2.-Rôle de la micro finance en Haïti
CHAPITRE DEUXIÈME
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2.-1 Coup-d `f il historique global sur la micro
finance
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2.-2 Histoire de la micro finance en
Haïti
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2.-3 Quelques déterminants du microcrédit
en Haïti
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2.3.1 Les déterminants juridiques
2.3.2 Les déterminants socio-économiques
2.3.3 Les déterminants politique
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2.4 Les formes du microcrédit
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2.4.1 le microcrédit à
court-terme
2.4.2 Le microcrédit à moyen et à
long terme
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2. 5 La typologie du microcrédit
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2.5.1 Le crédit à la consommation 2.5.2
Le crédit agricole et industriel 2.5.3 Le crédit au petit
commerce
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2.6 Les caractéristiques du
microcrédit
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2.7 Avantages du microcrédit au regard du
crédit bancaire
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2.8 Limite du microcrédit
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2.9 La micro finance actuelle au regard du
développement économique en Haïti
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Dans la littérature contemporaine, il n'y pas de
consensus parmi les professionnels pour définir ce qu'est le
microcrédit et de manière plus général la micro
finance. En effet, les uns sont influencés par les dirigeants du sommet
mondial de Washington estimant que tout crédit de plus de 100 dollars
n'est plus du microcrédit. Dans cette catégorie se trouvent
l'expérience de crédit de la Grameen Bank et les organismes
prêtant aux femmes pour le petit commerce ou des microprojets. L'autre
catégorie beaucoup plus nombreuse, prêtent des sommes allant de
100 à 5000 voire 10 000 dollars et considèrent leur prêt
comme du microcrédit. Cependant, même si chaque acteur tente de
définir à sa façon le microcrédit, on peut admettre
qu'il s'agit d'un petit crédit, d'un montant peu élevé,
sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un
ménage peut solliciter auprès d'une banque classique dans un pays
donné. Il peut être demandé pour toutes sortes de besoins,
mais il l'est principalement pour développer une activité
génératrice de revenus. Le microcrédit est orienté
souvent vers le financement d'activités existantes que la
création de nouvelles activités. Ce crédit est
sollicité par des personnes dont le revenu est relativement bas, c'est
pourquoi le microcrédit est considéré comme un
crédit pour les pauvres et qu'on le présente comme un moyen de
lutte contre la pauvreté. Bien que la distinction dans la
littérature n'est pas évidente entre microcrédit
et micro finance, la micro finance peut se définir comme
étant la mise en pratique de services financiers ou non financiers, tels
que l'épargne, le crédit et autres services financiers de base,
à petite échelle, destinés à des personnes à
faible revenus et aux plus pauvres notamment pour les PED (Hermann-Didier
TEBILLI, 2008). Voyons maintenant comment la micro finance a pris naissance et
comment elle s'est évoluée à travers le temps et
l'espace.
2.1 Coup-d jf il historique sur la micro finance
L'histoire des hommes sur la terre est liée à
tout un ensemble de luttes et de recherches permanentes de nouveaux moyens pour
assurer des meilleures conditions d'existence et d'être. Ces luttes sont
permanentes et touchent tous les aspects de la vie d l'homme depuis
l'antiquité jusqu'aux sociétés modernes d'aujourd'hui.
Dans cette logique, est née en Europe en 1849, la
première société coopérative d'épargne et
de crédit, une institution qui offrait des services d'épargne
aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques.
Ces organismes etaient appelés alors des mutuels. Ce
mutualisme, connaît à partir de 1941 un
développement assez exceptionnel aux Pays basque espagnols autour des
coopératives de Mondragón18. Mis à part le cas
de Mondragón, des organismes et institutions se développent sur
cette base en Europe et en Amérique du Nord, puis après la
Seconde Guerre mondiale dans les pays du Sud, ils se focalisent sur
l'épargne et offrent peu de services de crédit.
Dans les années 1970, avec la Grameen Bank, Muhammad
Yunus développe le microcrédit au Bangladesh, ouvrant ainsi la
voie à de nombreuses autres expériences menées dans le
monde entier. Des institutions sont créées pour fournir aux
pauvres des moyens de créer leurs gagnepain et les outils pour
gérer les risques associés, c'est-à-dire les services
financiers normaux qui sont proposés aux catégories plus riches.
Le succès de la Grameen Bank qui compte maintenant plus de 7 millions de
Bangladeshies pauvres a connu un écho dans le monde entier ; mais dans
la pratique, il s'est avéré difficile de recopier cette
expérience. Dans les pays où les densités de population
sont plus faibles, il est beaucoup plus problématique de réunir
les conditions de rentabilité pour créer des services et
commerces de proximité. Il n'empêche que la Grameen a
démontré que non seulement les pauvres remboursent leurs
crédits, mais qu'ils peuvent payer des intérêts
élevés et que l'institution peut donc couvrir ses propres
coûts. Une réalité dont nos banquiers devraient sans doute
tenir compte dans leurs analyses du crédit.
A la fin des années 1980, les initiatives se
multiplient. En Amérique latine, des institutions accordant des
crédits en milieu urbain commencent à couvrir leur frais sans
subvention. L'ONG bolivienne PRODEM créée en 1986 décide
de « filialiser » ses activités de micro finances sous forme
de banque en créant la Banco Solario SA, plus connue sous le nom de
BancoSol. C'est l'émergence de ce que l'on peut appeler une
« industrie de la Micro finance ».
Aujourd'hui, à un moment où les besoins de
financement restent encore une priorité surtout dans les pays du Sud, on
peut dire que la micro finance reste encore du chemin à parcourir ;
même si, il faut le reconnaitre, de celle qu'elle était en Europe
au milieu du XIX siècle en passant par les BancoSol en
Amérique du Sud, la micro finance a beau faire faire du chemin.
18 Economiste Bangladeshie, fondateur du Graman
Banque prix Nobel en Economie
Jusque-là en effet, nous avons vu le cheminement de la
micro finance en à travers le monde, mais qu'en est-il d'Haïti qui
nous concerne plus particulièrement dans cette étude ? La
réponse à cette question sera l'objet de la section suivante.
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