WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Kazesse Amouzou
ENEAM/UAC - Diplome de Technicien Supérieur en Gestion des Banques et IMF 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION 2 : REVUE DE LITTÉRATURE ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

PARAGRAPHE 1 : REVUE DE LITTÉRATURE

En vue de définir une base méthodologique pour notre étude, nous nous sommes proposés d'exposer quelques travaux menés par certains auteurs dans le cadre de mesure de l'efficacité des IMF tant sur le plan financier que social et d'exposer brièvement les déterminants de l'efficacité sociale au sein des IMF.

I. Efficacité financière des IMF

Un exemple de normalisation nous est fourni par Microrate10(*). Le guide proposé se concentre sur quatre dimensions principales :

- Qualité du portefeuille : la source de risque la plus importante pour une institution financière réside dans son portefeuille de crédits. Non seulement le portefeuille de crédits est - et de loin - l'actif le plus important pour une IMF, mais en outre, la qualité de cet actif et donc le risque qu'il pose pour l'institution, est assez difficile à mesurer. Pour les IMF, dont les crédits ne sont pas couverts par des garanties, la qualité du portefeuille est absolument cruciale. Le portefeuille à risque (PaR) s'est imposé comme l'indicateur de mesure de la qualité du portefeuille ;

- Efficacité et productivité : les indicateurs d'efficacité et de productivité sont des mesures de performance qui montrent la manière dont les institutions rationalisent le traitement de leurs opérations. Les indicateurs de productivité reflètent la quantité d'output par unité d'input, alors que les indicateurs d'efficacité prennent en compte en plus le coût des inputs et/ou le prix des outputs ;

- Gestion financière : la gestion financière est une fonction de back-office qui a pour objectif de garantir un niveau de liquidité suffisant afin de couvrir les obligations d'une IMF (i.e. décaissement des crédits et remboursement des emprunts aux créanciers). La gestion financière est d'autant plus importante à prendre en considération si l'IMF a une activité de collecte d'épargne ;

- Rentabilité: Les indicateurs de rentabilité - ROE (Rentabilité sur fonds propres) et ROA (Rentabilité sur actifs) -reflètent la performance de l'ensemble des domaines de l'institution.

Par ailleurs, la rentabilité est considérée comme l'un des critères de performance financière des IMF car quelle que soit la motivation de l'entité « entreprise », il s'agit toujours de tirer le meilleur résultat de toutes les actions qui exposent à des risques des capitaux privés ou une fraction des capitaux publics. Donc, parler de rentabilité, c'est rechercher le rapport de résultats à des moyens mis en oeuvre afin de permettre des choix ou de juger le bien fondé des options qui ont été retenues. Selon l'Ordre des Experts Comptables et Comptables agréés (1969), « la rentabilité est le rapport d'un résultat et des ressources engagées pour l'obtenir ». Autrement dit, « la rentabilité est la capacité d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes financiers » (Silem et alliés, 1989). Ainsi, la rentabilité est une dimension essentielle de l'activité de l'entreprise. Elle reste un critère de choix très prisé par les dirigeants d'une part et tous les autres acteurs d'autre part. La rentabilité peut être financière ou sociale.

Le rôle de la rentabilité en tant que type d'analyse entrepris en vue d'une prise de décision vis-à-vis d'une entreprise varie en fonction des intérêts spécifiques des agents concernés, selon qu'on est actionnaire, personnel, prêteurs, dirigeants ou l'Etat. Les IMF n'échappent pas à cette exigence.

L'impératif de rentabilité d'une IMF permet de répondre à deux exigences à savoir :

- assurer le maintien de son capital ;

- et acquitter les intérêts dus aux prêteurs si elle développe l'activité d'épargne (déposants) et assurer le remboursement des emprunts.

La rentabilité d'une IMF se mesure à partir des ratios appropriés suivant certaines normes. Ces ratios permettent des comparaisons rapides et exactes suivant les périodes de temps spécifiques. Une norme est une mesure de comparaison déduite de la performance antérieure ou par comparaison avec les structures similaires. Ainsi nous distinguons plusieurs sortes de ratio de rentabilité au sein de l'IMF dont les plus récurrents sont :

- le ratio de rentabilité des actifs qui mesure la capacité de l'IMF à utiliser son actif de façon rentable. Il traduit ce que rapporte un franc d'actif engagé dans l'exploitation de l'IMF. Il reflète aussi bien la marge de profit que l'efficacité de l'IMF. La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, la BCEAO propose une norme d'au moins 3% (Acclassato 2006);

- le ratio de rentabilité des fonds propres, il exprime combien rapporte à la fin de chaque exercice, un franc de ressources personnelles engagé par l'IMF. La BCEAO en exige un minimum de 15% (Houégban et Kloussé, 2007).

Il existe également d'autres types de ratio entrant en ligne de compte pour la détermination de la performance financière et économique à savoir :

- le ratio d'autosuffisance opérationnelle dont le minimum exigible est de 130% traduit la capacité de l'institution à générer suffisamment de revenus pour couvrir les coûts nécessaires à son exploitation de manière à continuer à offrir des services financiers à sa clientèle-cible et de manière durable ;

- le ratio de créances en souffrance qui concerne les crédits en impayés de plus de 90 jours (norme BCEAO : ratio < 3%), le ratio de coûts opérationnels (norme BCEAO : ratio = 35%) et le ratio de rendement de portefeuille (norme BCEAO ratio > 15%).

Par ailleurs, Acclassato a utilisé ses différents ratios pour déterminer les performances économiques et financières d'une dizaine d'IMF au Bénin en 2006. L'étude a révélé une certaine concentration autour du pôle économique et financier.

Cinq institutions formaient ce pôle : PADME, PAPME, CPEC, FINADEV et VITAL-FINANCE. Le PADME a réalisé la plus grande performance économique et la FECECAM, la plus petite performance économique. Les meilleures performances de PADME sont connues et peuvent déjà inspirer plusieurs IMF. La faible performance économique de la FECECAM est due aux nombreuses difficultés qu'elle rencontre dans la gestion de son portefeuille de prêt avec un nombre important d'impayés.

Cette situation a d'ailleurs amené le gouvernement à mettre en 2006, la structure sous administration provisoire en attendant une restructuration profonde.

Berger et Humphrey (1997) ont suggéré d'ailleurs que dans le but de l'évaluation de l'efficacité dans les institutions financières, une variété de spécification doit être utilisée et les résultats devraient être comparés. Dans ce cas, une spécification signifie une combinaison particulière d'intrants et d'extrants dans le modèle DEA. Et de cette manière, chaque spécification est considérée comme une manière différente de mesurer l'efficacité11(*). Par cette approche, Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero ont pu définir quatre sortes de spécifications à savoir ACE-LR, ACE-L, ACE-R et C-R toutes pouvant mesurer l'efficacité financière.

Notons qu'il n'existe pas que le procédé des ratios financiers pour mesurer l'efficacité financière des institutions financières. Il existe également l'approche par la fonction de production. A cet effet, la méthode est d'application très générale, appropriée pour toute unité productive (Farrell, 1957) y compris celle du secteur microfinancier.

L'examen de la littérature révèle en effet l'existence de plusieurs tentatives de mesure empirique d'efficacité des institutions financières notamment bancaires par la méthode des frontières d'efficacité dans les pays d'Asie et d'Amérique latine : Mahadzir (2004) sur l'analyse des performances comparées des banques malaisiennes à propriété étatique, étrangère et privée nationale, Hasan (2004, 2005) sur la pertinence de la mesure de l'efficacité des banques islamiques par les méthodologies classiques dont celle des frontières, Iimi (2002) sur l'efficience de l'industrie bancaire pakistanaise après le programme d'ajustement structurel de 1990, Grigorian et al. (2005) sur l'analyse comparée de l'efficacité du système bancaire de Bahrain par rapport à celui des autres pays du moyen orient et de Hong Kong,

Léon (2001) sur l'efficacité de la microfinance, de type banques péruviennes municipales, Qayyum et al (nd) sur l'efficience et la soutenabilité de la microfinance en Asie du Sud (Pakistan, Bangladesh, Inde), Lamberte et al. (2002) sur l'efficacité des banques coopératives rurales aux Philippines, Nieto et al. (2004) sur l'efficacité des institutions de microfinance dans 8 pays d'Amérique Latine (Bolivie, Colombie, République dominicaine, Equateur, Mexique, Nicaragua, Pérou, Salvadore) au Pérou et bien sûr dans les pays développés comme l'analyse de Worthington sur l'efficacité-coût des institutions financières non bancaires australiennes, Drake et al. (2003) sur la concurrence et l'efficacité dans les banques aux Royaumes-Unis (impact de la forme coorporatiste de propriété) ou encore Rouabah (2002) sur l'économie d'échelle, économie de diversification et efficacité productive des banques luxembourgeoises, une analyse comparative des frontières stochastiques sur données en panel ; on peut citer quelques rares analyses empiriques sur les institutions financières de la zone UEMOA : Igué (2006) sur réforme du système financier, efficacité bancaire et croissance économique, une référence à la zone UEMOA, de Mahamadou (2005), performances des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) au Niger, une analyse comparative selon la typologie des institutions de microfinance, de Dao (2007) sur l'efficacité technique et performances des banques au Burkina Faso, estimation d'une frontière de coûts stochastiques sur données de panel.

* 10 Microrate est la principale agence de notation des IMF. www.microrate.com

* 11 Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero, 2007

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"