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Management de l'innovation - holisme organisationnel

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par Jérémy Gain
NEGOCIA CCIP - Master 2 2010
  

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CHAPITRE II : Les hypothèses de recherche

L'objectif de ce travail est d'établir l'existence d'un rapport entre plusieurs variables : la structure d'une organisation, le management des hommes et l'émergence de l'innovation créatrice de valeur au sein d'une organisation donnée.

Ces hypothèses sont issues d'une confrontation entre mes convictions personnelles et les conclusions que nous pouvons tirer du corpus théorique ainsi que de la revue de littérature établis autour de notre problématique de départ. L'étude empirique qualitative qui sera présentée lors du chapitre suivant aura donc pour ambition de vérifier, d'infirmer ou de confirmer ces hypothèses.

Elles seront dictées sous une formulation affirmative voire injonctive. Et préfigureront les préconisations à venir.

1. Première hypothèse : L'innovation totale doit être un pilier de la stratégie de l'entreprise car elle lui est foncièrement bénéfique.

L'innovation totale sous entend la mise en place d'une démarche stratégique pérennisant les processus innovateurs au sein de l'entreprise. L'innovation est devenue un enjeu majeur dans un monde globalisé ou la concurrence ne s'est jamais montré aussi compétitive, notamment dans les pays développés. C'est aussi une formidable source de croissance économique comme en atteste le parallélisme des courbes des brevets octroyés, du taux de croissance et de la richesse produite par les entreprises innovantes.

Innover devient donc le meilleur, voire l'unique moyen sur certains marchés, de rester compétitif, de se démarquer de ses concurrents et de garantir sa survie économique.

De plus, nous vivons dans une société de satiété où les consommateurs expriment des besoins de plus en plus pointus et exigeant. Les entreprises doivent donc être capables de renouveler leurs offres en permanence afin de se différencier par des contenus plus riches et à plus forte valeur ajoutée.

Du point de vu de l'entreprise, l'innovation :

- est un moyen pour l'entreprise d'améliorer sa compétitivité-prix (par exemple, les innovations de procédés et les innovations organisationnelles permettent de réduire les coûts grâce aux gains de productivité réalisés),

- est également un facteur de compétitivité structurelle.

De nombreuses techniques et méthodes ont émergé face à cette nécessité devenue de plus en plus pressante. Néanmoins, le recours à la séduisante boite à outils de l'innovation sera vain si cette dernière n'est pas utilisée en cohérence avec une stratégie d'innovation à la fois systémique et itérative.

Une stratégie globale que de nombreuses entreprises peinent encore à mettre en oeuvre. Les raisons indiquées concordent dans la plupart des cas vers une culture impropre à la prise de risque, une organisation ancrée dans des routines bureaucratiques annihilant toute prise d'initiative et un climat social malsain. La synthèse de ces éléments peut devenir un véritable poison pour l'entreprise et contribue à faire avorter les velléités d'innovations au sein des organisations.

2. Seconde hypothèse : Il existe un modèle organisationnel à vocation universaliste, capable de favoriser l'émergence et le développement des innovations au sein d'une entreprise.

Certains auteurs considèrent que l'organisation et l'innovation sont deux légitimités contradictoires qui s'opposent et se concurrencent. Si la découverte d'un modèle unique et universel peut sembler utopique, il est dans tous les cas possible d'identifier un ensemble de dénominateurs communs des bonnes pratiques organisationnelles des entreprises innovantes. Leur agrégation et rationalisation permettront de dégager un modèle organisationnel adéquat pour l'optimisation de l'innovation totale.

Parmi ces éléments favorables nous avons retenu :

- Une vision fédératrice (et présence d'un leadership fort)

- Un attrait pour le futur (orientation sur le long terme) et pour le changement,

- Une culture du risque et une acceptation de l'échec (ce qui induit aussi un soutien managérial à la démarche d'innovation),

- Une logique client (proximité avec le consommateur final pour pouvoir comprendre et anticiper ses besoins),

- La fluidité des communications transversales entre les différents départements,

- La capacité d'absorption des informations extérieures et la présence de gatekeepers qui accélèrent leur assimilation et leur diffusion au sein de l'entreprise,

- Un capital de connaissances (qui s'enrichit au fur et à mesure des expériences, des réussites et des échecs accumulés),

- Un système d'information (TIC) qui joue un rôle très important dans la diffusion/vulgarisation des connaissances auprès des collaborateurs, dans le décloisonnement des entités et dans l'accroissement de la capacité d'absorption).

Ainsi, à l'instar de Max Weber qui considérait le modèle bureaucratique comme le "one best way" des organisations (avant d'être remis en cause par la théorie des relations humaines dans les années quarante), nous pensons qu'il est possible de bâtir la stature d'une organisation idéale répondant aux nouveaux impératifs économiques de notre époque. Son efficacité lui conférera une dimension internationale outrepassant les barrières culturelles. Le système organisationnel est donc ici considéré comme un ensemble homéostatique.

Enfin, la formulation de cette seconde hypothèse implique l'existence d'un structuralisme organisationnel, concept emprunté à la pensée de Claude Lévi-Strauss qui prétend que « l'être humain ne peut être appréhendé qu'à travers un réseau de relations symboliques qui sont autant de structures auxquelles il participe sans en être conscient»83(*). Il affirme ainsi l'existence d'un primat de la structure sur l'événement ou le phénomène social. Cette vision systémique nous amène à penser que le comportement de l'individu créatif bien que socialement prédéterminé puisse être valorisé ou limité selon le type d'organisation à laquelle il est rattaché.

Troisième hypothèse : L'innovation participative doit être institutionnalisée car elle alimente un flux continu d'idées génératrices de valeur pour l'entreprise.

Une fois l'organisation idéale mise en place chaque membre de l'entreprise doit pouvoir devenir un acteur de l'innovation. Cette idée va de paire avec l'engouement suscité par les propos de Raymond Lévy, Président de Renault dans les années 1980 lorsqu'il déclarait à propos de ses salariés: « Je ne veux pas que l'on considère d'un côté 5000 personnes qui pensent pendant que 65000 exécutent ». Il a en quelques sortes inaugurer les préceptes de l'innovation participative en instituant cette démarche pilotée au plus haut niveau hiérarchique.

Mais force est de constater que beaucoup d'entreprises rechignent encore aujourd'hui à instaurer une pratique d'innovation participative mobilisatrice qui aille au-delà de quelques projets sporadiques et peu soutenus. La réussite de ces projets est donc une affaire de culture et d'orientations stratégiques.

Pourtant les succès à la fois économiques et sociaux existent et sont nombreux comme en témoigne l'exemple du groupe hôtelier Accor qui a mis en place un système d'idée généralisé à ses 125 000 collaborateurs situés dans plus de 100 pays. Un réceptionniste a ainsi proposé de faire éteindre systématiquement et automatiquement les téléviseurs dès qu'un client libérait sa chambre d'hôtel. Cette innovation a rapporté une économie estimée entre 600 000 et 1 million d'euros entre 2002 et 2003. Outre une récompense financière, l'auteur de l'idée a bénéficié d'une promotion interne. Il est aujourd'hui directeur d'un établissement hôtelier du groupe Accor.

Ce type de management peut donc être un moyen de promotion et surtout un formidable outil de reconnaissance pour les salariés. L'innovation participative est enfin une inépuisable source d'apprentissage pour l'entreprise. Toutes les compétences individuelles accumulées peuvent se conjuguer et constituer des compétences collectives qui pourront dés lors bénéficier à toute la structure.

* 83Source de la définition : "Le structuralisme en quatre questions" de Paul-François Paoli, article publié en 2009 (figaro.fr).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote