1.5 Coup-d If il sur le système financier
haïtien
Si l'on admet qu'un système est un ensemble
d'éléments interdépendants qui concourent à une
méme fonction, et si l'on admet que financier se renvoie à tous
ce qui a traits à la finance : on admettra qu'un système
financier est, comme nous le dit Fred DOURA, l'instrument qui facilite
l'adaptation de l'économie à l'incertitude par
l'intermédiaire des institutions financières, bancaires et non
bancaires.
Dans toute économie en effet, on retrouve des agents
économiques, soit des consommateurs, des entreprises, ou le secteur
public qui peuvent tantôt faire face à des surplus de revenus et
désirent ainsi épargner et/ou prêter moyennant un frais, le
taux d'intérêt ; à ceux qui ont des besoins de capitaux.
D'où la fonction d'un système financier qui est de :
répondre à ces différents types de
besoins. Ce système comprend une superstructure un
organisme public ou à responsabilité politiques, c'est la banque
centrale. Dans plusieurs pays les institutions financières sont
divisées en ce que l'on appelle13 :
· Les marchés financiers qui comprennent le
marché des obligations et le marché boursier
· Les intermédiaires financiers, qui regroupent
les banques commerciales et d'affaires, les mutuels qui, vendent des parts au
public et utilisent ces fonds pour acheter des actions et des obligations. Mais
de nos jours un pays comme la France, intègre dans son système
financier les institutions de micro finance (IMF)
En ce qui a trait au système financier haïtien,
on peut se demander s'il existe réellement un système financier
haïtien? Il faut dire, que tout dépend de la définition
adoptée, ainsi si l'on considère la définition
fonctionnelle de Doura on aurait tendance à répondre par la
négation, mais si l'on considère une définition
opérationnelle qui définirait le système par rapport au
rôle fonctionnel de chaque élément dans le système
(approche fonctionnaliste) la réponse sera toute autre. C'est cette
deuxième considération que nous retenons.
En effet, une analyse du système financier
haïtien, permet de dire que le système est fortement
contrôlé par la banque centrale d'Haïti (BRH14),
par des normes prudentielles et de surveillance bancaire. C'est un cadre
strictement régit qui ne laisse aucune place pour la spéculation
et pour le financement de projet à haut risque. L'absence d'une bourse
haïtienne met le secteur financier à l'abri d'un ensemble de risque
qui est l'apanage de tout système financier. La BRH par exemple fait
injonction aux banques commerciales de présenter
régulièrement leurs états financiers qui lui permettra de
juger de leur santé économique. Ainsi, La BRH oblige les
établissements bancaires à faire vérifier leurs
états financiers annuels par une firme de vérification
indépendante. Le travail mené par cette firme consiste en un
examen étendu effectué dans le but d'exprimer une opinion sur la
fidélité avec laquelle les états financiers de
l'établissement présentent sa situation financière, les
résultats de son exploitation et l'évolution de sa situation
financière selon des principes comptables appropriés,
appliqués de la même manière qu'au cours des exercices
précédents. Ainsi, sans garantir l'exactitude des états
financiers, l'opinion énoncée par le
13 Doura Fred, op. Cite
14 Institution créée par la
constitution de 1987 en son article 225, dans lequel ses fonctions et
attributions sont définies
vérificateur indépendant à leur
égard en augmente la crédibilité. Compte tenu de cette
opinion et de la nature des travaux effectués par le vérificateur
indépendant, la BRH entend s'appuyer sur ceux-ci afin d'éviter le
dédoublement des travaux de méme nature. Tout ceci dans
l'objectif pour la BRH de s'assurer que le système est à l'abri
de tout risque.
Le système financier haïtien est donc dans sa
nature et dans ses caractéristiques un système
surprotégé avec neuf (9), (2010) banques
commerciales15 comme: la SOGEBANK, la UNIBANK, CAPITAL
BANK, la SCOTIABANK... qui se livrent aux activités aux
moindres risques comme le marché parallèle, les prêts
à la consommation, la souscription aux bons BRH; des banques des
logement et de logement (BEL)16 tels : SOGEBEL, UNIBEL,
SOKABEL, des institutions de micro finances17MICROCREDIT
NATIONAL, FONDS D'ESPOIR, ACME~et des quelques institution
d'assurance, AIC, NASA, ONA~mais sans aucune banques d'affaires qui
seraient les promoteurs des projets d'investissements de longue durée et
à haut risque. Et l'absence d'une bourse qui aurait pour mission
d'assurer la liaison du système d'avec le marché financier
mondial.
Il est à remarquer qu'aucun cadre légale ne
définit le fonctionnement des IMF non coopérative dans le
système et jusqu'à date. La BRH, organe étatique
régulateur du système financier ne dispose presqu'aucune
informations sur ce secteur, nous a confié un haut cadre de la banque
sous couvert de l'anonymat. C'est pourquoi d'ailleurs, que nous avons dit dans
l'introduction du travail que la majeure partie des activités de
institutions de micro finance appartient encore au secteur informel. C'est dans
ce contexte financier plutôt difficile qu'évolue les IMF que
nous
souhaitons présentées et expliqué leur
rôle et impacts dans le secteur informel en Haïti, le chapitre qui
va suivre concourra à cet objectif.
15 C'est un établissement dont les
activités principales consistent à recevoir du public des
dépôts à vue ou à terme et à effectuer des
opérations de crédit à court, moyen ou long terme selon
les prescriptions de la BRH (décret du 14/11/1980)
16 Ce sont des établissements dont les
activités principales consistent à mobiliser de l'épargne
privé et public, national ou étrangàe, en vue de l'octroi
de prêt hypothécaires à moyen et à long terme devant
servir à l'acquisition, à la construction ou à la
restauration d'immeuble à usage résidentiel, commercial,
industriel ou à caractère social ( loi du 28/08/1984)
17 Pour définition, voir cadre conceptuel
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