III.3.2. Variables exogènes (Indépendantes ou
Explicatives)
Huit (8) principaux facteurs susceptibles d?influencer la
croissance économique au poids de la dette publique extérieure de
la RD Congo. Les variables retenues sont les suivantes: le stock de la dette
sur PIB (STDPIB), le stock de la dette sur les exportations de
biens et de services (STDEXP), la variable termes
d?échange (VTE), le ratio service dette aux
exportations de biens et de services (SEDEXP), le taux de
croissance démographique (TCDEM), le ratio balance
courante sur le PIB (BCPIB), le ratio solde budgétaire
primaire sur le PIB (SOBPPIB) ainsi que le ratio exportation
de biens et de services sur PIB (EXPPIB).
III.3.2.1. Stock de la dette sur le PIB (STDPIB)
Ce ratio mesure le niveau de la dette publique
extérieure de la RD Congo par rapport à ce qu?il produit et
traduit donc le poids de la dette publique extérieure du pays.
L?évolution de la dette en fonction du PIB mesure le niveau
d?endettement par rapport à l?activité économique du pays.
Il assume implicitement que toutes les ressources du PIB sont disponibles pour
financer le poids de la dette extérieure, ce qui n?est pas toujours
vrai.
38 FMI, 2004.
39 BCC, Rapport annuel 2010.
Cependant, cet indicateur est actuellement
considéré comme le plus important pour mesurer le degré
d?endettement, en indiquant la capacité de solvabilité du
Gouvernement.
La figure ci-dessous, illustre son évolution durant les 20
ans d?études.
Figure no 5: Evolution du ratio stock de
la dette sur le PIB entre 1991 et 2010 en RDC (Annexe
1)
Source: -WORLD BANK Developement Indicators
-- BCC, Rapports annuels (2001-2010) voir
(Annexe 1)
Au vu de cette figure ci-dessus, illustre l?évolution
du ratio de la dette congolaise sur le PIB. Dans cette figure, deux
périodes s?observent ; l?une de l?origine jusqu?en 2001 et la seconde de
2002 en 2010.
Pour la première phase (1991 à 2001), cette
phase a été caractérisée par la hausse du ratio de
la dette sur le PIB mais il croit à des taux faibles. La part de la
dette publique extérieure de la RD Congo thns le PIB a
présenté 143,96% en 1991. Le taux de croissance annuel moyen du
ratio de la dette en pourcentage du PIB se situe à 7,64 % avec une
moyenne annuelle 220,40% pendant la phase sous analyse. Cette situation est due
en raison d?un climat socio-politico-économique mauvais. Les effets
majeurs qui ont marqué cette période sont :
Des pillages des commerces, mutineries de l?armée
à Kinshasa et dans d?autres grandes villes du pays,
désagrégeant ainsi l?appareil productif et commercial du
pays ;
v' Des baisses de la production minière, principalement
du cuivre de la GECAMINES, qui passe de plus de 400.000 tonnes en 150.000
tonnes en 1992 et moins de 50.000 tonnes en 1993;40
v' Des niveaux d?inflation domestique dramatiques : le taux
d?inflation passe de 261,6% en 1990 à 10.000% en 1994 ;
v' La nécessité de financer les guerres à
répétition ; la RDC connut d?abord une première guerre en
Octobre 1996 qui s?acheva en mai 1997 avec le départ du président
MOBUTU. Une deuxième guerre se déclenchant et se terminant en
2002. Pendant cette décennie la RDC n?a pas bien honoré sa
dette.41
Pendant ce temps, les remboursements du principal ont
baissé de 38,7%. En dépit de l?augmentation de l?amortissement de
la dette publique de 109,1%, cette situation incombe essentiellement au
ralentissement observé dans le remboursement du principal de la
dette.42
En 2000 et 2001, rapportés en pourcentage du PIB, les
stocks de la dette publique congolaise représentent respectivement
253,57% et 257,91%. Ces stocks sont constitués essentiellement
d?arriérés des paiements qu?a connus la RDC. Selon les
données disponibles à la Banque Centrale du Congo (Rapport annuel
2001) indique une augmentation de 8,2% du stock de la dette qui se situe
à 13,6 milliards de USD, cet accroissement étant essentiellement
attribuable à l?accumulation d?arriérés liées aux
nouvelles échéances et à la dépréciation du
DTS face au dollar américain (1 DTS passe de 1,29 à 1,27 USD en
2001). 43
La deuxième phase (2002 à 2010), cette phase a
été marquée par la reprise de la coopération
financière avec la communauté internationale, après une
rupture de plus d?une décennie. Au regard des résultats atteints
en matière de stabilisation macroéconomique, la communauté
internationale a décidé d?accompagner les efforts du gouvernement
en vue de consolider la stabilité et de relancer la croissance
économique. Cet appui c?est centralisé notamment à travers
différent mécanismes mis en place pour l?apurement des
arriérés dus aux créanciers multilatéraux, l?octroi
de nouveau financement et la signature d?accord de restriction de la dette
envers le Club de Paris le 13/09/2002. Et aussi le fait majeur dans cette phase
est dans le domaine des relations économique extérieure a
été l?accès de la RDC au point de décision de
l?initiative PPTE renforcée au mois de juillet 2002. Cette
décision a
40 BZ, Rapport annuel, 1995
41 BCC, Rapport annuel 1997
42 BZ, Rapport annuel 1992.
43 BCC, Rapport annuel 2000-2001
permis à la RDC de bénéficier des
annulations de 90% au moins du service de la dette dû entre 31 juillet
2003 et 30 juin 2005.44
En dépit de tout ce qui précédent, le
stock de la dette a progressé de 4,0% au 31 décembre 2003, se
situant à 10722,7 millions de USD contre 10311,9 millions à fin
décembre 2002. Cette évolution s?explique par les nouveaux
crédits obtenus des institutions multilatérales et les
intérêts générés par la dette
rééchelonnée. Ce stock représente 188,8% du PIB.
Par ailleurs, ce stock de la dette est constitué de 97,0% d?encours, de
1,9% d?intérêt et 1,1% d?intérêt de retard. Le Club
de Paris est les institutions multilatérales détiennent
respectivement 56,0% et 35,6% du stock global.45
A la fin décembre 2004, le stock de la dette s?est
accrue de 4,3% se situant à 11186,3 millions de USD contre 10722,9
millions une année plus tôt. Cette évolution s?explique
essentiellement par la dépréciation du dollar américain,
les nouveaux crédits obtenus auprès des institutions
multilatérales et nouvelle échéances en
intérêt.
A la fin décembre 2006, le stock de la dette s?est
situé à 10522,1 millions de USD contre 9999,9 millions une
année auparavant, soit une régression de 5,2%. Rapporté au
PIB, ce stock représente 123,16 % du produit intérieur brut.
A la fin 2007, le stock de la dette a enregistré une
progression de 4,3% par rapport à son niveau de 2006. Il a
représenté 108,3% du PIB contre 121,2% une année
auparavant. Cette situation est attribuable essentiellement à
l?accumulation des arriérés envers le Club de
Paris.46
S?agissant de l?année 2008, le stock de la dette
congolaise représente 91,8% du PIB contre celui de 108,3% en 2007. Ce
stock est en repli de 17,97% par rapport à son niveau de 2007. Cette
évolution est due essentiellement à la baisse de la dette due au
FMI, au Club de Kinshasa et celle de la dette à court terme
respectivement de 24,7%, 7,8% et 20,9% d?une année à l?autre
à la suite des services effectués. Il sied de relever que
l?analyse des indicateurs de soutenabilité de la dette relève une
amélioration du ratio dette sur PIB47.
A la faveur du point d?achèvement de l?initiative du
PPTE, le ratio dette en pourcentage du PIB s?est amélioré en
2010. En effet, ce stock représente 24,146% du PIB contre 111,5% une
année avant. 48 Le taux de croissance annuel moyen du ratio
de la dette en
44 BCC, Rapport annuel 2002-2003
45 IDEM
46 BCC, Rapport annuel 2006
47 BCC, Rapport annuel 2008.
48 BCC, Rapport annuel 2010.
pourcentage du FIB se situe à -16,6% soit une
régression de 16,6% avec une moyenne annuelle de 128,31% pendant cette
phase sous analyse.
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