CHAPITRE TROISIEME: APPROCHE METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre nous allons présenter la
récolte de donnée, le traitement des données,
décrire les variables retenues et expliciter le modèle
théorique envisagé dans l?étude de la dette sur croissance
économique de la RD Congo. La démarche retenue s?inspire du
travail du modèle analytique proposé par Odjo et Oshikoya (1995)
et repris par plusieurs autres chercheurs tels que Yapo (2002), NDUGU MUKASA
(2008)... Ce modèle fait ressortir les différents canaux par
lesquels la dette extérieure agit sur la croissance économique
d?un pays.
III.1. RECOLTE DES DONNEES
Pour mener ce travail à l?objectif dont il est
fixé, nous procéderons par sélectionner un
échantillon statistique des données brutes sur la RD Congo
couvrant la période de 1991 à 2010. Cet échantillon a
été tiré des données relatives à la
croissance du PIB réel en fréquence annuelle, aux stocks de la
dette extérieure sur le PIB, aux stocks de la dette sur les exportations
de biens et de services, aux services de la dette extérieure sur les
exportations de biens et de services, aux termes de l?échangé, au
taux de croissance démographique, à la balance courante sur PIB,
au solde budgétaire primaire sur le PIB et aux exportations de biens et
de services sur PIB. Nous procéderons par des représentations
graphiques pour illustrer l?évolution de différentes variables
prises en considération.
III.2.TRAITEMENT DES DONNEES
Grace à la modélisation par usage de la
méthode de régression multiple avec l?application des moindres
carrés ordinaires à l?aide du logiciel E-Views, nous avons
procédé à analyser des relations qui existent entre la
variable endogène et les variables exogènes afin de tester notre
première hypothèse.
Pour ce faire, notre analyse portera sur une étude
équationnelle où nous allons régresser la variable
endogène retenue (le taux de la croissance du PIB réel) dans le
cadre du présent travail. En premier temps nous allons décrire
les variables du modèle retenues et voir leurs évolutions en RD
Congo et en fin procéder à l?explication du modèle
théorique.
III.3. PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
La présentation des variables retenues se fait en deux
étapes. Nous distinguons respectivement les variables endogènes
(dépendantes ou expliquées) et les variables exogènes
(indépendantes ou explicatives). Pour chaque variable nous expliquerons
le choix avant de présenter son évolution sur une figure ou
graphique au cours de notre période d?étude.
III.3.1. Variable endogène (Dépendante ou
expliquée)
Pour analyser les conséquences de l?endettement public
extérieur sur la croissance économique de la RD Congo nous
utiliserons le coefficient de la croissance autrement appelé taux de
croissance du PIB réel (TCPIB).
III.3.1.1. Taux de croissance du produit
intérieur brut (TCPIB)
La croissance du PIB mesure l?évolution quantitative du
développement économique d?un pays. En effet, le taux de
croissance est un rythme auquel le PIB augmente (croissance positive) ou
décroît (croissance négative). Il est
généralement calculé en pourcentage du PIB de
l?année précédente. Le niveau du PIB
dépend positivement du taux d?épargne mais le taux de
croissance du PIB ne dépend que du progrès technique et de
la démographie. Lorsque le PIB croît à taux
supérieur à la croissance démographique, on dit que le
niveau de vie s?élève. Lorsqu?au contraire, la croissance
démographique est supérieure au taux de croissance du PIB, on dit
que le niveau de vie baisse. Un faible taux de croissance reflète les
difficultés d?un pays à mobiliser suffisamment des ressources
pour financer ses besoins d?investissement intérieur et honorer ses
engagements extérieurs. L?estimateur du PIB réel permet de
calculer le taux de croissance économique, c?est-à-dire le
pourcentage de variation de la production de biens et services d?une
année à l?autre.
Ceci est calculé par la formule suivante :
Taux de croissance= *100
Où : PIBt est le produit intérieur
brut de l?année encours et PIBt-1 est le
produit intérieur brut de l?année précédente.
La figure ci-dessous permet de visualiser l?évolution du
taux de croissance du PIB
en RDC.
Figure no4 : Evolution du taux de
croissance du PIB de la RDC entre 1991 et
2010(Annexe 1)
Source : -BZ, Rapports annuels 1991- 1996
-BCC, Rapports annuels 1997- 2010 voir (Annexe 1)
Cette figure peut être analysée en deux (2)
séquences ; la première phase va de 1991 à 2001 et la
seconde de 2002 à 2010.
La première séquence (1991-2001) est
marquée par des taux de croissance de PIB essentiellement
négatifs sauf pour en 1995 et 1996. Le taux de croissance moyen devient
alors négatif précisément de -4,94% avec des pics de
-10,6% et -13,6% entre 1992 et 1993. Ces contre-performances de
l?économie congolaise résultent de la dégradation des
relations entre FMI et le Zaïre (cette dégradation est due
principalement au non respect volontaire par MOBUTU des devoirs conclus avec le
FMI, en augmentant les salaires du secteurs public, en réduisant le
remboursement du service de la dette publique extérieure, en fixant le
taux de
2 98 0 0 4 0 0
change et en contrôlant les prix) et la baisse des
recettes des exportations, des conflits incessants qui ont
agrémenté cette période, des pillages, de la
désagrégation des infrastructures de base, du recours excessif au
financement monétaire, des variations erratiques des prix et taux de
change observés après le lancement de la réforme
monétaire en 1993.37
La deuxième séquence (2002-2010) est
caractérisée essentiellement par un taux de croissance positif
avec des pics 7,8% et 7,2% entre 2005 et 2010. Le taux de croissance moyen se
situe à 5,56%. Cette performance et la reprise économique
observée depuis l?année 2002 peut être attribuée aux
efforts de réunification économique et politique du pays, aux
allégements de la dette et la mise en place de différents
programmes macro-économiques.
37 BZ, Rapport annuel 1992.
Pendant ce temps, le gouvernement congolais a entrepris de
nombreuses réformes structurelles : la création d?un
comité interministériel pour la coordination économique et
financière ECOFIN en mai 2001, adoption d?une nouvelle loi bancaire en
janvier 2002, publication d?un nouveau code des investissements en mars 2002,
audition de la BCC et des banques commerciales depuis 2002... 38
Après avoir connu un ralentissement en 2009, la
croissance économique s?est nettement améliorée en 2010,
se situant à 7,2 % contre 2,8 %. Selon l?approche par la valeur
ajoutée, cette accélération de la croissance a
été rendue possible grâce principalement au dynamisme
affiché par les industries extractives, l?agriculture, le commerce de
gros et de détail ainsi que la construction.39
Pendant plus d'une décennie, la RDC a connu des taux de
croissance négatifs dus essentiellement à la faible contribution
des secteurs porteurs de la croissance. Après une baisse réelle
persistante du PIB de -4,94% en moyenne par an entre 1991 et 2001, le taux de
croissance est devenu positif passant de 3,5% en 2002, 5,7% en 2003, 6,6% en
2004 à 6,5% en 2005,... grace aux réformes structurelles dans
tous les secteurs de l'économie nationale. Le taux de croissance du PIB
annuel moyen pendant les 20 ans d?étude était de -0,125%.
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