Conclusion partielle
Du point de vue des paramètres physico-chimiques
étudiés, les résultats obtenus sont conformes aux travaux
de AYIHONSI en 2006 et ceux effectués par MAMA en 2010 sur le lac
Nokoué. Ils ont montré que les composés azotés,
phosphorés et carbonés sont les principaux paramètres
indicateurs de l'état trophique mais que d'autres facteurs
physico-chimiques tels que la température, le pH, la teneur en
oxygène dissous doivent être également
considérés.
L' observation de la prolifération des macrophytes sur
le lac Nokoué par MAMA en 2010 a montré une prédominance
très marquée de Eichhornia. crassipes dont le rythme de
colonisation est très rapide dans les eaux douces eutrophes.
L'eutrophisation réduit considérablement les possibilités
d'utilisation des eaux. La prolifération excessive de la jacinthe dans
les plans d'eau entraîne : la désoxygénation de l'eau, la
diminution de la biodiversité (animale et végétale), la
détérioration de la
qualité organoleptique (aspect, couleur, odeur, saveur)
de l'eau, la perte visible de la transparence, l'augmentation de la biomasse
algale, l'augmentation de la biomasse du zooplancton, l'envasement plus rapide,
l'apparition de vase putride, sombre et malodorante, la diminution du rendement
de la pêche. Si un stade d'eutrophisation poussé est atteint,
alors il s'ensuit progressivement la mort des organismes animaux et
végétaux (jacinthe d'eau, insectes, cnidaires, crustacés,
mollusques, poissons, etc.) et par conséquent la mort du plan d'eau
(RODIER et al., 2009).
3.3 FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES
Du point de vue socio-économique, la jacinthe d'eau
constitue un obstacle à la navigation fluviale, { l'abreuvement du
bétail et favorise le développement des maladies notamment en
période de crue où elle prolifère. Cela confirme les
résultats obtenus au cours de nos enquêtes où les revenus
journaliers s'élèvent { 351,67f cfa en période de crue et
à 934,67f cfa en période de décrue. Sur une population de
150 personnes interviewées dans les différentes professions, le
test d'anova au seuil de 5 % a montré une inégale
répartition des revenus journaliers à la crue contrairement
à ce que nous observons à la décrue. Par exemple dans le
groupe socio-professionnel des pêcheurs, le revenu moyen journaalier est
de 238,85f cfa en période de crue tandis qu'il est de 789,23f cfa lors
de la décrue. Ce résultat est tout à fait conforme aux
travaux effectués par FIOGBE en 2011 sur l'écologie des plans
d'eau du Benin. En effet, la majorité des pêcheurs
interrogés dans son étude s'accordent { reconnaître que les
plans d'eau du Sud-Bénin (fleuve Ouémé et lac
Nokoué) qui sont les plus productifs sont malheureusement victimes des
infestations massives de Eichhornia crassipes. Il a également
montré qu'{ la suite des luttes menées contre la jacinthe d'eau,
le revenu de la plupart des pêcheurs s'est considérablement
amélioré.
Il faut noter que plus de 75 % des personnes que nous avons
interrogées ne font aucun usage de la jacinthe d'eau ; or elle pourrait
servir de levier économique pour la commune. Elle peut être
exploitée pour des fins thérapeutiques, dans la vannerie, comme
briquette de charbon, pour purifier l'eau, comme fourrage pour les animaux,
comme engrais .~
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