3.2.1.4 Conductivité et salinité
Les valeurs obtenues pour la conductivité se situent
entre 6040 et 22900 uS/cm tandis qu'elles varient de 3,3 à 13,9 %o pour
la salinité. On remarque que la conductivité suit le même
schéma de variation que la salinité. Une élévation
de la conductivité est synonyme d'une élévation de la
salinité.
L'utilisation de ces eaux n'est même pas
recommandée pour l'agriculture car fortement minéralisée
(Cond > 5000 uS/cm) (RODIER et al., 2009) donc très
conductrice. Ce facteur nous renseignant sur la quantité des sels
dissous explique la forte concentration de la salinité que nous
observons sur l'ensemble des sites échantillonnés. Cette
élévation de la salinité pendant la décrue est due
à l'intrusion saline par le chenal de Cotonou. Une pareille situation
est défavorable aux espèces aquatiques (animales et/ou
végétales) qui ne supportent généralement pas des
variations importantes de salinité.
Les études menées par MAMA en 2010 sur le lac
Nokoué confirment nos résultats, puisqu'il affirme qu'à
partir de fin Décembre jusqu'{ la mi - Février, on
assiste à une importante augmentation de la
salinité des eaux du lac (27 g/l comme salinité seuil), signe de
la prédominance de l'eau marine, les jacinthes meurent et se retrouvent
par la suite au fond du lac Nokoué où elles subiront une
décomposition complète.
3.2.1.5 Turbidité
L'analyse comparative de la teneur moyenne de la
turbidité en eau sous jacinthe est de 17,63 NTU et par conséquent
8,35 fois supérieures à celle obtenue en eau libre qui est de
2,11 NTU. La présente situation proviendrait de la décomposition
des végétaux, des matières en suspension, des
colloïdes et des matières dissoutes qui troublent les eaux du lac
Nokoué. Selon l'OMS, une forte turbidité empêche la
désinfection des micro-organismes et pourrait entraîner des
goûts et odeurs désagréables (RODIER et al.,
2009).
3.2.1.6 Matières en suspension
Les teneurs moyennes des matières en suspension pour
les sites d'étude sont comprises entre 9 et 66 mg/l. En fait, tous les
cours d'eau contenant des matières en suspension et des teneurs
inférieures à 25 mg/l ne posent pas de problèmes majeurs
(RODIER et al., 2009).
Nos valeurs sont nettement inférieures à celles
touvées par HASSANE YOUNOUSSOU en 2010 sur le fleuve Niger qui
s'élèvent de 190 à 387 mg/l. Selon (RODIER et
al,, 2009) des teneurs élevées de matières en
suspension peuvent empêcher la pénétration de la
lumière, diminuer l'oxygène dissous, compromettre le
développement des oeufs, réduire le stock de nourriture
disponible et limiter ainsi le développement ichtyologique en
créant des déséquilibres entre les diverses
espèces. L'asphyxie des poissons est souvent la conséquence d'une
teneur élevée des matières en suspension due {
l'accumulation de matières toxiques (métaux lourds, pesticides,
huiles minérales, hydrocarbures aromatiques polycycliques...), (IGBE,
2005).
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