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Formation professionnelle et professionnels formateurs : le cas des stages cliniques infirmiers

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par Gaà¯ta Le Helloco-Moy
Université Bordeaux 2 - Master 0000
  

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4.5 - Enseigner ce qui ne s'apprend pas

B : le savoir-être on va dire sur le terrain

A : Mouais...

B : ... parce que cela il ne l'apprend pas le savoir-être, il apprend le savoir...

A : ouais mais le savoir-faire aussi quand on ne l'a pas vu en TD

G : savoir-être et savoir-faire ?

B : voilà, parce que normalement le savoir c'est à l'école puisqu'il y a l'école donc ils travaillent dessus, disons, qu'on se complète d'ailleurs sur certaines pathologies ça va être différent

A : moi je vois que nous on n'a pas eu beaucoup de TD à l'école... le savoir-être on a fait des cours, on a eu des valeurs à l'école mais après il faut mettre en pratique : l'empathie, le machin ... c'est un mot qui reste abstrait quand on ne pratique pas (E1, 167-177)

I : je trouve que c'est la réflexion, les liens quoi, le pourquoi du comment je fais les choses et y'a rien d'anodin, y'a pas un examen anodin, y'a pas un médicament anodin et qu'on a des objectifs, voilà, comprendre les objectifs... avoir une réflexion vraiment objective sur le parcours du patient au sein de l'hôpital, pourquoi il est hospitalisé, qu'est ce qu'on veut quoi !

S : pourquoi tels et tels médicaments sont prescrits parce qu'ils sont prescrits par les internes et c'est nous qui les administrons.

I : parce que la technique c'est bien, être une bonne technicienne c'est bien mais moi, personnellement, poser une perfusion tout le monde, enfin le commun des mortels est capable de la poser maintenant pourquoi ? Pourquoi on le fait, tu vois c'est différent. Moi je pars de ce principe là, une calciparine® c'est facile à faire enfin la sous-cutané c'est facile à faire...

S : voilà, on le montre et puis les gens ils finissent toujours par y arriver...

I : mais le pourquoi du comment, c'est arriver à tout comprendre

S : pour une prise en charge globale...

I : et quand tu comprends tout et bah du coup avec les collègues aides-soignantes, tu peux, la collaboration en binôme sans vraiment être coller l'un contre l'autre, je crois que c'est important, la collaboration. (E2, 148-165)

R : La réalité professionnelle ! Et puis la confrontation au quotidien qui n'est pas dispensée, l'organisation, voilà, je me rappelle très, très bien de mes premières difficultés en tant que professionnel, après je me suis attaché à cela avec les élèves c'est-à-dire que la gestion d'un groupe de patients, c'est-à-dire à l'époque c'était quatorze, maintenant c'est beaucoup moins mais ça on l'apprend pas, on n'apprend pas à gérer un service, on apprend des soins techniques, on apprend une analyse d'une démarche de soins sur un patient qu'on continue à un, deux, trois, quatre (patients) mais la réalité de la prise en charge globale d'un service ça on l'apprend pas. La gestion logistique d'un service avec les commandes de matériel tout ça, les élèves, c'est vrai, ne l'apprennent pas du tout et donc, en fait, on doit être, le plus souvent et même encore, même si moi c'est particulier la réanimation, cette notion de prise en charge globale du service et des patients, c'est vrai que les élèves... on le découvre après dans la vie active quoi.

M : Les écoles doivent apporter et c'est encore plus vrai aujourd'hui, c'est un des éléments majeurs de la réforme des études, les Instituts de Formation doivent apporter un enseignement théorique et un début de pratique[...] Nous à notre époque c'était un petit peu ça, on avait des jurys qui venaient d'endroits divers et variés, qui s'attachaient chacun avec leurs « dadas » techniques qui n'avaient rien à voir avec la réalité du service, il fallait faire un soin dans le cadre du DE (Diplôme d'Etat), au jour d'aujourd'hui ça va être dans le service où il passe la pratique qu'ils vont être évalués par leurs pairs, dans le service, et là on va avoir... c'est une évaluation professionnelle, ça c'est essentiel. Donc, dans les instituts : les bases, les tampons, ce sur quoi on a parlé en pharmacologie etc. des bases, sérieuses, sur lesquelles il pourra s'appuyer et après la pratique dans les services ça va être eux qui. (E3, 235-249 et 256-263)

F : la mise en situation

V : oui, voilà

F : Nan parce que l'école c'est la théorie et les stages c'est la pratique.

C : c'est mettre en situation

V : à tous les niveaux, parce qu'on ne peut pas se passer de ces apports techniques, enfin je ne crois pas. Si ?

Brouhaha

F : Nan parce que notre métier c'est quand même de la pratique, y'a de la théorie pour... voilà, mais y'a beaucoup de pratique aussi !

V : ah moins qu'on nous enlève tout le côté relationnel et qu'on nous laisse juste le côté technique...

Brouhaha

C'est pas possible, faire un pansement, il n'y a pas que le pansement, il y a aussi toute l'organisation, tout ce qu'il y a à gérer dans un service...

C : et ne serait-ce que savoir comment se comporter avec un patient... (E4, 191-205)

Nous nous sommes laissée le temps de nous imprégner de ces extraits d'entretien, les relisant encore et encore, nous attardant dans l'antre d'une conversation que nous n'avions guère éprouvée avant, laissant ces mots faire échos en nous malgré nos expériences et notre milieu. Nous avons relu, sommes retournée à ces lignes puis sommes revenue à l`analyse. Nous souhaitions ce temps de relecture pour effacer enfin ce qu'il nous restait de préjugé sur l'opposition théorie et pratique (cf. Supra p 13). La lecture de ces extraits nous semble, en effet, suffire en elle-même et il nous apparait presque dommageable d'avoir à les analyser davantage. Alors nous serons brève et concise s'il est possible sur ce sujet. La théorie n'a pas l'apanage du savoir qui transparait de ces extraits et la pratique ne peut se réaliser sans théorie sous peine de devenir un acte perdant tout son sens. Seul un enseignement dans la réconciliation de cette opposition peut apporter tout ce qui parait aux infirmiers comme nécessaire et suffisant à l'exercice de leur profession et nous embrassons ici ce bon sens, extorquant enfin les démons qui nous faisaient frémir depuis que les champs des mondes professionnels et de la formation s'affrontent.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille