3.4.3. Techniques culturales
A propos de l'usage et du type de fertilisant, il ressort de
nos résultats que l'ensemble de paysans (100%) font usage de la
matière organique qu'ils enfouissent dans le sol au moment du labour. La
quantité de la matière organique enfouie n'est pas
quantifiée et son utilisation n'est faite qu'une seule fois au moment de
la préparation du terrain. Il ressort de nos observations que la
pratique d'ét~tage est généralisée dans tous les
champs prospectés et 100% des champs ont connu l'étitage plus de
3 fois. Selon les informations recueillies sur terrain, l'ét~tage se
pratique principalement pour la récolte des feuilles destinées a
la consommation directe et /ou a la vente.
Il sied de préciser qu'aucun cas d'association
culturale du manioc avec une autre culture n'a été signalé
dans la localité de Kingawa. Dans les autres localités, la
pratique d'association culturale est en vogue, et leur fréquence varie
d'une localité à une autre. On a noté que le manioc
était associé soit a une légumineuse, une
céréale ou encore, a une plante a racines et tubercules.
L'analyse des cultures associées au manioc en fonction des
localités, renseigne qu'au site de Mutiene, l'association manioc #177;
solanacées est pratiquée a 60% tandis que l'association manioc
#177; céréales est pratiquée a 40% ; au site de Bwantaba,
l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 80%
alors que la fréquence d'association du manioc aux légumineuses
est de 20% ; au site de Mbankana, l'association manioc #177;
céréales est pratiquée a 80% pendant que l'association du
manioc aux solanacées est pratiquée a 20% ; dans les
différentes cités du CADIM et de la localité de Mongata,
l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 80%
tandis que l'association du manioc a une plante a racines et tubercules est
pratiquée a 20%. Selon les informations recueillies sur terrain,
l'association manioc a autres cultures est souvent pratiquée à la
première année culturale, c'est-a-dire après l'ouverture
du terrain alors que l'association manioc #177; céréales est
souvent pratiquée a la seconde année culturale. Il sied de
préciser que pour tous les champs associant le manioc à d'autres
cultures,
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aucun champ n'a fait l'objet d'association au moment de nos
enquetes, car toutes cultures associées au manioc ont
généralement un cycle végétal d'environ 3 mois.
L'influence des pratiques culturales dans le
développement des maladies des cultures a fait l'objet de plusieurs
études. Une étude menée par Monde (2010), a
révélé que l'incidence de la mosaïque africaine du
manioc était maintenue à un niveau bas dans un
écosystèm e discontinu par rapport à un
écosystème continu. Selon Altieri (1986), une
maladies. Le même auteur évoque égalem ent
que cette pratique culturale constitue une
barrière physique à la dissémination des
pathogènes aériens ou leurs vecteurs. Dans le présent cas,
des forts degrés d'incidence et de sévérité ont
été enregistrés. Nos résultats ne corroborent pas
le constat fait par Altieri (1986). Le niveau élevé de la CBSD
dans les champs attaqués s'expliquerait par l'absence d'une
résistance totale chez les différentes variétés qui
y sont cultivées.
Une étude menée par Ariyo et al (2005)
sur la mosaïque africaine du manioc a révélé que la
pratique d'étetage de feuilles de manioc entraînait une
augmentation d'incidence et de sévérité de la maladie. Au
cours de nos enquêtes, il a été noté que les
différents champs prospectés avaient été
étêtés plusieurs fois. Selon ces auteurs, cette
pratique favoriserait la contamination des plants sains à partir de la
sève des plants malades. Ce qui, par conséquent, expliquerait la
présence des fortes incidences de la CBSD chez les différentes
variétés de manioc cultivées au plateau des
Batéké.
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