1.1.3. Echo et retard
Toute transmission implique un temps de propagation. Ce temps
peut atteindre une fraction de seconde (satellite géostationnaire). Il
est un peu supérieur à 3 ms/Km pour les transmissions par
câble ou fibre optique. La distance à considérer doit
être majorée, par rapport à la distance à vol
d'oiseau, par les détours dus au terrain et aussi aux trajets
supplémentaires imposés par la protection contre les coupures.
La commutation de circuits classique entraîne un
délai de l'ordre d'un quart ou d'une demi milliseconde par commutateur
traversé. Tout compte fait, une connexion n'empruntant pas de satellite
aura un délai de quelques millisecondes, augmenté d'environ 8 ms
par millier de kilomètre. Si une transmission de la voix par ATM est
utilisée, et en jeu un circuit virtuel propre à chaque voie, un
délai d'au moins 6 millisecondes doit être ajouté,
correspondant à la « mise en cellules ».
Erich MAROGA-AZOCHRY Mémoire de fin de cycle 27
Etude sur la mise en place de la
téléphonie sur IP via VSAT à la SOGARA
|
|
|
L'effet du retard est d'introduire une gêne dans le
processus de prise de parole (arbitrage des prises de paroles
simultanées). Ces phénomènes ne se manifeste pas dans le
cas des connexions terrestres nationales en commutation de circuits, car les
délais suffisamment brefs. Avec des délais d'une fraction de
seconde (un bon satellite géostationnaire), le problème commence
à se manifester et réclame une certaine discipline de la prise de
parole, surtout en cas de conférence téléphonique.
En principe, on ne rencontre pas de connexion mettant en jeu
deux bons géostationnaires. Le phénomène d'écho se
manifeste par suite de l'insuffisante séparation des deux sens de
transmission, à l'interface entre la ligne d'abonné analogique et
le commutateur temporel. Le délai de transmission agit en rendant plus
sensible et plus gênant un couplage entre deux sens de transmission.
Aussi, les connexions impliquant des temps élevés sont munies
d'annuleurs d'écho. Ces dispositifs élaborent, de façon
auto adaptative, un signal qui contrebalance le signal d'écho.
1.1.4. Aspects liés à l'organisation du
réseau de données
Au-delà des éléments techniques
cités ci-dessus, il convient de noter que la principale
caractéristique du réseau Télécoms qui contribue
à la qualité de service est la « connaissance » de la
sémantique de l'application (transport de la voix) par l'ensemble des
éléments actifs du réseau de
télécommunications (c'est-à-dire les commutateurs).
Cette connaissance de la sémantique de l'application
dépasse le cadre strict de la réservation d'une ressource d'un
circuit de taille 64 Kbps tout au long de la durée d'une
communication.
En effet, la qualité est surtout garantie par le
dialogue (c'est-à-dire la signalisation : échange de bout en bout
entre l'ensemble des éléments actifs du réseau) ; celui-ci
permet la réservation et le maintien des ressources nécessaires
tout au long de la durée d'un appel. Le coûts des ressources
mobilisées pour un appel est autant dû, sinon plus, au maintien
d'un « état » pour celui-ci dans l'ensemble des
éléments actifs du réseau qu'aux ressources de transport
effectivement mobilisées (circuits dans le cas des réseaux
Télécoms d'aujourd'hui).
Enfin, même si le mode de transport est de type par
paquets, il serait difficile de faire l'économie d'une
réservation des ressources adéquates dans le réseau si
l'on souhaite pouvoir garantir la qualité de service.
|