Entre 1888 et 1908, les services medicaux de l'Etat
Independant du Congo, alors la Republique Democratique du Congo etait geree par
le ministere belge de colonie. Depuis l'epoque coloniale, les efforts
d'engagement ~taient en tout moment entrepris par l'Etat.
Le 20 Mai 1906, l'Etat Independant du Congo signe une convention
de cooperation avec l'Organisation Mondiale de la Sante sur « le vaccin
».
Deux ans apres, soit en 1908, l'Etat tend des faveurs de la
convention du 26 Mai 1906 a toutes les entreprises qui tendent a faire
apprecier les avantages de la civilisation aux indigenes.
En 1916, l'Etat met de fonds a la disposition des missionnaires,
qui acceptent de contribuer a la lutte contre la Trypanosomiase et la
variole.
En 1920, l'Etat envoie une lettre circulaire a toutes les
Associations sans buts lucratifs a caractere confessionnel pour solliciter leur
participation a la lutte contre la Trypanosomiase et d'autres endemies.
En 1952 et plus précisément le 19 Mars, le
Décret de 1884 fut amendé par l'Etat. Les différents
intervenants ont chacun les motivations différentes pour organiser les
soins de sante, notamment :
· Refus de plusieurs missionnaires de collaborer avec le
pouvoir public ;
· Méfiance du pouvoir public a l'égard des
missionnaires ;
· Guerre de religion, notamment entre les chrétiens
catholiques et les chrétiens protestants ;
· Traitement discriminatoire de missions ~trangeres par les
autorités coloniales.
A partir de 1960, suite a l'exode massif des personnels
medicaux a l'etranger, a la guerre, au bouleversement socio-economique ; on a
vecu le deplacement de la population vers certaines provinces au detriment
d'autres. Cela a entraine une degradation generale des infrastructures
sanitaires. Preoccupe de cette situation, l'Etat a renforce son action
sanitaire par le prive.
C'est ainsi qu'interviendra en date du 24 Juillet 1971 la
signature de l'ordonnance n° 71/199 portant la participation des personnes
privees dans l'action medicale de l'Etat par le president de la Republique. Ce
fut alors, le debut de l'officialisation du partenariat public prive, des
appuis et de l'assistance technique au secteur de la sante.
En 1975, l'Eglise catholique a organise a MARENZA (Kimwenza a
Kinshasa) un colloque national sur les soins de sante. Au cours de ces assises,
furent etudiees les possibilites d'implantation des structures medicales
existantes par Province, ainsi que les differentes structures issues de la
reforme de l'action medicale a savoir le centre de sante (CS), le centre du
bien-être communautaire (CBEC) et l'hopital.
En 1978, a la conference d'Alma Ata, il fut convenu que les
Soins de Sante Primaires soient le maitre moyen pour ameliorer la situation
sanitaire du pays en developpement. Au cours de cette annee, la Republique
Democratique du Congo a adhere a cette philosophie, qui a ete pratiquement mise
en application a peu pres 4 ans apres. Jusqu'a cette annee 1978, la Republique
Democratique du Congo avait un systeme sanitaire hospitalo-centrique,
c'est-à-dire toutes les activites, acces a l'hopital. Ce systeme, herite
de la colonisation, avait comme bureau central, l'hopital.
Depuis l'adhesion de notre pays a la strategie des Soins de
Sante Primaires, c'est le centre de sante qui est devenu le fondement du
système sanitaire. Toute l'Afrique a adhere a la strategie des Soins de
Sante Primaires a partir de la Charte du developpement sanitaire de 1980
(Dakar-Senegal). C'est a cette occasion que la Republique Democratique du Congo
aussi avait adheree. A la même occasion, fut adopte par le conseil
executif et ratifie par la decision n° 010/CC/81 du comite central de
parti Etat.
L'organisation du système de sante en Republique
Democratique du Congo repose sur 3 echelons : niveau central, intermediaire et
peripherique. Le niveau central est le niveau strategique de coordination
administrative et technique. Il definit la politique de la sante. Ce niveau
comprend :
· Le Minist~re de la sante et son cabinet ;
· Le secretariat general de la sante ;
· 13 differentes directions et ;
· 53 programmes de sante specialises.
Ces 13 differentes directions sont les suivantes :
· 1ere direction : services generaux et
ressources humaines ;
· 2eme direction : services des etablissements de soins
;
· 3emedirection : services des pharmacies,
medicaments et plantes medicinales ;
· 4eme direction : services des luttes contre
les maladies ;
· 56me direction : services de developpement des
Soins de Sante Primaires ;
· 6eme direction : services de l'enseignement
des services de sante ;
· 76me direction : services d'etudes et
planification ;
· 'Beme direction : services de laboratoire ;
· 9eme direction : services de l'hygiene nationale ;
· 10eme direction : services de groupes
specifiques ;
· 11eme direction : services de formation
continue du personnel ;
· 12eme direction : services de partenariat ;
· 13eme direction : services de gestion de
l'equipement et de materiels medico-sanitaire.
De ces 53 programmes specialises, nous citons : PEV, PNMLS,
PNLP, PRONANUT, PNMS (sante mentale), PNTS, PNT, PNLO, PNSR, PNL, PNAM, PNMS,
INRS, etc.
Le niveau intermediaire, c'est le niveau d'appuis techniques
: de supervision et de monitoring. Il est constitue des structures
d'encadrement et de coordination des Zones de Sante (ZS). Il comprend les
inspections provinciales et les districts sanitaires.
Le niveau peripherique est le niveau de base et operationnel
du système de services de sante en Republique Democratique du Congo
(RDC). Il est represente par la ZS. Il est le niveau de planification,
d'execution et de coordination des activites pour la promotion de sante de la
population, avec la collaboration etroite de cette dernière.
A ce niveau, la RDC a opte pour un système sanitaire a
deux echelons : le Centre de Sante (CS) et l'Hôpital General de Reference
(HGR). Il est a noter que le secteur prive aussi joue un role capital dans le
système de sante congolais, notamment dans les centres urbains.
En plus, de grandes orientations politiques, les annees 70
sont
caracterisees par le developpement des experiences en
medecine communautaire, respectivement a Bwamanda (province de l'Equateur), a
Kisantu (province du Bas-Congo), a Kasongo (province du Maniema) et Vanga
(province de Bandundu). Ces experiences vont etre determinantes et vont
influencer d'une maniere caracteristique la politique de sante de la RDC.
C'est en effet, de ces experiences que sont nees les
premieres unites decentralisees associant la population a leur fonctionnement :
les Zones de Sante.
Quoique plusieurs reflexions aient ete menees et alimentees
de surcroit par des experiences de terrain, il n'existe pas a proprement parler
jusqu'en 1984 de document specifiquement consacre a la politique sanitaire. La
RDC achevera effectivement en 1984 de definir sa politique et sa strategie dans
le domaine de la sante, concretisant ainsi son adhesion a la charte de
developpement sanitaire en Afrique.
Ce processus commence en 1975, a l'investigation du Ministre
de la Sante Publique de l'epoque, avec l'organisation de la premiere conference
nationale sur la medecine communautaire, sous l'impulsion de deux reseaux
confessionnels impliques dans l'offre des soins (catholique et protestant),
attendra le Plan d'Action sanitaire 1982 - 86 et parallelement le Programme de
Rehabilitation Economique de 1983 - 86 pour
voir apparaitre les preoccupations des autorites politiques
vers les soins de sante primaires et voir consacrer la zone de sante comme
unite operationnelle de planification et de mise en oeuvre de la nouvelle
politique axee sur la strategie des soins de sante et de mise en oeuvre de la
nouvelle politique axee sur la strategie des soins de sante primaires.
L'annee 1985 sera celle de l'achevement de la delimitation du
pays en zones de sante ; mais, aussi l'annee de la fin des actions mues par une
vision du systeme de sante. Cette annee sera aussi celle de la restructuration
du FONAMES (Fonds National Medico-Sanitaire), dont la mission n'est plus celle
de combattre les endemo-epidemies mais devient celle de coordonner au nom du
Ministere de la Sante, l'aide des partenaires aux Zones de Sante.
Malheureusement, le FONAMES ne jouera jamais ce role, laissant ainsi continuer
le manque de coordination efficace de l'aide des partenaires aux Zones de
Sante.
La periode 1987 - 1991 est celle du flechissement de
l'enthousiasme des partenaires pour l'extension de la couverture en Zones de
Sante fonctionnelles.
Quelques elements pour essayer de comprendre le phenomene :
· Le projet de formation des cadres des Zones de Sante
(PNUD-OMS) mis en oeuvre par le FONAMES met l'accent sur le Medecin Chef de
Zone de Sante comme representant du Ministre de la Sante Publique et non comme
membre de l'equipe de la Zone de sante ; les decisions unilaterales du
Ministere de la Sante Publique de permuter les Medecins Chefs de Zones de Sante
problematiques (qui ont mal gere) vers des Zones de Sante fonctionnelles au
mepris du principe de meritocratie;
· Les decisions unilaterales du Ministère de la
Sante Publique (MSP) de transferer les Medecins Chefs de Zones de sante formes
en sante publique (MPH) des Zones de Sante fonctionnelles vers les fonctions
administratives au niveau intermediaire et national.
La periode de 1993 a 2005 et jusqu'à nos jours se
caracterise par des aides humanitaires et des opportunites manquees. En effet,
cette periode a ete marquee sur le plan national par le changement en Mai
1997 du regime politique avec une opportunite de remise en question de
l'ensemble de la vie nationale.
Plusieurs rendez-vous sont a mentionner sur le plan sanitaire
:
· L'organisation des etats generaux de la sante en Decembre
1999 ;
· La tenue du colloque SANRU en Fevrier 2003 avec comme
theme "rebotissons les Soins de Sante Primaires en RDC" par le fondement
communautaire, la gestion amelioree, le leadership dynamique et l'integration
aussi bien des programmes, des partenaires que des autres secteurs sociaux ;
· Et enfin, la tenue en Mai 2004 de la Table Ronde de la
sante.
Mais, qu'est ce qui fait que le système de sante soit
moins performant qu'il ne l'a ete avant 1985 ? Et pourtant, le flux financier
dans le secteur de sante, quoique toujours insuffisant, n'a jamais ete aussi
important qu'aujourd'hui ?