risque de tomber dans des redites en raison du fait que tous
les travaux effectués dans ce domaine ont réservé chacun
une section à ce titre. On peut cependant ajouter dans ce cas
spécifique, pour dire que l'offre de services dans la Micro finance en
Haïti est principalement assuré par deux grandes catégories
d'institutions. Les IMF de type coopératif et celles de types non
coopératif. Sur ces deux catégories s'imbriquent d'autres
circuits, informels et peu étudiés, qui sont les tontines, les
prêts personnels à taux nul ou sol, (le Sabotay) qui,
malheureusement ne sont pas l'objet de notre étude, et que donc on ne
peut pas développer.
Historiquement, on peut remonter la micro finance en
Haïti à l'année 1937, date ou les premières lois sur
les coopératives ont vu le jour.
En 1951, La micro finance touche le secteur agricole avec la
création au niveau du ministère de l'agriculture de l'IHCAI
(Institut Haïtien de Crédit Agricole et Industriel) par la loi du
12 décembre 1951. Suite à des difficultés, cette structure
sera remplacée en 1961 par IDAI (Institut de Développement
Agricole et Industriel). La première institution de micro finance non
coopérative quant à elle a vu le jour en 1979 avec la
création de la Fondation Haïtienne de Développement (FED),
puis en 1983 la fondation haïtienne d'aide à la femme (FHDF)
emboite le pas en accordant du crédit principalement aux femmes, avec le
soutien du Woman World banking. En 1984, la composante
coopérative de la micro finance fait face une nouvelle fois à de
grande difficultés, l'IDAI est remplacé par la BNDAI sans que de
véritables réformes ne soient apportées dans le secteur.
Les années 1990 ont été marquées par la
continuité dans ce que l'on peut appeler la marche dynamique du secteur,
avec la création de nouvelles institutions qui, essayaient une fois de
plus d'aider à la subsistance des couches les plus
vénérables. Cette période était surtout
marquée, selon la ANIHM, par l'entrée dans le secteur des banques
commerciales traditionnelles comme la Sogebank, la Unibank etc.
La libéralisation du taux d'intérêt en
1995 par la BRH marque un tournant décisif dans l'histoire du secteur en
Haïti. En effet, suite à cette décision et suite à
l'appel du président de la république de l'époque, les
années 2000 et 2001 ont été marquées par
l'apparition d'une vague d'institutions de Micro finance, surtout
coopérative qui évoluait en dehors de toutes normes, octroyant
des taux d'intérêts faramineux (jusqu'à 15% le mois). Cette
situation avait comme conséquences la banqueroute de la
quasi-totalité de ces institutions, la ruine d'une grande partie de la
classe moyenne, qui voyait dans le mouvement une alternative aux politiques de
poids de mesure des banques commerciales, et finalement un discrédit qui
aujourd'hui encore fait tache d'huile sur le secteur.
Aujourd'hui, alors que nous parlons de reconstruction et
développement durable, la ANIHM recense environs 200 IFM évoluant
dans le pays, regroupant les institutions de prêts aux plus
vulnérables: des ONG, des institutions de microcrédit des banques
commerciales, les institutions coopératives et non coopératives
et des institutions caritatives. Mais l'offre de crédit dans le secteur,
reste encore très minime par rapport à la demande, nous dit Fred
DOURA19. Cette situation d'offre restrictive par rapport à la
demande est dü à des facteurs qu'il convient de déceler si
l'on souhaite comprendre le rôle effectivement des IMF dans le
développement sur dans le secteur informel en Haïti. C'est ce que
nous allons essayer de voir avec une présentation des principaux
déterminants du microcrédit dans le pays.