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Analyse des interventions des ONG et associations œuvrant dans le secteur de l'Action Sociale et leur coordination dans la région du Plateau central au Burkina Faso

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par Cyrille YANKINE
Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement - Master 2 innovation développement et société 2011
  

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CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

2.1 Univers de la recherche

> Présentation de la Région du Plateau Central

Consacrée par la loi N° 2001-013/AN du 02 juillet 2001 portant création des régions du Burkina Faso, la région du plateau central est située au coeur du Burkina Faso. Composée de trois (03) provinces (Oubritenga, Kourwéogo, Ganzourgou), elle couvre une superficie de 8 605,113 Km2 et a pour chef lieu Ziniaré. Avec une population évaluée en 2006 à 696372 habitants(RGPH), représentant 4,96% de la population totale du pays, la proximité du chef-lieu de la région de la capitale Ouagadougou (35 Km), l'inscrit dans l'aire d'influence de cette ville.

> Situation des ONG et Associations burkinabé

Au Burkina Faso, comme partout ailleurs en Afrique de l'Ouest, on assiste actuellement à une explosion des initiatives d'économie sociale (associations, coopératives, mutuelles, organisations professionnelles, etc.). L'un des principaux motifs à l'origine de ce phénomène est l'appauvrissement accru des populations et la chute de l'offre des services sociaux de base (éducation, santé, logement, sécurité sociale, ...), conséquence de la réduction drastique des dépenses publiques.

De plus, la restructuration du secteur public a entraîné des licenciements massifs et l'arrêt des recrutements à la fonction publique, et a renforcé par conséquent le processus d'appauvrissement et d'exclusion économique et sociale. Devant cette situation, les populations n'ont d'autres alternatives que de compter sur leur propre initiative et leurs propres ressources, et de développer de nouvelles formes d'entraide, de solidarité et de protection sociale.

L'une des principales caractéristiques des nouvelles initiatives d'économie sociale est leur diversité. En effet, elles voient le jour aussi bien en milieu rural que dans les zones urbaines et périurbaines. Elles touchent en outre des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles, etc.), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales féminines, etc.), la finance (associations communautaires d'épargne et de crédit, mutuelles d'épargne et de crédit, tontines, etc.), la protection sociale (mutuelles de santé, mutuelles de travailleurs, etc.).

Une autre caractéristique de ce vaste mouvement de participation populaire, c'est qu'il s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité traditionnelle, relativement efficaces. Il constitue en somme des réponses apportées par les populations pour conduire les stratégies adaptées à leur environnement économique et social marqué par une multitude de contraintes, dont la plus importante est le manque de ressources financières.

Les associations revendiquent des spécificités que F. Bloch-Lainé qualifie de « méritoires » et que nous rappelons :

~ une «fonction d'avant-garde» ou d'innovation sociale qui implique d'une part, une aptitude particulière à déceler les besoins sociaux, et d'autre part, à les satisfaire ou tout au moins à les signaler ou à les «révéler».

~ une fonction de production de services à moindre coût pour la collectivité ou fonction de «création de gratuités».

~ une fonction de «réfection du tissu social» ou de socialisation.

~ une fonction d'accompagnement des personnes démunies, exclues.

Lorsque une association est créée par des «militants» pour faire face à une demande sociale identifiée par ces militants, elle connaît une phase de professionnalisation qui a pour effet d'accroître l'incertitude, ce qui conduit à mettre en oeuvre les méthodes avérées de gestion et d'organisation et à soumettre le projet associatif aux exigences des politiques publiques afin de stabiliser les ressources de l'organisation.

> Approche du concept d'ONG dans le cadre juridique

La loi n°10/92/ADP) du 15 décembre 1992 portant liberté d'Association, précise la nature et les types d'associations. Ainsi, il existe au Burkina Faso, des Associations « simples », des Associations Reconnues d'Utilité Publique (ARUP) ou ONG, des Associations étrangères et des Syndicats.

Cette loi dans son article 1 définit une Association « simple » de la façon suivante : « est Association, au sens de la présente loi, tout groupe de personnes physiques ou morales, nationales ou étrangères, à vocation permanente, à but non lucratif et ayant pour objet la réalisation d'objectifs communs, notamment dans les domaines culturel, sportif, social, spirituel, religieux, scientifique, professionnel ou socio-économique ».

L'article 9 précise concernant une Association Reconnue d'Utilité Publique (ARUP) que : « peut être qualifiée d'utilité publique toute association ou union d'association reconnue comme telle dont les activités poursuivent un but d'intérêt général, notamment dans les domaines du développement économique, social et culturel du pays ou d'une sous région déterminée ».

L'article 10 mentionne que : « la qualité d'association d'utilité publique (ONG) ne peut être acquise qu'après une période minimale d'activité de deux (2) années consécutives ».

Cette loi concerne les organisations suivantes :

· les Associations ;

· les Associations Reconnues d'Utilité Publique (ARUP) ou ONG ;

· les Syndicats.

L'article 18 stipule : « est une Association étrangère toute association remplissant l'une des conditions suivantes : avoir son siège ou principal établissement situé à l'extérieur du Burkina

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Faso ; avoir un organe dirigeant essentiellement constitué d'étrangers ; avoir 75% au moins de ses membres fondateurs de nationalité étrangères ». Par ailleurs, l'association étrangère peut être reconnue d'utilité publique en engageant une procédure de reconnaissance auprès du Ministre chargé des Libertés Publiques.

Mais cependant, seules les ONG et Associations burkinabé feront l'objet de notre étude.

> Historique du mouvement des ONG au Burkina Faso

· L'émergence des ONG

En accédant à l'indépendance politique des années 1960, les pays africains se sont retrouvés immédiatement face à d'immenses besoins à satisfaire mais avec des moyens financiers et techniques limités. Les premières associations sont venues du Nord pour apporter leurs concours aux pays les plus défavorisés.

Ainsi, des ONG ont fait leur apparition au Burkina vers les 1970 - 1973 afin de soutenir les efforts de l'Etat dans son combat permanent pour améliorer les conditions de vie de la population urbaine et rurale. Les premières organisations d'orientation caritative se sont d'abord intéressées à des oeuvres humanitaires ou de bienfaisance en faveur des couches les plus démunies ou celles frappées par les calamités naturelles (sécheresse, famine).

Par la suite, au fil du temps, elles ont changé de philosophie et d'objectifs pour devenir de véritables partenaires de l'Etat dans le domaine du développement en général et de la promotion du monde rural en particulier. Actuellement, le Burkina se trouve être l'un des pays de l'Afrique de l'Ouest qui compte le plus d'ONG et Associations tant nationales, qu'étrangères. Aussi, les regards sont tournés vers les ONG et Associations dont les responsabilités deviennent de plus en plus grandes.

· Configuration du mouvement associatif burkinabé

Avant la période coloniale, il existait au Burkina Faso des formes traditionnelles de solidarité, notamment pour faire face aux travaux des champs, de construction des bâtiments, etc. Ces organisations traditionnelles ont été remplacées au fil du temps par les formes d'associations des colonisateurs (français et britanniques) : les sociétés coopératives, les groupements villageois, les mutuelles et les ONG.

Ainsi, il faut noter que ces différentes associations se sont constituées pour la recherche avant tout de la satisfaction des intérêts matériels et moraux de leurs membres à l'exception des ONG et/ou Associations qui sont sans but non lucratif et qui poursuivent la recherche du développement public.

A ce jour, le mouvement associatif et coopératif au Burkina Faso se présente comme suit :

· 296 ONG de développement : soit 199 ONG étrangères et 97 ONG nationales ;

· 115 jumelages - coopérations fonctionnelles ;

· 49 collectivités locales ou communes en plein exercice ;


· plus de 14.000 associations et groupements de base.

La tendance actuelle est celle des « ONG et Associations généralistes » au détriment des ONG
et Associations spécialisées. Aussi, on note une multitude d'activités dont les secteurs quireçoivent l'intervention du plus grand nombre d'ONG par ordre croissant sont :

· l'éducation et la formation ;

· la santé et l'action sociale ;

· l'agriculture et l'élevage ;

· l'environnement ;

· l'hydraulique ;

· l'artisanat ;

· le microcrédit ;

· les droits de l'homme ;

· le commerce ;

· l'énergie ;

· la communication ;

· l'habitat et l'urbanisme

· etc.

· Atouts et contraintes

Le mouvement associatif burkinabé est très riche et très diversifié. En effet, le pays compte une multitude d'Associations, d'organisations paysannes, d'ONG, d'Unions, de fédérations et de collectifs. Cette situation est le reflet d'un véritable dynamisme local dans le processus de développement du pays ; de l'existence d'une véritable liberté de s'associer pour agir autour d'objectifs communs ; de l'importance du rôle de plus en plus grandissant des acteurs non gouvernementaux dans le processus de négociation et de prise de décision.

Les atouts

· La solidarité ;

· Le dynamisme ;

· La volonté de travailler ;

· La persévérance ;

· le niveau de vivacité et la riche expérience des ONG ;

· la diversité des domaines d'interventions ;

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· la disponibilité, la présence et la contribution réelle des ONG dans tous les secteurs de développement socio-économique ;

· la souveraineté et l'autonomie vis-à-vis des institutions étatiques ;

· la disponibilité des partenaires (étatiques, techniques et financiers) ;

· etc.

Malgré les atouts et le dynamisme qui caractérisent les ONG et Associations, on constate des contraintes qui entravent à leur fonctionnement.

Les contraintes

· L'analphabétisme des membres et leur pauvreté ;

· les querelles de leadership pour les directions (luttes d'intérêts) ;

· l'insuffisance des ressources financières et matérielles ;

· la faiblesse des capacités des ressources humaines ;

· les contraintes liées à la communication et la circulation de l'information ;

· la gestion artisanale de l'administration ;

· le dysfonctionnement interne des membres ;

· le non respect des textes statutaires ;

· etc.

> La contribution des ONG au développement socio-économique du Burkina Faso

Depuis 1983, le Gouvernement burkinabé a pris davantage en considération la participation des ONG dans le développement national, l'apport de celles-ci se révèle notable :

· Au cours du Programme Populaire de Développement (octobre 1984 à décembre 1985), les ONG ont réalisé 250 barrages et retenues d'eau sur le territoire national ;

· Au cours du premier Plan Quinquennal de Développement (1991-1995), la contribution des ONG s'établissait à 70,8 milliards de FCFA (soit près de 10,9 millions d'euros) essentiellement en micro financements des efforts communautaires dans les provinces.

En moyenne, durant cette même période, les ONG ont contribué annuellement pour 14,2 milliards de FCFA (environ 21,9 millions d'euros) de réalisations.

D'une manière générale, les ONG sont réputées pour maximiser les investissements contre un budget de fonctionnement modeste. Elles contribuent aussi de manière significative à l'emploi. Il se dégage du dernier bilan établi par le Bureau de Suivi des ONG (BSONG) qu'en fin mars 1996, le nombre total d'emplois permanents créés par les ONG au Burkina était de 2.443 dont 2151(soit 88%) par les nationaux et 292 (soit 12%) par les étrangers. Par ailleurs,

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il ressort qu'un peu plus d'une quinzaine d'ONG emploient aujourd'hui de façon permanente 15 nationaux en moyenne.

Leur action permet une bonne sensibilisation et l'initiation des populations à la stratégie de développement participatif. Elles touchent ainsi une population sensible (les couches les plus vulnérables et défavorisées) que l'Etat n'a pas n'a toujours pas les moyens de soutenir.

> Convention de coopération entre le Gouvernement burkinabé et les ONG

Pendant longtemps, les ONG qui sont intervenues au Burkina Faso l'ont fait chacune en solitaire sans coordination d'aucune sorte. Les gouvernements successifs les ont considérées comme des partenaires de développement indépendants et qu'il fallait donc libérer de toute contrainte administrative et de suivi. En conséquence, les politiques des ONG se sont développées de façon spontanée tant du point de vue des secteurs d'activités que de leurs implantations géographiques.

De ce fait, les ONG dont le nombre s'est accru ont ressenti elles-mêmes le besoin d'une coordination de leurs actions, d'avoir un porte-parole au près du Gouvernement et de constituer un cadre de concertation et d'échange entre ONG. Ainsi, à la création d'un consortium d'ONG, « le Secrétariat Permanent des ONG » (SPONG) a vu le jour en 1975. Aujourd'hui le SPONG regroupe 83 membres (ONG étrangères et nationales confondues).

Par ailleurs, pour éviter les interventions anarchiques et mettre en harmonie les actions des ONG avec celles du gouvernement pour une participation efficiente de celles-ci au développement national, deux instruments essentiels ont été conçus :

· l'instrument juridique de coopération ONG - Gouvernement : la convention cadre de coopération Gouvernement - ONG qui résume en des articles les engagements que doivent prendre les deux (2) parties vis-à-vis de l'un et de l'autre ;

· l'instrument institutionnel de gestion de la coopération ONG - Gouvernement : le Bureau de Suivi des ONG (BSONG) mis en place en 1984 par le Gouvernement en accord avec les ONG pour faciliter l'interaction entre eux.

Mais, les petites ONG et Associations qui manquent de moyens financiers n'arrivent pas accéder certains grands collectifs. Cependant, actuellement des rencontres sont organisées par ces acteurs pour réviser certains statuts afin de faciliter l'accès de ces ONG à des réseaux ou collectifs.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams