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L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel: cas de la centrale électrique de Kounoune

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par Alassane BARRO
Ecole Nationale d'Economie Aplliquée (ENEA) - Ingénieur des travaux en aménagement du territoire environnement et gestion urbaine 2010
  

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CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE

Dans la plupart des pays industrialisés, le développement des zones périurbaines a conduit à l?installation des zones résidentielles et commerciales au voisinage de sites industriels présentant des risques majeurs que Francois Ewald qualifie de mot-valise qui sert à désigner tout type d?événement, individuel ou collectif, mineur ou catastrophique (Ewald, 2001)16. L?activité industrielle apparaît comme une forme particulièrement sophistiquée et extreme d?intervention de l?homme sur son environnement. Après s?être adapté pour vaincre l?aridité ou le froid, il a commencé à tirer profit des diverses ressources disponibles pour enfin développer celles de l?agriculture et de l?élevage. Avec l?industrie, il va également chercher à modifier, à contraindre et à maîtriser son environnement, pour satisfaire des besoins sans cesse renouvelés.

Or, les établissements humains requièrent la mise en place d?infrastructures, de biens, de produits et de services afin d?assurer leur bien-être et leur développement. La recherche de ce bien être et de ce développement a contribué, depuis l?ère industrielle, à l?apparition du risque technologique qui s?est concrétisé durant les XIXe et XXe et siècles par de graves accidents industriels qui ont sérieusement affecté les villes et, de manière générale, les centres peuplés.

Avec la complexification des activités économiques, la mondialisation, la concurrence accrue en matière de développement industriel, la concentration urbaine toujours plus importante qui en résulte, montre que le risque industriel devient endogène c'est-à-dire qu?il dépend des activités de l?ensemble des agents économiques. Cette proximité de l?industrie et de la population a pour effet d?accroître les conséquences d?un éventuel accident ; comme le montrent de nombreux drames17 survenues dans le monde.

16 Ewald, François (2001) : le principe de la précaution, Paris, PUF

17 Voir Risques et accidents industriels majeurs de Nichan Margossian pour la liste des accidents dans le monde

L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel : Cas de la centrale électrique de
Kounoune

· Les accidents de Flixborough (Grande-Bretagne, 1974) et SEVESO18 (Italie, 1976) accélèrent la prise de conscience du risque industriel

· Le 3 décembre 1984 : une fuite de 40 tonnes de gaz toxiques de l'usine de pesticides d'Union Carbide à Bhopal19 en Inde fait plus de 8 000 morts dans les trois premiers jours et plus de 20 000 en près de 20 ans.

· Le 26 avril 1986 : explosion du réacteur de type RBMK n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en URSS. C'est l'accident nucléaire le plus grave à ce jour, notamment en raison de ses importantes conséquences sanitaires

· En 1992, s?est produit un accident20 meurtrier au Sénégal celui de la SONACOS au moment du transvasement du contenu d?un camion citerne d?ammoniaque liquide. Ce gaz hautement toxique et inflammable, est composé d?azote et d?hydrogène. Le souffle a projeté les débris du véhicule à plusieurs dizaines de mètres, tuant sur le coup une quarantaine d?ouvriers se trouvant près des cuves et brûlant grièvement ceux qui travaillaient dans les ateliers. Au Sénégal, à coté de ces accidents, se sont produites également des catastrophes majeures dont les causes ne sont pas exclusivement attribuables à des défaillances technologiques. Parmi ces catastrophes nous pouvons retenir particulièrement les accidents de transport :

v' Aériens (Kafountine, Ngaparou, Tambacounda); ferroviaires;

v' routiers (600 morts et 2000 blessés graves par an);

v' maritimes (pêcheurs, naufrage du bateau« le Joola », en septembre 2002 avec prés de 1800 personnes décédées.

Cependant, la région dakaroise entre aujourd?hui dans une phase d?accélération de sa croissance démographique occupant 23% de la population totale du Sénégal. Elle a un taux d?urbanisation qui avoisine 97% expliquant ainsi un manque d?espace pour la mise en place de certains investissements.

18 Directive 96/82/CE est une directive européenne officialisée le 24/06/1982, modifié le 09/12/1996

19 Une ville et une ancienne principauté de l?Inde : capitale du Modhya Pradesh avec environ 1.5millions d?habitants

20 http://www.humanité.fr; D?huile et de Sang 26/03/1992

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Kounoune

De plus une faible partie du territoire nationale (0.3%) concentrent la zone franche des activités de l?entreprise et de l?industrie (Diop 1992). Cette zone franche est à l?origine du développement de quartiers spontanés mais aussi de l?occupation anarchique de l?espace dans les zones périphérique telles que Mbao et Rufisque principalement.

L?Etat du Sénégal, confronté à un problème de couverture énergétique sur le territoire nationale a mis en place des unités de production et de redistribution d?électricité.

La centrale électrique de Kounoune (village situé dans la communauté rurale de Sangalkam) d?une capacité de 67.5 MW fait partie de ces nouvelles unités. L?installation de la centrale de kounoune est classée de 1ére catégorie ou à haut risque c'est-à-dire présentant de graves dangers ou inconvénients.

Selon l?article L13 du code de l?environnement du Sénégal « les installations rangées dans la première classe doivent faire l?objet d?une autorisation d?exploitation délivrée par arrété du Ministre chargé de l?environnement dans les conditions fixées par décret avant leur construction ou leur mise en service . Cette autorisation est obligatoirement subordonnée à leur éloignement, sur un rayon de 500m au moins, des habitations, des immeubles habituellement occupés par des tiers, des ERP, d?une voie de communication, d?un captage d?eau.».

A cet égard, le Gouvernement du Sénégal a pris des initiatives importantes telles l?adoption d?un arsenal juridique et la mise en place des organes de gestion et de prévention des catastrophes. Il a également élaboré un programme de prévention et gestion des risques majeurs et catastrophes qui vise principalement à promouvoir des stratégies et mécanismes de prévention et de gestion des risques et catastrophes, à réduire les facteurs de vulnérabilité dans les secteurs et renforcer l?assistance sociale aux groupes vulnérables en cas de catastrophes.

Et aujourd?hui, la zone de kounoune vit une urbanisation qui s?opère dans toutes les directions se rapprochant à grand pas des périmètres de la centrale électrique.

Cette dernière qui est à haut risque peut être source de conséquences. Et ces conséquences peuvent aller bien au-delà des limites du site de la centrale électrique. C'est pourquoi, la maîtrise de l'urbanisation aux alentours est strictement nécessaire.

L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel : Cas de la centrale électrique de
Kounoune

Or, les réglementations relatives aux risques et à l?aménagement du territoire au Sénégal ont évolué et limitent l?installation de constructions vulnérables dans des zones dangereuses aux effets létaux et irréversibles.

Il s?avère indispensable alors d?instaurer un dispositif performant de maitrise de l?urbanisation performant dans la mesure où, seule une volonté politique forte combinée à une sensibilisation aux méthodes de prévention pourrait contrecarrer les évolutions inéluctables de rapprochement de la ville et de la centrale électrique car prévenir et gérer les risques urbains est devenu progressivement une préoccupation majeure des citadins et des responsables des secteurs publics et privés(S, 2005)21.

Au regard de toutes ces catastrophes résultant de la cohabitation entre installations classées et établissement humain, l?on se demande alors «Quelle est l?ampleur des conséquences sur les biens et les personnes d?un risque incendie dans les périmètres de la centrale électrique de Kounoune ? ».

Cette étude permettra de déterminer d?abord, les zones à risques en s?appuyant sur l?outil indispensable que constitue l?étude de danger qui permet de calculer les impacts et les conséquences prévisibles de la survenance d?un accident ensuite, de délimiter les nouveaux périmètres de sécurité mais également de faciliter aux populations et acteurs l?acquisition des connaissances en matière de gestion du risque enfin de régler durablement des situations existantes non résolues mais également de prévenir la formation de nouveaux quartiers exposés à des risques majeurs.

Elle serait indispensable pour les riverains, les services techniques, les industriels, l?Etat, la collectivité locale et le conseil rural de Sangalkam.

21 Barles(2005) : L'invention des déchets urbains, France, édition champ vallon, 304 pages

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