PREMIÈRE PARTIE :
GÉNÉRALITÉS CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA ZONE
D'ÉTUDE
1.1. INTRODUCTION
La modélisation pluie-débit est plus pertinente
lorsqu'on la réalise sur un bassin versant hydrologique. Pour ces
travaux, l'unité hydrologique choisie est située au nord de la
Côte d'Ivoire (Afrique de l'Ouest) et est drainée par le Bandama
Blanc. Ce premier chapitre a pour objet la description de la zone
d'étude afin de permettre d'apprécier le degré de
complexité de ce site. Pour cette raison, il est subdivisé en
deux sections. La première section présente
géographiquement le fleuve Bandama et la deuxième section
justifie le choix de la zone d'étude.
1.2. APERÇU GÉNÉRAL DU FLEUVE
BANDAMA
Le bassin versant du Bandama s'étend du Nord au Sud de
la Côte d'Ivoire entre les latitudes 5°14'et 10°21' N et les
longitudes 4° et 7°W, comme l'indique la figure 1
(Lévêque et al., 1983). De forme quasi
rectangulaire, ce bassin versant a une superficie d'environ 97 000
km2. Il est drainé par le fleuve Bandama et ses deux
principaux affluents : la Marahoué et le N'zi. D'une longueur totale de
1 050 km, le Bandama est le seul parmi tous les grands fleuves de la Côte
d'Ivoire dont le bassin versant est entièrement en territoire ivoirien.
Il prend sa source à une altitude de 480 m entre Korhogo et Boundiali.
Après une orientation E-W de son cours supérieur jusqu'à
Ferkéssédougou, il prend une direction N-S. De
Ferkéssédougou à sa confluence avec le Bou, le Bandama
décrit une succession de nombreux méandres. A Kossou, la
vallée se resserre notablement. C'est à cet endroit qu'est
construit, depuis 1971, le barrage hydroélectrique de Kossou. Peu
après Kossou, il reçoit la Marahoué ou Bandama rouge, long
de 550 km. Le Bandama prend ensuite une direction NW-SE jusqu'à sa
confluence avec le N'zi, affluent long de 725 km. Il reprend ensuite une
direction N-S jusqu'à son embouchure à Grand-Lahou. Le bassin du
Bandama est limité par les bassins versants rsuivants (Figure
1) :
i. les bassins versants du Niger et de la volta au Nord ;
ii. les bassins versants du Boubo, de l'Agnéby et
l'Océan Atlantique au Sud ;
iii. le bassin versant de la Comoé à l'Est et ;
iv. le bassin versant du Sassandra à l'Ouest.
Figure 1 : Localisation des bassins
hydrologiques de la Côte d'Ivoire
1.3. CHOIX ET PRÉSENTATION DE LA ZONE
D'ÉTUDE
Le bassin versant du Bandama objet de cette étude est
situé en amont du barrage hydroélectrique de Kossou. Il contient
un plus grand nombre de barrages hydro agricoles soit 85% de tous les barrages
de ce genre dans tout le Nord du pays (Figure 2). Les limites
géographiques de la zone d'étude sont (Figure 3)
:
i. le bassin versant de la Marahoué à l'Ouest ;
ii. le bassin versant du N'Zi à l'Est ;
iii. le bassin versant de la Volta au Nord et ;
iv. au Sud par la retenue d'eau du lac de Kossou.
Figure 2 : Localisation des barrages
hydro agricoles en côte d'ivoire (DCGTx, 1992, Programme Petits
Barrage, IRD)
Figure 3 : Localisation du bassin
versant d'étude - 5 -
Les sous sections suivantes traitent respectivement de la
situation socio-économique, de la géographie physique, du
contexte géologique et hydrogéologique, du climat et du contexte
hydro-climatique de la zone d'étude.
1.3.1. Aspect socio - économique
La zone d'étude présente un centre
d'intérêt dans toute sa boucle amont, région de Korhogo,
très peuplée et intensément agricole. C'est dans cette
région que de nombreux petits réservoirs destinés à
l'irrigation ont été créés, surtout pour la
riziculture.
Ces barrages sont destinés à l'agriculture (a),
à l'élevage (b), à la pêche (c), et aux besoins
domestiques (d) (Planche I)
(c)
(a)
(d)
(b)
Planche 1 : (a) plantation
industrielle de coton à Ferkéssedougou, (b) Présence de
troupeaux de boeufs au bord du barrage de Torla II à Ouangolodougou,
(c) Pêche pratiquée dans le barrage de Broundougou à
Ouangolodougou et (d) Utilisation des eaux du barrage de Tiegbe pour
le ménage. (Source : DCGTx, 1992, Programme Petits Barrage,
IRD).
Le réseau routier y est dense en comparaison au reste
du pays. Le chemin de fer qui passe à l'Est de la zone d'étude
vient ajouter un plus à la facilité de circulation. Tous ces
infrastructures représentées à la Figure
4, sont très importantes dans le développement d'une
localité ; car, elles facilitent la libre circulation des personnes et
des biens.
Figure 4 : Répartition des voies
de communication sur la zone d'étude
Le bassin versant du Bandama Blanc en amont du barrage de
Kossou alimente une population estimée à environ 1 437 000
personnes (INS, 2000) au travers d'un réseau d'environ 280 barrages
agropastoraux. Il est de plus doté en barrages agropastoraux,
près de 50% de l'ensemble des ouvrages recensés ; mais, il ne
représente que 0,07% du volume total d'eau stockée annuellement
sur l'étendue du territoire national ; soit 27 781 000 m3
d'eau, à cause de la faible pluviométrie enregistrée.
Cette région est marquée par une forte concentration de
barrages agro-pastoraux, notamment dans les
départements de Ferkéssédougou (35%) et Korhogo (31%).
Elle représente également 71% des barrages pastoraux existant sur
le territoire ivoirien. C'est également une région de riziculture
irriguée avec 45%, soit 2 950 ha, des superficies totales
aménagées sur le territoire national. La riziculture est beaucoup
développée dans la région de Korhogo et ses environs.
Toute la zone d'étude est dominée par les activités
agricoles et pastorales. Tous ces éléments mettent en relief
l'importance de la ressource en eau et donc de sa gestion rationnelle et
intégrée sur l'étendue de la zone d'étude. Une
modélisation pluie-débit pourra donc se révéler
utile pour contribuer à la gestion de la ressource en eau.
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