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Déterminants socioéconomiques influençant l'accessibilité aux soins dans la zone de santé de masa. cas de l'hgr masa/kasangulu. province du bas-congo

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par ESAIE AYMAR BUMBA MOASO DJONGI
Université de Kinshasa - Master en santé publique 2009
  

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1.3. REVUE DE LA LITTERATURE

Pour comprendre pourquoi l'utilisation des services curatifs dans la ZS de Masa est faible nous avons, à travers la revue de la littérature, cherchée à identifier les déterminants liés au fonctionnement des services de santé qui expliqueraient cette situation dans un certain nombre de pays à travers le monde.

Il ressort de plusieurs études faites en Afrique que l'utilisation des services de santé est faible et oscille entre 10 et 20% (COMMEYRAS, Christophe. Etude de l'accessibilité et déterminants de recours aux soins et aux médicaments pour la population du Cameroun. Situation Santé Pays. Yaoundé. Cameroun, 1999, p21). C'est le cas au Burkina Faso, Sénégal et Niger où cette situation est expliquée par un certain nombre de facteurs tels que le sexe, le revenu du ménage, le niveau d`étude, la résidence en zone urbaine et la compétence attendue des prestataires de soins.

Selon Bruno Galland, Denis Fontaine et Katia Rasidy, les déterminants de l'utilisation des services au niveau du centre de santé peuvent se classer en deux groupes :

Ø Les déterminants principaux du fonctionnement des services : Il ne s'agit pas ici d'évaluer de façon complète le fonctionnement des services et la qualité des soins, mais de prendre en compte l'influence de l'implantation géographique et du fonctionnement des services (bon ou mauvais) sur le financement et la gestion du centre de santé.

Ø Les déterminants indirects du fonctionnement des services : Il s'agit d'éléments qui relèvent de l'environnement politico légal du centre de santé, pouvant influencer son bon fonctionnement.

Selon Mariko (Mariko Mamadou, Accès aux soins de qualité : résultats d'une étude empirique menée à Bamako (Mali), In le financement de la santé dans les pays d'Afrique et d'Asie à faible revenu, Edition Karthala, Paris, 2003), les déterminants de l'utilisation des services des structures de premier niveau, identifiés à travers l'analyse de la littérature, peuvent se classer en trois grands groupes :

Ø Les déterminants financiers : recouvrement des coûts, paiement direct des soins, niveau de revenu des ménages, prix et coût des soins, coût du transport, coût d'opportunité de l'attente et du transport, couverture maladie.

Ø Les déterminants liés à la qualité des soins : qualité structurelle, disponibilité en médicaments, processus de soins, relation soignant/soigné, qualité perçue, satisfaction des usagers.

Ø Les déterminants socioculturels.

Ø Les autres déterminants sont plus spécifiques et dépendants de l'environnement (accès géographique, état de santé des patients), des caractéristiques des individus (âge, genre, instruction) et des cultures et pratiques (perception de la maladie et de sa gravité).

Selon P.R. Gwatkin (GWATKIN P.R., « Inégalité de santé des pauvres : que sait-on et que peut-on faire ? », Bulletin 2000, Recueil d'articles n°3, organisation Mondiale de la Santé (OMS), 2000, p.p 3-16), une santé précaire diminue la capacité productive du capital humain, tandis que toute mesure prise en vue de la protéger ou de l'améliorer l'augmente et concourt au développement humain. La santé constitue à la fois un objectif de l'économie et un moyen de développement. Cependant, les pays en voie de développement restent encore en marge de l'objectif du maintien et/ou de l'amélioration de la santé de leurs populations en vue d'accroître le niveau de leur économie. A la différence des pays industrialisés où l'accessibilité aux soins de santé a atteint un stade très avancé, dans les pays en voie de développement, la précarité de la santé est liée à la pauvreté de la population et en est la cause. Pauvreté et maladie constitue alors un cercle vicieux, c'est-à-dire que dans ces pays la population tombe malade parce qu'elle est pauvre, mais s'appauvrit aussi davantage parce qu'elle est malade (KABA K., Pauvreté et santé (1ère partie), Conakry, 2006).

Au Mali par exemple, la disponibilité en médicaments à moindre coût et en plus grande diversité a un effet positif sur l'utilisation des services de santé. Mariko montre en effet qu'un doublement du type de médicaments disponibles dans les structures de soins de premier niveau augmenterait leur utilisation de 37% (Mariko Mamadou, Accès aux soins de qualité : résultats d'une étude empirique menée à Bamako (Mali), le financement de la santé dans les pays d'Afrique et d'Asie à faible revenu, Edition Karthala, Paris, 2003).

Une seconde composante est la qualité technique des personnels de santé, mais pas nécessairement dans le sens où on l'entend habituellement. La qualité des soins recouvre en effet un spectre très large de représentations dans lesquelles la qualification du personnel occupe certes une place importante, mais non exclusive : les relations interpersonnelles entre patients et personnel soignant en sont un élément tout aussi important. L'accueil, la marque de compassion, le respect du patient en tant que personne, le temps consacré au malade par le soignant, les explications prodiguées, l'honnêteté dans le comportement des professionnels de santé sont autant d'éléments de la qualité perçue par les usagers. Tous ces facteurs conditionneraient l'utilisation des services de santé de premier niveau, que ce soit pour des soins curatifs, pour des soins préventifs y compris pour la planification familiale. La qualité perçue qui a donc une influence non négligeable sur l'utilisation des services de santé agit aussi la volonté à payer ces services. (MONEKOSSO, G.L. L'initiative de Bamako : quelques principes généraux. Organisation Mondiale pour la Santé, Bureau régional pour l'Afrique : Brazzaville, 1989).

Un certain nombre d'études (AKIN, J.S et HUTCHISON, Moteur de choix de soins de santé et le phénomène de baypasing, vol. 14 :2,1986) ont mis en évidence la volonté de la population à payer pour des services de meilleure qualité, même si à un certain niveau de prix, la demande devient élastique. La Banque Mondiale (1994) cite également la longue expérience dans certains pays des structures de santé confessionnels dont le taux élevé d'utilisation, malgré une tarification (pas toujours moins onéreuse que celle pratiquée ailleurs) confirme cette disposition de la population à payer pour des soins de bonne qualité.

Contractualisation dans toutes ses facettes et de définir des orientations et des stratégies solides et qui s'imposeront aux acteurs de la santé.

Selon la Loi canadienne sur la santé (1984), l'objectif du système de santé est de « protéger, favoriser et améliorer le bien-être physique et mental des habitants du Canada et faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacles d'ordre financier ou autre » (Guest, 1995). L'implantation d'un système basé sur les besoins plutôt que sur le revenu a réduit les disparités d'utilisation, assuré un accès juste et équitable (Badgley, 1991; Eyles, Birch and Newbold, 1995) et réparti équitablement le fardeau des coûts (Shortt, 1999; Shortt and Shaw, 2003). Toutefois, l'accès aux soins de santé préoccupe toujours les décideurs, les praticiens et le public (Sanmartin, Gendron, Berthelot and Murphy, 2004). Il constituerait la plus grande faiblesse du système, en particulier l'accès aux spécialistes (Anonymous, 2004), d'où le sentiment de « crise du système de santé » ressenti par la population (Sanmartin, Gendron, Berthelot and Murphy, 2004; Rosenberg, 2002).

Cette étude cherche à caractériser les « barrières » qui limitent l'accès aux soins de santé primaires au Québec, en identifiant et en testant les associations entre les caractéristiques individuelles et environnementales et les besoins non satisfaits. Le but est d'apporter des éléments de réponse à la question qui motive cette investigation : pourquoi certaines personnes au Québec ne rencontrent-elles pas de difficultés pour accéder aux soins de santé primaires alors que d'autres rapportent de telles difficultés?

De nombreuses études rapportent, depuis le mouvement hygiéniste du XIXème siècle, l'existence d'un lien entre la santé et la situation socio-économique des individus. Malgré le progrès biomédical et technologique continu au cours des 50 dernières années, et en dépit de l'élargissement de la protection maladie, les inégalités sociales de santé persistent, voire se sont aggravées de façon relative à travers les groupes sociaux depuis les années 1990 dans l'ensemble des pays développés et en particulier dans notre pays.

Pour réduire ces inégalités, il ne suffit pas de les décrire mais il faut pouvoir les expliquer et progresser dans la compréhension des mécanismes sous-jacents. Pourtant, que l'on s'intéresse à la mortalité, à la morbidité, aux comportements de santé ou à la consommation de soins des personnes, les indicateurs sociaux disponibles (PCS, classe de revenus, niveau d'éducation, appartenance à une catégorie d'action publique comme les chômeurs ou les bénéficiaires du RMI) ne décrivent souvent qu'approximativement la position socio-économique des personnes, plus mal encore leurs conditions de vie et « conditions néo-matérielles » (liées aux modes de vie dans les sociétés post-industrielles : alimentation, loisirs, possession de certains biens de consommation, accès aux moyens de communication, etc.), et pas du tout leurs caractéristiques psychosociales.

Dès lors, l'intérêt d'études plus approfondies est de renouveler l'étude des inégalités de santé à partir d'une meilleure compréhension des interactions entre situations sociales (au sens large) et santé. Il s'agit en particulier de mesurer, tout au long du continuum social, les impacts sanitaires de différentes formes de vulnérabilité. Nous faisons en effet l'hypothèse que les situations sociales péjoratives pour la santé ne concernent pas uniquement les personnes en situation de précarité. Ainsi, un nombre croissant d'auteurs reconnus en épidémiologie sociale soulignent l'intérêt d'étudier de nouveaux déterminants individuels. Les déterminants sociaux de la santé font en effet l'objet d'un nombre croissant de recherches en santé publique, aux frontières de l'épidémiologie sociale et de la sociologie de la santé. Celles-ci reposent sur des modèles conceptuels qui restent débattus, comme le sont d'ailleurs les chaînes de causalité - évidemment jamais directes - qui relient la constatation d'une caractéristique psychosociale ou socioéconomique d'un individu et/ou d'un groupe d'individus et l'observation d'un différentiel sanitaire (des arguments de preuve, en particulier expérimentaux ou biologiques n'étant aujourd'hui qu'exceptionnellement démontrés).

Parmi ces déterminants, on peut citer les représentations de la santé des individus, l'attention portée à leur santé et la hiérarchisation des besoins de santé par rapport aux autres besoins fondamentaux (ou jugés comme tels) de la personne, certaines caractéristiques psychosociales (comme l'estime de soi, les capacités d'adaptation, la propension à se projeter dans l'avenir, etc.), l'intériorisation des normes médicales et les expériences antérieures ou familiales de la maladie et du recours aux soins. Les recherches sur les comportements liés à la santé sont anciennes (en particulier celles traitant des Health belief models) qui, depuis les années 50, accumulent les résultats démontrant une relation étroite entre les croyances en matière de santé et le recours aux soins, l'observance thérapeutique, l'utilisation des programmes de prévention et la modification de comportements de santé péjoratifs (addictions, comportements sexuels, etc.). On citera aussi les recherches sur les comportements familiaux (ou la « production familiale ») de santé. En ce qui concerne les conditions d'intégration sociale, depuis 20 ans, de nombreuses publications (là aussi essentiellement anglo-saxonnes) ont montré une association entre un faible niveau d'intégration sociale et une fréquence accrue des comportements à risque (tabagisme, alcoolisme, troubles du comportement alimentaire, sédentarité, etc.), D'autres ont, par exemple, observé de fortes associations entre l'importance du réseau social d'un individu et l'incidence et la létalité de maladies cardiovasculaires. Certains auteurs ont d'ailleurs proposé des modèles théoriques de déterminants sociaux de la santé intégrant à la fois des caractéristiques psychosociales et des conditions d'intégration sociale, de support social et de capital social. Les recherches en « épidémiologie biographique » (life-course epidemiology) ouvrent aussi des perspectives prometteuses pour caractériser l'impact à moyen et long terme sur la santé des ruptures personnelles et des évènements de vie péjoratifs vécus dans l'enfance ou à l'âge adulte. Si ces hypothèses sont, en réalité, anciennes (et issues notamment de travaux sociologiques français tels ceux de Durkheim), leur démonstration statistique reste, pour une bonne part, à conduire en France. Or, « ignorer les déterminants sociaux des disparités sociales de santé conduit à laisser de côté des explications pertinentes concernant les changements observés dans la morbidité et la mortalité des populations, et, par là, entrave tout effort de prévention »

Les inégalités en matière de santé réduisent la capacité de très nombreux citoyens européens à exploiter leur potentiel.

L'action destinée à réduire les inégalités en matière de santé vise à:

· améliorer le niveau de santé de toute la population pour le rapprocher de celui des plus favorisés;

· garantir une prise en compte maximale des besoins des plus défavorisés en matière de santé;

· accélérer l'amélioration du niveau de santé des populations vivant dans des pays et régions où celui-ci est moindre.

Agir sur les principaux déterminants de la santé offre de grandes possibilités de prévention des maladies et d'amélioration de la santé de la population en général. Les déterminants de la santé peuvent être classés dans les catégories suivantes: comportement personnel et style de vie; influences au sein de communautés qui peuvent être profitables ou dommageables pour la santé; conditions de vie et de travail et accès aux services de santé; conditions socioéconomiques, culturelles et environnementales générales.

L'objectif de l'action communautaire dans ce domaine est double. Il est tout d'abord d'encourager et de soutenir le développement d'actions et de réseaux visant à rassembler, fournir et échanger des informations en vue d'évaluer et d'améliorer les politiques, stratégies et mesures communautaires, dans le but de procéder à des interventions efficaces destinées à agir sur les déterminants de la santé. Il est ensuite de promouvoir et de stimuler les efforts accomplis par les États membres dans ce domaine, par exemple en élaborant des projets innovants qui serviront d'exemples de pratiques efficaces.

Le système de santé de la RDC a été parmi les plus performants du continent au point d'alimenter certaines réflexions sur la réforme sanitaire au niveau international. La période au cours de laquelle est intervenue sa désarticulation (de 1990 à ce jour) correspond à celle au cours de laquelle ont viré au rouge la plupart d'indicateurs sociodémographiques du pays comme le soulignent l'état des lieux du secteur de la santé (Ministère de la Santé, 1998) et le MICS2 (Ministère du Plan, 2001). Ceci montre que le virage au rouge des indicateurs des Objectifs du Millénium pour le Développement relatif à la Santé en RDC est entre autre une conséquence de la baisse de la réponse nationale aux principaux problèmes de santé du fait de la désarticulation du système. (Mushagalusa S.P. : Etude des déterminants socio-économiques de l'utilisation des services de santé par les ménages de la zone de santé de kadutu ; sud-kivu, RDC ; esp, décembre 2005).

Deux tiers des patients en RDC ne recourent pas au système de santé formel pour obtenir des soins, soit parce que les services ne sont pas disponibles ou sont de mauvaise qualité quand ils existent, soit parce qu'ils n'ont pas de moyens (financiers) pour y accéder. Selon une étude réalisée par l'Ecole de Santé Publique de l'Université de Kinshasa en 2003, parmi les membres de familles qui sont tombés malades, 30% sont allés dans un centre de santé public ou confessionnel, 40% ont pratiqué l'automédication, 21 % n'ont reçu aucun traitement et 9% ont consulté un guérisseur traditionnel. Ceci correspond à environ 70% des malades qui n'ont pas accès aux services de santé modernes. (Machozi Sesete : Estimation des dépenses de soins de santé dans les différents transferts de fonds, ville de Kinshasa, RDC ; esp, 2007-2008).

L'utilisation adéquate des services de santé est importante pour l'amélioration de la santé des populations, notamment dans les pays en développement où des barrières économiques, physiques et sociales existent. En outre, les facteurs économiques et socioculturels peuvent avoir un important impact sur l'utilisation des services de santé.

La pauvreté a un impact négatif sur l'utilisation des services de santé, mais il faudrait aussi prendre en compte certaines caractéristiques socioculturelles telles que le nombre d'adultes dans le ménage, la parité, l'ethnie et la religion. Il est primordial de réduire la pauvreté et d'impliquer les membres de la famille et les leaders religieux ou ethniques en vue d'améliorer cette utilisation.

L'incapacité d'aller voir un médecin ou de se faire soigner constitue l'une des perceptions de la pauvreté la plus marquante comme l'indique un citoyen de la province de l'Equateur (Bumba). Aussi, observe-t-on une prédominance de l'automédication et un recours effréné à la médecine traditionnelle. (Document de la stratégie de la croissance et de la réduction de la pauvreté (draft 04), juin 2006, page 22-24).

Pour parer aux problèmes sanitaires des pays en développement, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), lors de la conférence d'Alma-Ata en 1978 qui a eu pour finalité l'adoption des Soins de Santé Primaire (SSP) comme stratégie pouvant contribuer à maîtriser les principaux problèmes de santé, réduire les écarts internationaux ainsi que les différences entre régions et couches sociales d'un même pays en utilisant comme stratégie :

1) La participation communautaire

2) L'approche multisectorielle

3) La technologie appropriée

4) L'équité

5) Les activités de la promotion de la santé

Néanmoins la qualité des soins recouvre un spectre très large de représentation notamment la disponibilité en médicaments, la qualité technique du personnel, les relations interpersonnelles entre patients et personnel soignant, l'accueil, la marque de compassion, le respect du patient en tant que personne, le temps consacré au malade par le soignant, les explications prodiguées, l'honnêteté dans le comportement des professionnels de santé sont des facteurs pouvant influencer la qualité des soins.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite