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Contribution a la relance de la coopération décentralisée entre Rilleux-la-Pape et Natitingou: dynamiques et perspectives.

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par Hospice Bienvenu HOUNYOTON
Université Lumière Lyon 2 - Master 2 Parcours Professionnel d'Economie Sociale et Solidaire 2008
  

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Section 2- Problématique et méthodologie

Cette section traite de la question fondamentale de recherche, des objectifs, des hypothèses de recherche et de la méthodologie adoptée. Ces éléments entrent dans le cadre de la structuration théorique de cette étude.

Paragraphe 1- Problématique et hypothèses de recherche

Au regard des constats précédents, nous remarquons que plusieurs collectivités locales béninoises même avant la décentralisation avaient noué et entretenu des partenariats de jumelage et de coopération avec leurs homologues françaises. Cette situation montre que la coopération décentralisée est aussi vieille dans le contexte béninois. Elle constitue une forme de relation qui lie les anciennes circonscriptions urbaines aux collectivités françaises depuis plus d'une décennie malgré un contexte de centralisation du pouvoir. La coopération décentralisée a énormément profité à ces anciennes structures infra-étatiques et leur a essentiellement permis d'accroître leurs compétences et de réaliser des infrastructures socio-communautaires.

La commune de Natitingou, ex Circonscription Urbaine jusqu'en décembre 2002, en a bien profité malgré son statut de territoire administré et placé sous contrôle du préfet pour entrer en partenariat avec la commune française de Rillieux -la- Pape. Le statut de collectivité locale pour l'une et de territoire administré pour l'autre n'a pas été un obstacle pour l'établissement du partenariat-jumelage entre les deux villes. Le partenariat qui lie les deux communes à cette époque n'était pas tout à fait une forme de coopération décentralisée, car le critère de territoire administré par des élus n'était pas observé. Il s'agissait donc d'une forme de relation totalement fondée sur la solidarité internationale. La commune de Rillieux -la- Pape dans la seconde moitié des années 90, a voulu simplement manifesté son attachement à la solidarité en entreprenant une relation avec la Circonscription Urbaine d'alors. Tout va changer avec l'organisation des premières élections municipales en 2002 qui érigent Natitingou en un territoire décentralisé gouverné par des élus locaux. Du partenariat-jumelage, on entre à partir de 2003 dans une forme de coopération de territoire à territoire désignée sous le nom de coopération décentralisée. Les relations entre les deux communes se développent désormais entre deux partenaires égaux qui ont les mêmes statuts, jouissant des mêmes droits pour s'ouvrir au monde et établir des relations avec les populations d'autres cultures.

Aujourd'hui, la dynamique de cette coopération décentralisée s'est concrétisée par la signature d'un protocole d'accord de jumelage, de conventions générales de coopération décentralisée liant les deux communes, la signature de conventions de mise en oeuvre de programme et surtout la réalisation de projets concrets tels la construction d'un centre de tissage, la fourniture en matériels et équipements pour l'évacuation des ordures ménagères, la dotation du centre de santé de la ville d'un incinérateur sans oublier les dotations du centre de loisirs de libres et autres équipements de travail. Mais les partenaires ont failli dans la mise en oeuvre de cette relation. Autrement dit, les deux collectivités ont oublié d'envisager une structuration raisonnée, équilibrée et identique à travers des instances de pilotage et de prise de décisions. La négligence de cette structuration constitue un handicap majeur à l'évolution de cette coopération entre les deux villes.

Au bout de dix ans de partenariat-jumelage, il faut certes reconnaître que, malgré son évolution, le partenariat entre les deux territoires n'est pas au beau fixe. On constate que la coopération, n'a pas comblé les attentes des élus encore moins des populations. Il n'y a pas par exemple de profondes relations entre les deux peuples et les personnes déléguées à la mise en oeuvre des actions et programmes agissent sans concerter les élus des deux côtés. Il n'y a pas de concertation entre le comité de jumelage de Rillieux -la- Pape et la commune de Natitingou. Ce comité de jumelage viendrait à imposer ses décisions à l'autre partie, ce qui ne pas surtout la vision des élus Rillards dans cette coopération. Le comité de jumelage, plus précisément certains de ses membres ont développé des pratiques qui ne sont pas de nature à avancer la coopération entre les deux collectivités. Cette coopération aujourd'hui piétine et n'avance pas comme cela aurait du être. Ces pratiques très proches du « néo-colonialisme », n'ont pas contribué à réaliser le but de cette coopération qui était celui d'accompagner le développement de la commune de Natitingou à travers une transformation administrative, politique mais aussi à travers une bonne gouvernance locale.

En plus, le comité de jumelage, a maintenu l'attitude des débuts de la solidarité internationale. Il est resté dans une démarche humanitaire, caritative et a oublié d'oeuvrer à l'accompagnement local de la commune de Natitingou. Le comité de jumelage à travers certains de ses membres a simplement transformé les relations et ont développé une forme de coopération basé sur les rapports du dominant au dominé, du donateur au récipiendaire. Cette situation a été empirée par des événements politiques au sein du conseil municipal de Natitingou.

En effet, le premier Maire de la commune a été destitué à cause de sa méthode de gestion des affaires publiques locales très controversée et critiquée par ses pairs. Son successeur ou remplaçant a été durant cette première mandature menacé de destitution. Il faut aussi dire que ces événements politiques intervenus au sein du conseil communal, ont accru le désengagement des élus qui sont tournés vers des problèmes institutionnels et non développement de leur territoire. En toute conséquence, les élus pendant cette période n'ont aucune volonté à travailler pour que la coopération avance et apporte son soutien à la qualité de vie des populations.

Ces deux éléments conjugués, ont jeté un froid à la coopération décentralisée entre les deux collectivités entre 2005 et 2008. Elle entre dès lors dans une situation d'endormissement total. L'addition de ces deux situations, nous laisse dire que la coopération entre Rillieux -la- Pape et Natitingou traverse une crise. Ceci a été d'ailleurs reconnu par les deux Maires et les responsables techniques des deux collectivités. Pour notre part, cette crise que nous appellerons « crise d'adolescence ou de maturité », est nécessaire et sans grande importance sur les relations entre les deux territoires. Au fond, elle a permis aux deux parties de revoir leurs modes de fonctionnement et de questionner les dispositifs de mise en oeuvre de la coopération afin de rendre plus efficaces et pérennes les actions de cette coopération. La commune de Rillieux -la- Pape s'est interrogée sur la mise en oeuvre de cette coopération et s'est rendue compte que, ce n'est la bonne solution pour agir et accompagner le développement de la commune jumelée de Natitingou. La commune s'est rendue également compte que, l'appareil de mise en oeuvre du partenariat a été sérieusement grippé. Selon les cadres techniques en charge de la question à la commune de Rillieux -la- Pape Rillieux, ces dispositifs ont monté leurs limites. Ils ne garantissent pas toujours la transparence et ne respectent pas la vision de la commune à savoir le respect de l'autre et la concertation dans la mise en oeuvre des actions et la prise de décisions. La coopération entre les deux communes selon le constat de ces responsables techniques traverse non seulement une crise de maturité mais aussi tend vers une dérive coopérative.

De ce constat, découlent les questionnements de cette étude. En effet une étude scientifique ne commence dit-on souvent par de simples, d'événements ou hypothèses mais à partir d'un problème objectivement identifié et spécifié. C'est pour dire que notre étude ne saura être appréhendée que si elle se base sur une problématique majeure qui va permettre de nous interroger sur les réalités du partenariat entre Rillieux -la- Pape et Natitingou que nous venons de développer plus haut. C'est ainsi que nous sommes interrogé sur les mesures envisageables pour redynamiser et relancer cette coopération entre les deux partenaires. Autrement, cette étude s'interroge sur les dispositifs à mettre en place pour que la coopération reprenne du souffle, ne subisse plus des événements politiques cycliques, contribue réellement à l'amélioration des conditions de vie des populations et qu'elle ait de bonnes perspectives pour les années à venir. Les élus et responsables de la commune en accord avec les nouvelles autorités municipales de Natitingou décident de faire autrement en recadrant la coopération avec des objectifs nouveaux. Ils sont d'accord pour faire table rase et relancer la coopération entre les deux partenaires. La commune de Rillieux-la-Pape, voulant se démarquer des méthodes et pratiques mises en oeuvre et par voie de conséquence réafficher sa position par rapport à la solidarité, réfléchit sur une nouvelle approche de sa relation avec Natitingou qu'elle a invité afin de redonner un contenu à leur rapport à travers la relance du partenariat entre les deux territoires. Ainsi, la question fondamentale qui a fait l'objet des discussions entre les deux communes se résume: « quelles pourraient-être les mesures envisageables pour dynamiser, relancer la coopération et renforcer les liens d'amitié entre Rilliards et Natayais ? Cette problématique se décline en une autre question et relance le débat de la coopération entre les deux communes. Autrement, la question fondamentale est de savoir en quoi la relance de la coopération pourrait-t-elle servir de levier de développement de la commune de Natitingou et contribuer au rayonnement international de Rillieux -la- Pape ? C'est aussi dans le cadre de la manifestation de la commune

Pour tenter de répondre à cette problématique ainsi que des questions subsidiaires qu'elle suscite, nous avons construit deux hypothèses de recherche et défini des variables explicatives. C'est ainsi que notre hypothèse générale a été de ressortir que le refroidissement ou le gel du partenariat entre les deux communes, découlerait du fait que cette coopération aurait engendré un type particulier de configurations d'humanistes très animés par une vision très « néo- colonialiste » de l'aide au développement et plus particulièrement de la solidarité internationale. Suivant cette configuration, nous retrouvons des acteurs engagés en faveur de la solidarité mus par une certaine idée de relations entretenues selon le type de dominant à dominé, du donateur au récipiendaire sans vraiment impliquer les populations locales, qui occupent malheureusement une position principale dans la mise en oeuvre de cette coopération. Cette position qu'occupent ces acteurs sert d'occasion à ces derniers pour mettre en place un système de partenariat déséquilibré fondé sur la domination. Comme nous pourrions l'imaginer à travers le bilan d'une telle forme d'aide au développement, l'efficacité des actions entreprises se fondant sur ce modèle de partenariat est très critiquée et mise en cause. Autrement, le système de relations mis en place par les acteurs délégués à la coopération, expliquerait le déphasage d'une part entre l'idée de départ de la solidarité et le bilan mitigé de cette coopération et d'autre part. Comme variables explicatives, nous soutenons que les méthodes d'interventions et l'appropriation de la coopération par des acteurs délégués à la coopération, expliqueraient la dérive qui a caractérisé le partenariat entre les deux communes et le gel des relations entre les deux partenaires. Ces méthodes d'intervention renferment des stratégies de domination et du non respect des principes fondamentaux de la coopération décentralisée que sont le respect mutuel, la réciprocité et l'égalité. Nous n'occultons pas la crise au sein du conseil communal, qui aurait contribué dans la foulée au refroidissement du partenariat-coopération décentralisée entre les deux collectivités locales.

Ainsi l'objectif de cette étude est de rechercher dans la mise en oeuvre de la coopération entre les deux partenaires, les éléments qui ont apporté un coup d'arrêt à cette coopération qui revêt à priori un enjeu fondamental de développement de la commune de Natitingou. En termes d'objectifs spécifiques, cette étude se propose d'examiner les dispositifs mis en oeuvre par cette coopération. Il est question d'identifier les facteurs à l'origine de l'incohérence dans les actions et du détournement de la relation de partenariat. Elle se propose également d'examiner les méthodes d'interventions des acteurs délégués à cet effet et pointer du doigt la négligence des élus locaux des deux communes dans la mise en oeuvre de cette coopération. Pour examiner ces différents éléments annoncés plus haut, nous avons recours à une méthodologie particulière d'analyse que nous détaillerons dans la sous-section suivante.

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