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Réglementation prudentielle et performances du système bancaire au Cameroun

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par Rodrigue NANA KUINDJA
Université de Yaoundé II SOA - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2009
  

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SECTION II- DES RESULTATS DETERMINANTS POUR LE DEVELOPPEMENT FINANCIER

Malgré une situation satisfaisante du système financier, celui-ci est peu à même de financer le développement. Face à la bonne santé du système financier, la question se pose de savoir quels sont les facteurs explicatifs du faible niveau de financement du développement (Hugon, 2007). Trois principaux résultats peuvent être présentés en guise d'illustration : l'assainissement du système bancaire, l'expansion du secteur de la microfinance et l'émergence des marchés financiers et monétaire. Avant d'examiner ces résultats, il importe de rappeler que le développement financier est à notre sens un processus de transformation du système financier garantissant une utilisation rationnelle des ressources. C'est à ce titre que l'assainissement des systèmes bancaires constitue un résultat important, car la viabilité des banques et leur stabilité sont des conditions indispensables au développement de l'intermédiation financière (Anderson et Tarp, 2003). Il en est de même de l'expansion de la microfinance, ainsi que l'émergence des marchés des capitaux. Il s'agit d'innovations financières qui participent à la diversification des modalités de financement, ainsi que du développement des institutions et des instruments financiers.

I - UN SYSTEME BANCAIRE ASSAINI

Aujourd'hui, le système bancaire et financier est globalement assaini au Cameroun. Il bénéficie d'une plus grande crédibilité, en particulier vis-à-vis des épargnants, qui sont par nature très sensibles aux problèmes d'illiquidité et d'insolvabilité. Le système financier est composé des banques commerciales, des établissements financiers, des compagnies d'assurance, des marchés boursiers embryonnaires, et des établissements de microfinance.

1- Un secteur bancaire surliquide et rentable

En 2006 et 2007, le secteur bancaire au Cameroun, globalement rentable, était en situation de surliquidité du fait notamment des dépôts à vue et des revenus liés aux cours du pétrole. Les taux de profit du secteur sont estimés entre 15% et 20%. Les banques réalisent leurs marges grâce aux commissions prélevées sur les services et moins sur les crédits, exception faite du crédit documentaire. De ce fait, on observe des comportements de collusion entre les opérateurs.

Mais comme le système bancaire détient l'essentiel des actifs financiers, la bonne santé du système financier peut être illustrée à partir de la situation des banques. En raison du problème de disponibilité des données, nous considérons uniquement les dix banques commerciales en activités au Cameroun en 2004. Durant la période d'étude 2001 à 2008, le réseau des banques en activité au Cameroun se répartit de façon inégale comme le montre le tableau 9 suivant introduisant le nombre de personnes par guichet.

Tableau 9 : Réseau bancaire et population du Cameroun de 2001 à 2008

Années

Nombre de

banques

Nombre de

guichets

Capital social

(en millions CFA)

Population

(en millions)

Nombre de

personnes par guichet

2001

10

86

36218

12,7

109151

2002

10

88

46918

13,4

118145

2003

10

90

47180

14,8

121348

2004

10

96

48413

15,3

121832

2005

10

103

53633

16,5

138146

2006

11

118

62320

17,6

149153

2007

12

128

62320

18,2

155913

2008

12

128

84651

19,1

169167

(Source : construit à partir des données de la COBAC, rapports annuels 2001 à 2008, et de la

BEAC, service de la programmation monétaire)

Le nombre de banques agréées et en activité au Cameroun s'élève en moyenne à 10 et le nombre de guichets bancaires en moyenne à 105. On constate une amélioration chaque année du nombre de personnes par guichets. Le système bancaire s'adapte à l'évolution des populations pour une satisfaction totale de la clientèle. Au cours de cette période d'étude, le capital social du système va croissant du fait simplement de la reprise de confiance faite par la population à leur banque.

De plus, on constate que pour un système bancaire performant, une solution pourrait ainsi consister pour les autorités monétaires camerounaises non seulement à créer les conditions d'une limitation du nombre de banques et une augmentation de leur taille, mais encore celle d'une insertion des tontines, principale composante du secteur financier informel. Celles-ci joueraient alors le rôle de relais entre les banques et les agents économiques à faible revenu qui sont pour le moment exclus des circuits formels de financement (Ezé-Ezé, 2001). La structure de l'actionnariat est largement dominée par le secteur privé (tableau 10).

Tableau 10 : Répartition du capital des banques au Cameroun de 2001, 2002, 2003 et 2005

Années

Capital social (millions de CFA)

Part du secteur public (%)

Etat Parapublic Total public

Part du secteur privé (%)

Nationaux Etrangers Total privé

2001

2002

2003

2005

36218

46918

47180

53633

10,51 0,77 11,28

10,51 0,77 11,28

10,51 0,00 10,51

9,8 0,0 9,8

34,16 54,56 88,72

36,23 52,49 88,72

34,47 55,02 89,49

33,30 56,90 90,20

(Source : construit à partir des données de la COBAC, Rapport annuel 2001, 2002, 2003, 2005)

La part du capital des banques détenue par le secteur privé entre 2001 et 2005 est passée de 88,72% à 90,20%. Le désengagement de l'Etat du secteur financier est bien illustré au 31 décembre 2005 passant de 11,28% à 9,8%. A cette date, les pouvoirs publics détiennent seulement 10,51% du capital social cumulé des banques et ne sont plus l'actionnaire principal que de 3 banques sur les 10 en activités. Par ailleurs, on constate que d'une manière générale, les banques présentent aujourd'hui une bonne structure financière. En effet, d'après le système de cotation développé par la COBAC (système SYSCO) en vue d'apprécier la situation financière des banques, 2 banques présentent une situation financière solide (cote 1) à fin 2008, contre 0 en 2001 ; 7 ont une situation financière bonne (cote 2) contre 6 en 2001. Il n'existe que 2 banques qui ont une situation financière fragile (cote 3) et 1 autre une situation financière critique (cote 4). En bref, à la fin de 2008 tout au moins, plus de 75% des banques en activités n'inspirent pas de confiance.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus