le cas de l'ANPE ou des assistants sociaux on risque la radiation ou suppression d'allocation, et dans le cas de « l'intérim » un refus implique souvent de ne plus être appelé.

Si la société industrielle draine son lot de ségrégations des cadres temporels, il en est une qui n'a eu de cesse de s'accroître, c'est celle du temps libre. Notre première opposition relatait l'idée d'une privatisation du temps au sens « d'une revendication territoriale sur son temps de vie »1, la deuxième s'appuie sur la référence travail comme temps productif pour étayer l'idée d'un temps non productif : le temps libre dont on a longtemps estimé qu'au contraire du travail, il relevait de la réalisation de soi au sens de l'épanouissement devient aujourd'hui « la solution d'un problème qui naît dans le travail. »2. Son ancêtre pourrait être le repos qui distingua l'activité de la non-activité, jusqu'à l'industrialisation qui mît un point d'honneur à réguler le temps de travail à des fin productives. Nous dirons donc avec W. Grossin que le temps de travail des sociétés préindustrielles n'était pas un temps « enfermant » au sens d'un temps reconnu comme référence au contraire du temps enfermé qui se réfère plus à l'activité. L'agriculteur, comme l'artisan travaillaient à leur tâche jusqu'à ce qu'elle fut terminée ou du moins

1 Simonetta Tabboni, Les temps sociaux, op. cit. , p. 105

2 Ibid. , p. 118

jusqu'à la nuit, un temps enfermé ; l'ouvrier travaille un nombre d'heures pré-déterminé, un temps enfermant qui fait référence pour l'ensemble des ouvriers. Ce cas de l'ouvrier d'usine de W. Grossin est à ce titre intéressant et révèle certaines caractéristiques fortes du cadre temporel de travail qui « s'applique à d'autres activités et circonstances et peut-être à l'ensemble du système social. »1. La première caractéristique du cadre temporel de cet ouvrier, est la rigidité ; c'est-à-dire la précision des horaires qui joue un rôle d'autorité. Cette première caractéristique se double d'une fonction coercitive par ce qu'elle suppose de sanction (financière) en cas de retard. Pour l'ouvrier tout ceci s'inscrit dans une régularité jamais altérée ni par la nuit ou les saisons, ni même par la physiologie humaine. S'ensuit alors une normalisation du temps quotidien appuyée sur le travail qui sépare la production de la non-production, produire se faisant au travail le reste étant affaire de temps libre. Le temps non-libre s'impose comme un temps enfermant rendant quasi uniforme les rythmes sociaux infléchis à la synchronisation des activités sociales. L'accueil péri-scolaire qui synchronise temps de travail des parents et temps scolaire des enfants ou encore l'actuelle discussion concernant les ouvertures de commerces le dimanche qui synchroniseraient le temps de consommation sur le temps libre, en sont des points d'orgue. Le temps libre s'avère être un temps enfermé qui, comme nous le verrons plus loin, est un placement sur l'avenir.

Ce qui se veut libre s'avère être d'une grande dépendance au travail. Qui ne s'intègre pas à ce continuum normalisé « paie les conséquences de son autonomie par son exclusion d'une bonne partie des temps sociaux significatifs. »2 W. Grossin taxe de « situation absurde » les cadres temporels de travail qui, de son point de vue, ne sont qu'une façon de « déposséder l'individu d'une partie de son temps libre pour lui vendre l'autre partie. »3 Plus modérée S. Tabboni écrit que « les habitudes et les attitudes qui sont requises et rendues obligatoires dans le temps de travail, deviennent des comportements et des attitudes qui se manifestent aussi en dehors du temps de travail et finissent par conditionner une partie considérable de la personnalité des individus. »4

Il est intéressant pour étayer notre propos de revenir aux travaux de W. Grossin sur la représentation de la perte de temps qui mettent en évidence trois tendances : « l'oisiveté », « l'improductivité » et « le désintérêt ». La première concerne la valorisation du temps travaillé, l'oisiveté dans le sens du repos. La deuxième est la plus populaire et est ressentie par les personnes interrogées comme désagréable. Comme le note l'auteur, « c'est

1 William Grossin, La notion de cadre temporel, Temporaliste n°31, janvier 1995, pp.14-18, p. 14

2 Simonetta Tabboni, Les temps sociaux, op. cit. , p. 112

3 William Grossin, La notion de cadre temporel, Temporaliste n°31, janvier 1995, pp.14-18, p. 16

4 Simonetta Tabboni, Les temps sociaux, op. cit. , p. 112

dire que la majorité des individus a parfaitement intériorisé les valeurs et les slogans de notre société. »1 Enfin et c'est le plus intéressant pour nous, la troisième évoque la non rentabilité du temps et concerne davantage les revenus les plus élevés. Parallèlement à cette étude de 1972, nous souhaitons développer notre pensée à travers deux autres points qui proposent une lecture transversale de ce rapport au cadre temporel. On observe donc que la qualité du temps libre est attachée à la qualité du travail. De sorte qu'en premier lieu les activités du temps libre sont davantage gratifiantes ou constructives pour les professions les plus élevées, même si c'est cette même population qui dispose aussi du moins de temps libre. Et ensuite cette rareté de temps lui confère une certaine qualité. Ce qui est corroboré par les études concernant les personnes au chômage. Une des grandes étude sur les chômeurs fait apparaître que le sentiment d'un temps illimité « rend tout horaire inutile [tandis que] le sentiment de n'avoir du temps libre qu'en quantité limitée pousse à réfléchir à son utilisation. »2. Le temps illimité laisse imaginer que l'on dispose de tout le temps pour faire ce que l'on a à faire, jusqu'à ne pas le faire, au contraire la contrainte nécessite de prévoir, d'organiser, au point de noircir les colonnes de l'agenda, ces abscisses ordonnées du temps.

Ainsi ce qui peut être aliénant, comme le cadre temporel de l'ouvrier vu ci-dessus, recouvre aussi une importance majeure dans la structuration de ce qu'il convient d'appeler les temporalités. Cette temporalité des sociétés industrielles puis post-industrielles enracinée dans la division du travail social est le fruit d'un long processus de désappropriation du temps par une partie de la société, la plus vulnérable. La structuration du temps au regard de la production isole les cadres temporels et instaure des valeurs morales liées à l'horloge, ponctualité, prévision, etc. L'industrialisation a opéré une transformation socio-culturelle dans le rapport au temps qui n'a fait qu'évoluer avec les nouvelles formes d'organisation. Nous observons par exemple aujourd'hui une résurgence temporelle dans certains types de professions très privilégiées, au sens d'un retour à une certaine autonomie immanente à la flexibilité ou à l'adaptabilité dans le travail. Nous ne saurions pourtant soutenir qu'elle participe d'une transformation profonde de la société. D'abord, selon S. Tabboni, parce que la flexibilité du travail se présente dans la plupart des cas comme un privilège dont jouissent principalement les salariés faisant partie des cols blancs. »3. Ensuite parce qu'elle répond toujours à un temps pivot qu'est celui de la demande dont le flux non continu implique la non-régularité. Et enfin parce que l'adaptabilité est elle-même le porte drapeau d'une productivité soumise à la question

1 William Grossin, Les temps de la vie quotidienne, op. cit., pp. 327-328

2 Paul Lazarfeld (et al.), Les chômeurs de Marienthal, Les Editions de Minuit : Paris, 1981, p. 110

3 Simonetta Tabboni, Les temps sociaux, op. cit. , p. 135

récurrente du rapport entretenu entre le temps et la production. La flexibilité se traduit par une discontinuité du temps de travail quotidien, hebdomadaire, mensuel et annuel entraînant son corollaire de nouvelles structurations temporelles. Et l'adaptabilité devient un cumul de compétences utilisées à répondre dans l'instant présent à tout ce qui vient perturber le continuum social normalisé que représente aujourd'hui la productivité comme niveau de production par unité de temps. On ne peut aujourd'hui concéder aux nouvelles technologies et formes d'organisation autre chose que d'avoir proposé « une accélération supplémentaire des rythmes déjà pénibles, introduits par la révolution industrielle. »1

Nous sommes dans une ère où le temps ne doit pas se perdre il doit se gagner. Mais plus exactement nous dirions, avec S. Schehr que le temps doit se reconquérir au sens d'une autonomie temporelle orientée vers l'appropriation de temporalités sociales « non préexistantes, prenant leur source dans des modes de vie où le travail n'imprime plus systématiquement sa marque. »2.

A l'instar du temps privé, nous pouvons nous poser la question du temps libre pour des personnes qui ne travaillent pas. Il est évident qu'en de telles circonstances le temps libre ne peut coexister avec le chômage. Pour autant dans une situation de chômage inversé, souvent appuyé sur une activité très administrative, on comprendra que le temps libre puisse être un temps enfermant.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius