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Contribution a la relance de la coopération décentralisée entre Rilleux-la-Pape et Natitingou: dynamiques et perspectives.

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par Hospice Bienvenu HOUNYOTON
Université Lumière Lyon 2 - Master 2 Parcours Professionnel d'Economie Sociale et Solidaire 2008
  

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Paragraphe 2- Les fondamentaux d'une bonne coopération décentralisée.

Dans un contexte de mise en place de la décentralisation, la coopération décentralisée représente un important atout de développement pour les collectivités béninoises. Le partenariat Rillieux-la-Pape - Natitingou, est un immense pas en avant pour le développement de la commune de Natitingou. Il s'inscrit dans une démarche de renforcement des relations entre collectivités françaises et celles des pays du sud. Car la coopération est l'un des moyens clés aujourd'hui permettant de promouvoir un développement plus juste et la solidarité internationale à partir d'une éducation au développement. Elle permet également d'apposer un visage plus humain sur notre monde de plus en plus marqué par la mondialisation. La coopération décentralisée a beaucoup évolué ces dernières années. Aujourd'hui, elle met l'accent sur une relation durable fondée sur le partenariat. Les trois piliers d'un partenariat pour nous sont entre autres les relations, les projets et les dispositifs de mise en oeuvre des projets. Sans ces trois éléments, aucune coopération décentralisée ne peut réussir.

En matière de relations, précisons que le succès de toute coopération décentralisée, passe avant tout par une bonne relation entre les hommes sensés conduire les destinées du partenariat. Comme le dit Jean-Michel Daclin, « le succès ou l'échec d'une coopération décentralisée, c'est avant tout l'entente et la compréhension entre les hommes 36(*) ». Les relations dans un partenariat sont très déterminantes et renvoient aux volontés et les motivations des acteurs. Lorsque les relations sont fondées sur le respect mutuel, la confiance, l'égalité et l'indépendance, la coopération a de forte chance de réussite.

En ce qui concerne les projets, ils traduisent la mise en oeuvre de la coopération. Ils doivent répondre aux attentes des partenaires et surtout des populations bénéficiaires et par voie de conséquence contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie. Les projets doivent être conçus en concertation avec les acteurs de la société civile et des autorités municipales du pays concerné par le partenariat. La place de la société civile doit être importante de part et d'autre dans les deux collectivités. À cet effet, les organes chargés de la mise en oeuvre des projets à l'instar des comités de jumelages, doivent coopérer avec les associations, regroupements et organisations de la société civile. Le but de cette collaboration entre ces différents acteurs sera de permettre au dernier habitant d'être informé et impliqué dans le projet de partenariat. Elle permet d'impulser une dynamique au partenariat et garantit la durabilité des actions et projets.

Quant aux dispositifs, ils concernent les structures créées pour la mise en oeuvre du partenariat. Ces structures doivent être guidées par un parallélisme entre les deux collectivités. La création de structures déséquilibrées ne garantit pas une bonne réussite de la coopération décentralisée. En dehors des dispositifs techniques, il faudrait aussi que les dispositifs financiers et administratifs puissent être pensés selon la même configuration avec une même procédure d'action.

Lorsque ces trois piliers fondamentaux sont réunis, les garanties d'une coopération décentralisée sont assurées. Car, la coopération repose dans ce cas sur les principes majeurs de la transparente, la clarté et l'efficacité. Le principe de la transparence doit être observé à travers un échange d'informations, de procédures et de pratiques à la fois réciproque et sans limite. La clarté par le biais d'un besoin de contrôle constant des actions, de résolution des conflits et d'évaluation régulière permet de mesurer les progrès réalisés. L'efficacité quant à elle garantit une utilisation appropriée des ressources financières et humaines dégagées par les deux parties dans le cadre d'une action de coopération décentralisée. Une bonne coopération pour nous se définit par les concepts ci-après : la démocratie, l'indépendance, l'autonomie, l'équité, les échanges réciproques, la continuité et la patience.

En ce qui concerne la démocratie, le partenariat ou le projet de coopération décentralisée, aura tout son mérite en accompagnant le processus de décentralisation en cours dans les pays du sud. Il oeuvra au renforcement de la démocratie locale par l'instauration d'une gouvernance locale. Il devra promouvoir également les droits économiques et sociaux culturels des populations et respecte les grands principes de la démocratie. L'équité qui est un élément fondamental dans une relation devra être présente dans toute action de coopération décentralisée. Le projet de partenariat ou de coopération doit accroître l'autonomie des partenaires du sud et à travers leur capacité à assumer leurs responsabilités dans les domaines économique, social, culture, environnemental et garantir ainsi un mieux-être à leurs populations. Quant à l'indépendance, elle devra occuper une place centrale dans toute action de coopération et centrale à la planification et à la mise en oeuvre de tout projet. Le projet de coopération doit aussi s'inscrire dans la continuité et se traduire par l'implication des populations dans les activités des projets de coopération décentralisée. L'implication des populations garantit leur soutien financier et crée des liens entre les différents acteurs. Les échanges réciproques devront être déterminants en coopération décentralisée et constituer avant tout pour les partenaires engagés un véritable enrichissement et un renforcement de la solidarité internationale. L'autre aspect non négligeable dans une coopération décentralisée, que nous trouvons importante est la patience. En effet, la coopération décentralisée est un processus à long terme qui exige des acteurs impliqués un engagement qui s'inscrit dans le temps, un engagement en matière de ressources, d'efforts et de résolution des problèmes ou de maîtrise des situations difficiles. La coopération décentralisée devra être marquée par une contractualisation des actions internationales des collectivités à une association de droit commun sur la base de projet et de contrat. Cette contractualisation ne doit pas perdre de vue l'idée de la gestion directe par la collectivité qui exercera un contrôle des actions malgré la signature d'une convention ou d'un contrat avec l'association ou du comité de jumelage. La garantie de ces éléments que nous venons d'évoquer a un effet sur la réussite d'une coopération décentralisée. La coopération répondra au regard de ces considérations à « une logique d'ensemble partenariale entre collectivités partenaires, une logique de temps qui s'inscrit à son tour dans une logique beaucoup plus longue et dans un enracinement beaucoup plus fort37(*) ».

Bernard Husson38(*) a une conception toute particulière d'une coopération décentralisée réussie qui semble conforter notre position en termes d'un bon partenariat. Pour cet auteur, réussir une coopération décentralisée, c'est d'abord travailler à l'amont et à l'aval des projets. Le travail en amont consiste à appuyer les collectivités partenaires dans leurs fonctions de maîtrise d'ouvrage aussi bien dans le montage financier que le suivi, la réception des travaux et du contrôle de cette réception. L'intervention en aval assure et permet une bonne utilisation des équipements réalisés. Bernard Husson avance également qu'une coopération réussie, respecte avant tout les normes de fonctionnement d'un pays et s'assure que les circuits financiers d'appui lorsqu'il y a un échange d'argent soient conformes aux procédures du pays. Réussir une bonne coopération décentralisée estime-t-il, c'est l'inscrire dans un processus global, c'est-à-dire d'articulation entre les projets soutenus et ceux qui ne le sont pas.

Pour finir, « l'essentiel pour réussir un projet de coopération décentralisée, c'est que les objectifs du projet soient clairement définis dès le départ et que la logique de travail de collectivité à collectivité soit réellement prise en compte 39(*)». Une bonne coopération permet de développer des relations institutionnelles très fortes, des relations très dynamiques entre personnes en tant qu'individus, acteurs ou représentants dans une perspective de développement pérenne. Une bonne coopération ne permet pas juste d'atteindre des objectifs de solidarité internationale mais offre aux partenaires une vraie occasion d'apprentissage et connaissance mutuelle réciproque. « Les relations- les projets et les dispositifs » constituent le triptyque d'une bonne collaboration décentralisée. Ce sont l'alpha et l'oméga de toute coopération ou partenariat. La négligence de l'un de ces piliers constitue un obstacle au bon fonctionnement de l'action de solidarité ou d'éducation au développement. Quelles sont les suggestions et les recommandations pour une bonne coopération décentralisée entre Rillieux-la-Pape et Natitingou ?

* 36 DACLIN.J.M., La coopération décentralisée en matière de déplacements urbains, CODATU XII

* 37CHIAVERINI.B., La coopération décentralisée en matière de déplacements urbains, CODATU XII

* 38 HUSSON.B. La coopération décentralisée en matière de déplacements urbains, CODATU XII

* 39 CHIAVERNI.B., op.cit

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein