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Analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin

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par Kazesse Amouzou
ENEAM/UAC - Diplome de Technicien Supérieur en Gestion des Banques et IMF 2008
  

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II. Efficacité sociale des IMF

L'efficacité sociale peut être définie comme l'amélioration durable du bien-être des exclus par leur inclusion dans le système financier, et sa rentabilité financière nécessaire pour l'autonomisation des IMF, des bailleurs de fonds et pour l'assurance de leur pérennité. Selon Lapenu et Zellner (2003), la performance sociale d'une organisation (qu'elle soit une firme privée à but lucratif, une coopérative ou une ONG) comprend les relations de l'organisation avec ses clients et avec les autres groupes de parties prenantes12(*) .

Pour ce qui concerne les IMF, la manière standard de se concentrer sur leur performance sociale, est à travers les mesures de portée sociale dans le cadre des travaux de Yaron. Les problèmes méthodologiques ont été interrogés par Hulme (2000). Six méthodologies sont utilisées de nos jours pour évaluer la portée sociale et qui d'ailleurs méritent un examen plus approfondi13(*) : IMP-ACT, AIMS, SROI, Accion PAF, CGAP (PAT). Le tableau N°3 ci-dessous les décrit brièvement.

Les méthodes d'évaluation sociale des IMF

Nom

Description

Analyse

IMP-ACT

il vise à améliorer la qualité des services de microfinance et leur impact sur la lutte contre la pauvreté. (http://www.imp-act.org)

Elle s'appuie sur la collecte d'informations quantitatives provenant des statistiques d'IMF clients. Statistiques descriptives, test de différences dans les moyennes et les médianes, des corrélations et des tests d'hypothèses sont générés à partir des données obtenues.

AIMS

Assessing the Impact of Microenterprise Services vise à mesurer la manière dont la microfinance interagit avec la vie de leurs emprunteurs.

(http://www.msiworlwide.com/gral/nwproductinfo/aim_page.htm)

Il place les familles au centre de son analyse. Il utilise des techniques qualitatives et quantitatives. Il considère les hypothèses au niveau des ménages, individus, des entreprises et des collectivités

SROI

Social Return On Investment tente de mesurer sous la forme d'un ratio d'investissement, la valeur sociale et environnementale créé par une organisation. (http : sroi.london.edu)

la méthodologie est encore en construction. Par exemple, le revenu généré par l'entreprise essaie d'être mesurée grâce à des économies aux donateurs.

ACCION

PAF

Accion Poverty Assesment Framework compare les caractéristiques socio-économiques de ses clients par rapport au seuil de pauvreté nationaux et internationaux.

(www.accion.org)

les données qu'il emploie pour le moment sont les données disponibles au sein de l'IMF. Les recettes ou les dépenses sont comparées au seuil de pauvreté. Il analyse les corrélations et les régressions à plusieurs variables pour évaluer le potentiel de certaines variables comme proxy du niveau de pauvreté. Par exemple, un prêt de taille.

PAT

Il mesure la portée sociale de la pauvreté par la mise des clients d'une institution dans le contexte de non clients. C'est la même méthodologie qu'utilise l'ONU pour l'IDH.

(http://www.microfinancegateway.org/poverty/pat.html)

l'analyse se fait sur la base de 300 indicateurs de pauvreté qui sont réduits à 30 par le biais de l'analyse en composantes principales. Un indice de pauvreté est finalement construit à partir de ces indicateurs

SPI

Social Performance Indicators Initiative va au-delà de la sensibilisation contre la pauvreté. La performance sociale aurait quatre dimensions: l'aide aux pauvres et aux exclus, l'adaptation des services et des produits aux clients cibles, l'amélioration du capital social et politique des clients et des communautés, et la responsabilité sociale des institutions

(http://www.spifinance.com)

quatre dimensions sont collectées par un par questionnaire. Les réponses de questionnaire reçoivent un système de pondération à partir d'une analyse en composantes principales. Les résultats sont représentés au moyen d'un losange, dont les quatre sommets donnent une mesure des performances sociales des IMF.

Sources : B Gutiérrez-Nieto et al, 2005.

Acclasato D. a par exemple utilisé la méthode SPI pour évaluer les performances sociales d'une dizaine d'institutions de microfinance au Bénin en 2006. Selon cette étude, le positionnement des IMF a révélé une certaine concentration des IMF sur les performances sociales. Cela concernait deux tiers des institutions enquêtées. Le PAPME se présentait comme l'institution la plus fragile socialement tandis que le CBDIBA s'était positionné comme la meilleure institution aux regards des objectifs sociaux.

Le segment de marché sur lequel s'était positionné PAPME pourrait expliquer ce résultat. En effet le PAPME traite avec des petites et moyennes entreprises avec des prêts entre 500 000 FCFA et 40 000 000 FCFA. Cela peut l'amener à adopter des comportements proches de ceux du système bancaire dans la gestion des crédits.

Par ailleurs, les travaux de Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero en 2007 leur ont également permis d'utiliser des spécifications pour évaluer l' efficacité sociale de 89 IMF pour lesquelles les informations étaient disponibles. Ils ont pu spécifier trois indicateurs de mesure de l'efficacité sociale par la méthode DEA. Il s'agit des spécifications ACE-WP, ACE-W, ACE-P qui permettraient respectivement de déterminer les institutions qui servent les pauvres et les femmes, celles qui servent les femmes et celles qui servent les pauvres. Les résultats leur ont permis de trouver par exemple que c'est seulement 35,53% des IMF qui servent les femmes et luttent contre la pauvreté.

Ø Présentation d'un indicateur spécial d'avantage aux plus pauvres

Un objectif important du microcrédit est de lutter contre la pauvreté. Karim et Osada (1998) ont même pensé que la meilleure manière de financer le développement est à travers l'impact sur les pauvres, au moins dans le court terme, et qu'il est beaucoup plus efficace de commencer par le bas, en soutenant directement les pauvres par le microcrédit.

Matin et al (2002) ont discuté la manière de concevoir et de fournir les meilleurs services financiers pour les pauvres. Ils font valoir que le microcrédit contribue à la lutte contre la vulnérabilité et participe à la réduction de la pauvreté. L'impact social du microcrédit a été évalué par exemple, en Zambie par Copestake et al en 2001,et par Mosley en Bolivie en 2001. Le problème est de savoir comment mesurer la pauvreté et la proportion dans laquelle les microcrédits sont accordés aux pauvres.

Comme un indicateur approximatif d'évaluation de l'atteinte des pauvres par le microcrédit, les IMF utilisent le nombre d'emprunteurs. La définition de mixmarket14(*) par rapport à cela est «  le nombre d'individus qui ont présentement un prêt en cours auprès de l'IMF ou qui sont responsables du remboursement d'une partie du portefeuille de prêts bruts ». L'hypothèse est qu'une institution qui accorde des prêts à de nombreuses personnes joue un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. Mais tous les emprunteurs ne sont pas forcément des pauvres.

Une enquête de Dalley-Harris en 2004 sur 3000 IMF, a montré que 67,7% de leurs emprunteurs étaient parmi les plus pauvres, même si ce pourcentage varie d'une institution à une autre. Mixmarket définit comme pauvres : « les clients qui sont en dessous du seuil de pauvreté ». Ce n'est pas totalement satisfaisant encore que la pauvreté est un concept relatif et doit être mesurée par rapport à la richesse générale de la population.

Par exemple, certaines institutions de microfinance visent à réduire la pauvreté en Europe où le seuil de pauvreté est nettement plus élevé. D'ailleurs, le nombre de « clients en dessous du seuil de pauvreté » n'est souvent pas disponible dans les statistiques que présentent les IMF au Bénin.

En outre, une institution qui prête à de nombreux individus peut être en train de prêter aux plus riches de la société. Les membres les plus riches de la société sont, bien évidemment, en mesure de répondre à leurs remboursements de prêts et seraient admissible à des prêts plus importants que leurs homologues pauvres ; les institutions financières étant toutes prudentes à l'égard du risque. Il s'ensuit que le « prêt moyen par emprunteur » pourrait être considéré comme une mesure de l'engagement qu'a une IMF dans la réduction de la pauvreté.

Et de cette manière, plus est petit le prêt moyen par emprunteur, plus l'on aperçoit la portée du microcrédit. Gutiérrez-Niéto et ses pairs ne sont pas satisfaits du « prêt moyen par emprunteur » comme indicateur de mesure de portée sociale en matière de réduction de la pauvreté, parce qu'il est mesuré en unités monétaires, et la même somme d'argent peut signifier différentes choses dans différents pays en fonction de la moyenne du Revenu National Brut par habitant.

Ils sont d'accord avec Morduch quand il écrit en 2000 « il y a longtemps, le montant d'un prêt a été la principale norme pour la comparaison de la portée sociale ». Mais le montant d'un prêt est une mesure approximative et indirecte. Ils ont préféré penser en termes relatifs. Pour ce faire ils ont divisé le montant du prêt moyen par emprunteur par le Revenu national Brut par habitant. Ils ont nommé ce rapport « K ».

Après, ils ont normalisé les valeurs de « K » à la gamme de 0. De cette façon, ils ont obtenu une valeur comprise entre 0 et 1, où une valeur proche de zéro indique que l'institution prête au plus pauvres. Cependant, préférant obtenir une valeur proche de celle associée à la réalisation de l'objectif d'atteindre les pauvres, ils ont déduit de « un » le nombre précédemment obtenu.

De cette façon, ils obtiennent « petit p » qu'ils multiplieront par le nombre d'emprunteur actif pour obtenir finalement « grand P ». Ainsi, ont-ils pu prendre les deux considérations selon lesquelles l'idéal aurait été que les IMF d'une part doivent octroyer un grand nombre de prêt associé à une grande valeur de « petit p ». Somme toutes, les IMF dont leur valeur de « P » est plus grand, sont plus engagés dans la réduction de la pauvreté.

* 12 Selon ces auteurs, il faut distinguer la performance sociale qui se mesure au niveau d'une organisation, d'une entreprise de l'impact social qui se mesure au niveau du client. L'indice de performance proposé par le réseau cerise pour lequel ces auteurs ont travaillé, est critiqué pour ces fondements idéologiques (bonne performances sociales impliquent un impact social positif) et non logiques et rationnels (voir Baba Boukari 2006)

* 13 Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero, 2007

* 14 Mixmarket est la principale revue des IMF dans le monde, www.mixmarket.org

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius