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Du costume de la confrérie Kuingang de Bansoa à  la création picturale : proposition d'oeuvres plastiques

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par Willy Valdès KENGNE
Université de Yaoundé 1 - Maitrise 2008
  

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Introduction

Objet d'étude

L'identité culturelle d'un peuple est meublée d'indicateurs dont les plus en vue sont les oeuvres d'art. Au Cameroun comme partout en Afrique, l'art constitue un précieux témoin qui apporte une contribution irremplaçable pour expliquer des faits historiques, culturels, sociaux et religieux.1 L'un des défis à relever dans un univers hanté par le concept de globalisation est de demeurer créatif et inventif. Cette étude a été centrée sur la création d'oeuvres picturales inspirées de l'univers culturel de la confrérie sécrète Ku'ngang, confrérie qui s'extériorise par ses manifestations et surtout les attributs qu'elle arbore. Ces attributs sont des objets d'art, portant des signes extérieurs d'une cosmogonie précise. Cette étude s'est appesantie sur les notions de création d'oeuvres d'art afin de les situer dans le contexte social actuel de prolifération des styles et des approches de création artistique. Notre séjour en tant qu'enquêteur à Bansoa nous a permis de noter que la peinture été pratiquée des supports tels les murs, les grottes2, les étoffes3 et les masques. Il est question de revaloriser cette peinture en la transposant sur un autre support, plus pratique et plus expressif, répondant au contexte artistique actuel. Ainsi, cette étude repose sur la confrérie Ku'ngang à travers ses éléments de parure parmi lesquels, le costume et quelques objets dits sacrés. Le costume particulièrement constitué d'un masque facial, des cornes qui le surplombent et des cheveux tressés, renferme une symbolique qui met à nu la structure interne de la société sécrète dans un ensemble bien organisé et hiérarchisé. Fort de l'influence de cette société sécrète, des oeuvres sont proposées. Elles sont peintes suivant une démarche logique et cohérente à souhait.

Problématique et hypothèses

Problématique

L'analyse du costume de la confrérie du Ku'ngang peut se révéler très stimulante pour la création picturale. Bien qu'appartenant à la catégorie de masque, il a fortement inspiré la création des oeuvres peintes proposées dans ce travail. Il est confectionné dans le cadre restreint d'une confrérie qui se veut bien structurée comme le sont les villages Bamiléké en général. Ce costume dévoile certes un savoir-faire et une dextérité mais demeure a priori très monotone et uniforme quant à sa forme physique; notre travail s'intitule donc

2 «Du costume de la confrérie ku'ngang à Bansoa à la création picturale : Proposition d'oeuvres plastiques.» Pour s'inspirer, notre travail s'est appesanti sur cette confrérie qui comme la plupart,

Ne dissimule pas leur existence, leur histoire, leur règle, leurs lieux de réunion, leurs emblèmes, leurs coutumes, leurs masques mêmes, les noms de leurs adhérents, mais ce qui s'y passe réellement, les pratiques, la signification profonde des symboles, l'essentiel en un mot reste interdit au profane. (PERROIS ET NOTUE, 1997, 02)

En effet, au delà de l'aspect folklorique il y a un mystère qui entoure cette confrérie. La question centrale est celle de savoir comment partir des formes sculpturales visibles et des données abstraites pour créer des oeuvres picturales? Autrement dit, comment pouvons-nous en tant qu'artiste nous inspirer de ce costume, des formes géométriques et des signes qu'il nous offre pour créer des oeuvres peintes sans altérer leurs significations profondes ?

Cette question principale suscite d'autres, non moins importantes à savoir, dans quel environnement le costume du ku'ngang est confectionné et se développe ? Qu'est-ce que le ku'ngang et quels en sont les manifestations, quel mécanisme avons-nous mis en place pour concevoir les oeuvres ? Comment les avons-nous réalisées et présentées ?

Hypothèses

Après ce questionnement, les hypothèses suivantes ont été émises :

1. L'organisation socio-politique des Bamiléké en général et des Bansoa en particulier a favorisé la pérennisation des confréries sécrètes parmi lesquelles le Ku'ngang. Le costume de cette dernière offre des signes et des symboles qui sont des sources intarissables d'inspiration pour la création et leur agencement peut déboucher sur des créations plastiques intéressantes.

2. L'on a à faire à une confrérie qui protège ses secrèts contre les aventuriers et profanes. Dans un premier temps, les enquêtes, lectures et observations ont permis de présenter le Ku'ngang sous un support pictural.

3. N'appartenant pas à cette confrérie, nous nous sommes limités à l'exploration des formes identifiées et à quelques symboles, à travers une démarche innovante et expressive. Cette société sécrète étant un maillon essentiel de régulation sociale, son étude est donc une sorte de muse pour la création artistique à laquelle nous nous sommes livrés.

4. Cette confrérie connaît une gamme de symbole graphiques et chromatique, de rites lors desquels est utilisés le costume qui nous a intéressé et motivé notre création.

Intérêt du sujet.

L'histoire de l'humanité en général et de l'Afrique en particulier a été écrite aussi sur des oeuvres d'art. Les objets lithiques (sculptés) et ceux peints ou gravés sur des parois

3 rocheuses et grottes en constituent quelques témoins privilégiés. A ce propos, ESSOMBA (1986, 42) affirme :

Le Cameroun est l'un des plus anciens foyers de l'art africain. L'artiste a toujours utilisé avec le sens poussé de la schématisation, le métal ou le bois, le raphia ou le rotin, sable ou terre de diverses manières, suivant la diversité des peuples, leurs cosmogonies et leur philosophie humaniste.

Or devant la rareté des sources écrites sur Bansoa, il est important d'étudier la société sécrète Ku'ngang à travers son costume. Nous avons été amenés à réaliser des oeuvres fortes, sensibles et parfois subjectives. Ceci participera, à coup sûr, à la revalorisation de l'art et de la culture Bansoa dans la mesure où l'activité artistique y est totalement délaissée.

- Ce travail a l'avantage de scruter avec minutie le "paraître" du Ku'ngang et d'ouvrir une brèche sur son "être". Ainsi, notre démarche repose sur les aptitudes d'artiste plasticien acquises entre autres à l'Université de Yaoundé 14.

- Cette recherche incitera, nous le souhaitons, d'autres créateurs à mener des recherches dans la création picturale très peu représentative dans notre section.

- Elle pourra aussi réactiver le génie créateur des Bansoa afin de valoriser l'art en général et l'art pictural en particulier ainsi que la notion de conservation des oeuvres réalisées. Ceci constituerait une base de référence pour des recherches ultérieures.

Quelques notions

Il nous semble important de clarifier certaines notions définissant des concepts qui ont très souvent été occidentalisés et sont étrangers aux réalités africaines. Nous voulons définir ces notions dans une vision qui traduit nos réalités culturelles.

La notion d'"arts plastiques"

«Arts Plastiques» est une association des termes Arts et plastiques. Il est très audacieux de prétendre à une définition standard du premier terme car il est à la fois synchronique et diachronique et dépend des auteurs. «Arts» vient du Latin [ars] et du Grecque [artis] qui signifie la manière, la technique, de faire quelque chose en suivant des règles biens précises. L'Art est l'ensemble des disciplines consacrées à la création d'oeuvres et qui manifestent une union étroite de la valeur esthétique et de la valeur d'usage.5

4 virtuosités humaines se concrétisant par le faire et le savoir qui ont caractérisé les étapes de la vie humaine."

L'art est ainsi un ensemble de procédés que l'homme utilise pour exprimer sa conception de la vie, du monde et de la nature de manière à susciter des sensations esthétiques. Une fois de plus, c'est une expression parmi tant d'autres d'une société dans un contexte donné dans l'espace et le temps. Il cherche à représenter ce que les gens savent, voient, pensent, imaginent et croient.

L'art est donc, pour un individu et pour la société dont il est issu, l'ensemble des choses dites ou faites qui ont ce pouvoir de susciter en tout être humain un sentiment quelconque.

Le terme "Plastiques" quant à lui vient du Grec [Plasticos] et renvoie à la dextérité, l'habileté à modeler, à créer des formes et à occuper l'espace. Le plastique d'une oeuvre d'art est en bref sa perception et son organisation visuelle. Cette notion s'applique entre autres à la sculpture, à la peinture, au graphisme, à la chirurgie plastique et aux installations.

Les Arts Plastiques sont donc le volet de l'art dont la mission première est de produire ou de reproduire des formes et des volumes. La notion est assez empreinte d'ambiguïté et ne fait pas toujours l'unanimité des auteurs. Les appréhensions varient selon les personnes et leur milieu, et selon le temps. C'est sans doute ce qui crée tant de dynamisme dans le concept.

La notion de peinture

«Peindre» signifie revêtir d'une couche de couleur, représenter par des lignes et des couleurs, représenter à l'esprit, ou encore décrire d'une façon vive et imagée en recherchant une certaine esthétique. L'homme pratique la peinture depuis la période préhistorique, la preuve c'est la peinture murale de la grotte d'Altamira et de Lasco. Cette pratique a toujours permis à l'homme de vaincre ses angoisses, surmonter ses peurs, combattre ses ennemis ou encore d'exprimer et d'extérioriser ses pensées même les plus folles. On constate clairement que :

Les hommes ont commencé à manifester un goût pour la beauté : les outils quotidiens ont été mieux taillés, puis décorés et gravés...

Dans les grottes, les parois ont été peintes, représentant divers animaux. Pour peindre, les hommes dressaient des échafaudages en bois. Les couleurs étaient obtenues en mélangeant la terre, des colorants naturels comme l'oxyde de fer (rouge) et de la graisse. Le dessin se faisait à l'aide de pinceaux de poils, de morceaux de mousse ou d'herbe, en soufflant dans les roseaux creux ou simplement avec les doigts.7

les différentes techniques utilisées. De nos jours, on parle davantage d'art contemporain où le concept prime sur sa matérialisation. Les frontières entre la peinture et les autres disciplines telles la sculpture, le dessin, la sérigraphie tend à disparaître. De ce fait il s'avère difficile de donner une définition standard de la peinture car ses manifestations sont aussi variées que les supports8 sur lesquels elle s'utilise. Pour P. GAUDIBERT, (1991, 21) «la tradition picturale disposait d'autres supports : pour la peinture, la terre cuite, le pisé, les étoffes, la pierre et le corps humain, pour la gravure, les calebasses et même les oeufs d'autruche.» La peinture est d'abord « une matière colorante liquide propre à recouvrir une surface, constituée de pigments de couleur dispersés dans un liant fluide ou pâteux destiné à sécher.»9 C'est ensuite `` l'action de recouvrir une surface, un support avec cette matière.''10 C'est enfin « un ouvrage de représentation ou d'invention (tableau, fresque etc) fait de couleurs délayées que l'on étale, généralement au pinceau, sur une surface préparée à cet effet.»11 En bref, la peinture, notion ambivalente désignant à la fois une oeuvre peinte et la technique de réalisation, se présente donc comme une recherche idéelle et conceptuelle, une voie d'expression parfois individualisante, un plaidoyer ou une quête du mieux vivre, un état d'esprit. Concluons avec Bernard Rancillac (1991, 14) pour qui la peinture est un système de signes particuliers qu'il faut apprendre à déchiffrer.

Méthodologie

Pour mieux aborder notre sujet, nous avons trouvé judicieux de procéder par une méthode interdisciplinaire de récolte et de traitement d'informations.

Les sources écrites

Des recherches documentaires ont été menées à Yaoundé notamment au Centre Culturel Français, au Centre de Lecture Publique de Messa, aux Archives Nationales du Cameroun et à la Bibliothèque Centrale de l'Université de Yaoundé I. Avec leur aimable permission, nous avons aussi pu consulter des ouvrages dans les Bibliothèques privées de certains de nos Enseignants.

Il a été primordial d'identifier et rassembler tous les ouvrages qui, de près ou de loin, pouvaient étayer le sujet. Les sources écrites étaient particulièrement constituées de livres d'art et d'ouvrages généraux, des articles scientifiques, thèses et Mémoires de diverses disciplines parfois en rapport direct avec le thème.

Néanmoins, de Paul GAUDIBERT (1991) présente quelques artistes peintres et sculpteurs africain en s'appesantissant sur l'environnement dans lequel il crée leurs oeuvres et Nicolas BISSECK (1995) quant à lui montre un échantillonnage d'oeuvres d'artistes de l'estuaire parmi lesquels des camerounais. Cet ouvrage renseigne sur la vie de ceux-ci et leurs techniques de travail. Dans un autre aspect, les auteurs Louis PERROIS, Jean Paul NOTUE et Jacques NEGHA s'appesantissent sur la connaissance de la confrérie ku'ngang, dont le costume est l'objet de cette étude.

Ces sources ont été d'un apport non négligeable pour l'assimilation du thème. Elles ont renseigné sur la structure des sociétés Bamiléké ainsi que ses maillons et ses composantes, la cosmogonie dans laquelle elles baignent et où foisonnent des sociétés secrètes. Certes, aucune étude préalable n'a été menée à Bansoa sur les sociétés sécrètes, exception faite de celle du sociologue NEGHA J. (1976). De même, rares sont les chercheurs s'étant véritablement appesantis sur le Ku'ngang Mis à part PERROIS et. NOTUE (1993 et 1997). Cependant, une idée a pu être faire et éprouvée par les sources orales.

Ces ouvrages participent de ceux qui ont remarquablement influencé notre travail.

Les sources orales

Des informations ont été glanées auprès des parents, aînés, patriarches, notables et quelques personnes susceptibles de fournir le moindre renseignement pouvant aider à la réalisation de cette recherche. Nous avons pris la peine d'en interroger plusieurs, afin d'avoir des informations fiables sur certaines notions qui entourent la création artistique et la vie des membres de la confrérie étudiée. Ces personnes ont été contactées dans les villes de Yaoundé, Bafoussam et Penka-Michel et lors de des multiples voyages sur le site d'étude. Nous nous sommes renseignés non seulement des réalités de la confrérie étudiée, mais aussi des croyances magico-religieuses qui entourent les sociétés coutumières de Bansoa. Une idée précise a pu être construite sur certains mythes et les significations de certains symboles propres à la société grâce aux informateurs. Ces entretiens nous ont ainsi aidé à comprendre la fonction et la signification du costume du ku'ngang.

L'enquête sur le terrain

La maîtrise de la langue ?g?mbà est la raison particulière qui nous a amené à privilégier Bansoa comme aire de recherche. Nous nous y sommes rendu à plusieurs reprises pour des besoins d'enquête. Cette enquête dans une approche interdisciplinaire s'est avérée indispensable dans la mesure où aucun ouvrage consulté ne traitait du Ku'ngang à Bansoa spécifiquement. La descente sur le terrain a permis de collecter les informations nécessaires

pour confirmer ou infirmer les données recueillies dans les ouvrages consultés. Plusieurs informateurs ont été approchés tant à Bansoa qu'à Yaoundé et Bafoussam. Nous avons eu la permission de prendre des notes, de faire des photographies, des dessins et des enregistrements sonores dont le décryptage avec l'aide des explications d'un patriarche nous a aidé à les confronter et les éprouver avec les lectures préalablement faites.

Quelques disciplines nous ont été nécessaires pour cette tâche à l'instar de l'Histoire qui nous a permis de connaître l'évolution dans le temps de la confrérie que nous étudions. De même, tandis que la Géographie a facilité la situation dans l'espace de notre zone de recherche, l'Anthropologie quant à elle a été d'un apport considérable dans l'analyse de la vision du monde qu'ont les membres de la confrérie. L'assimilation de cette approche a permis d'élaborer aisément la phase théorique du travail afin de mieux aborder la réalisation des oeuvres car comme dit Brigitte BORJA DE MOZOTA (1990, 33) «Une création ne peut se juger que par rapport à la société qui l'a engendrée.»

Les sources matérielles

Elles sont essentiellement constituées des photographies obtenues avec l'aimable contribution des chefs de clan Ku'ngang. Il nous a été interdit de photographier certains objets et parfois même de les regarder. Nous avons toutefois pu observer longuement la confection des costumes

Analyse morpho- technique et esthétique

Dans ce volet du travail, nous nous sommes attardés sur la forme et la composition du costume Ku'ngang, les différents éléments qui entrent dans sa confection. Aussi, avons nous fait allusion non seulement à l'usage de ce costume mais aussi des objets qui l'accompagnent, puisque dans ce contexte, un objet renferme des qualités esthétiques parce qu'on s'en sert dans un culte, un rite ou un acte quotidien.

Création picturale

Toutes les informations recueillies sur le terrain et analysées ont été traduites en signes graphiques en atelier et transposées sur des toiles. La démarche artistique de création s'est inspirée de quelques unes connues12 mais reposait sur une synthèse de celle de Jean KOUAM TAWADJE et le Qualias13 de Pascal KENFACK. Elle a permis de proposer des oeuvres dans lesquelles la matière et la couleur sont utilisées à profusion, des oeuvres expressives qui sont le résultat de l'observation des objets appartenant au ku'ngang et qui présentent notre propre vision de la confrérie traduite en oeuvre picturale.

Les difficultés rencontrées

Notre aventure sur un terrain aussi ésotérique n'a pas été aisée. D'une part, nous avons fait face à une véritable barrière de silence de la part de certaines personnes interrogées. Parce que la confrérie étudiée regroupe des personnes dotées de pouvoirs particuliers, et que nous n'appartenons pas à cette caste, nous avons souvent été brutalement repoussés. Certains suspicieux ont même vu en nous un stratège trop curieux visant à livrer les secrets aux «Blancs».

D'autre part, parcourir à pied plusieurs kilomètres pour rencontrer des informateurs et parfois en vain fut très éprouvant. Nous avons essuyés plusieurs faux rendez-vous. Ils se justifiaient par le fait qu'ayant pris contact avec nous, certains informateurs se rétractaient car découragés par leurs confrères. Notre appartenance à cette communauté a été un atout mais notre non appartenance à la confrérie un véritable obstacle pour l'accès à certaines informations.

Enfin, les perpétuelles difficultés pécuniaires alternaient avec celles logistiques et techniques. Il a fallu un temps considérable pour réunir de pour les déplacements, la procuration du matériel d'enquête, l'``achat» des informations et enfin la réalisation des oeuvres et l'élaboration du document final.

Présentation du plan de travail

Ce travail est divisé en quatre chapitres. Le premier chapitre traite du Ku'ngang dans son milieu, dans un contexte de foisonnement de sociétés secrètes où il joue le rôle de maintien de l'équilibre social. Le deuxième chapitre donne l'occasion de rentrer dans la confrérie et de présenter son rituel ainsi que son costume et les objets qui l'accompagnent. Le troisième chapitre, quant à lui aborde la conception des oeuvres basées sur une démarche personnelle assez rigoureuse. Le dernier chapitre enfin présente les étapes de réalisation des oeuvres que nous soumettons à l'appréciation du public. Ces oeuvres témoignent de la volonté du créateur que nous sommes, et puisent dans les formes existantes des éléments graphiques et symboliques qu'elles exploitent à leur compte. La combinaison de tous les matériaux et des techniques utilisés conduit à la création et à la présentation d'environ huit oeuvres réalisées et de quelques prototypes qui, faute de moyens, n'ont pas pu l'être.

NOTES

1 J.P. NOTUE, communication sur les Arts Plastiques, Université de Yaoundé1, cours magistral, 1999.

2 Cf. infra, Chapitre 1, section 2 : Présentation physique de Bansoa.

3 Exemple du tissu Ndop, utilisé dans certaines sociétés sécrètes, riche en symbole.

4 L'organisation de cette Université suite au décret n° 93036 du 29/01/93 portant sur la reforme universitaire a vu la création de nouvelles facultés dont celle des Arts, Lettres et Sciences Humaines et par là, la section Arts Plastiques et Histoire de l'Art au sein du département Arts et Archéologie. Cette section propose une formation professionnalisante offrant d'énormes possibilités d'auto emploi autant dans le secteur informel (atelier, Formateur...) que dans celui formel (Enseignant d'Universités, Expert...) et celui de la recherche.

5 Collection Microsoft® Encarta® 2005. (c) 1993-2004 Microsoft Corporation.

6 C. BELA, 1998, 17

7 Col. L'Afrique et le monde, histoire 6e, Paris, Hatier, Janvier 1992

8 Le premier support de peinture fut les parois des grottes d'Altamira, puis les murs des citées et temples ou résidences et pour plus de mobilité, les toiles. Les recherches d'innovation ont amené à peindre sur les sculptures, le verre, le vêtement et même le corps (body art)

9 Le petit Larousse 2003 encyclopédie (sous la direction de), Ed. Larousse, Paris, 2002, p. 760.

10 Le petit Larousse, Ibid.

11 Le petit Larousse, Ibid.

12 Voir Chapitre 3 portant sur la conception graphique et la création picturale ;

13 Voir Chapitre III, Section deux (D) où la Méthodologie de la Création artistique de Pascal Kenfack a été présentée.

CHAPITRE I :
PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

Il est question dans ce chapitre de préciser le cadre général dans lequel cette recherche a été menée. Les travaux ont montré que l'installation du groupe socioculturel Bamiléké dans le site qu'il occupe actuellement s'est fait simultanément avec l'édification d'un système politique composé de plusieurs structures et institutions détenant des pouvoirs précis. Bansoa est un exemple assez illustratif de village Bamiléké à la tête duquel on trouve un chef qui est un véritable pôle de convergence. Pour mieux comprendre la confrérie en étude, nous avons trouvé important de la présenter dans son cadre historique et socio-politique. Historique parce qu'il était utile de rappeler comment ces sociétés ont vécu dans le passé malgré toutes les mutations que l'on observe aujourd'hui avec le brassage culturel. Socio-Politique si tant est que la colonisation n'a pas altéré l'existence des survivances assez claires qui retracent la hiérarchisation et la structuration de cette société. Dans un souci de clarté, ceci amène à analyser exclusivement leurs attributions politiques et les autres tâches qui leur incombent seront analysées dans les rubriques spécialisées.

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