Hypothèse 2 : Les facteurs humain,
socioéconomique et administratif influent sur les interventions, la
coordination des ONG et Associations qui interviennent dans le secteur de
l'action sociale ;
Le nombre total du personnel des ONG et Associations est de 49,
soit 39 pour le ONG et 10 pour les associations. Le ratio est d'environ 4 par
ONG ou Association.
L'étude montre que les associations ne
possèdent pas d'administrateur financier, de psychologue, ni de
sociologue contrairement aux ONG. Cette situation pourrait trouver sont
explication par le fait que le personnel surtout qualifié constitue une
charge financière. Aussi, les ONG, dans un souci performance et de
collaboration avec les PTF sont obligés de prendre en compte ce facteur
humain. Il faut noter que malgré ces insuffisances du facteur humain,
l'ensemble des bénéficiaires apprécient positivement les
prestations qu'ils reçoivent.
L'étude à montré que toutes les ONG ou
Associations identifiées ont une reconnaissance officielle.
Contrairement au Associations qui ont une couverture provinciale, les ONG,
couvrent l'ensemble de la région et interviennent également dans
certaines régions. Les sources de financement des ONG sont soient
extérieures ou émanent de certaines institutions telles que
l'UNICEF ou UNFPA. Théoriquement, les Associations fonctionnent sur deux
sources financières, la cotisation des membres et les subventions ou
autres appuis financiers ou dons. Les ressources financières des ONG ou
associations servent à la mise en oeuvre des activités et la
prise en charge des salaires du personnel recruté pour ce qui est des
ONG.
La plupart des ONG ou Associations sont dirigées par
des personnes de profils différents ; Ce qui influe sur la gestion des
activités et du personnel. Ainsi, l'étude montre que les ONG sont
dirigées par un administrateur civil et un pharmacien. Quant aux
associations, les responsables sont des ménagères, enseignantes,
retraité. Le niveau d'instruction des responsables d'associations
pourrait être un handicap quant à la gestion des activités
et du personnel.
Aussi, nous notons que les actions des ONG s'inscrivent dans
la durée et prennent en compte les aspects de pérennisation des
actions, contrairement à celles des associations qui sont
ponctuelles.
Hypothèse 3 : Le cadre de
concertation et le système de suivi-coordination conditionnent le bon
fonctionnement et l'intervention des ONG et Associations qui oeuvrent dans le
secteur de l'action sociale.
Les cadres de concertation sont des instruments qui permettent
aux partenaires d'échanger sur les préoccupations afin de
favoriser une meilleure planification, réalisation et gestion des
projets et programmes. Ils regroupent donc toutes les structures
impliquées dans la planification et la mise en oeuvre des projets et
programmes. Outre, donc les responsables de
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l'administration décentralisée et
déconcentrée, il y a les responsables des ONG et Associations
ainsi que les représentants des bénéficiaires.
L'organisation des cadres peut donc être un instrument de
mesure du suivi ou de coordination.
Dans les trois provinces sur 6 cadres de concertation
prévues, 03 sont fonctionnels. Les raisons probables du non
fonctionnement est l'insuffisance de moyens financiers et la
disponibilité des différents partenaires.
Malgré l'insuffisance dans le fonctionnement des
cadres de concertation, les responsables des services
déconcentrés assurent avoir une collaboration avec les ONG et
Associations de leurs provinces.
Outre le cadre de concertation, il ya d'autres instruments
tels les activités de suivi, le contrôle et la supervision des
activités qui sont mis en oeuvre. L'étude a montré des
insuffisances dans le suivi, réalisé seulement dans quatre
structures sur 12, et la supervision réalisée dans seulement deux
structures.
91,7% des ONG et Associations affirment transmettre leurs
rapports d'activités aux services techniques. Ce qui n'est pas
confirmé par ceux qui ont du mal à renseigner certaines
activités et à les capitaliser afin de les transmettre
également au niveau central.
> Obstacles à la collaboration des services
techniques avec les ONG et Associations Les informations recueillies
montrent que :
L'ignorance des textes qui régissent la
création et le fonctionnement des ONG et Associations est un obstacle
non seulement au bon fonctionnement des ONG et Associations et à la
collaboration avec les services déconcentrés et
décentralisés.
Outre l'ignorance des textes, il faut noter le manque de
confiance, voire une certaine réticence aux procédures des
services techniques. La mauvaise gouvernance des ressources humaines et
financières (gestion opaque des ressources financières,
insuffisance de compétence du personnel), l'insuffisance de
communication, de circulation des informations constituent des obstacles non
seulement pour les ONG et Associations et pour les services techniques.
> Mécanismes de suivi coordination des
interventions des ONG et Associations
Seules les structures déconcentrées ont un
mécanisme de suivi coordination et cela avec beaucoup d'insuffisances.
Ce suivi coordination se limite très souvent à l'organisation de
rencontre de concertations avec quelques sorties de terrain et de
contrôle.
Les structures décentralisées n'ont pas de
mécanisme de suivi coordination formel. Cela pourrait s'expliquer par la
jeunesse de celles -ci, la plus part ayant été
créées en 2000.
Aussi pour la plupart des services
déconcentrés, le suivi-coordination se résume comme suit :
mise en place d'un comité de suivi, sorties de suivi des
activités, rencontre périodique, élaboration et
transmission de rapports d'activités trimestriels et annuels.
L'Etat burkinabé a toujours déployé
d'innombrables efforts pour l'émergence d'un monde associatif fort et
dynamique. Malheureusement, il ressort de notre analyse que des limites
entravent cette volonté politique. Il s'agit d'abord de l'insuffisance
ou du manque de suivi des associations, des contraintes institutionnelles.
En matière de suivi et d'évaluation des
associations, la loi n'a prévu aucun mécanisme particulier
à la charge de l'Etat. Même si elles ne sont pas une
émanation de l'Etat, les ONG et associations sont néanmoins
astreintes à la tenue des registres, aux conditions liées aux
associations reconnues d'utilité publique (ARUP) et aux accords
d'établissement.
Dans la pratique, l'Etat n'a aucune « emprise » sur
la gestion des ONG et associations. L'Etat ne peut donc pas s'assurer de la
transparence dans la gestion des associations. En aucun moment, il ne peut
s'assurer d'ailleurs du respect des textes et lois régissant ses
rapports avec les associations. Le devenir de toutes les associations
créées n'est donc pas bien maîtrisé par l'Etat.
L'insuffisance ou le manque de concertation entre services
publics d'une part, puis entre services publics et services privés
d'autre part, ne favorise pas une synergie dans les interventions. Il est
difficile d'avoir sur le terrain une harmonisation entre les politiques
publiques de développement et les activités des ONG et
associations.
Sur le terrain, des acteurs méconnaissent les actions
des autres acteurs. Ils passent le temps à se contredire puisqu'il
n'existe pas une gestion concertée des projets et programmes de
développement.
Les obstacles majeurs au suivi coordination des interventions
des ONG et Associations sont :
o L'insuffisance de moyens logistiques, de ressources humaines
qualifiées ; o L'insuffisance de carburant pour les sorties de suivi et
de contrôle ;
o La mauvaise circulation de l'information ou de communication
;
o L'inaccessibilité de certaines zones de mise en oeuvre
des activités ; o La mauvaise gouvernance.