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Management de l'innovation - holisme organisationnel

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par Jérémy Gain
NEGOCIA CCIP - Master 2 2010
  

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H- Les ressources humaines en R&D

La définition communément admise de la recherche et développement nous est fournit par l'OCDE. Il s'agit donc d'une catégorie statistique, économique et comptable englobant l'ensemble des activités entreprises « de façon systématique en vue d'accroître la somme des connaissances, y compris la connaissance de l'homme, de la culture et de la société, ainsi que l'utilisation de cette somme de connaissances pour de nouvelles applications ». 74(*)

Nous nous intéresserons uniquement à la R&D relative à la sphère privée et marchande. La R&D ne sera donc pas traitée hors du cadre de l'entreprise dans laquelle elle peut se mettre en place sous la forme d'un département spécial ou d'un laboratoire. De façon plus spécifique, les hommes et les femmes qui la composent seront l'objet de notre analyse dans cette partie. Enfin, nous nous focaliserons évidement sur les composantes de l'activité R&D (recherche fondamentale, expérimentale ou appliquée) se rapportant au développement des innovations produits, services ou procédés.

Il est souvent difficile pour un manager commercial de déceler les véritables attentes d'un chercheur tant celles-ci sont parfois éloignées des stratégies de rentabilités propres au mode de l'entreprise (Lee, 1992). Un chercheur intègre habituellement un département R&D directement à la suite de longues études (huit années pour un doctorant en Union Européenne) avec à la clé un statut d'expert sur une discipline unique. En conséquences, le jeune chercheur tend à s'identifier au travers de sa discipline. Une étude empirique de Louis Barnes (1960) éclaire cette analyse. Il en ressort que les chercheurs se définissent au travers de leur profession et spécialité (physicien ou biologiste par exemple) ne mentionnant rarement leur appartenance à une entreprise, tandis que les autres salariés s'identifient, souvent avec fierté, au travers de leur entreprise. Les ambitions du jeune chercheur se refléteront d'ailleurs plus aisément sous le prisme académique de sa discipline que sous les objectifs pécuniaires de l'entreprise. Il existe donc un risque non négligeable de distorsion au niveau managérial entre les attentes et les intérêts respectifs à ces deux communautés.

Le professeur Dennis Lee (1992) fait une distinction entre le mode de management relatif aux ingénieurs et scientifiques. Il explique que ces deux groupes d'apparence semblable, poursuivent en fait des objectifs bien différents au sein des départements R&D. Tous deux ont en commun la formulation de problématiques et la recherche de solutions appropriées, mais les ingénieurs ont typiquement des buts pratiques à l'esprit tandis que les scientifiques étudient des phénomènes fondamentaux. De plus, les scientifiques portent des ambitions personnelles de recherche fondamentale qui ne se concrétisent que par la publication de leurs écrits et la reconnaissance de leur nom. Krech Crutchfield (1962) considère que la place de l'ego est primordiale mais selon lui plus un individu est sensible aux évaluations extérieures, moins il peut faire preuve de motivation intrinsèque, l'ego étant mobilisé par la recherche de signes de reconnaissance sociale. Ainsi, l'ambition de reconnaissance des scientifiques peut conduire à une dégradation de la motivation intrinsèque et finalement réduire la créativité organisationnelle.

Au contraire des ingénieurs qui se nourrissent essentiellement du succès commercial de leurs solutions (Lee, 1992). Leurs objectifs personnels sont donc alignés avec les valeurs d'une entreprise ce qui facilite grandement le management opérationnel.

Malgré cela, beaucoup d'ingénieurs se montrent particulièrement réticents à l'idée d'évoluer vers la position de manager. Tout d'abord, l'ingénieur (plus que le scientifique) peut connaître une obsolescence de son savoir-faire dans des domaines rigoureusement techniques où les concepts évoluent très rapidement. Son expérience et ses connaissances deviennent de moins en moins pertinents à mesure que les technologies évoluent. C'est une source importante de frustration qui le conduit irrémédiablement vers une position de manager à la quelle il est souvent mal préparé de par son cursus scolaire ou son expérience professionnelle ancré dans des domaines particulièrement techniques (Twiss, 1992).

En effet, la raison principale qui rend réellement difficile la transition de l'ingénieur vers une position de communicant et de gestionnaire est son manque de compétences relationnelles pour exercer cette fonction. Denis Lee (1992) met en relief les biais psychologiques et les frontières cognitives qui sont souvent sources de dissonances lorsqu'il s'agit de communiquer avec les départements marketing ou les forces de ventes par exemple. Il révèle ainsi l'importance des "gatekeeper"75(*) dans une démarche systémique d'innovation.

Ces derniers sont de par leur profil en "T" (individus ayant une compétence pointue dans leur domaine et de bonnes connaissances générales sur des activités connexes) des forces critiques pour l'organisation.

Figure 22 : Le gatekeeper au sein d'un département R&D (Donnellan et al. 1997).

Comme nous pouvons l'observer, Mike, le gatekeeper, agit tel un centre névralgique pour l'ensemble de la structure à laquelle il fournit une information claire et intelligible par l'ensemble des salariés.

Ce concept a été suggéré par Thomas Allen en 1977, il décrit une personne clé dans l'organisation qui facilite la diffusion de l'information externe au sein de l'entreprise par des communications informelles avec les autres collaborateurs. Il joue donc le rôle d'intermédiaire (ou courtier) entre les connaissances externes et le capital de connaissances interne à l'entreprise.

Thomas Allen (1977) identifie trois caractéristiques décrivant le gatekeeper :

- c'est un expert technique dans son domaine,

- il détient un poste de commandement de premier niveau,

- il est reconnu pour ses qualités techniques au travers d'un management et d'une communication efficace.

Le but étant de découvrir l'élément au sein du département R&D qui réunit l'ensemble de ces qualités. Il pourra dés lors identifier l'information clé, la traduire conformément à la culture de l'entreprise et la diffuser via le réseau informel qu'il aura préalablement bâti.

Plusieurs critiques ont toutefois commencé à émerger avec la démocratisation des TIC qui tendent à affaiblir la position de monopole de l'information que détenait auparavant le gatekeeper. L'outil Internet en particulier a considérablement changé la façon dont se partage et se communique l'information (Whelan, 2007). Désormais, l'accès à l'information s'est généralisé et la seconde génération du Web (le Web 2.0) a mis sur pied de nouvelles façons d'échanger et de communiquer auxquelles tout le monde (internautes professionnels ou néophytes) peut participer. Chaque employé peut donc pleinement et légitimement revendiquer une position de "gatekeeper" au sein de l'entreprise.

De plus , et même si le modèle des départements R&D a connu beaucoup de succès par le passé. Et malgré des sommes parfois colossales investies en R&D par les grandes entreprises, la productivité de ces laboratoires et leur capacité à produire des solutions créatives sont de plus en plus remises en question par les entreprises elles-mêmes qui s'interrogent sur de nouvelles formes de management de la créativité.

* 74 Source : Manuel de Frascati Méthode type proposée pour les enquêtes sur la recherche et le développement expérimental- 2002

* 75 Les appellations d'imprésarios et d'architectes de réseaux sont aussi souvent usitées.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon