4.2.5. Correction des differentes données
Comme déjà annoncé dans les sections
précédentes, les données hydrométriques
présentent plusieurs lacunes. L'utilisation de ces données
à l'état brute sans traitement est une source d'erreur,
même si les modèles Perceptrons Multicouches (PMC) pourraient
intégrer ces "lacunes" (données manquantes) en les
considérants comme des valeurs nulles (zéro) pendant le processus
d'apprentissage. Pour remédier à cette éventualité,
ces lacunes méritent d'être comblées à l'aide des
techniques adaptées dans ces circonstances.
Pour réconstituer les données de débit
manquantes plusieurs techniques existent dans la littérature. On peut
utiliser des critères de proportionnalité analogues dans le cas
de stations hydrométriques placées sur un même cours d'eau
(transposition géographique, conservation des volumes, etc.). Les
méthodes basées sur l'analyse des régressions et des
corrélations (relation pluie-pluie ou pluie-débit, relations
inter-postes) peuvent également être utilisées à cet
effet (Musy et Higy, 2003). Pour cette étude, les données de
débit, mesurées aux stations hydrométriques de Bada,
Marabadiassa, Tortiya et Bou, ont été reconstituées
à l'aide de la première méthode citée : la
méthode du critère de proportionnalité analogue. Les
différentes surfaces des sous bassins ont été
calculés et les rapports ci-dessous ont été
déterminés et utilisés :
Concernant les données de pluies aberrantes
répertoriées au niveau de la station de Korhogo, elles ont
été remplacées par leur équivalent dans la base de
données de pluies fournie par le système IDIS en les multipliant
par un facteur de 2. Il faut cependant noter que cette multiplication n'a eu
aucun effet sur les valeurs complétées car elles étaient
toutes nulles.
Les données ainsi harmonisées sont analysées
dans la section suivante afin de déterminer des biais éventuels
qui pourraient être présents dans ces séries
chronologiques.
4.2.6. Contrôle et analyse des données
Dans les sciences hydrologiques, il est souvent
nécessaire de contrôler un seul type de données (pluie,
température, évaporation) à l'échelle locale
(à l'endroit où la mesure a été effectuée)
ou à l'échelle régionale (d'un bassin versant où
plusieurs sites de mesures ont été établis). La
comparaison des données IDIS et SODEXAM trouve ici son importance. C'est
la méthode du double cumul qui consiste à vérifier la
proportionnalité des valeurs mesurées à deux stations qui
a été utilisée. L'une des stations (station X) est la
station de base ou station de référence, supposée
correcte. L'autre station (Y) est la station à contrôler. Un effet
de lissage est obtenu en comparant, au pas de temps choisi (année,
saison, mois, décade), non pas
les valeurs observées, mais leur cumul. Dans cette
étude, les données IDIS représentent la station (Y) et les
données SODEXAM la station X. Les auteurs tels que Musy et Higy (2003)
propose les relations suivantes :
t
X t
( ) = x i
( ) (8)
i = 0 t
Y t
( ) = y i
( ) (9)
i = 0
4.2.6.1. Données climatiques (pluies et
températures)
Le cumul est établi sur 27 ans avec les valeurs
mensuelles des précipitations et des températures. Les pluies et
les températures issues de la base de données IDIS et celles
fournies par les services de la SODEXAM sont comparées. Les
figures 28 et 29 illustrent respectivement les comparaisons
avec les pluies et les températures.
Figure 28 : Double cumul des
précipitations SODEXAM et IDIS à Korhogo
Figure 29 : Double cumul des
températures SODEXAM et IDIS à Korhogo 4.2.6.2.
Données hydrométriques
Comme pour la pluie et la température, le cumul des
débits mensuels est établi sur 27 ans. Les débits des
stations de Marabadiassa, Tortiya et Bou (stations à contrôler)
sont comparés aux débits de la station de Bada (station de
référence) d'une part (Figure 30 à 32) et
d'autre part les débits à la station de Bou (station
contrôlée) aux débits de la station de Tortiya (station de
référence) (Figure 33).
Figure 30 : Double cumul des
débits aux stations de Bada et de Marabadiassa
La figure 30 compare des bassins versants de
taille voisine et assez proche géographiquement (les superficies sont de
24 050 km2 pour la station de Bada et de 22 293 km2 pour
la station de Marabadiassa). La figure 31 compare les stations
de Bada et de Tortiya qui sont deux stations très
éloignées l'une de l'autre. Ici on note une différence
notable entre les superficies des deux sous bassins (24 050 km2 pour
la station de Bada et 14 500 km2 pour la station de Tortiya).
Figure 31 : Double cumul des
débits des stations de Bada et de Tortiya
Comme précédemment, la figure 32
compare des bassins versants trop différents (24 050
km2 pour la station de Bada et 3 710 km2 pour la station
de Bou).
Figure 32 : Double cumul des
débits des stations de Bada et de Bou - 74 -
Quant à la figure 33 elle paraît
plus intéressante, car elle compare des bassins versants assez proches
par la taille et par leur position géographique (Tortya et Bou).
Figure 33 : Double cumul des debits
des stations de Tortiya et de Bou
On note que quelque soit la différence de superficie
des bassins versants et l'éloignement des stations de mesures, il ne se
dégage aucune tendance comme par exemple une rupture de pente
significative. Il ressort que la méthode du double cumul
suggérée par Musy et Higy (2003) ne permet pas de détecter
des biais significatifs au niveau des données hydrométriques
disponibles pour cette étude. Cependant, il est bon de remarquer que
lorsqu'on compare les débits de la station de Bou à ceux des
stations de Bada et de Tortiya, on observe de légers changements de
pente.
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