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Réglementation prudentielle et performances du système bancaire au Cameroun

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par Rodrigue NANA KUINDJA
Université de Yaoundé II SOA - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2009
  

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2- Les causes endogènes de la crise bancaire

Les causes endogènes de la crise bancaire sont liées aux quatre grandes fonctions des banques : la fonction de financement, la fonction de gestion des moyens de paiement, la fonction de mutualisation des risques et la fonction de courtage. Les banques sont apparues défaillantes par rapport à ces quatre fonctions. Ces diverses causes endogènes peuvent être regroupées en quatre points. La surbancarisation, la politique hasardeuse du crédit, la mauvaise gestion des banques et l'absence d'innovations en produits bancaires. L'échec éclatant des banques de développement est dû à d'autres causes supplémentaires : la déspécialisation des banques de développement, le manque de contrôle et de suivi des crédits accordés, le détournement des missions primaires, etc...

2.1- La surbancarisation des zones urbaines et la

sousbancarisation des zones rurales

Après l'indépendance, le nombre de banques au Cameroun s'est accru. Les banques commerciales se sont multipliées pour se disputer un marché bancaire encore trop étroit. Non seulement, il y a eu d'autres banques d'origine française, les banques anglo-saxonnes sont également venues s'ajouter à un marché local déjà étroit. L'Etat a aussi crée ses banques de développement. Cette surbancarisation a entraîné une concurrence rude entre les banques qui proposaient presque les mêmes produits financiers. Elle a aussi entraîné une diminution des marges bénéficiaires des banques. Notons que cette surbancarisation a eu lieu seulement dans les zones urbaines, les zones rurales étaient restées sous-bancarisées. Cette politique de bancarisation à deux vitesses du Cameroun a entraîné une absence de politique bancaire cohérente nationale et un certain désordre dans l'exercice des activités bancaires.

2.2- La politique hasardeuse de crédit

La plupart des crédits octroyés n'étaient pas précédés par une étude approfondie de la solvabilité des bénéficiaires. Les documents des établissements financiers font apparaître trois types de risques auxquels étaient confrontés les banques camerounaises : le risque de solvabilité, le risque d'illiquidité et le risque des taux d'intérêt. Le risque de solvabilité n'était pas assez couvert avec les études peu approfondies menées pour la capacité de remboursement des crédits par les bénéficiaires. Les banques camerounaises ont connu une illiquidité croissante depuis le début des années 80 car elles ne disposaient plus de ressources suffisantes pour faire face au retrait des déposants à cause du manque de confiance du public au système bancaire. La situation conjoncturelle internationale a placé les banques face au risque de variabilité des taux d'intérêt. En effet, il était devenu difficile aux banques de prévoir leurs marges bénéficiaires pour les crédits distribués (Borio, 2009).

Les divers crédits accordés concernaient les secteurs immobiliers et commerciaux et non les investissements productifs industriels. De plus, ces crédits étaient concentrés sur quelques catégories sociales, notamment les cadres du secteur public et privé. Ces cadres obtenaient parfois ces crédits sous la pression de l'Etat sans qu'on ne se soucie de leur solvabilité. Ces débiteurs insolvables ont crée dans les banques de nombreuses créances douteuses. Sous la pression de l'Etat, les banques camerounaises ont essayé de prolonger leurs concours à des entreprises en difficulté ou même en cessation de paiement mais jugées stratégiques par l'Etat. Cette politique hasardeuse des crédits a entraîné la crise de solvabilité des banques à cause du non- recouvrement des crédits distribués (Borio and Zhu, 2008).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon