CONCLUSION ET SUGGESTIONS
La présente étude avait pour objectif,
l'évaluation du niveau de la striure brune du manioc dans 6
localités de Mbankana. La méthodologie de cette étude
consistait à analyser l'incidence et la sévérité de
la CBSD dans les différents champs paysans. L'incidence de la CBSD
était évaluée par la proportion des plants de manioc
attaqués par la maladie et la sévérité était
appréciée sur les racines tubéreuses de manioc à
l'aide d'une échelle de cotation allant de 1 à 5.
Les résultats obtenus au cours de cette étude
ont confirmé la présence de la CBSD dans 4 localités :
Bwantaba, Mbankana, cités CADIM et Mongata. Cependant, la maladie
n'avait pas été observée dans les villages de Mutiene et
Kingawa. La présence de cette maladie a été rendue
possible par l'observation des nécroses au niveau des racines
tubéreuses.
En tenant compte des sites prospectés, l'analyse de
l'incidence a révélé que le plus fort niveau de la CBSD
avait été enregistré à Bwantaba, tandis que le
faible niveau avait été observé à Mongata. Lors
qu'on se réfère à la sévérité de la
maladie, la cote la plus élevée a été
enregistrée aux sites de Bwantaba, Mbankana, et cités CADIM,
alors que la plus faible cote était de 2, enregistrée au site de
Mongata.
L'évaluation du niveau de la maladie par rapport aux
variétés cultivées, la plus forte incidence a
été enregistrée chez la variété Mahungu,
tandis que la plus faible incidence était observée chez les
variétés Zizila et Likando. La plus forte
sévérité de la CBSD était enregistrée sur
les variétés ; Sadisa, Mvuama, TME419, Likando, Mahungu, Kingawa,
Mambungu et Mbankana, alors que les variétés ; Zizila et RAV
avaient exprimé la plus faible sévérité de la
maladie soit la cote 2. L'analyse des facteurs agro-environnementaux a permis
de conclure que ces facteurs n'ont pas influencé de manière
significative, le développement de la CBSD dans les différents
champs prospectés. Au regard de l'ge des champs, on a noté que
les champs ~gés de 1 à 6 mois n'avaient pas
présenté les symptômes de la CBSD contrairement aux champs
âgés de 7 à 12 mois, et de plus de 12 mois.
Il ressort de ces résultats que, les
variétés améliorées de même que les
variétés locales sont l'objet d'attaque par la striure brune et
ceci prouve à suffisance que les variétés
rencontrées ne possèdent pas une résistance totale face
à cette maladie. Cela peut être vrai, car les travaux sur
l'amélioration génétique concernant l'induction de la
résistance contre la striure brune sont entrepris dans les pays
d'altitude d'Afrique de l'Est où la maladie est reconnue
endémique (Storey, 1936). Et dans notre pays l'accent est beaucoup plus
mis sur la mosaïque du manioc.
Il s'avère nécessaire de retenir que la CBSD est
une maladie émergente en RDC qui mérite une attention
particulière. Il n'existe pas assez d'informations qui permettront de
cerner avec certitude l'impact de cette maladie sur les cultures de manioc dans
les différentes zones agro-écologiques où se cultive le
manioc. A l'heure actuelle, une mise en pratique des techniques de
phytosanitation par les agriculteurs permettra de lutter à moyen

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terme contre cette maladie. Des études pouvant ~tre
conduites d'une part, dans le cadre d'évaluer des pertes des rendements
occasionnées par les attaques de ce virus dans cette zone et d'autre
part, sur la diversité génétique de l'agent
pathogène responsable de cette maladie permettront d'établir
l'épidémiologie et la phytogéographie de ce virus par
rapport à ceux qui sévissent dans des pays tels que le Kenya, la
Tanzanie et l'Ouganda.

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