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Analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin

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par Kazesse Amouzou
ENEAM/UAC - Diplome de Technicien Supérieur en Gestion des Banques et IMF 2008
  

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III. Relation entre efficacité financière et efficacité sociale des IMF

La microfinance peut être perçue comme l'offre de services financiers de proximité. Cette définition sommaire, ne rencontre pas très souvent l'assentiment de tous.

Selon la BCEAO (1997), « la microfinance regroupe une variété d'expériences d'épargne et/ou de crédit, diverses par la taille, le degré de structuration, la philosophie, les objectifs, les moyens techniques, financiers et humains mis en oeuvre pour les populations à la base avec ou sans le soutien technique et/ou financier des partenaires extérieurs en vue d'assurer l'autopromotion économique et sociale de ces populations » 15(*)

Le terme microfinance n'est apparu qu'à la fin des années 1970 à la suite de l'initiative du professeur MUHAMMAD Yunnus qui fonda la Grameen Bank du Bengladesh.

Pour James WOLFENSEN (1998), Président de la Banque Mondiale: « la microfinance représente un des outils que nous utilisons pour essayer de réduire la pauvreté ». Cependant, la meilleure manière d'aider les pauvres à avoir accès aux services financiers oppose les welfaristes et les institutionnalistes. Bien qu'elles partagent l'objectif de réduction de la pauvreté, ces deux approches placent la microfinance à la croisée des chemins16(*).

Les welfaristes se fondent sur la théorie de responsabilité sociale vis-à-vis de la clientèle afin de répondre à ses attentes17(*). Cette école de pensée évalue la performance de l'IMF du point de vue du client à travers la portée sociale (outreach) et l'analyse d'impact (assessment impact). En termes de politique, elle considère que les IMF doivent cibler les plus pauvres dont les revenus sont à 50% inférieurs au seuil de pauvreté (1$ par jour) et viser à améliorer leurs conditions de vie.

Bien qu'elle insiste sur la gestion rationnelle des ressources et n'exclut pas que les IMF puissent mener une activité rentable au terme d'une période de 5 à 12 ans, cette école de pensée prône une offre des services financiers à des taux d'intérêt relativement faibles et un large recours aux subventions. A ce titre, l'école privilégierait les IMF solidaires (ONGs ou coopératives).

Les institutionnalistes quant à eux, se fondent plutôt sur la théorie des contrats qui considère que l'incomplétude des contrats peut conduire à des comportements opportunistes des demandeurs de crédits18(*). Ils ont conçu un ensemble de "meilleures pratiques" (best practices) bancaires afin d'accroître l'efficacité des systèmes de gestion (finance et comptabilité, marketing, livraison de services, etc.), dont l'adoption est une étape essentielle pour atteindre l'autosuffisance financière à l'échelle industrielle et avoir accès au marché financier. Ils considèrent l'autonomie financière comme un critère qui remplit au mieux la mission sociale.

Cette école privilégierait les institutions financières spécialisées en microfinance réglementées qui s'inscrivent clairement dans une logique de rentabilité, soit des caisses villageoises ou certaines banques commerciales traditionnelles qui, se sont plus récemment impliquées dans la microfinance. En d'autres termes, l'approche institutionnaliste se focalise sur la création d'institutions financières dédiées à fournir aux populations pauvres un accès aux services financiers.

L'accent est davantage mis sur l'autosuffisance financière, l'amplitude du programme (le nombre de clients) que sur la profondeur du programme et la mesure de l'impact sur la clientèle.

Les welfaristes quant à eux, se concentrent davantage sur leur fort engagement vis-à-vis des pauvres ; c'est-à-dire sur la profondeur du programme (les plus pauvres des pauvres) et l'impact de la microfinance sur le bien-être des populations.

Ils sont comme les institutionnalistes, favorables à de saines pratiques opérationnelles et managériales ainsi qu'à une efficacité et une efficience institutionnelle. Mais bien qu'ils pensent que l'autonomisation financière est désirable, ils ne franchissent pas de dire que l'autonomisation financière constitue une condition sine qua non pour l'institutionnalisation des IMF.

* 15 (Rapport BCEAO / BIT 1997)

* 16 Simon CORNEE, 2006

* 17 (Caroll, 1979 ; Servet, 2007)

* 18 (Ghatak et Guinanne, 1999)

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry